Invité
— Les nuits froides du mois de janvier à Osaka possédaient une magie à nulle autre pareil. En plus des fêtes du début d’année qui paraient les yeux et les cœurs, la ville s’habillaient de parures de couleurs afin d’égayer les longues nuits d’hiver. Au milieu de toutes ces festivités, s’installaient de nombreux évènements plus privés auquel participaient groupes d’amis et familles. Parmi les habitués des petits bouis-bouis, de soirées alcoolisées et de visites de l’hôtel de ville, déambulaient un groupe d’amis qui en était déjà à son troisième bar après avoir profité des différentes animations.
Ils allaient en chantant et riant, bras-dessus bras-dessous pour un dernier bar avant de se séparer tous pris par d’autres activités. Toru regarda son téléphone, un objet on ne peut plus précieux depuis qu’il avait fait l’expérience de le perdre. Relisant le message qu’il cherchait, vérifiant l’adresse afin d’être certain de ne pas être trop loin.
Cher.e.s chéri.e.sSon doigt ripa sur une autre conversation. C’était la première fois qu’il allait se rendre à une soirée seule, la première fois depuis sa rupture avec Shun. Le cœur de Toru se serra un peu, puis il sourit en éteignant l’écran de son téléphone. Il n’avait pas de raison de se morfondre ce soir, il lui restait encore un verre à prendre avec son groupe d’amis et un ancien cercle de connaissance à retrouver au Lighthouse.
Vous êtes cordialement invités à venir remuer vos popotins pour mes 23 ans (sans preuves du contraire j'ai toujours 23 ans!). Parce que qui en a quelque chose à faire des fêtes de début d’année n’est-ce pas ?
Mono-friendly seulement, alors sortez vos masques les plus exubérants . Je compte sur vous pour être absolutly fab, mais moins que moi sinon je vous vire à coup de botte pointure 45 !
Rendez-vous au Lighthouse Club près de l’entrée du parc Kensaki, de minuit au petit matin.
Bonne année du lapin mes lapinous-chou
En s’applaudissant les uns les autres pour la fin de leur sortie, le groupe se sépara devant le bar. Toru leur fit un dernier signe de la main avec un sourire. Il avait déjà la tête qui tournait un peu et une légère nostalgie qui le prenait à la gorge. C’était sa première sortie seul, réellement seul, depuis deux ans. Cela faisait aussi à peu près deux ans qu’il n’avait pas mit passé une soirée avec les dragqueen d’Osaka. Elles avaient toujours été adorables avec lui, mais il les avait un peu délaissé lorsque sa situation sentimentale et financière s’était stabilisée. Le Ishihara s’en voulait quelque peu d’en être arrivé là, à presque coupé les ponts avec ceux qui avaient été là pour lui lorsqu’il en avait eu besoin. Mais il était comme ça, après tout s’attacher n’était pas dans sa nature, pas vraiment en tout cas, et ce n’était pas particulièrement parce qu’il ne voulait plus trainer avec ce milieu qu’il était parti. Lui Toru-bara, la Rose du Petit-Prince, il n’avait fait que continuer de gravir les échelons de ce milieu, qui comme tous les autres avait une hiérarchie.
S’avançant dans les ruelles, Toru regarda autour de lui, Osaka était une ville magnifique, c’était devenu son cocon à lui. Un endroit loin de tous ce qu’il avait pu être et qui l’acceptait comme il était. La bué sortait de sa bouche et il resserra sa prise sur son sac à main. Le froid le dégrisait déjà et il avait très envie de finir la tête dans les toilettes ce soir. Tant pis pour son foie, tant pis cent fois. Ce soir il se permettrait des libertés car il était seul après tout.
Les stands étaient presque tous tenues par des jeunes filles aux airs revêches, il trainait une ambiance de fête, mais Toru en rejoignait une autre qui serait tout autant haute en couleur. Au bout de la rue il prit à droit et longeât le parc Kensaki. Il devait y avoir sous les lampes installées à l’occasion du festival des lumières tout un tas de couples en train de s’embrasser, certainement de probes et de monos aussi, profitant de cette lune de miel émotionnel que sont les débuts de la relation. Cette dernière pensée serra un peu plus le cœur de Toru qui continuait d’avancer. Le gout du saké sur la langue était amer et il grimaçât. Face à lui les néons voyant de la boîte de nuit qu’il devait rejoindre lui parurent être comme une lumière au bout du tunnel, une fin bien méritée à son périple dans les rues d’Osaka.
Il montra le message sur son téléphone au vigile qui le laissât entrer sans rien dire.
A peine la porte ouverte, la chaleur du lieu submergeât Toru. La moiteur, les lumières, le son, tout, il venait d’entrer dans un autre univers, et il se mit à sourire. Il connaissait bien ce club, il fut un temps il y venait souvent. Il prit les premières marches qui s’offrir à lui et descendit vers les toilettes emmitouflées dans son écharpe malgré la chaleur. Les consignes étaient claires, il ne fallait pas créer d’évanouissement ce soir et il était susceptible d’en provoquer après tout, et pas seulement grâce à son sens inné du rythme sur le dancefloor. Une fois en sécurité après avoir refermé la porte des wc derrière lui Toru se déshabillât, enlevant son manteau, son écharpe et sa chemise pour passer un marcel en tissus transparent et doré. Il tira un masque lui aussi doré à plumes blanches d’une des poches de son sac afin de l’attacher derrière sa tête. Il avait payé l'objet une petite fortune, mais quitte à venir faire à un bal masquer autant y être le plus beau. Puis il sortit des élastiques et une trousse à maquillage avant de sortir des dites toilettes pour se positionner devant les miroirs. Il avait choisi ces couleurs pour aller avec la teinture de ses cheveux.
Au-dessus de sa tête, il pouvait entendre la fête battre son plein, il était presque deux heures du matin après tout, mais il leur restait encore de nombreuses heures. Après avoir passé du khôl noir autour de ses yeux, Toru sortit un gloss pailleté et s’en mit sur les pommettes puis sur les lèvres. C’est à ce moment que Terry, Kyochi Tadanobu de son véritable nom débarquât en titubant dans sa tenue de flic américain à moustache, le visage à peine caché par de grosses lunettes à faux-nez.
« Oh tient … BAAARAAA ! J’y crois pas ! Revenu d’entre les morts ?? » s’exclamât se dernier avant de remonter les marches à toutes vitesses en oubliant certainement qu’il était venu jusqu’ici pour se soulager.
Toru se mit à sourire, passa des barrettes pailletées dans ses cheveux et se regarda dans le miroir, son gens ripé slim ne dépareillait pas avec le tout. Il ressemblait à l’une de ses idoles des années 2000 avec une touche angélique en plus.
En remontant les marches il entendu son prénom plusieurs fois et son sourire s’élargit d’autant plus sur son visage. Ouvrant les bras à toutes les personnes qui le connaissait ou le reconnaissait, offrant des bises à distances et des signes de mains tout en allant aux vestiaire déposer ses affaires après avoir passé son téléphone et son porte feuille dans le ridiculement petit sac à main qu’il avait sorti de son grand sac à main. Il était devenu une de ces fées de la nuit à qui on ne la referait plus. Dommage pour lui qu’il eut toujours autant mal aux pieds sur les talons, la faute à ses années de natation qui lui avaient donné des pieds trop larges certainement. Mais il arrivait enfin à la soirée, presque en conquérant et avec l’envie irrépressible de boire une bière.
Depuis la balustrade donnant sur la piste de dance, Toru remarquât Lili. Toujours aussi fantasque et irrésistible, il se devait d’aller la voir, depuis le temps, elle et les autres. Mais on ne cessait de l’arrêter sur son chemin vers le bar.
« Paraît que t’es sorti avec le fils Masako ? » lui demanda le barman. Toru répondit avec un sourire faussement aimable tout en reportant son regard sur la piste de dance.
« Il est parait qu’il est pompier, ils vivent ensemble … » « Elles ont un nouveau show aussi, c’est presque tous les soirs maintenant » les oreilles de Toru trainèrent un peu trop et il perçut plusieurs conversations. On lui servit sa bière, qu’il attrapât d’une main distraite, ses yeux n’arrivant pas à quitter une silhouette sur la piste, plus musclée que les autres, une silhouette qu’il n’avait pas l’impression de connaître et qui avec un peu de jugeotte pouvait être assimilée à ce que l’on espérait voir d’un pompier.
Le sourire de Toru s’étirât sur ses lèvres. Il avait bien fait de venir finalement. Mais il n’était pas temps de se mettre à faire des connaissances, d’abord il fallait se retrouver avec les anciennes.
