Invité
Outfit - Boire à en devenir ivre. C’était le point 26 de ta liste des « 100 choses à faire avant de mourir ». Avant, t’avais pas le droit de boire de l’alcool. Tu t’étais battu pour survivre et t’avais précautionneusement suivi les conseils des médecins. De toute façon, t’avais pas besoin de ça pour te sentir nauséeux et vomir. Les traitements suffisaient à secouer ton corps de gamin. Alors oui t’avait attendu d’avoir vingt-six ans pour te prendre ta première cuite. Ta rémission était confirmée depuis plus de cinq ans maintenant alors c’était le bon moment non ? T’avais sauté sur l’occasion d’être invitée à une fête, une soirée dans l’immense maison d’un ami d’une connaissance d’un client. Autant dire que t’avais aucune idée où tu mettais les pieds. Tu passais une main dans tes cheveux avant de réajuster ta veste en jean sur tes épaules. T’avais pas l’habitude d’aller à ce genre de soirées. T’avais passé ton adolescence dans une chambre d’hôpital, ou dans la tienne, à bout de force. Aujourd’hui, t’allais bien. Et t’avais envie d’en profiter, juste au cas ou la maladie déciderait de repointer le bout de son nez. Si tu devais mourir demain, tu voulais avoir aucun regret. Que ton temps passé sur cette terre ne soit pas vide, ni juste une série d’évènements douloureux. Tu connaissais probablement personne mais ça t’empêchait pas de passer la porte. Y’avait du monde. La musique un peu forte, tu sentais les basses raisonner jusque dans ta cage thoracique. Tu buvais pas souvent. Une bière. Rarement. Tu fumais pas non plus. Tu prenais soin de ton corps pour mettre toutes les chances de longévité de ton côté. Tu te faufilais entre tous ces gens pour prendre un verre, quelque chose de léger pour commencer. Pour te mettre dans l’ambiance. Tu pouvais pas mentir, tu te sentais un peu intimidé. T’avais jamais participé à ce genre de fête, alors tu préférais observer. Regarder certains jouer au beer pong alors que d’autres jouaient aux cartes autour d’une table. Tu prenais un autre verre, puis encore un autre pour trouver le courage de te sociabiliser. Tu finissais par t’installer pour une partie de poker avec des types que t’avais jamais vu avant. L’alcool, ça te donnait l’impression d’être invincible. Idée stupide. T’étais même plutôt bien placé pour savoir que t’étais loin de l’être. Si t’étais pas mauvais en temps normal à ce jeu, tu t’étais vachement moins l’esprit embrouillé. T’avais du mal à réfléchir. T’avais chaud. Tu retirais même ta veste avant d’attacher tes cheveux en une petite queue de cheval un peu brouillonne. Tu tapotais tes joues pour tenter de retrouver un peu de contenance. T’étais en train de perdre. C’était pas grave. Le truc que tu savais pas, c’était que ces mecs-là, ils comptaient bien te piquer tout ton fric. T’étais trop ivre pour comprendre ce qui était en train de se passer et quand l’un d’eux quémandait après des billets, tu refusais de lui donner. Tu te levais, et tu manquais de tomber. Surpris par un soudain étourdissement. T’avais la nausée aussi.« Je te donnerais rien » que tu répondais dans une grimace avant de te faire choper par le col de ton T-shirt. Tu t’étais jamais battu. T’étais pas doué pour la bagarre non plus. « Si t’as pas de fric, tu peux payer en nature. » qu’il murmurait à ton oreille. Tu saisissais bien le sous-entendu salace et vulgaire et t’avais aucune envie de te retrouver enfermé dans une pièce avec ces inconnus.« Non, je veux pas. » T’arrivais pas à gueuler. Tu sentais même ta voix légèrement trembler. T’avais les joues rouges, le regard brillant, incapable d’avoir des pensées cohérentes. Tu sentais pourtant le danger, mais ton esprit refusait d’obéir. Tout comme tes jambes. T’arrivais pas à fuir.
Invité
sans masque + baggy noir et baskets noires **** Une soirée. Une énième. Toi comme à ton habitude, quand on t’envoyait un sms pour un truc du genre, t’y allais uniquement si tu avais une connaissance, et là en l'occurrence, c’était une de tes quatre coloc drag, qui ne voulait pas y aller seul. L’idée? Pecho son ex, mais bon, c’est mieux d’arriver accompagner pour le rendre jaloux. Tu t’en foutais qu’on t'utilise. Elle n’était pas malintentionnée, et tu savais à quel point c’était difficile pour iels d’avoir des partenaires qui les acceptaient entièrement pour ce qu’ils étaient, alors si tu pouvais aider, qu’est-ce que ça te coûterait à part un peu de temps.
