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something sacred ft* AkiAki
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something sacred
aube et aurore
ft.   @Lin Akihiko  


Le petit matin se levait, son lot de teintes grisâtres à sa traine. Akihiro se tenait là, accroupis, les deux bras ballant sur ses genoux, sous un réverbère qui allait bientôt s’éteindre. Dan sa bouche, une sucette au gout de fraise industrielle qui lui piquait légèrement la langue. Il avait un costume propre, prit soin de se gominer les cheveux à l’arrière afin que sa frange ne lui tombe pas sur le front et il avait même rasé un peu l’arrière de ses oreilles.
Une coupe fraîche avant de reprendre le travail. Sa dernière nuit, il avait décidé de la passer seul dans les ruelles d’Osaka, à regarder les gens se perdre dans l’ivresse ou dans les jeux, parfois les deux. Il avait même ramassé un pauvre gars qu’il avait foutu dans un taxi à coup de pied aux fesses. C’était pas lui qui allait le payer, il avait qu’à se demerder quand il arriverait chez sa bonne femme, au moins il pourrissait pas dans le caniveau.
Les pas du yakuza l’avaient amené ici. Devant cette rangé de logement qu’il connaissait bien. Non pas parce qu’il avait l’habitude de trainer dans le coin, mais parce qu’il lui semblait bien difficile d’oublier cet endroit tant il ne cessait de se rappeler à lui. Il avait longuement regardé cette devanture ce matin-là, quand il était parti un peu tôt dans la matinée, complétement amoché, et l’esprit en vrac.
Il n’avait pas laissé de mots, pas un sms depuis, et cela ferait bientôt trois semaines qu’ils ne s’étaient pas donnés de nouvelles. Alors le Satoshi c’était dit que peut-être, il allait l’attendre ici.
Le boulot au Red Instinct allait être terminé, la nuit effaçant les ardoises des hommes trop avides de compagnie. Akihiko enfourcherait certainement sa moto et viendrait ici pour se reposer. Du moins c’était qu’Akihiro espérait.
Il tira son téléphone de sa poche près à envoyer un message mais se ravisa en rangeant l’objet dans la poche de sa veste. D’un geste machinal il regarda l’heure.
Un chat errant le regarda de ses yeux brillants un instant avant de détaler. Le yakuza lâcha un juron contre la bête, ne sachant pas trop pourquoi, une sorte de réflexe certainement.
Dans cette position il ressemblait à n’importe quel voyou de bas étage, c’était certainement ce qu’il était. C’était ce qu’il allait peut-être redevenir s’il ne faisait pas attention à lui et à ses actions. Mais penser à soi, c’était le cadet de ses soucis ce soir. Car demain il reviendrait au club, et donc ils se reverraient, et l’épine gigantesque qui se trouvait dans sa poitrine ne cessait de le tirailler à cette idée. De jours en jours elle avait grossi et elle se trouvait là, sans raisons apparente, juste pour lui rappeler qu’il était peut-être parfois un peu plus lâche qu’il ne voulait bien se l’avouer sous ses airs de gars à la dure.
Le réverbère s’éteignit avec un bruit d’ampoule usée. La ruelle fut soudainement plus sombre. Akihiro baissa la nuque pour observer ses pompes. Même elles, ils les avaient cirées. A croire qu’en trois semaines il était presque devenu un autre homme.  

unicolore

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something sacred
aube et aurore
ft.   @Satoshi Akihiro   