Invité
Toi , le message, aucun besoin de l’avoir reçu pour cette fête organisé par son impératrice dragqueen, Lili, et pour cause, c’est purement ton colo. Autrefois, l’idée même de vivre avec des gens homosexuels te faisait flipper, même si durant trois ans, t'avais vécu avec Toru, et qu’étant en couple avec un mec, t’étais sensé toi aussi l’être ? Mais dans ta tête, tu l’étais pas à l’époque. Non. Toru était l’exception qui confirmait la règle, et tu le cachais de toute façon. T’étais pas gay , t’étais juste toruphile, et les autres mecs t’interessaient pas. C’était vrai à l’époque, mais t’avais pas compris que si tu ne voyais pas les autres mecs, c’était justement parce que t’étais raide dingue de lui, donc pourquoi fantasmer sur les autres ? Fidèle à t’en rendre malade, tu t’étais interdit de vivre après sa disparition. T’ignorais encore aujourd’hui, ce qui lui était arrivé, mais on t’a récupéré à la petite cuillère, Lili et sa bande de dragqueen déjantées qui assument absolument tout. T’avais tout perdu à cause de cette rupture, te laissant créver comme une charogne sur le bord de la route, t’en avais perdu ton taf pour ne plus y aller et par extension, ton appart, et simplement ta vie. Ta famille t’avait lancé des pierres pour tes choix merdiques et ne pas avoir su veiller sur celui qu’on t’avait confié. T’avais réalisé à cette période que la personne que tu voulais caché était en réalité celle à qui tu devais toute ta force. Plus de voyou, plus de baston, plus d’envies , sans lui. Plus de raison d’aller plus loin, plus haut. Plus de raison de se lever et elles ont débarqué. Tu ignores la raison mais tu as saisi ces mains pleines de strass et de mots queer, entre deux fêtes, un appart édulcoré, une vie qui ne s’arrête jamais, t’as pris leur métro en marche, toi le macho de service qui n’écoutait jamais rien et pensait tout savoir et comme un courant marin entraine les tortues marines vers le large pour un monde que l’humain touche à peine dans sa vérité, toi t’as plongé dans cette nuée , cette houle écumeuse de couleurs, de musique et de plumes, sans pourtant en perdre ton identité. T’es pas comme iels, tu ne te transformes pas, tu es l’erreur système qui pourtant s’entend avec tous et qui avec le temps a fini par se stabiliser entre ton taf de pompier et ta vie à cent à l’heure. Plus le temps de réfléchir, il n’y a que ceux qui s'ennuient, qui ont le temps de se morfondre et finir en dépression. Toi t’as choisi l’autre route, celle où on fout des grands uppercut dans la conscience collective. Bien sûr que ça t’arrive d’encore te bastonner, de rouler des mécaniques, et tu es resté sportif, bien obligé avec ton taf mais putain ce que tu prends le temps d’aimer la vie pour ce qu’elle est. ça veut pas dire que t’oublies, ça veut juste dire que tu vas de l’avant.
Et ce soir, la musique entre le long de tes nerfs, tes veines, la chaleur t’ayant fait quitter le tee shirt depuis un moment déjà. Venir déguisé, c’était le plan, sauf que toi et les costumes ça fait deux, et Lili t’avait sorti: viens en pompier. Sur le coup, tu t’es dit non mais plus t’y as pensé et plus t’as voté pour. Le lourd baggy gris et jaune ceinturé aux hanches, tatouages mouvant sous les flash de la piste, t’as oublié où tu étais, pourquoi, pour qui. Ce soir, tu oublies tout. Ta garde 24 h tu l’as fait haut la main et t’as pu posé trois jours parce que ce soir, tu le sais, tu vas avoir du mal demain. Ton chef t’engueulerait certainement de te ruiner les reins, le foie avec toutes ces conneries, mais ça te fait du bien. Et bien sûr t’es passé dans les mains des organisatrices, tes colos, qui distribuent avec joie la peinture fluorescente, les bracelets phosphorescents, les colliers, et tout y passe chez toi. Sous les lumières étranges de la boite, les motifs qu’elles t’ont dessiné à même la peau explosent aux rétines de ceux qui osent regarder. T’as gardé le tee shirt autour des épaules, comme pour t’essuyer du trop se sueur si tu n’en peux plus et ça va arriver, tu comptes t’épuiser et épuiser les autres. Déjà accroché aux épaules de deux trois potes, tu t’es enfilé plusieurs verres, l’esprit parti en vacances, la raison en bagage à main, te laissant prêt à faire le con, à t’amuser, et à ne plus oublier ce moment, au détriment des autres souvenirs plus pourris. Les rires, les conneries s’enchainent et les tours sur la piste. Sur ta peau , les mains de peintures multicolores, les motifs tribaux, sur ton dos, ton ventre, ton torse, ta gorge, tes joues. Le haut de ton visage et juste planqué sous un masque noir peinturluré de peinture fluo, par dessus lequel passent des meches blondes longues, tachées de peinture qui a dérapé de ton corps. Les couleurs avalent jusqu’à tes bras et tes mains.
La soirée bat son plein, quand un pote à toi prend son élan de loin sur la piste avec une assiette de chantilly, visiblement arrivé sur le terrain. Tu le vois arriver de loin. Rapidement, tu l’esquives, mais il te choppe et te pousses jusqu’au comptoir à travers les gens, sous vos rires et vos cris.
- Déconne pas, j’vais bouffer d’la peinture!
- Pff! tu digères tout! Montre ta tronche.
- Je vais t’la faire bouffer dans l'froc!
- Que de la gueu…AH!
- Oh put…
Ils manquent de se casser la gueule, et s’écrasent ensemble contre le bar, après que t’aies amorti le choc de ton dos nu, tes mains tenant ses poignets, essayant d’esquiver l’assiette en carton, qui commence à se délester n’importe comment au dessus de toi. T’en prends sur la tête, ça te fait échapper un râle amusé, en secouant tes mèches, envoyant la chantilly. Y compris sur le pauvre gars à coté, tout vêtu de doré et de plume blanche. Il contraste avec toi, c’est certain. Tu l’as pas vu, trop occupé à faire voler l’assiette dans le décor, que le barman esquive de justesse. Oups?
- Pardon!
Ton agresseur lui, s’est figé à moitié contre toi, stoppé dans sa bataille pour gueuler en reconnaissant le type à coté de vous.
- Oh bordel. Bara?
- Hein?
Il dit quoi lui? Il est déjà si bourré?
- Faut que je prévienne Lili il va trop kiffer qu’tu sois venu! On est au fond à gauche!
Et là, il te laisse en plan. Tu le regardes partir, un peu con, quand de la chantilly tombe de tes mèches. Arh! De ta main pleine de bracelets en plastique fluo, tu les frottes, et essuie la peinture sur ton baggy plus bas, pour relever les yeux sur le dit Bara. Oh . Merde. Oups. Quand t’as secoué la tête, on dirait qu’il s’en ait mangé. Tu grimaces un peu , te racle la gorge, t’approchant. T’avances ta main vers lui.
- Attends, bouge pas.
Ta large main chaude épouse sa joue douce et voûtée, ton pouce bagué ôtant la crème chantilly qu’il a pris en pleine poire.
- Désolé pour ça, il a un grain, que tu dis en souriant, riant un peu quand un autre type débarque et t’attrape par le cou , pour t’entrainer avec des verres plus loin.
Avant de partir, tu tiens son regard. Il te rend curieux ce spécimen, il a l’air aussi fluffy et princier que Lili, et plus tranquille, sage, sans l’être, tu saurais pas dire, toute sa personne parle. Moins cinglé que toi, c’est sur, mais c’est tout l’interet les opposés. Tu pars à reculon avec un clin d’oeil, grand sourire sous ton masque avant de disparaitre dans la foule.
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— La soirée battait son plein et Toru n’avait clairement pas encore assez bu pour être au niveau de tout ce beau monde qui se démenait entre les projecteurs et les bombes de peinture fluorescentes pour être le plus visible possible. Certains, comme lui, avaient opté pour rester un peu en dehors du marasme et de la cohue, attendant probablement eux aussi d’être suffisamment alcooliser pour participer à leur tour ou bien parce qu’ils avaient déjà en tête une proie et qu’il fallait ne pas pousser certaines limites si on comptait ne pas rentrer seul et ne pas le regretter le lendemain.
Toru prit deux gorgé de la bière bien fraiche qui lui avait été servit et chercha du regard la dragqueen reine de la fête afin d’aller lui présenter ses amitié et essayer aussi de se faire pardonner d’avoir disparut de la circulation pendant presque une année entière. Il faut dire que sa vie à lui aussi avait été mouvementée.
Mais voilà, son inspection des lieux ne fut pas assez rapide, et il fut bien trop à l’aise près du bar, si bien qu’il ne remarqua pas les deux énergumènes hauts en couleurs qui venaient d’échouer à moitié sur lui, riant et se débattant l’un sur l’autre. Le Ishihara n’eut pas le temps de se décaler que déjà il avait la moitié d’un homme nu que le corps, le bras de se dernier le dos musclé de ce dernier lui bloquant l’épaule. Il sentait la sueur, la peinture et l’alcool, étrangement tout cela n’était pas si dérangeant. Ne pouvant s’empêcher de regarder l’action qui était en train de se dérouler sous ses yeux, Toru écarquilla les paupières, priant pour que la chantilly ne lui tombe pas dessus. Un léger soupire de soulagement s’échappât de ses lèvres pailletées tandis que la crème tombait sur son assaillant. Un soulagement qui ne fut que de courte durée, car le chien fou commença à s’ébrouée et des gouttelettes blanches tombèrent sur lui et sur son masque.
Toru commençât alors à se débattre un peu et ce fut à ce moment précis qu’on le remarquât. Il leva sa bière en signe de salutation tout en commençant à repousser l’homme qu’il avait cru prendre pour le pompier dont tous le monde parlait qui se trouvait sur lui. De sa main souple et blanche, le secrétaire cherchât à enlever els traces sur son haut transparent. Nul doute que n’importe qui pouvait se méprendre sur la substance s’il ne mettait pas de l’ordre à tous cela, il venait à peine d’arriver pourtant … Celui qui l’avait reconnu déguerpis aussi vite qu’il était arrivé, et Toru grimaçât.