T’es arrivé tôt, tu l’as bien repéré le type en fond qui te flinguait du regard. Ah visiblement, il était jaloux le chameau. Alors pour laisser ton pote reconquérir sa proie tu t’es éloigné de lui, et t’as été boire un verre, parler, fait une partie de cartes, deux trois défis, parce que tu ne peux pas t’en empêcher, et au final, cette soirée était assez sympa, même si c’était moins coloré et bon enfant que tu as l’habitude en club. Et puis les meilleurs sont partis pour faire la tournée des bars et ton pote s’est tiré avec son ex et toi comme un con, bon , t’es resté là parce que t’as mis du temps à te rendre compte que ceux qui restaient étaient quand même un peu lourds, les nana décalées voire déchirées, et un gros moins recommandables au fond. Et là, tu l’as vu. Putain comment t’as fait pour ne pas le voir avant. Un mec cute et canon comme lui , déjà ça se voit, il dénote totalement avec cette bande de primates puants l’alcool et la clope, mais en plus, tu le connais. C’est le collègue à Tonghong: Akira. Sa bande de cutie traîne dans des trucs comme ça? T’as du mal à y croire… Surtout que du peu que tu sais, le plus fou c’est Tong pas lui. Tu restes dans un coin à discuter, feintant de boire, gardant un oeil sur lui, l’esprit assez clair.
Ce genre de types, tu les connais. T’en a trop fréquenté. Y’a encore quatre ans, tu appartenais à des bandes de types comme eux. T’en es pas fier et c’est ça que tu planques. Tu t’es juré de plus jamais laisser ces enfoirés gagner sur les plus fragiles et voir Akira jouer au poker, soul , avec eux, bousille toute ton humeur.
Et vient le moment qui devait arriver. Tu vois Akira se lever après avoir refusé probablement de les satisfaire. A tous les coups, soul, il n’a pas compris ce qu’il jouait. Tu finis poliment ton verre, alors que tu les vois qui le font reculer vers une des pièces jusque-là closes. Ah non. Non non non. Tu te lèves, esquissant un sourire, prétextant devoir aller aux chiottes et tu cours, vite , assez pour arriver pile avant que la porte ne se referme, et te entre , comme une trombe, un parasite, un chat errant, au choix et t’arrête au mur, touchant un truc mouillé. huiii… c’est quoi ça? Tu grimaces et décolles tes mains, les essayant sur ton tee shirt noir. Au moins ça se voit pas. Et tu te retournes vers les quatre types surpris ,dont l’un d’eux tient Akira dans les bras.
Tu lèves un index, et le bascule vers le petit blond, avec une mimique un peu emmerdée.
- ouais non ça…ça va pas être possible. Il a poney dans une heure. Me faites pas avaler qu’il a dit oui pour que vous le queutiez à quatre.
- Quoi tu veux l’aider peut-être?
T’ouvres de grands yeux, ton front se plissant sous ton bandana noir et c’est plus fort que toi, tu te marres.
- iiinnnh …. non. Mais lui non plus, que tu finis par dire en perdant ton sourire. Soyez pas cons, les mecs, il est bourré, il a pas compris ce qu’il faisait. Y’a plein de meufs à aller troncher dans le salon, elles ferment même plus les cuisses. Allez hop hop! Tu agrémentes ça avec un geste des mains comme pour chasser des poules.
- Hop hop? répète celui qui tient Akira.
Ça commence à un peu t’énerver quand même. Un tout petit peu.
- Me faites pas rompre ma promesse de pas me battre…
- On va faire un deal. On sort. Si tu me bats, tu repars avec lui. Et on oublie. Si je te bats, on vous baise tous les deux.
Tu hausses les sourcils. Il est fou lui ? Tu baisses les yeux sur son froc et jette un regard rapide aux trois autres qui ont un sourire jusqu’aux oreilles. ca te fout un frisson. Brrah non putain! T’es gay ok! T’assumes ok! Mais t’es top. QUE top. Vadre retro satanas avec leur matos playmobil! Mais tu peux pas laisser Akira comme ça… Tu lèves les yeux au ciel en émettant un râle de celui qui va faire une connerie. Akira, tu lui en dois une, une grosse! Tu sers les poings. T’as aucune idée d’à quel point il est fort ce con, il a l’air sérieux et d’assurer. Tu pries pour pas que ce soit un Yakuza. Sinon t’es dans la merde!
- Ok… ok! ça te va???
Ah bah oui que ça leur va, ils en rient même tant ils sont sûrs de gagner et toi, tu sens que t’as fait un mega boulette en disant oui. Mais intérieurement, tu te conditionnes comme quand tu pars en intervention. Tu n’as pas le droit. d’échouer. Tu sors dehors. Ah putain, il fait froid. Ton manteau. T’as pris un manteau en vrai? Non, t’as pas l’impression, t’es venu avec ta bagnole et comme toujours tu t’es dit que t’allais passer du chauffage de la voiture, au chauffage de la fête.
Tu choppes des frissons partout et à peine t’as le temps de repérer où ils sont que le type te saute dessus. Tu te manges un coup en plein bide, contractant juste à temps les abdos mais tu le sens passer quand meme. Oh le connard, cette lâcheté! Il veut jouer à ça? Pardon seigneur, la vierge marie, le petit jésus, Toru et Lili & co, tu vas encore trahir ta promesse de paix dans le monde, mais VOILA OK! Tu le chopes par le col et ton poing part en plein dans son tronche, ses dents te coupant une phalange mais tes bagues lui éclatant la peau. Et comme si la douleur et tous tes souvenirs revenaient d’un coup, ton genou part, une fois, deux fois, trois fois, dans ses côtes, et en même temps tu craches des mots hachés .