Trois semaines. Trois semaines de silences où t’avais eu l’impression de perdre une partie de toi. Trois semaines à remettre en cause tes agissements. A analyser chaque mot que t’avais prononcé. T’avais pas retiré le pendentif qu’il avait accroché autour de ton cou parce que c’était le seul moyen de sentir sa présence. T’étais le seul coupable dans cette histoire. Le seul à blâmer parce que tu savais exactement que t’allais tout foutre en l’air en dépassant cette limite. Celle de votre amitié. T’avais promis de plus jamais recommencer, de bien te tenir. C’était pas suffisant pour le retenir. T’avais un peu abusé sur la poudre magique et t’aurais pu frôler l’overdose si t’avais pas croisé Haru ce soir-là. T’essayais d’accepter son absence, mais ça empêchait pas ton regard de se perdre dans le fond du bar à chaque fois que tu travaillais. Y’avait que le vide et ça te tordait l’estomac. T’étais doué pour ça de toute façon, détruire. Tu savais pas garder ce qui était précieux. Probablement parce que t’étais un monstre et que c’était simplement le fil de ton suicide programmé. T’étais épuisé de tes nuits sans sommeil et encore une fois, t’avais roulé trop vite pour rejoindre ton appartement. Tu pouvais même pas prendre de douche depuis que ton robinet avait été arraché par un idiot maladroit. Tu te garais pas loin de l’entrée de ton immeuble , et tu passais une main dans tes cheveux pour te recoiffer alors que tu retirais ton casque. Tu t’attendais pas à le voir ici, Akihiro. D’abord tu croyais à une hallucination. Pourtant t’étais sobre. Toujours au travail. Tu reconnaissais trop facilement sa silhouette et sa façon de se tenir. T’avais trop longtemps observé sa démarche et tous les petits détails. T’allais pas mentir, tu commençais à paniquer. Est-ce qu’il était là pour te frapper ? Pour te dire qu’il ne voudrait plus jamais te voir ? Est-ce qu’il avait des problèmes ? Y’avait trop de questions qui parasitaient ton crâne et c’était d’un pas incertain que tu le rejoignais, en gardant tes distances comme tu l’avais promis. « Qu’est-ce que tu fais là ? T’es…T’es encore blessé ? » C’était ce qui te terrifiait le plus. Qu’il disparaisse de ce monde. Toi, tu pouvais te contenter de le regarder de loin, de continuer à vivre en sachant qu’il allait bien. Tu savais pas si tu serais capable de supporter sa disparition. « Tu veux monter ? Ou…aller ailleurs ? » T’étais pas certain qu’il veuille remettre les pieds dans ton appartement. Pas après ce que tu lui avais imposé. Tu voulais savoir s’il allait mieux. S’il avait bien pris ses médicaments. T’osais pas demander alors tu restais juste silencieux, à l’observer. A essayer de trouver des réponses dans son regard. T’avais du mal à respirer avec ce poids qui écrasait violemment ta poitrine. T’arrivais même pas à croiser son regard, trop honteux des tes dernières confessions et de tes gestes déplacés. Et pour être certain de ne pas récidiver, tu glissais tes mains dans les poches de ton pantalon.

unicolore

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something sacred
aube et aurore
ft.   @Lin Akihiko  


Le bruit de la moto sorti Akihiro de sa torpeur et il releva la tête, toujours accroupis avant de détendre son corps musclé et court. Malgré une légère amélioration dans sa dégaine, son attitude n’avait pour ainsi dire pas changée et il basculât la tête à l’arrière en observant l’homme qui s’approchait de lui visiblement étonner. Il faut dire, qu’il lui avait donné de quoi se faire des cheveux blancs. Lui-même avait bien souvent du se retenir de l’appeler, ne serait-ce que pour vérifier qu’il avait bien utiliser la thune qu’il lui avait filé pour payer son eau chaude et de la bouffe. Bon prétexte pour savoir en réalité comment il allait.
« Je vais bien.» A son air, il ne fallait pas être devint pour comprendre qu’il n’était pas à l’aise et le yakuza ne pu s’empêcher de grimacer en faisant basculer sa tête sur le sol en observant ses chaussures, mains dans les poches de son pantalon cherchant à trouver un moyen de rendre la situation moins absurde, moins compliqué aussi, oubliant presque toutes les motivations qui l’avaient amenées en cet endroit précis en cet instant précis.
Devant lui, Akihiko ressemblait à cet oiseau de nuit au visage presque trop angélique pour son look. Les deux garçons le savaient bien, côte à côte, ils ressemblaient encore plus à des gosses errants que séparés. Parce que c’était ce qu’ils étaient après tout, des gosses qui ne vivaient qu’au rythme de la nuit et de la rue.
Le barman lui proposât de monter ou de faire un tour, les deux étaient tentant. Mais la matinée était jeune et ce bougre lui avait bien trop manqué pour qu’ils risquent de s’endormir sur le canapé de fatigue avant d’avoir prit le temps de s’expliquer, tous les deux.
Relevant la tête à la proposition, le Satoshi dévisageât le garçon et avec un sourire en coin, presque malicieux et entendu il acquiesçât.
« Petit dej ? » des mots simples mais qui avaient toute une signification pour eux. Des mots qu’il crevait de lui dire depuis des jours, attendant qu’on lui donne officiellement son assignation une fois que les doc avaient fini de le triturer dans tous les sens pour s’assurer qu’il ferait de nouveau de la bonne chaire à couteau et à balles de flingues.
Rompant la distance qui les séparaient Akihiro fit deux pas vers Akihiko, sa démarche un peu arquée étant clairement plus souple et moins claudicante que la dernière fois qu’il était venu dans le quartier. Il retirât sa sucette de sa bouche et laissa son sourire s’agrandit sur son visage presque trop juvénile pour un yakuza, même de second rang. Il avait faim. Il avait tous le temps faim, ce n’était un secret pour personne. Alors l’optique même d’avoir un bon petit déjeuner et de le prendre avec le Lin, lui faisait plus plaisir que la majorité des activités qu’il aurait pu avoir à une heure pareille.
La dernière fois qu’il lui avait proposé de monter sur sa moto il n’avait pas pu. Mais là, il pouvait tenir une de ses promesses, cela ajoutait à son air trop heureux pour la situation, à en croire qu’il en oubliait tous ce qu’il s’était passé entre eux, du moins c’était ce qu’il essayait de faire croire au barman qu’il sentait tendu.
« Je vais enfin essayer ton engin de la mort là ! » dit-il avec sin fort accent du kansai en pointant le menton vers la moto garé à quelques mètres de lui, un air faussement réprobateur sur son visage soudainement gai et éveillé.  