Son regard se porta alors un instant sur l’homme fluorescent qui se trouvait face à lui. Sa voix était presque inaudible à cause de la musique, sa statue se découpait entre les flash et les néons, il avait l’air d’être tout droit sorti de la fantaisie homosexuelle la plus exubérante. Autour de lui pourtant, personne ne semblait vraiment le poursuivre comme étant une nouvelle chaire fraiche, il devait donc être connu du groupe et de leurs invités. Toru lui n’avait pas cette chance, pourtant la main de l’homme se posait déjà sur sa joue. Elle était moite et chaude, étrangement apaisante, et tandis que son pouce lui retirait des traces de chantilly sur la joue, le secrétaire plongeant ses yeux noirs de mécontentement dans ceux du garçon qui semblait amusé par la situation.
Au fond de lui le conflit s’installa, cette proximité était grisante après tout, mais il n’oubliait qu’il venait de ruiner ses vêtements et très certainement les plumes de son masque en étant aussi inconsidéré. Serrant les dents Toru ne dit rien et l’observât. Une partie de son instinct lui disait de rester sur le qui-vive, l’autre profitait de l’instant comme rarement il en avait profité.
Être tactile n’était pas le problème, le problème était certainement de passer pour plus faible qu’il était. Au fond, cela revenait souvent à son avantage, car alors il pouvait retourner la situation quand il le voulait, à coup de phrases cinglantes et d’informations bien placées détenu grâce à son incomparable curiosité.
L’homme se fit happer par de nouveau venus, mais ne le lâchât pas du regard en partant, et Toru sembla déceler un clin d’œil sous son loup noir, signe qu’ils se reverraient dans la soirée. En réponse, le Ishihara esquissa un sourire, ses lèvres s’amusant de ce qui était en train de se prédire.
Le barman tandis un chiffon à Toru, il avait tout observé depuis le début visiblement et attendait pour venir en aide au garçon. Il avait les cheveux noir attaché en queue de cheval courte et un visage long et pale. Reconnaissable on pouvait le dire, le gentil barman du Lighthouse qui devait connaître tous les potins des environs.
« Merci » lui lançât le blondinet par-dessus le bar en posant sa bouteille pour s’essuyer le visage Du bout des doigts il toucha ses plumes, elles n’avaient pas été touchée, fort heureusement vu le prit que ça lui avait coûté.
La curiosité du Ishihara reprenait le dessus, avec un air désintéresser il mit le coude sur le bar en continuant d’essuyer son haut qui pourtant ne comportait plus aucune trace et demanda un peu fort, pour passer au-dessus de la musique, en s’adressant à l’oreille du barman.
« Dis le mec là qui vient de passer, tu connaitrais pas son n… » mais le garçon n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une main manucurée à strass se posant sur son épaule tandis qu’une voix bien reconnaissable accompagnant un parfum à nul autre pareil se posa sur son cas.
« Je croyais que c’était ma fête d’anniversaire … alors comment se fait-il que tous le monde ne parle que de toi ? » s’enquit Lili, faussement agacée.
Toru se retourna pour se retrouver devant l’impératrice des dragqueen d’Osaka, blonde, élégante, grande et imposante de charisme. Comme à son habitude, rien ne dépassait, tout était exactement à sa place. Le secrétaire esquissa un sourire et lui ouvrit les bras comme un enfant qui retrouve sa mère à la sortie de l’école.
Lili se penchât un peu et prit Toru dans ses bras à son tour. Les deux expirèrent un grand coup. Lili lâchât le jeune homme avant de remettre sa mèche au-dessus de son masque avec un moue taquine. Iel ne le laisserait certainement pas s’en sortir aussi facilement, mais il y avait quelque chose d’apaisant à revoir une si ancienne amie pour le secrétaire. Osaka était devenue une maison au fil du temps, mais lorsque les choses avaient été difficile, c’était cette communauté là qui l’avait aidé après tout. Bien que la communauté à laquelle il avait fini par appartenir, celle des plus fortunés de la capitale qui s’amourachait de lui, avait plus de ressources et donc lui assurait aussi un meilleur train de vie.
« Va falloir boire plus que ça Bara si tu veux vraiment profiter de ma soirée. » et sans qu’il en puisse rien dire, le voilà qui se retrouve à suivre Lili dont la main aux faux ongles parfaitement polies et brillant s’est refermée sur son poignée et le tire à sa suite.
La bière, toujours sur le comptoir, est délaissée, on l’entraine verre une table remplit de cocktails. Là il fait signe à plusieurs connaissances, dont les drag colocataires de Lili et il s’assoit sur un tabouret qui se trouve près de la piste de danse à côté de Terry et de ses lunettes à faux nez. L’un des pires masques de la soirée il faut bien le dire.
« Tu étais où Bara tous ce temps ? On a entendu pas mal de rumeurs comme quoi tu croquais du richou … » Toru attrapât un verre à pied pourtant un liquide bleu et une rondelle de citron et leva son verre.
« Il va m’en falloir plus des comme ça si vous voulez toute l’histoire. Mais, si je suis seul ce soir c’est qu’il y a une raison. » dit-il amusé et un peu provocateur en sirotant son cocktail. Ses pensées toujours tournées vers le garçon qui lui avait essuyé la joue. Autour de lui des « ouuuuuuh » intéressé et un tantinet aigu se firent entendre. Visiblement l’assemblée semblait intriguée par ses mésaventures. Lili le regardait d’un ait distrait, comme s’il n’était pas vraiment là. La musique passa sur un tube de Chisato Moritaka. Les lumières devinrent violettes et bleu. La nostalgie ressentit par Toru depuis le début de soirée s’intensifiât sans raison, il se serait cru dans une sitcom des années 80 pendant une fraction de seconde.
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Tu t’es vite fait embarqué par une de tes connaissances, mais embrigadé dans une énième danse à gueuler comme un psycho en rond avec une vingtaine de personnes, les mains totalement peinturlurées, les cheveux détrempés de flotte, de peinture et probablement un peu de sueur, et ça te fait faire un tour au chiottes parce que ça finit par te coller un peu trop au cou et aux épaules. L’odeur non plus ne te plait pas trop, surtout le dernier verre renversé qui a fait un peu gerber la peinture sur ton épaule droite.
Tu gardes en tête les dernières personnes que t’as frôlé, y compris ce mec un peu étrange, Bara, que les gens semblent connaitre, y compris Lili et que toi, t’as jamais croisé et pour le fou furieux de la curiosité que tu es, forcément, ça te pique. La tête sous la flotte froide dans les toilettes, tu te nettoies les cheveux au max, l’épaule et un peu le torse et le ventre. Ça collait trop, c’est parfois dégueulasse cette sensation. Et bien sûr, t’es un peu alcoolisé, donc t’as oublié que t’as jeté ton tee shirt de tout à l’heure vers Lili et Christella tout à l’heure. Ton pote n’est pas mieux. Il a essaie de te nettoie un peu le dos, et a bien manqué de glisser sur le sol poisseux des chiottes. Ya visiblement trop d’eau ou de substances inconnues par terre. Le sol n’a même pas de couleur précise, entre les néons et la peinture. La seule chose qui vous sauve c’est le robinet du lavabo auquel tu t’accroches pour pas qu’il vous entraîne à deux par terre. Et lee tout en vous marrant comme des cons. Trois ans d'âge mental. Vous ressortez, trempé.
Objectif …. trouver un truc pour vous essuyer, sinon vous allez coller encore plus. Tu vois un groupe passer , pas plus propre que vous, et des jambes voler dans les toilettes. Ils se sont vautrés en collectif. ça te fait grimacé et ton pote lui, il se bidonne comme un gland. Ils auraient pu se faire mal. Oui, vous aussi! Et? Entraînés par la musique, vous retrouvez quand même votre chemin vers la zone 51 où vous attendent vos habituels aliens à vous. Et là, t’as le barman qui te fait signe. Ah ? Y’a une commande qui attend? Ca c’est encore Olly qui vient de torcher des billets. Tu l’entends gueuler d’ici, à cheval sur les épaules de Terry, les bras en l’air à tenter de chopper une des boules lumineuses qui se balancent au plafond. Ils vont se faire mal ces débiles. Même bourré, tu t’inquiètes pour les autres. Tu traines ta carcasse mouillée , ton pote suivant, tiré par le col de sa chemise ouverte, sappé en Luffy de One Piece. Il a perdu son masque on sait pas où, mais ça n’a pas l’air de le déranger, lui , il a gardé toute sa peinture sur sa tronche.
- On va où??
- Tenez les mecs, amenez-ça à vos copines. Et dites à Olly de faire gaffe, y’a les vigiles qui la fixent depuis tout à l’heure.
Tu prends quatre bouteilles et ton pote deux, en plus du tas de verre en plastique rose et noir, avant de regarder derrière toi. Terry est pas sobre du tout non plus, t’es clairement en meilleur état qu’eux.
Ok, mission sauvetage, après avoir déposer tout ça. Tu traverses la salle, slalomant entre les gens jusqu’à arriver vers la grande table à côté des tabourets et des banquettes. Lili te regarde avec de grands yeux , de haut en bas .
- Grand dieu mais qu’est-ce que vous avez fait, on te suit à la trace par terre!
- SERVIIIICE MESDAMES, que gueule ton pote en manquant de trébuchant sur un verre écrasé par terre.
Tu te regardes et sourit en posant les quatre bouteilles , que tu ouvres avec ton couteau avant de le ranger dans une poche de ton baggy de pompier.
- On s’est lavé, ça collait trop la peinture avec la sueur.
Marie prend ton tee shirt et te le jette à la figure, t’arrachant un rire.
- Nettoie-moi ça, espèce d’animal. Tu vas faire avoir des idées bizarres aux gens.
- Genre, comme si vous aviez besoin de moi pour avoir des idées tordues?