- LES …MECS.. COMME … TOI .. ME FOUTENT…
Tu le choppes par le haut du blouson de cuir pour le balancer de toutes tes forces dans un énorme buisson de …
- LA GERBE.
Tu plisses les yeux. Ah merde, des ronces. Pourquoi y’a des ronces ici? Ah c’est un terrain vague? CHEH! Il l’a cherché. Et le type gémit dans le tas informe végétal. Il ne se relève pas. Tu attends , secouant la main, sifflant en silence entre tes dents, mais on dirait qu’il est KO. Quoi déjà? Surpris, tu regardes les autres, qui lèvent les mains, laissant partir Akira. Sérieusement? Tu t’es trompé à ce point? A moins que t’aies pris du muscle depuis quatre ans? Ah y’a peut être de ça. Non mais faut pas déconner, t’es pas un pro du MMA non plus… il est en carton ce type.
- Quoi c’est tout?
En même temps que tu dis ça, tu t’approches pour tendre la main à Akira, et la refermer sur la sienne doucement.
- Viens Akira… je te ramène chez toi… au chaud..
Ton autre bras se referme un peu sur lui, conme pour le protéger, flinguant les trois restants en retrait du regard. Même Lili fait mieux que ça.
- ça va…?
Bien sûr que t’es inquiet… C’est à cause de type comme eux que les plus fragiles de ton genre ne peuvent pas sortir en sécurité dans la rue… Ta main passe sur la nuque du blondinet comme un réflexe pour le rassurer, commençant à t’éloigner avec lui.
Bon t’as quand même mal à la main, et au bide, mais ça va, tu vas survivre et surtout ! surtout! Personne ne leur donnera son cul ce soir…surtout pas toi! déjà faut qu’il sorte des ronces l’autre con.
T’es arrivé tôt, tu l’as bien repéré le type en fond qui te flinguait du regard. Ah visiblement, il était jaloux le chameau. Alors pour laisser ton pote reconquérir sa proie tu t’es éloigné de lui, et t’as été boire un verre, parler, fait une partie de cartes, deux trois défis, parce que tu ne peux pas t’en empêcher, et au final, cette soirée était assez sympa, même si c’était moins coloré et bon enfant que tu as l’habitude en club. Et puis les meilleurs sont partis pour faire la tournée des bars et ton pote s’est tiré avec son ex et toi comme un con, bon , t’es resté là parce que t’as mis du temps à te rendre compte que ceux qui restaient étaient quand même un peu lourds, les nana décalées voire déchirées, et un gros moins recommandables au fond. Et là, tu l’as vu. Putain comment t’as fait pour ne pas le voir avant. Un mec cute et canon comme lui , déjà ça se voit, il dénote totalement avec cette bande de primates puants l’alcool et la clope, mais en plus, tu le connais. C’est le collègue à Tonghong: Akira. Sa bande de cutie traîne dans des trucs comme ça? T’as du mal à y croire… Surtout que du peu que tu sais, le plus fou c’est Tong pas lui. Tu restes dans un coin à discuter, feintant de boire, gardant un oeil sur lui, l’esprit assez clair.
Ce genre de types, tu les connais. T’en a trop fréquenté. Y’a encore quatre ans, tu appartenais à des bandes de types comme eux. T’en es pas fier et c’est ça que tu planques. Tu t’es juré de plus jamais laisser ces enfoirés gagner sur les plus fragiles et voir Akira jouer au poker, soul , avec eux, bousille toute ton humeur.
Et vient le moment qui devait arriver. Tu vois Akira se lever après avoir refusé probablement de les satisfaire. A tous les coups, soul, il n’a pas compris ce qu’il jouait. Tu finis poliment ton verre, alors que tu les vois qui le font reculer vers une des pièces jusque-là closes. Ah non. Non non non. Tu te lèves, esquissant un sourire, prétextant devoir aller aux chiottes et tu cours, vite , assez pour arriver pile avant que la porte ne se referme, et te entre , comme une trombe, un parasite, un chat errant, au choix et t’arrête au mur, touchant un truc mouillé. huiii… c’est quoi ça? Tu grimaces et décolles tes mains, les essayant sur ton tee shirt noir. Au moins ça se voit pas. Et tu te retournes vers les quatre types surpris ,dont l’un d’eux tient Akira dans les bras.
Tu lèves un index, et le bascule vers le petit blond, avec une mimique un peu emmerdée.
- ouais non ça…ça va pas être possible. Il a poney dans une heure. Me faites pas avaler qu’il a dit oui pour que vous le queutiez à quatre.
- Quoi tu veux l’aider peut-être?
T’ouvres de grands yeux, ton front se plissant sous ton bandana noir et c’est plus fort que toi, tu te marres.
- iiinnnh …. non. Mais lui non plus, que tu finis par dire en perdant ton sourire. Soyez pas cons, les mecs, il est bourré, il a pas compris ce qu’il faisait. Y’a plein de meufs à aller troncher dans le salon, elles ferment même plus les cuisses. Allez hop hop! Tu agrémentes ça avec un geste des mains comme pour chasser des poules.