unicolore

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aube et aurore
ft.   @Satoshi Akihiro   


La première pensée qui te traversait l’esprit c’était qu’il allait mal, qu’il avait un problème. T’étais toujours inquiet pour lui avec sa position et c’était encore pire depuis que tu l’avais vu avec ses blessures et tous ses pansements. Et quand il disait qu’il allait bien t’étais rattrapé par la rancœur, par une forme de colère pour cette torture qu’il t’avait imposée. Trois semaines de silence. Trois semaines d’absence. Il avait longtemps été ton seul repère et sans lui, t’avais eu l’impression d’être perdu. T’avais même pas de mot pour exprimer ta déception, et comme toujours, tu ravalais tes émotions pour ne pas exploser en mille morceaux. Le truc c’était que tu savais pas vraiment faire semblant. Le regard que tu posais sur lui était différent. Ça t’empêchait pas de lui proposer de venir chez toi-même si tu te doutais qu’il avait pas tellement envie de remettre les pieds dans ton appartement. Tu savais pas comment gérer la situation, alors à sa proposition tu hochais la tête. Un petit déjeuner. Il avait pas besoin de te dire à quel endroit. Tu connaissais déjà l’adresse de ce petit restaurant tout près du club. Tu lui en voulais de se servir de vos habitudes, de vos souvenirs pour te faire flancher. T’étais trop faible face à son sourire pour lui refuser quoi que ce soit. Akihiro, il avait trop d’importance pour que tu puisses imaginer ta vie sans lui. Pourtant, t’avais plus envie de t’écraser, envie de faire semblant que t’allais bien. T’avais mille questions. Mille choses à lui dire. Tu savais juste pas comment le faire. « Ok. Mais tu prends mon casque. » T’en avais pas de deuxième et tu lui passais sur la tête sans lui laisser le choix. Toi tu pouvais bien crever, ce serait pas un problème. Tu grimpais en premier sur ta moto et t’attendais qu’il s’installer derrière toi. Tu te tournais légèrement vers lui. « Tu peux te tenir aux poignées sur le côté, t’es pas obligé de te tenir à moi. » Toi aussi, tu lui avais déjà imposé trop de choses avec ta proximité. Tu baissais sa visière avant de démarrer. Tu roulais pas trop vite, incapable de prendre des risques quand ton meilleur ami était sur ton bolide. T’étais pas très à l’aise. T’avais la drôle d’impression que tu pouvais plus te comporter comme avant. Que y’avait eu un truc de brisé en toi quand il avait préféré prendre la fuite. C’était compliqué dans ta tête. Ça l’avait toujours été. Et ça, c’était pas sa faute. Tu te garais et t’attendais qu’il descende avant de récupérer ton casque. T’aurais aimé oublier, faire comme si rien ne s’était passé, faire comme s’il ne t’avait pas abandonné au pire moment. Mais tu pouvais pas. « T’étais passé où ? » T’avais pas envie de manger, envie de prendre un petit déjeuner. Pas après avoir eu le cœur brisé.

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