Marie te tire la langue alors que tu tires un sourire à Lili. Tu repères du coin de l'œil, une nouvelle présence au groupe. Bara. Tiens tiens. Lili te fait coucou de la main et te montre Olly de son index interminable, le regard voulant tout dire, alors qu’Olly hurle toujours plus fort, la perruque en vrac sur la tronche et Terry qui commence à dire amen de la colonne vertébrale, avec ce qui bouge sur ses épaules. Tu te redresses et repart de plus belle. Est-ce que tu vas pouvoir te poser un peu. Sur le chemin, tu t’essaies le cou, le torse et un peu les cheveux, puis coince le tee shirt dans ta ceinture, avant de tendre les bras pour les refermer sur la taille de Olly qui bourrée, se laisser aller en arrière en criant un truc presqu’orgasmique. ça te fait marrer et Terry se tient le dos, quand il est libéré de cette furie.
- T’es cinglée, que tu lui dis en lui faisant poser les pieds au sol, mais ses talons on du mal à tenir…
Elle manque de te creuver un oeil avec sa manucure pointue, cherchant lequel de tous les Nana est le bon.
- Je savais que tu fantasmais sur moi. Mais… MAIS CHU PAS… une moeuf fac…. AHHHH !
Et la cheville qui part en couille avec ses talons de dix centimètres. Tu la retiens de justesse et tu vois Terry partir en vague dans le sens inverse… Tu lèves la main, pour lui dire de revenir, mais t’as pas le temps que Olly pend à ton cou comme un bien sac besace en faisant un râle bestial et bien grave .
- Qu’est-ce tu fous?
- Porte moi.
- Hein?
- SAUVE MOI! le sol c’est de l’eau! TES POMPIER NON?
Tu te marres. Iel est torché de fou. Son corps pendouille et te fais mal à l’épaule. Tu capitules et le soulève en forçant parce qu’iel est pas léger, et hop en sac à patate sur l’épaule, avec une bonne claque sur le cul.
- Bouge pas ou j’te laisse par terre.
Autant parlé à un mur. Pourquoi autant bouger sur une musique des années 80?? Les vigiles semblent ne pas bouger, c’est bon, Olly arrachera plus rien pour ce soir. Tu ramènes son corps et son esprit cinglé en faisant gaffe à ce que personne ne voit ses fesses parce que bien sûr, iel est en jupe courte volatile. Elle a dit qu’elle était la reine des neiges version péripatéticienne. T’es pas sûr que c’est vraiment un costume ça mais iel tient fermement sa tresse blanche pour pas qu’elle traine par terre derrière vous. Arrivé au groupe, tu enjambes la table comme tu peux et la bascule vers Marie et christella qui la receptionne comme elle peut. Olly s'étale de toute sa largeur, bras ouverte en arrière sur ses copines.
- J’AI TOUCHE LE CIEEEEEEEEEEEEL .
- Le plafond surtout, que constate Christella avec son légendaire blasement.
Toi tu lâches un soupire en te redressant. Elle t’a bien dégomme les muscles du dos en gigotant comme ça. Bon. Boire. Sans réfléchir, tu pousses un tabouret vide vers ton pote qui le chope pour s’y asseoir et tu t’assoies en tailleur direct au sol, choppant une bouteille dont t’aimes l’alcool, pour t’en servir un verre, quand tu vois le verre à coté de toi vide dans la main du fameux Bara. Tu lui jettes un regard et lui propose en silence de lui remplir. Son genou touche ton épaule, mais faut dire que y’a pas des masse de place dans ce recoin, à force d’entasser les tabourets sur l’énorme tapis.
Invité
— Il n’avait pas fallu longtemps pour que les esprits s’émoustillent rapidement. Juste une phrase lancée par Toru et la perspective de boire, toujours un peu plus. Chris avait levé un sourcil, pour une fois intéressées, la drag avant lancé un regard entendu à Mary qui s’était précipitée pour commander plus d’alcool à la table. Et voilà que l’on commençait à lui poser des questions sur Shun. Avec un sourire un peu plus amusé qu’il n’aurait dû, le Ishihara avait commencé à parler de leur relation, omettant délibérément de parler de leur lien probe et mono qui ne ferait que rajouter du piquant à cette histoire certes, mais dont il trouvait le propos trop intime pour le partager ainsi en soirée. Et ce n'était pas ce qui intéressait Olly soyons honnêtes, sa bouche en cœur ne cessant de lui poser tout un tas de question, comme si elle avait été sa mère. Et que je te demande la taille de la maison, la taille de la voiture, la taille du … heureusement certaines questions furent interrompues grâce à l’intervention divine de l’arrivée de plusieurs nouveaux cocktails. Cocktails auquels on ajouta une nouvelle commande de bouteilles cette fois ci. Elles étaient belles les demoiselles à strass ce soir et Toru fut attirée sur la banquette pour s’asseoir plus près d’elles encore lorsque dans un mouvement Terry se retrouva à faire a courte échelle. C’était effectivement plus sur de ne pas resté sur un tabouret à ce moment-là.
Quelle idée folle était passé par l’esprit quelque peu dérangé d’Olly. Toru se mit à rire, à gorge déployé pour la première fois depuis longtemps, depuis plusieurs jours même. Avant qu’il n’ait eut le temps de le remarquer, l’homme qui avait eu l’indécence de lui tomber dessus était revenu, cette fois-ci mouillé, des restes de peinture coulant un dans les creux de sa peau, soulignant une musculature qui ne pouvait que donner un peu plus de chaleur à la soirée. Sans vraiment faire attention à ce qu’il faisait, Toru vida son verre d’une traite. Nul doute que le pompier des rumeurs c’était lui et nul doute aussi qu’il devait être ce fameux colocataire au vu de sa proximité avec le groupe. Observant Terry se perdre dans son équilibre et le visage de Lili s’illuminer en regardant le jeune homme sauver une Olly au bord de la chute, Toru ne put s’empêcher d’avoir un élan de sympathie pour cet homme.
Lorsque ce dernier finit par s’asseoir à ses côtés, toujours un peu suintant mais aussi beaucoup trop à l’aise, le Ishihara ne put s’empêcher de se dire qu’il y avait une forme de familiarité dans sa présence. Un je-ne-sais-quoi qui lui semblait donnait envie de passer sa main dans ses cheveux, comme on le ferait par habitude. Mais Toru se retint, c’était certainement l’alcool qui commençait à faire effet.
Le garçon s’adressa alors à lui d’un regard, avec une bouteille à la main. En guise de réponse il se contenta d’acquiescer, tendant son verre au nouveau venu. Il ressemblait à un chien fou. Une sorte de labrador heureux, assis là sur un sol qui ne devait pas être des plus propres. Un peu trop absorbé par les gestes du garçon, Toru ne se rendit pas compte que tous le groupe bougeait de place, afin de libérer la cuisse de Terry engourdit sous les fesses d’Olly. Et il fallut un raclement de gorge et une petite réflexion pour que le jeune homme revienne à lui.
« Pardon de te déranger dans la contemplation Bara, mais est ce que tu peux te décaler un peu ? Voilà mon chou super ! » dirigeât Lili, forçant le secrétaire à se retrouver complétement derrière le garçon ses jambes devant lui servir visiblement de dossier de l’avis de toute l’assistance. A cette pensée Toru grimaçât, il allait salir son jean avec les restes de peinture, et les différentes substances qui se trouvaient sur ce corps inconnu. Pinçant les lèvres et plissant le nez, il s’exécutât pourtant, ne voulant pas gâcher la soirée avec ses obsessions. Décidant qu’il n’allait pas offrir ses genoux osseux comme soutient inconfortable à ce lui qui semblait aimer autant se prendre de la crème chantilly dans la figure que de sauver Olly de ses folies, Toru décida de s’asseoir en tailleur avant de faire signe au garçon qu’il pouvait rester à sa place et que ça ne le dérangeait pas d’un mouvement de la main et de la tête.
« Nana, ça te dérange pas si Bara se mets là n’est-ce pas ? » ajoutât l’impératrice des drag avant que sa comparse au regard perçant de l’aigle n’ajoute avec un ton énigmatique « Comme ça vous ferez connaissance. »
Toru écarquilla les yeux derrière son masque et se penchât par-dessus le dénommé Nana en levant sa coupe, prêt à trinquer à cette présentation des plus inhabituel.
« Bara, comme la rose du petit prince. » articulât-il presque en chuchotant à son oreille, faisant trinquer son verre avec celui du jeune homme. En croisant son regard le cœur de Toru loupa un battement. Il y avait quelque chose dans ces pupilles qui faisait vibrer en lui un sentiment de sécurité et de tristesse profonde qu’il n’aurait su définir et qu’il n’avait surtout jamais connu auparavant.
« Je suppose que tu dois être un porte-bonheur, Nana… » lui soufflât-il avec un clin d’œil avant de se redresser et de porter son verre à ses lèvres, serrant sa main libre sur sa propre cuisse afin de se retenir de passer sa main dans la tignasse humide et folle qu’il avait sous les yeux. Habituellement ce genre de geste ne lui échappait pas, alors pourquoi cela était-il si difficile ce soir, c’était une bonne question.
La musique changeant encore et tous le monde se mit à lever les bras et à crier à tue-tête. Encore une fois Toru ne pu s’empêcher de rire et suivit le mouvement son verre toujours à la main, mais un geste malencontreux fit tomber quelques gouttes de son liquide précieux sur Nana et dans sa précipitation à s’excuser, le garçon en fit tomber son verre en essayant de le reposer sur la table pour essuyer l’épaule possédant encore des traces de peinture.