- Hop hop? répète celui qui tient Akira.
Ça commence à un peu t’énerver quand même. Un tout petit peu.
- Me faites pas rompre ma promesse de pas me battre…
- On va faire un deal. On sort. Si tu me bats, tu repars avec lui. Et on oublie. Si je te bats, on vous baise tous les deux.
Tu hausses les sourcils. Il est fou lui ? Tu baisses les yeux sur son froc et jette un regard rapide aux trois autres qui ont un sourire jusqu’aux oreilles. ca te fout un frisson. Brrah non putain! T’es gay ok! T’assumes ok! Mais t’es top. QUE top. Vadre retro satanas avec leur matos playmobil! Mais tu peux pas laisser Akira comme ça… Tu lèves les yeux au ciel en émettant un râle de celui qui va faire une connerie. Akira, tu lui en dois une, une grosse! Tu sers les poings. T’as aucune idée d’à quel point il est fort ce con, il a l’air sérieux et d’assurer. Tu pries pour pas que ce soit un Yakuza. Sinon t’es dans la merde!
- Ok… ok! ça te va???
Ah bah oui que ça leur va, ils en rient même tant ils sont sûrs de gagner et toi, tu sens que t’as fait un mega boulette en disant oui. Mais intérieurement, tu te conditionnes comme quand tu pars en intervention. Tu n’as pas le droit. d’échouer. Tu sors dehors. Ah putain, il fait froid. Ton manteau. T’as pris un manteau en vrai? Non, t’as pas l’impression, t’es venu avec ta bagnole et comme toujours tu t’es dit que t’allais passer du chauffage de la voiture, au chauffage de la fête.
Tu choppes des frissons partout et à peine t’as le temps de repérer où ils sont que le type te saute dessus. Tu te manges un coup en plein bide, contractant juste à temps les abdos mais tu le sens passer quand meme. Oh le connard, cette lâcheté! Il veut jouer à ça? Pardon seigneur, la vierge marie, le petit jésus, Toru et Lili & co, tu vas encore trahir ta promesse de paix dans le monde, mais VOILA OK! Tu le chopes par le col et ton poing part en plein dans son tronche, ses dents te coupant une phalange mais tes bagues lui éclatant la peau. Et comme si la douleur et tous tes souvenirs revenaient d’un coup, ton genou part, une fois, deux fois, trois fois, dans ses côtes, et en même temps tu craches des mots hachés .
- LES …MECS.. COMME … TOI .. ME FOUTENT…
Tu le choppes par le haut du blouson de cuir pour le balancer de toutes tes forces dans un énorme buisson de …
- LA GERBE.
Tu plisses les yeux. Ah merde, des ronces. Pourquoi y’a des ronces ici? Ah c’est un terrain vague? CHEH! Il l’a cherché. Et le type gémit dans le tas informe végétal. Il ne se relève pas. Tu attends , secouant la main, sifflant en silence entre tes dents, mais on dirait qu’il est KO. Quoi déjà? Surpris, tu regardes les autres, qui lèvent les mains, laissant partir Akira. Sérieusement? Tu t’es trompé à ce point? A moins que t’aies pris du muscle depuis quatre ans? Ah y’a peut être de ça. Non mais faut pas déconner, t’es pas un pro du MMA non plus… il est en carton ce type.
- Quoi c’est tout?
En même temps que tu dis ça, tu t’approches pour tendre la main à Akira, et la refermer sur la sienne doucement.
- Viens Akira… je te ramène chez toi… au chaud..
Ton autre bras se referme un peu sur lui, conme pour le protéger, flinguant les trois restants en retrait du regard. Même Lili fait mieux que ça.
- ça va…?
Bien sûr que t’es inquiet… C’est à cause de type comme eux que les plus fragiles de ton genre ne peuvent pas sortir en sécurité dans la rue… Ta main passe sur la nuque du blondinet comme un réflexe pour le rassurer, commençant à t’éloigner avec lui.
Bon t’as quand même mal à la main, et au bide, mais ça va, tu vas survivre et surtout ! surtout! Personne ne leur donnera son cul ce soir…surtout pas toi! déjà faut qu’il sorte des ronces l’autre con.
