Rues bondées un soir d'été dans la capitale japonaise, Nari se dégourdit les jambes comme à son habitude. Enfin, c'est le terme qu'elle utilise pour ne pas dire vaquer, n'ayant pas de toit fixe pour profiter d'une soirée au calme, la jeune femme se contente dès lors de faire un tour dans le quartier qu'elle connait le mieux. Son quartier de naissance, probablement. Il est évident que beaucoup de regards se posent sur elle : certains inquiets, d'autres méprisants, son visage d'ange n'a rien a faire ici ! Mais dieu sait ce qu'elle y fait, dans ces rues, à jouer de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut. Nari, génie en la matière, zieute la zone à la recherche de potentielle victime, ainsi que sur les vitrines de restaurants. Ah, son estomac est vide, tout comme ses poches. Ses repas se limitent à une boule de riz dans l'épicerie du coin, et dans les meilleurs jours, un plateau entier bien frais. Son rêve ? Manger un plateau de fruits. Car on sait ô combien ce met délicat vaut cher dans ce pays, même en Asie tout simplement. C'est le sourire aux lèvres et l'air rêveur que la jeune femme arpente les trottoirs, même si l'heure lui rappelle qu'un retour au bercail - auprès des filles - est imminent. Elle ne voit pas les minutes, les heures passer, la brune ! Son monde monochrome l'attire tant, l'envie d'explorer toujours plus, de découvrir, de s'échapper ! La pauvre, a en perdre la raison.

Les mirettes baladeuses, Nari passe devant un bar plutôt connu dans le coin, accueillant tous les types de personnalité possible dans la zone, jusqu'à apercevoir au plus près de la baie vitrée un individu qui ne lui est pas inconnu. Immédiatement, ses yeux s'écarquillent et le sourire s'étire. Ses lunettes de soleil posées sur le nez glissent doucement, la japonaise, fixe l'homme, avant de toquer à la vitre. « hey toi ! » la belle fait un geste de la main, très peu discret, avant d'entrer dans le bar en question. Lui, c'est Jian. Cet homme beaucoup trop charmant (d'après elle) avec son côté mystérieux et ses cheveux noirs de jais, Nari est tombé pile sur celui qu'elle considère comme son futur époux. « qu'est-c'tu fous là bg ? » sans perdre de temps, la plus jeune s'installe en face de lui, tapotant avec excitation sur le bois de la table. « J'te pensais pas ivrogne dis donc ! » dit-elle, faussement interloquée, avant de se redresser sur sa chaise. « t'es toujours beau, tu travailles bien ? tu manges bien ? ma mère te passe le coucou d'ailleurs ! » ironie dans ses derniers mots ; femme qu'elle n'a jamais rencontré, sa désillusion lui permet de voir la vie sous un autre jour, malgré sa triste condition. Il faut en rire, n'est-ce pas ?