« Pardon je suis …confus… désolé. » s’excusa-t-il en attrapant une pauvre serviette de table en tissus de couleur rose fuschia à peine plus grande que sa main. Avec la vigueur Toru se mit à éponger le sol, le corps complétement coupé en deux, son buste plongeant par-dessus ses jambes en tailleurs. Au moins il avait le mérite d’être souple, et il ne remercierait jamais assez sa passion pour la nage pour ça.
Essayant de nettoyer ses bêtises, il reporta son attention sur l’épaule éclaboussée du garçon et prit une autre serviette pour la lui éponger à son tour. Comprenant que la proximité physique était consommée de toute façon Toru cherchât à planter son regard dans celui de Nana et lui esquissa un sourire mi-amusé mi-désolé.
« Pardon… » se répétât-il en tapotant l’épaule avec la petite serviette à cocktails, sa moue ne pouvant s’empêcher d’avoir l’air de tout, sauf d’être désolé en cet instant.
Invité
De base, tu lui proposais juste un verre, au petit prince. A coté de vous, oui, il avait l’air d’un de ces personnages que fréquentait tout le temps Lili, propre sur eux, stylé et d’un autre monde. Toi, t’es plus un chien fou avec ton pote, mais le genre de chien qu’on adopte dans une famille, parce que mordre, tu ne le fais que si y’a danger pour ceux que tu aimes. Bon pour une autre raison, mais celle-là, elle est propre à l’humain et elle ne se crie pas sur les toits. Tes mèches blondes un peu colorées encore avec des tons pastels débordent sur ton masque, alors que on autre main continue quand même d’essuyer un peu mieux ton ventre et ton torse, parce que c’est un peu inconfortable. Comme font-ils les chippendales , ou les stripteaseuses pour supporter toutes ces substances de spectacle. T’en sais rien mais chacun son domaine. Toi tu te jetais dans le feu, sous les voitures, ou tu descendais des immeubles pour sauver des gens, eux ils dansaient avec des produits bizarres voilà. Concentré pour ne pas en foutre partout ailleurs que dans son verre, même si ce n’est pas toi qui a payé les bouteilles, tu le sens, ce regard. T’es alcoolisé mais ton instinct il est quand même là. T’as toujours su, aussi loin que tu te souviennes, quand y’avait un danger, quelqu’un qui te fixait , quand il allait se passer un truc évident. Mais pour autant, ça te tire juste un peu plus le sourire, tu continues de le servir. T’aimes son gabarit, c’est ton type , maintenant t’as pas encore vu assez le reste pour confirmer. Et puis de base, t’es pas venu à cette fête pour tirer ton coup, ou revenir avec quelqu’un. C’est jamais ton but en vrai, t’es pas un queutard. Tu saisis l’occasion si elle se présente, tu vas pas mentir, mais quand tu vas en fête, c’est surtout pour t’amuser, décompresser et profiter de tes potes. Un fêtard honnête et joueur qui remonte le moral à tout le monde. Ton pote Takan te secoue le bras pour que tu le serves aussi , t’évites de justesse l’accident. Et pendant que t’essaies de viser son verre qu’il n’arrive pas de bouger, tu captes de l’oreille , qu’on demande à tout le monde de se décaler. Forcément, toi, et deux trois autres, vous êtes assis entre les banquettes, tabourets et la table immense déjà remplis de boissons, de verre et d’affaires des gens. T’essaies de garder un oeil sur tout, mais en vrai, t’en fermes un pour te concentrer sur ce verre de merde qui bouge. Tu le frappes à l’épaule poing fermé en amical, riant, quand tu sens quelque chose de toucher un peu plus le corps. Dans ta tête , t’as entendu le mot “contemplation” et tu t’es demandé qui ça concernait mais tu t’es un peu bougé pour faciliter les mouvements de Bara que tu bloquais un peu apparemment. Tu les regardes tranquillement à tour de rôle quand tout bouge et tu le vois, Bara, un peu tordre le nez. Un problème? Il fixait tes épaules. Quoi , tu es dégueulasse à ce point? Tu te tords un peu pour voir et en effet, c’était un peu craignos. Mais bien vite, il semble s’adapter et te fait signe que c’est ok. Il est souple, ça tu le notes bien. Tu lui adresses un sourire, faisait un non de la tête à Lili qui sourit de te voir un peu pété. C’est toujours comme ça quand tu commences à boire. Plus tu bois et plus t’es docile, fou, et de bonne humeur. Faut quand même te surveiller un peu des fois qu’un abruti te lance un défi, parce que bien entendu, tu vas dire oui. Pourquoi dire non quand c’est drôle et que tu découvres de nouvelles choses?
Ah parce que tu dois faire connaissance avec lui? Pourquoi le ton de Christella et son regard incisif te fait comprendre qu’elle sait que tu match avec ce type? Des fois, elle te fait flipper, comme si elle avait un don de voyance, ou qu’un esprit chelou la possède. Et pendant ce temps, Olly se tortille sur le fauteuil, comme si on lui avait collé un écureuil dans le bustier et sort d’un coup un billet de ses seins un peu rebondis qu’elle a trouvé on sait pas ou encore. Elle n’a jamais la même poitrine. Elle le tend en l’air en criant: “CE BILLET A QUI ME ROULE UNE PELLE JUSQU’A CE QUE JE M’ETOUFFE!” Terry lui prend le billet. “Hey, mais je le cherchais!” Elle rit en regardant sur les bouteilles. Apparemment, le billet avait des copains qui ont servi à payer les bouteilles. Incorrigibles. Ton oreille, elle, traine sur Bara, alors que tu surveilles Olly du coin de l’oeil, elle va éborgné quelqu’un à jeter ses doigts comme ça, surtout que la musique est beaucoup plus entrainante. Et lili qui râle un peu sur elle parce qu’elle fout trop le bordel et qu’elle ne sait pas se tenir. T’entends “la rose du petit prince”. La proximité de sa voix te fout un frisson, sentant aussi au passage son odeur bien plus agréable que la tienne. Ton parfum s’est un peu fait la malle à force de danser comme un dégénéré. Tu le regardes, tout calme, sourire en coin.
“Pourquoi la rose? Le petit prince, c’est pas bien?” Tu remarques à quel point il te fixe, tu te demandes même si t’as un truc qui ne va pas, mais tu coupes le regard par un sourire un peu franc, trinquant avec lui. Un porte bonheur ? Toi? Ça se saurait si tu l’étais… malheureusement… tu n’étais pas sûr de remplir ce critère. Qu’est-ce qui avait pu lui passer par l’esprit pour le voir comme un protecteur? Le fait qu’il ait évité à Olly d’arracher le plafond? Ça s’appelait juste de l’habitude.
Tu bois un coup, choppant un truc salé à manger que la serveuse à poser là et avant qu’elle reparte, tu lui fais signe du doigt. Elle se penche vers toi, offrant une vue magnifique à Katan, qui louche à s’en péter les rétines, sur le décolleté de la douce, sans même percuter que c’est une trans. Il est aux anges, à quelques centimètres de ces seins refaits. Toi, tu lui poses une question à l’oreille, et elle réfléchit en te disant qu’elle va voir ce qu’elle peut faire pour toi. Tu lui fais un pouce, big smile. Quand la musique explose, tout le monde suit la chanson qui devient rapidement viral dans la pièce et Katan te demande si la serveuse est libre. Qu’est-ce que t’en sais toi? T’as un bras en l’air et tu le fixes un peu éberlué quand il part en trombe pour aller pécho le trans en jupette et bas résille. Ah bah , ça … c’est fa….. ACCIDENT ! AH ! C’est quoi ? Y’a des fuites au plafond. Comme un con , tu regardes en l’air, te disant que ça y est Olly a du balancé une pompe en l’air et percer la toiture du préfabriqué. Tu te souviens qu’au dernier ouragan, le toit de cet endroit s’est envolé, donc ils ont réparé ça comme il pouvait. Olly Marvel. Ne jamais sous estimer la puissance d’un talon aiguille. Tu les rebaisses en sentant Bara bouger derrière toi, et par réflexe, tu avances ta main pour rattraper le verre déjà à moitié renverser sur le sol, te mouillant la main au passage, mais sauvant un peu le liquide précieux. Qu’est-ce qui se passe, tout se casse la gueule ou b….. Bara en gros plan. Tu clignes des yeux, son épaule et son cou en plein dans ton champ de vision. Pas le cou. Tu beugues totalement et tu ne le vois pas mais Lili et Christella ont le sourire qui grandit comme des comploteuses. Toi , t’es juste en mode connexion neuronale imminente, priant pour pas que l’autre cerveau plus bas ne prenne la relève comme un groupe électrogène de fortune.
Tu trouves quand même la logique de regarder plus bas, ce que fait la main de Bara, qui a visiblement eu un problème de motricité et ton cerveau alcoolisé te fait te dire que c’est normal, un rose ça n’a pas de main, c’est pas pratique pour tenir un verre, mais tu te fous une gifle mentale. Du grand n’importe quoi? T’es déjà bourré? Impossible! Ah si si. Tu l’es. Surtout pour beuguer autant sur la souplesse de ton pseudo agresseur, ton cerveau faisant le raccourci vers.. la fonctionnalité de la souplesse et bien vite, la censure pour mineurs te flingue les pensées. AH MAIS AH ! Non, penses pas. Il nettoie juste le sol, tu pourrais l’aider au lieu de faire la tronche du chien qui a pas compris pourquoi on lui a balancé la tranche de fromage sur la truffe.