Invité
Outfit - Être ivre, c’était vachement moins bien que ce que t’avais pu lire dans des romans ou voir à la télé. Certes, t’avais pas regardé de film depuis très longtemps. Toi, t’aimais trop les vieux trucs et personne voulait jamais le voir avec toi. T’avais une collection de DVD que tu refusais de troquer contre des plateformes de streaming. C’était pas assez authentique. Ce dont t’étais le plus fier c’était tes cassettes audios et tous les vinyles que t’avais pu chiner dans des magasins de musiques. T’avais ce côté rétro que t’exposais rarement parce que tu savais que la majorité de la population ne pourrait pas te comprendre. En particulier dans ce pays où la technologie était drôlement avancée. T’étais juste ici pour rayer le point de ta liste et réduire petit à petit toutes les expériences que t’avais manqué. T’avais sûrement pas participé à assez de fêtes pour te douter dans quel pétrin t’étais en train de te mettre. Naïf que t’étais, tu pensais juste participer à une partie innocente de poker. Pas foutre ton corps en jeu. Et ton corps, il était assez sacré. Depuis ton premier amour d’adolescent, t’avais jamais laissé qui que ce soit poser les mains sur toi. Et honnêtement, t’étais encore assez conscient pour savoir que t’avais aucune envie de te faire passer dessus par quatre inconnus. Tu te sentais perdu. Etourdi. Et tu marchais plus droit pour réussir à te défendre tout seul. Personne te remarquait au milieu de tous ces gens qui continuaient de boire et à rire. T’avais l’habitude d’être invisible. T’arrivais même pas à appeler à l’aide. L’esprit embrumé par le mélange d’alcool que t’avais avalé, tu comprenais pas ce qui était en train de se passer. Ce type sorti de nulle part. Tu plissais les yeux, un peu sonné.« Ah bon ? Je fais du poney ? » T’en avais pas souvenir, mais peut-être que t’avais oublié ? Ton corps était brûlant, tu savais même pas de quoi il te parlait. T’étais trop alcoolisé pour suivre leur conversation.« Oui ? ça me va ? Je crois ? » Tant que ça n’impliquait pas de retirer tes vêtements, ton instinct te soufflait que c’était la bonne réponse. Tu voulais juste que ce type te lâche. T’aimais pas son odeur. Un parfum que t’avais déjà senti sur un autre et qui te filais la gerbe. Tu te faisais trainer à l’extérieur. Ta veste restée sur la chaise. T’y pensais même pas de toute façon. Tu te disais que l’air frais te faisait du bien et tu sursautais devant la bagarre soudaine. Alors c’était ça ? Leur discussion ? T’avais toujours détesté la violence. Tu t’étais jamais battu et t’arrivais toujours à te protéger des réflexions ou des insultes en te disant que les gens capables de se montrer aussi ignobles devaient avoir une vie misérable. Quand on te lâchait enfin, tu tanguais, bien incapable de tenir correctement sur tes pieds. Alors t’attrapais la main de l’inconnu quand il te la tendait. Il t’avait défendu non ? T’avais l’impression de connaître son visage, mais ton cerveau refusait de fonctionner.« Tu connais mon nom ? » Comment ? Pourquoi ?« Chez moi ? C’est où chez moi ? » Et comment est-ce qu’il pourrait le savoir lui ? Tu savais pas comment répondre à sa question. Est-ce que ça allait ? T’étais sûr de rien.« Je crois que oui ? J’ai…envie de vomir. » que tu confessais en posant une de tes mains sur ton estomac. Tu laissais son bras autour de tes épaules. Parce que tu commençais à avoir froid et que t’étais pas contre ressentir la chaleur de son corps et aussi parce que t’avais clairement pas la force de le repousser même si t’en avais eu envie. Tu fixais son visage pour en détailler les trais sans regarder où tu mettais les pieds, comptant sur lui pour te guider.« On s’est déjà vu hein ? » Tu fronçais les sourcils, tu plissais les yeux pour essayer de réfléchir. Mais merde, t’arrivais plus à connecter deux neurones.« Patsura ? » Non, c’était pas un prénom ça.« Ah ça me donne mal au crâne… » Tant pis. Il serait Patsura. Pat, pour les intimes.
Invité
C’est toujours délicat avec les gens souls, parce que lorsque vous voulez les sortir de la merde, en sortant un argument random, ils ont cette facheuse tendance à ne se souvenir de rien ou à prétexter le contraire de ce que vous dites. Du coup, vous passez pour ce que vous n’êtes pas, pire si ça lui prend de se débattre. Combien de fois t’as dû ramener tes potes souls, qui ne savaient même plus qui tu étais et qui criaient au kidnapping ou voulaient te dénoncer à la police. Police qui bien entendu s’est parfois arrêtée pour te demander des comptes. Ça oui, t’as frôlé les cellules de dégrisement alors que tu jouais le rôle de capitaine de soirée ou de bon samaritain. On dit que c’est dangereux de boire, mais ça l’est tout autant de ne pas le faire et de s’occuper de ceux qui le font. Mais c’était ton monde. Tu ne demandais à personne d’être parfait. Alors oui, t’as parié. Et le petit Akira, il s’est même demandé s’il faisait du poney, preuve qu’il était bien torché. Et la question était posé à ce gros pervers, pas à lui, mais c’est lui qui a répondu et sur le coup, t’as ouvert de grands yeux, en mode : HEIN? Comment ça te va si on se fait prendre à deux par ces types? Mais non , ça te va pas! Chut Akira, chut. T’avouais qu’il t’avait pris de court, déclenchant le rire de ces quatre abrutis. Oh madre mia, qu’est-ce que tu foutais.
Tout se joua finalement dehors. Tu les pensais bien plus fort que ça, au point que vu ce qu’il dégageait, tu te voyais dans une sacrée panade à l’avance, parce que clairement, tu ne les aurais pas laisser te choper comme ça. Plutôt le coma que ça. T’y tenais à tes reins, oh. Et quand tu l’as balancé un peu trop fort dans des ronces opportunes, tu as senti ce poids tomber d’un coup de tes épaules. Ah ? Finalement, c’est ok? Tu peux repartir avec Akira? Si vite? Cool! Ciao les nazes, t’as envie de leur balancer mais tu es davantage préoccupé par l’état du blondinet, qui a l’air complètement paumé, et mal en point. Quelle idée de le secouer comme ça aussi? Son estomac doit encore être plein d’alcool et eux, ils font du bilboquet avec. Quand tu lui tend la main, il accepte mais te demander comment tu connais son prénom, et où il vit. Ah. Problèmes imminents. Comment ça, il ne sait plus où c’est chez lui… ça va être compliqué là. Il est vraiment cuvé le pauvre. Tu le receptionnes doucement dans tes bras, le voyant peu stable et visiblement un peu fatigué, ou malade? Dans les deux cas, il tangue et sa mine est clairement diaphane. Est-ce que c’est sa couleur de peau habituelle? Aussi loin que tu te souviennes, c’est vrai que tu l’as toujours pâlot au café.
Tu le regardes faire. Le mal de ventre, avec sa main fine sur son propre estomac, et sa moue déconfite, te rendant compte que même si tu l’as attiré vers toi, il s’est rapproché de lui-même aussi. Euh… doucement. Qu’est-ce qu’il… fait?
- Oui… je suis un ami de Tongyong.
Tes bras nus percutent qu’il commence à être froid, surtout quand tu colles ta main chaude sur sa nuque pour le rassurer.
- Attends…. tu…
Ouais, vite, et bien. Sinon il va vomir ici, et t’es pas spécialement pour le fait de laisser les gens dont tu prends soin, s’humilier par un gros dégobillage dans la rue. Donc tu te penches un peu et laisse son bras à ton cou, pour le soulever lentement contre toi, et revenir en arrière, la porte restant entrouverte.
Retiens toi juste deux minutes s’il te plait… J’ai pas de tee shirt de rechange…
Tu déboules dans le salon, et deux filles te regardent avec de grands sourires un peu bourrées.
- Cuuuuteeee! Une photo!
- Euh pas le temps… les chiottes, vous savez où elles sont? Il est malade?
- Owwh !
Les ongles manucurés montrent une porte en haut de l’escalier. Ah bah oui bien sûr, l’étage. Même quand t’es pas en service, tu dois te taper des entraînements, c’était trop beau. Tu te faufiles doucement vers les escaliers, le gardant avec toi et monte jusqu’à la salle de bain-toilettes. Il est léger pour un mec… c’est dingue. Ton pied ferme la porte du pied, et tu le poses lentement au sol… Il fait déjà plus chaud ici… Ta main reste dans le creux de son dos, l’autre le soutenant à l’avant bras, hésitant à savoir s’il va s’écraser le pif par terre.
- Doucement… désolé, j’t’ai un peu remué…
Tu le regardes bouger, chaque détail de sa tenue, de sa coiffure, tu les a déjà noté auparavant dans la soirée et tu mentirais si tu disais qu’il n’est pas ton type… mais tu sais être courtois et respectueux et là, il est mal en point donc tu gardes pour toi ton constat. Quoi qu’il veille faire, tu l’aides à marcher, essayant de deviner ce qu’il veut.
- Qu’est-ce que… tu fais ici tout seul…
Invité
Outfit - Ok tu comprenais plus rien. Si tu sentais que t’étais en danger t’arrivais plus à saisir l’urgence de la situation. T’étais balloté d’un endroit à un autre et t’étais plus assez sobre pour donner ton avis ou savoir ce que tu voulais vraiment. T’avais l’esprit embrumé et une incapacité à te concentrer. Tu voyais bien les types se bagarrer devant toi, mais tu savais pas que c’était pour toi. Pour te sortir de tes emmerdes. Quand on te disait que t’étais trop gentil, ou trop naïf, tu prenais ça pour un compliment. Parce que t’étais en accord avec toi-même et tes convictions. Bon, être sympa, ça t’avait pas tellement aidé dans cette situation, mais t’avais compris que le type avec lequel tu partais, il te voulait pas de mal. Si t’avais froid, tu te disais pas que c’était parce que t’avais oublié ta veste et tout ce que t’essayais de faire, c’était retrouver son nom. Pourquoi ça te revenait pas ? Être ivre, c’était vraiment pas drôle. La nausée te rappelait les effets secondaires de tes traitements et t’avais aucune envie de replonger dans cette partie de ta vie. T’étais guéri aujourd’hui et tu pouvais pas laisser la maladie te définir. Tu fronçais un peu plus les sourcils.« Un ami de Ton… » que tu répétais en fouillant dans ta mémoire vacillante. Mais c’était pas ce qui t’inquiétait. Là, t’avais juste envie de vomir et tu sentais ton estomac se serrer alors qu’il te ramenait à l’intérieur. T’arrivais pas à agripper ton regard à un point fixe. T’avais l’impression de tanguer sur un bateau et c’était pas très agréable. Tu pouvais t’en prendre qu’à toi-même. C’était ta décision de boire autant. Pour une fichue liste. Pourtant, elle était importante pour toi. Elle représentait la plupart de tes rêves de gamin et d’adolescent.