Tu te réveilles enfin, quand il te touche l’épaule, s’excusant sincèrement. Ok. Tu bois la fin du verre que tu as sauvé, à savoir le sien, ça passera mieux. Si. Peut-être pas? Si. C’est froid, ça c’est une certitude en tout cas, c’est pour ça que t’as pris ça pour de la pluie. Dans tes dents, ta langue circule, l’observant, attentif, quand il relève les yeux, vos visages très proches. Il dégage un truc qui t’intrigue. Ses lèvres ont ette forme particulière, cette sorte de fragilité pâle qui te fait aussi divaguer ailleurs. Ses mains fines, son énergie… ah ça fait un peu trop de choses qui marquent des points. Et … tu fais une chose inhabituelle, souriant amusé. Tu t’approches un peu plus de lui, posant ton pouce sur son menton pour lui tourner le visage sur le coté pour lui poser un smash lent et intentionné sur le coin des lèvres, pas dessus, pas sur la joue, juste ce qu’il faut pour semer le doute et lui dire un simple “merci” affectueux.
Et la serveuse revient et te sort de ta proximité.
- Tiens Nana!
Et Takan qui revient te voir alors qu’elle te donne une pile de torchons de service, habituellement gardant à l’arrière du bar. Tu réceptionnes d’une main.
- Mec , tu le savais??
- De quoi?
- C’est un mec!
- C’est pas un mec, c’est entre les deux. Pourquoi?
- Mais comment je fais moi??? Ca fonctionne comment quand on est les deux?
T’as envie de lui répondre un truc cru, du genre, bah tu cherches le trou? Mais tu te dis que c’est inapproprié avec la proximité de Bara. Du coup tu seches, bouche ouverte quelques secondes, entre tes mèches.
- Euh… demandes-lui?
- OK!
Sérieusement? Il est déjà reparti. Il va se prendre une gifle tu le sens, surtout s’il lui demande comment il doit faire pour qu’il finisse dans son lit et par où passer… Tu clignes des yeux, un peu dépassé par sa bêtise, figé, alors que Lili et Marie se marre. Tu te réveilles d’un coup, prends un torchon que tu poses sur ta cuisse, le reste sur la table et tu te retournes un peu pour étendre le large torchon sur les jambes de Bara pour protéger son pantalon, puis tu prends l’autre et lui tend.
- J’veux pas t’en coller partout… tu peux m’aider pour l’arrière?
Invité
— L’assemblée haute en couleur s’aménage en fonction des arrivées et des départs. Toru a l’impression que cela fait un siècle qu’il n’a pas côtoyer ce milieu. Pas le milieu queer en lui-même, mais cette facette là du milieu, celle qui laisse de la place à tous le monde et qui ne planque pas dans son placard son identité face à sa famille. Ici la famille était choisie. Ils avaient plus ou moins tous du se couper d’une partie du monde, de leurs anciennes vies. On ne se questionnait jamais à propos du passé, mais si quelqu’un en parlait, il suffisait de tendre l’oreille et de prêter une épaule réconfortante, car tous, avaient vécu des moments difficiles. Ils n’avaient pas besoin de se le dire, pour assumer qui ils étaient aujourd’hui, ce qu’ils avaient envie d’être au yeux et à la face du monde, ils y avait eu des crises, des coups de coudes, des larmes, des coups tout court, et toujours cette entraide qui faisait sortir la tête de l’eau.
Le regard perdu dans celui de Nana, le secrétaire esquissait un sourire, presque charmeur, un peu amusé de la situation. Le jeune homme assis à ses pieds ne le savait certainement pas, mais il avait cette réputation de ne jamais repartir solitaire. Seulement pour une fois Toru ne s’était pas fixé ni de défis ni d’objectifs particuliers, voulant simplement renouer avec Lili et les autres. Pourtant il fallait se l’avouer, il n’arrivait pas à dégager son regard du garçon torse nu, aux cheveux ébouriffés de sueur et d’agitation. Il y avait quelque chose de profondément attirant chez lui et ce n’était pas simplement son physique. Son comportement aussi l’attirait comme un papillon vers la lumière.
Et puis, il y a cette chose. Toru n’arrive pas à mettre le doigt dessus, cette chose étrange qui lui donne autant envie de fuir que de s’accrocher à son cou.
Le Ishihara n’a pas le temps de réfléchir à tout cela, pas le temps d’analyser non plus ce qui est en train de se passer qu’il sent les doigts de Nana sur son menton et doucement il suit son mouvement, presque inconscient qu’il lui ouvre une porte bien trop grande bien trop facilement. Mais les lèvres de l’inconnu se posent sur le coin de sa bouche et Toru ne peut pas s’empêcher de sourire en poussant un petit soupire amuser. Il est timide ? Ou bien il aime les petits gestes tendres. C’est si mignon que Toru a encore une fois envie de passer sa main dans ses cheveux mais il se retient et se redresse en gardant ses lèvres tendues en un sourire satisfait. Du coin de l’œil il regarde le reste de la table qui fait semblant de ne pas avoir vu, seule la sainte Chris ne le lâche pas des yeux, ses doigts manucurés pianotant sur ses propres lèvres, coude sur ses jambes pliées, semblant attendre patiemment que quelque chose d’extraordinaire ne se produise. Son regard est tellement critique qu’un instant le Ishihara se demande si elle ne regarde pas quelqu’un qui se trouverait derrière lui, mais il est adossé au mur et le pote de Nana semble ne faire que des allers-retours à la table. C’est donc bien eux qu’elle observe. Toru lui lève son verre qu’il a reprit d’une main et Lili profite de l’occasion pour le servir, semblant de nouveau se souvenir de sa présence.
« Vous m’aviez manqué. » avoua Toru tout bas à la drag queen qui releva les yeux vers lui. De petites étoiles de satisfaction se dessinent dans son regard. Avant qu’elle en fasse une moue presque maternelle en prenant le menton du garçon entre ses doigts, mais pas du tout de la même manière que Nana. Et sans aucune délicatesse elle lui bougeât la tête de gauche à droite.
« Mooooh Bara, évidemment que l’on t’a manqué parce qu’on à une chose que les riches n’ont pas tu sais … on n’a pas peur de se dire les choses ! N’est-ce pas ? » et avec son éternelle rire de diva, elle se détourne en une fraction de seconde et se raccroche à une autre conversation avec une classe qui n’a d’égale que la longueur de ses faux cils. Toru sourit en trempant ses lèvres dans son verre, ses joues presque rougies par cette interaction.
C’est à ce moment que l’ami fou du garçon revient encore, la serveuse ne fait elle aussi que passer et tout va si vite sous les yeux de Toru que ses yeux s’écarquillent. Il a l’impression de voir un cartoon en version filmée augmenté à une vitesse multipliée par quatre. Devant lui Nana ne semble pas le moindre du monde surprit. Et c’est alors que quelque chose d’autant plus surprenant arrive. Toru se retrouve avec une serviette venant protéger ses jambes en tailleurs et une demande … hum … particulière.
Se mordant légèrement l’intérieur de la lèvre, il attrapât de ses doigts fins la serviette tendue par la montagne de muscle devant lui et se met à … lui essuyer le dos. Il devait avoir remarqué sa moue. Une partie de Toru fut même un peu satisfait de cela, après tout ça veut dire qu’il n’était pas le seul à avoir observé l’autre.
Se penchant doucement vers l’oreille de Nana, le Ishihara se mit à lui intimer après un coup de menton absolument peu discret vers l’ami hyperactif du pompier.
« On lance les paris ? Je pense qu’elle lui donne le numéro du barman et pas le sien. » déclarât-il sa joue presque contre celle de Nana, pétillant d’excitation et d’amusement tout en observant la méthode de séduction la plus maladroite qu’il avait vu depuis longtemps se dérouler sous ses yeux.
Sa main se mets à nettoyer doucement la nuque et le dos de l’homme avec qui il a bien envie de jouer un peu plus à qui observe l’autre ce soir. Se redressant doucement, il descendit la serviette sur les omoplates de l’autre, essayant de ne pas prêter trop d’attention aux regards qui devaient se porter sur eux en cet instant. Il ne reste que quelques traces, mais elles semblent plus coller que les autres et Toru n’a pas encore de faire mal au jeune homme. Alors il lui rend le torchon et pose ses mains sur ses épaules afin de l’attirer vers ses genoux.
« C’est bon et … merci d’être aussi prévenant Nana. » dit-il un sourire dans la voix. Il devait avoir côtoyer des gens un peu comme lui par le passé, ou bien il faisait naturellement attention à ce genre de choses ? Qui sait, il était peut-être simplement prévoyant.
Les mains de Toru s’attardèrent plus que de nécessaires sur ses épaules et pianotèrent légèrement sur son cou avant de se reporter sur son verre qu’il portât à ses lèvres et qu’il finit d’une traite. Un alcool de qualité moyenne qui lui donnait déjà chaud aux joues.
Invité
Pourquoi tu lui a fait ce smack? Tu ne le connais même pas! Si ça se trouve c'est le pire des manipulateurs , profiteurs sans coeur , qui use sans pitié de son charme, qui soit! Oui mais tu es saoul. Et quand le labrador en toi prend le dessus, le tactile se fraie un chemin prioritaire sur tout le reste. Tu voulais lui dire merci mais toi et ton affection. Personne ne pense en te voyant qui tu sois câlin. Et pourtant Dieu seul sait que c'est ta seule anémie. Alors quand il t'a approché , t'a touché, tu as pris le risque. T'aurais pu te faire gifler, insulter, foutre l'ambiance du groupe en vrac, mais ça ne s'est pas passé comme ça. Il t'a souri. Est ce que ça veut dire qu'il a l'habitude? Ou que tu lui plais aussi? Qu'est ce que tu dois faire là tout de suite?