« T’as cru que des pommes allaient tomber en me secouant comme ça ? » Tu demandais, les yeux un peu rouges, alors que tu te penchais au-dessus des toilettes. Tu sentais ton ventre se contracter, une sensation que tu ne connaissais que trop bien. Si ta peau était pâle, elle l’était encore plus alors que t’étais secoué par tes vomissements. Pas très glamour. Mais ça, tu t’en fichais un peu. T’aurais dû manger avant de t’enfiler autant de verres. T’avais pas réfléchi. Tu prenais le temps de respirer avant de te relever et de tirer la chasse d’eau. Tu te rinçais la bouche en t’appuyant sur le rebord de l’évier. Tu passais une main dans tes cheveux en observant ton reflet dans le miroir. T’étais pas au meilleur de ta forme.« J’avais un point de ma liste à rayer. J’ai jamais été bourré avant. » Tu répondais en toute honnêteté. Parce que t’étais comme ça et que t’avais encore un peu la tête dans les nuages. Tu passais de l’eau fraiche sur tes joues, sur ta nuque et sur tes poignets pour retrouver un peu de contenance. Fallait vraiment être stupide pour se mettre dans cet état volontairement.« Je crois que j’avais une veste ? » Il allait pas savoir pour toi. Mais tu lui donnais une tape sur l’épaule.« Merci Pat’ » Ouais. Non. T’avais toujours pas capté que c’était pas son nom. Tu marchais pas droit jusqu’à la porte alors que tu ratais la poignée en essayant de l’attraper.« Hm…Faudrait que j’appelle un taxi ? » T’étais complètement paumé. Vulnérable. Et plus fragile que tu voulais le laisser croire.
Invité
Tu pensais bien faire, ne pas l’afficher à tous, gerbant sur ses pompes et qu’un crétin ait en plus l'ingéniosité de filmer pour le foutre les réseaux sociaux par exemple, mais apparemment t’as fail. Un peu surpris, alors qu’il te râle dessus à te demander si tu comptais faire tomber des pommes en le secouant comme ça. Un instant tu te demandes si c'est bien le cutie pie que tu as vu au café à plusieurs reprises ou si c’est l’alcool qui le rend ingrat et grincheux. T hausses un sourcil, tordant un le nez , plissant un oeil. mouais.
- Hey . Je me suis excusé… J’t’ai monté ici pour pas que tu te gerbes dessus devant tout le monde, j’ai pensé que ce serait plus… moins…
Tu cherches tes mots et soupire. Ouais non ça sert à rien de discuter avec une personne soule tu le sais. Certaines de tes potes sont parfois très cons, une fois bourrés, alors tu prends sur toi et te tait, alors qu’il se penche au dessus des toilettes après t’avoir un peu échapper. Tu te demandes ce que tu dois faire sur le coup. L’aider au risque qu’il te fasse une remarque du genre : tu m’as pris pour une gonzesse? Mais tant, finalement tu suis ton instinct, au moins, à toi même t’auras rien à te repprocher. C’est pas ta faute à toi si la personne que tu aides est ingrate ou n’aime pas ça. Tu le subis tous les jours en tant que pompier. Si les gens savaient le nombre de personnes qui vous insultent quand ils ont tout perdu ou que quelqu’un meurt et encore quand vous l’empêchez de se suicider ou d’agresser quelqu’un. Alors si le blondinet veut râler, soit, tant pis.
Tu passes tes doigts dans ses cheveux pour les ramener en arrière et empêcher à ses mèches longues de se mêler à ce qu’il éjecte dans les toilettes. T’as jamais aimé l’odeur du vomis mais ça fait partie de la vie, comme le caca de bébé et ou l’odeur des morts. Juste cette partie de la vie dont tout le monde se passerait. Tu tires du PQ sur le côté que tu lui donnes dans une main qui traîne dans les spasmes, histoire qu’il s’essuie avant de se relever pour ne pas que ça dégouline de partout. Tu l’aides à se relever, et le laisse aller au lavabo, avant de t’écarter et de t’adosser au mur, croisant les bras, l’observant…Une liste? c’est quoi cette histoire débile? Depuis quand se prendre une cuite à en vomir, c’est dans une liste de bonnes actions à accomplir. Tu crains de ne pas comprendre, clignant un peu des yeux, sourcils bien hauts. Tu veux lui poser une question quand il demande s’il a une veste.
- J’vais la chercher. Ces abrutis doivent être revenu dans le salon où t’étais.
Tu disparais quelques minutes, descendant tranquillement, retournant à la pièce en question, priant pour ne pas avoir à encore te battre parce que c’est clairement plus ton envie depuis que tu t’es rangé. Tu vois une veste qui quitte le siège où il était assis, dans la main d’un de ces débiles qui veut visiblement lui faire les poches. Tu lui prends sans autorisation.
- Tu permets? Il a froid.
T’en savais rien mais le fait est qu’il a levé les mains, comme s’il ne voulait pas s’en prendre une et tu lui prends l’objet qu’il a dans la main pour le remettre dans la poche où il était.