Tu le laisses te quitter lentement, ton regard perçant le masque, entre deux eaux alcoolisées, ne laissant qu'émotions et sensations transparaître. Tout a l'instinct. Ton visage chauffe, tu voudrais virer ce masque mais tu la vois la Nikita du groupe la qui te fixe avec le sourire du diablotin qui magouille sa popote dans son coin. Ah t'aimes pas ça! Ça te tire un sourire et tu lui balances une bille de polystyrène coloré qu'on trouve souvent aux anniversaires. Y'en a partout sur les tables. Sourire échangé, Lili qui vous crame, le serveuse puis Takan qui veut pécho la serveuse trans, et pour toi c'est juste ton monde, un que personne ne voit, et quelque part ça veut juste dire qu'il est a toi ce monde, ton île perdue a toi, que tu ne veux pas forcément partagé avec ceux qui ne comprennent pas. Pas que tu en aies honte, tu en parles s'il faut et tu l'as fait découvrir à Takan, mais… tu ne permets à personne de le détruire. Ça tu n'as pas su le faire avant… plus jamais ça n'arrivera…
Quand tu attrapes les serviettes, c'est pour en donner une à Bara derrière toi. Sans le vouloir ton attention traîne à ton insu vers lui, petite mimique, regard, geste, tu ne veux pas le déranger et pourtant , dès la première fois où tu l'as croisé tout à l'heure, tu t'es dit qu'il fallait que tu le revois dans la soirée, que ce spécimen bizarre à côté de tous les timbrés méritait ta curiosité. Et maintenant que tu as osé et qu'il te t'a pas repoussé, ça te donne des envies de tester plus , parce que si t'étais sage, ça se saurait. Marie la voluptueuse te regarde faire et sa bouche s'ouvre peu à peu, tenant d'un coup le bras de Lili, du genre, mais il nous fait quoi là ? Il marque son territoire?
Tu captes la réaction de Bara en coin, acceptant s'il refuse bien entendu mais il prend la serviette et tu focus sur ses mains fines. T'aimes ses mains. Toi et ton truc avec les mains ça te perdra. T'as aussi retenu le goût de sa peau. Tu sais plus ce qui s'est passé d'autres avant ou pendant mais ça oui. Tu as vaguement entendu dire que Bara avait une habitude avec les richou de la bouche de Lili, chez qui tu notes une petite amertume non rancunière de l’absence de l’angelot. Est-ce qu’il a manqué à ce point à ton groupe? Pourquoi tu ne l’as jamais vu avant? C’est scandaleux! T’es si aveugle que ça? Mais t’es pas riche, toi, il n’a donc pas dû s'arrêter sur toi avant. Sera-t-il déçu? … t'y peux quoi si tu n’es pas riche? Pour toi, la richesse n’est pas matérielle et tu préfères prendre soin de ton père et aimer ta liberté face au monde.
Quand il commence à t'essuyer le dos, il n'y pas que la serviette que tu sens. Parfois un doigt frôle ta peau et tu aimes bien…et son parfum entêtant qui surpasse ton odeur trop masculine. Tu fermes les yeux, sourire de bien être discret sur ta tronche et Marie qui se sent plus et cherche un truc pour se cacher le visage. Tout ce qu'iel va pouvoir raconter aux autres! C'est crunchy les gros potins avec iel sur son blog que toutes comeres queer suivent. Mais tu percutes pas, parce que t’es dans ton monde là tout de suite. L’alcool te détend et faut dire que ça fait un moment que t’as pas eu de contact attentionné, et alors que tu apprécie et prie pour que ça dure, tu sens sa présence bien plus proche et sa joue frôler la tienne par l’arrière. ça te surprend , rouvrant un peu les yeux. Il fait quoi? Un pari ? Tu jettes un regard vers Takan qui essaie d’entamer maladroitement la conversation, avec ses maladresses légendaires mais aussi loin que tu le connais, il a toujours réussi son coup ce débile. Sa connerie et sa timidité audacieuse doit plaire, tu ne sais pas trop. Tu souris en coin. Vu comment la serveur/serveuse lui plait, possible qu’il obtienne vraiment ce qu’il veut, du coup ça vaut le coup de parier.
- Le sous estimes pas. Les doudou ça plait... Mais … pari tenu.
Tu tournes un peu la tête, frôlant volontairement en douceur la joue à côté, baissant les yeux sur le peu de visage de Bara que tu vois du coin de l'œil. Marie a sorti discrètement le téléphone pour prendre un cliché magique et Lili se lève avec son élégance écrasante, passant sans même renverser quoi que ce soit.
- Mon dieu , mon dieu ! Je vous laisse un peu les bichons, faut que j’aille voir deux trois personnes, soyez sages!
Marie se lève et l’accompagne, prête à paparazziter tous les p'tites nouvelles exclues comme si elle dirigeait le plus grand magazine people d’Osaka.
Tu as honte de l’avouer mais tu n’y fais pas attention, parce que tous tes feels sont concentrés sur ces mains qui traînent sur tes épaules nus, et ce jeu de doigts sur ton cou qui te refait fermer les yeux. Ah tu vas mourir de ce “pas assez” pour ta frustration, et de ce “trop” pour ton self control. Frémissant, tu le laisses boire un peu plus, toi tu as déjà trop chaud depuis longtemps et tes yeux brillent déjà, mais il t’a calmé et détendu de fou, et t’ignores comment. Il a ce truc étrange qui fait que tu as juste envie d’être près de lui, comme si juste sa présence t'apaisait et te donnait envie de rester juste là, contre.
Sans réfléchir plus de ça, tu décales ton dos un peu de la banquette pour pouvoir prendre une posture plus non chalante. Tu calles des genou contre la table, un coussin de la banquette sous ton dos dans l’angle vide et lentement, tu laisses ta tête allait en arrière, finissant sur la jonction des chevilles croisées de Bara, derrière toi, sa nuque en épousant la forme non desagréable. Faut dire que t’es capable de dormir n’importe où. Là, tu veux juste… tu ne sais pas trop en réalité. Tu le regardes vite fait à l’envers, avant de fermer les yeux, alors que ta main monte et attrape doucement la sienne pour l’approcher de ton cou comme pour lui faire comprendre. Le labrador demande de l’attention. Tu reposes ta main sur ton ventre avec l’autre, expirant avec un soupir bienheureux. Et Takan revient à ce moment là pour te regarder de biais, se demandant ce que tu fous. Ah ouais, direct quoi! Quoi, toi aussi t’as le droit à un peu de tendresse non ?
Tu ne le vois pas, tes yeux étant fermés. Il se contente de chopper une bouteille de bière et de repartir discreto, ne voulant pas t’emmerder. De toute façon, il est en mission, comme l’explorateur qu’on vient de jeter sur une planète inconnue, et qui doit convaincre l’alien qu’il vient en paix. La musique devient moins agressive, plus calme, le quart d’heure des slow, encore un? Ah Lili… Mais du coup, cette musique te fait du bien.
Ce que t’as pas vu, c’est que Olly a décidé d’ôter ses bottes et se tortille sur le fauteuil, faisant râler Christella, qui manque de se prendre un coude en pleine poire. La blonde chaotique crie encore la chanson d’avant et montre d’un coup ses cuissardes en l’air comme un trophée , en faisant tournoyer une au dessus d’elle. Tu n’as pas encore vu mais t’espèrer bien qu’elle va pas en échapper une, parce qu’avec ton karma possible que tu la prennes dans la gueule, ce serait pas la première fois. Pour l’instant, t’es juste à la merci de ton voisin avec qui tu as parié et que tu considères comme étant ton maître de la soirée.
Invité
— La compagnie se faisait plus éparse, la soirée battait son plein malgré la musique qui se calmait peu à peu, certainement pour repartir de plus belle. Et Toru était là, avec un torchon sur ses genoux, les joues rouges et chaude, le bout du nez qui le démangeait sans raison particulière et un autre homme entre ses jambes, ou plutôt à ses pieds. C’était ce qu’il avait toujours aimé dans ce genre de fêtes, on ne savait jamais à quoi s’attendre.
Il ne se serait certainement pas attendu à tomber sur quelqu’un comme Nana. Sa douceur, sa manière de s’amuser avec lui, quelque chose dans la façon dont il le regardait, tout cela lui plaisait au petit secrétaire de la dr.EA.m tech. Cela faisait combien de temps qu’on ne lui avait pas souri comme ça ? Avec cette malice prometteuse du pire comme du meilleur ? Il n’aurait su le dire. Ses relations dernièrement étaient pratiques, douces et attirantes comme la soie. Rien à voir avec ce qu’il se passait en cette instant. Ça avait matché, c’était certainement comme ça qu’on le dirait. Ils avaient été aimantés comme d’autres le qualifieraient. A croire que la nuit avait tout fait pour qu’ils finissent ainsi.
La main de Nana allât chercher celle de Toru et ce dernier sentit une légère décharge électrique à la base de son dos. Un picotement d’excitation qui lui arrache un sourire en coin tandis que l’homme visiblement fatigué de la cohue avait fermé ses yeux et apportait ses doigts vers sa propre nuque, réclamant une nouvelle caresse.
Toru se penchât doucement vers lui, son sourire s’agrandissant sur son visage, sa mèche blonde finissant par cache toutes les expressions de son visage aux personnes tourbillonnant autour d’eux. Il ne vit pas Takan passer. Il n’observât pas non plus les frasques d’Olly. Il effleurait du bout des doigts le cou d’un inconnu et de son autre main il allât caresser ses cheveux. Ces cheveux qui l’avaient attirés depuis qu’il était assis devant lui. Le Ishihara n’aurait su dire si c’était agréable ou non d’emmêler ainsi ses doigts dans ses mèches, mais cela eu un effet apaisant, une forme de réconfort sortait de ce geste et lui réchauffait un peu plus la poitrine et les joues.
« Tu paris sans vouloir savoir le prix ? » demanda doucement Toru restant penché sur Nana avant de se redresser soudainement éclaboussé à son tour.
La bonne à talon redoutable venait de tomber sur la table et de projetez plusieurs verres sur la banquette à côté de Toru qui se retrouvait aspergé d’alcool sur le bras et les cheveux. Vraiment un timing parfait pour faire redescendre la température. Le japonais ouvrit grand la bouche, presque trop choqué pour en laisser le moindre bruit en sortir. Il pouvait sentir les effluves d’alcool sur son corps, et évidemment il avait immédiatement levé ses bras de surprise, rompant ce moment intime avec Nana.
Olly se précipita sur eux à moitié hilare à moitié confuse et Toru la fusilla du regard. Il était à la fois frustré de la situation, mais aussi de se dire qu’il allait empester toute sorte d’alcool pour le restant de la soirée, alors qu’il commençait à avoir en tête d’autre plans…
Se mordant la lèvre pour ne pas débiter tout un tas de choses qu’il serait susceptible de regretter plus tard la rose du Petit Prince se redressa et adressa un regard désolé et furax. Doucement il le fit se redresser afin qu’il puisse lui-même se lever en lui touchant les épaules.
Tout cela était arrivé si vite. Toru n’en revenait pas d’avoir pu autant baisser sa garde si facilement. Il attrapât la serviette qui se trouvait initialement sur ses genoux et commençât à essuyer son bras, frottant à s’en donner la peau rouge.
Le jeune homme soupira bruyamment et releva la tête, c’est alors qu’il vit la serveuse attraper le pote de Nana par le col et lui chuchoter quelque chose à l’oreille. Avec un amusement non feint, Toru croisa les bras sur la poitrine et se tournât vers le garçon-labrador afin de lui signaler de regarder vers le bar d’un mouvement de menton.
« Il semblerait que tu ais raison, les doudous ça plait. » et à la suite de ses paroles, presque trop joyeuses suite à l’enchainement d’évènements, Toru attrapât la main de Nana et l’attirât sur la piste alors qu’un nouveau slow se lançait. Une fois sur la piste, le blondinet se retourna vers lui et se rapprochât doucement en gardant sa main dans la sienne.
« Du coup tu as gagné une dance je suppose. » murmurât-il à son oreille. C’était mieux ainsi, seuls au milieu de tous le monde. Toru semblait fuir désespérément après cet instant de douceur qui avait été bien trop court. Il était arrivé jusqu’ici poussé par les souvenirs nostalgiques et le poids de sa vie à Osaka, alors avoir un échappatoire, ne serait-ce que le temps d’une danse, sans bottes qui volent et sans alcool qui se renverse, ce n’était peut-être pas trop demander finalement.
Invité
Tu le sais que tu n’as pas demandé le prix de si tu gagnais ou perdais mais c’était assez clair pour laisser sousentendre qu’il pouvait choisir ce qu’il voulait. La question c’est , allait-il accepter ton choix ? bien que dans l’immédiat, tu ne sais pas ce que tu choisis. Tout ce que tu vois toi, c'est lui, ses mains … ah ses mains.. tu les sens surtout sur ton cou et quand elles partent, ton instinct câlin te fait dire dans ta bienheureuse et discrėte saoulitude, que c'est trop court, que tu aimerais plus pour en comprendre toute la portée sur toi et les petits effets que ça te procure. Alors tu vas chercher sa main avec un peu d'appréhension , quémandant un peu plus dattention. T'en as pas des masses en ce moment, dans le genre vrai câlin. Tu es le labrador qu'on aime, avec qui on partage des déconnades, les pires défis ,qu'on invite parce que tu mets l'ambiance. Parfois tu as des flirts mais tu n'arrives jamais à les aimer alors à chaque fois, tout s'arrête et tu te dis que c'est mieux comme ça. Lili et ses drôles de dames t'ont souvent demandé pourquoi tu n'y arrivais pas. Que leur répondre si ce n'est que quand on a aimé une fois de toute son âme… c'est dur de trouver mieux, de se débloquer.
Ce soir, peut-être est-ce l'alcool, peut-être qu'il te plaît aussi. Pourtant, il est un peu étrange pour certains, avec sa vue sur les riches ou son côté précieux mais ça ne te gêne pas. Ce n'est pas comme si tu étais important. Cette sensation bizarre ne te quitte pas. Il accepte de continuer ses petites attentions, tu lui offres ta gorge, frissonnant discrètement mais sous ses doigts, il peut sentir une petite chair de poule, ce frisson qui redescend la température de ton corps. Tu te sens si bien. Et quand il passe ses doigts dans tes cheveux humides d'eau, un sourire sincère et spontané se grave direct. Tu adores ce genre de caresses. C'est rare qu'on t'en fasse. Une personne t'en faisait, souvent. Mais tu ne veux pas y penser, pas ce soir, parce que ce soir tu n'es pas censé avoir mal. On dit merci à l'alcool qui t'empêche de penser.
T'aurais donné n'importe quoi pour qu'il reste penché vers toi, que le temps s'arrête et que vous ne soyez plus que deux. Parfois, même si une fête est cool, il suffit de rencontrer son flirt pour que tout paraisse soudainement dans grande importance. Au moment où tu trouves les yeux, le timing est presque parfait pour un désastre. La serveuse avait l'air d'être perturbée au point de manquer de se ramasser la tronche par terre, et pour ceux assis sur les banquettes ça va, mais pour ceux en contrebas, c'est Sumatra. Tu sursautes en sentant le liquide froid sur ta peau. Encore? ?! Mais fallait organiser ça dans une piscine, sérieux! Tu t'es redressé, toi aussi un peu choqué, et tu retiens de justesse un verre déjà vide et vide sur quoi? Toi bien sûr. Tu sens l'alcool rentrer sous ta ceinture. Non non non, ça craint là, oh purée, comment c'est désagréable. C'était quoi comme alcool? Tu sens. Olly, qui se bidonne vers Bara te taper doucement sur l'épaule:
- C'était mon téquila framboise! Tu vas goûter bon de là maintenant!
Elle rit à se porter le ventre alors que toi, très presque .. tu ne sais pas! Comment tu dois te sentir quand une Olly te sort sans complexe que maintenant ta queue sent la framboise? ? Ah ça colle… tu la pousses un peu, ne sachant quelle humeur adopter et alors que Bara lui se nettoie aussi à se rougir la peau. Mais pourquoi il faut ça, il est fou? Cette soirée part en couilles et tu ne veux pas de ça toi. Pourquoi? Aucune idée, tu ne veux juste pas de ça. Et quand Bara te sort que tu as gagné le parti, tu n'as pas le temps de réfléchir sur sa main a choppé la tienne. Il te faut très léger et toi tu les suis sans poser de questions, laissant ce monde de fous extrêmes, aux fois de ce soir. Lili va sans doute les défoncer en revenant, et tu préfères ne pas être là. Tu jettes le torchon en partant, te faufilant entre les gens, bras tendu tenu par sa main. Il y a une telle différence de doigts, de teinte de peau, de texture au aussi. Les siennes sont douces, les tiennes calleuses et un peu rugueuses, comme tout homme qui a toujours fait du manuel.
Perdu dans le nombre, parce que Lili ne fait jamais les choses en petit, il n'y a plus que vous. Il se retourne vers toi, un peu plus petit, sa silhouette te plaît. T'es yeux le parcourent en t'approchant de lui, te mordant un peu la lèvre inférieure. Tu appréhendes. La danse, les slow, t'en as peu fait. Non pas que tu ne saches pas faire, mais c'est une chose intime pour toi, donc…. Et puis le contact. La il ne s'agit plus d'une petite main sur ton cou. Tu ne veux pas que ça. Tu espères juste ne pas l'offenser.
- Qui a dit que je voulais une danse en gain, tu lui dis en te rapprochant de lui pour passer ta main autour de sa taille.
De l'autre main tu lui prends le poignet doucement, celui au bras rougi et le pousse sur ton épaule pour l'avoir à portée comme si de rien n'était et tu y déposes un baiser, le caressant du pouce, avant de le rapprocher de toi un peu plus, ta main s'arrêtant doucement sur ses reins.
- Ça va aller? T'as eu l'air secoué et contrarié tout à l'heure…
Tu oses alors. Qui ne tente rien n'a rien. Tu l'attires doucement contre toi au fil des pas, ta main jumelle rejoignant l'autre dans son dos, ta joue frôlant la sienne. Tu veux reprendre où vous en étiez. Ce Bara te donne l'impression d'absorber le temps autour de lui, quand ta peau touche la sienne. Tu fermes les yeux, suivant les mouvements de son corps, sentant son dos bouger sous tes doigts. La chanson est trop courte, prise en cours, et embraye sur une seconde, que tu veux faire avec lui. Si ça se trouve sous son masque, il est horrible, et? Tu aimes ce qu'il dégage, sa voix, son contact, ses étrangetés, … son corps. Par réflexe, les doigts d'une de tes mains lui caressent le dos.
- Ça t'intéresse qu'on s'isole du groupe, tu lui demandes , ton nez frôlant ton oreille et ses mèches.