- Merci. Allez , sans rancune, que tu lui souris en lui tapotant sur l’épaule, puis tu t’éloignes, retournant vers les chiottes de l’étage.
Tu tends la veste en revenant, puis reprend ta place, le surveillant.
- C’est quoi cette histoire de liste? Prendre une cuite et se faire violer pour une histoire de poker perdu, y’a un sacré fossé entre les deux… , que tu dis gentiment, un peu inquiet, de ce qui se serait passé si t’avais pas été là.
T’es pas un héros, c’est juste une réalité. Et puis même s’il se sentait un peu vexé qu’on lui reproche, tu prenais la chose très au sérieux. Ce qui avait failli arriver était grave et si Akira n’était pas capable de réagir en adulte avant de se jeter dans un danger pareil alors sa liste était une belle connerie. Et même s’il avait eu une histoire de phase terminale de cancer ou autre, est-ce que c’était une raison pour risquer de mourir plus tot. Les frissons et l’adrénaline, c’est bien, la curiosité et la découverte aussi , mais avec modération et surtout en sécurité. Quitte à prendre une cuite, il aurait pu le faire en présence d’amis ou chez lui, si vraiment l’expérience de l’état second le tentait. Vu le risque encouru, c’était quoi le prochain objectif? Faire de la plongée sous marine sans bouteille?
Tu le vois louper la poignée, et tu le rattrapes d’un bras par réflexe.
- Hey…
Il ne marche meme pas droit.
- Prendre un taxi soul… autant demander à un aveugle de traverser l’autoroute… Tu te souviens de ton adresse au moins? Il y a dix minutes, tu ne savais plus…
S’il est redescendu si vite, tu vas finir par te demander s’il est vraiment humain parce qu’une bonne grosse cuite, même si on vomit, le reste d’alcool présent dans le sang ne disparait pas juste en se mettant de l’eau sur la tronche. Il ne réalise pas du tout le risque t’as l’impression et ta crainte qu’il déclenche encore sans le vouloir un ennui te passe par la tête alors, naturellement, tu lui dis en ouvrant la porte pour lui.
- Je te ramène si tu veux… je te laisse pas comme ça dans la nature où tes potes vont me dégommer… viens…
Tu lui prends doucement le bras pour ne pas le laisser descendre les marches seuls, le dirigeant tranquillement vers la sortie et s’il accepte , ce sera vers le fond de rue où est garé une voiture rouge foncé.
Invité
Outfit - T’entendais le son de sa voix, ses mots, mais t’arrivais pas à les remettre dans l’ordre pour en faire des phrases cohérentes, alors tu te contentais de l’observer de ton regard vitreux avant de vomir tout l’alcool qui remplissait ton estomac. Ça te brûlait la gore. Et même si t’étais un habitué, y’avait jamais rien de plaisant à finir la tête au-dessus de la cuvette des toilettes. T’aurais presque pu sourire si t’en avais eu l’occasion quand il relevait tes cheveux. T’avais l’impression d’être une ado à sa première fête avec sa meilleure amie qui faisait de sa chevelure une priorité. Un truc de film américain. C’était que t’en avait regardé pas mal, des navets, quand t’étais à l’hôpital. Que tu pouvais pas quitter ta chambre ou même ton lit. T’avais chaud. Puis t’avais froid. Tu tremblais malgré ta transpiration. Ton corps entier te faisait souffrir. Merde personne te l’avait dit que l’ivresse provoquait les mêmes symptômes que la chimiothérapie. Tu grimaçais en attendant qu’il te rejoigne. Et s’il revenait pas ? T’étais pire qu’un gamin paumé au milieu d’un supermarché.« AH. T’es là. » T’enfilais une seule manche de ta veste, l’autre pendouillant dans le vide. T’avais trop chaud pour mettre les deux, mais t’avais froid quand même. En vérité, t’avais juste l’air con, mais sur le moment tu trouvais ton idée vraiment exceptionnelle.« C’est un truc débile. Mais une liste qui me tient à cœur. Normalement je devais le faire avec quelqu’un, mais je suis tout seul maintenant. » Tu haussais les épaules comme s’il connaissait les détails de ta vie. Si tu te rappelais de quelque chose au réveil, t’aurais drôlement honte de ton comportement. Tu te faisais un point d’honneur de te montrer présentable à ton travail et t’avais pas vraiment envie de t’exposer aussi minable face à un client. Qui plus est, un ami de Tony. Sa morale, elle entrait par une oreille et elle ressortait directement par l’autre. Tu supportais plus d’être couvé. Tes parents ils n’avaient jamais cessé de te surveiller. Même après ta première rémission. Ils n’avaient pas compris ton envie de vivre comme tu n’avais pas compris qu’ils avaient simplement peur de te perdre. T’étais gentil, mais t’en étais pas moins un adolescent pas toujours très conciliant. Surtout quand une partie de ton enfance s’était résumé à de nombreux aller retours à Tokyo pour trouver les meilleurs docteurs.« Je sais. Je sais c’est inconscient. Je dois me préserver. Mourir c’est mal. » que tu grognais un peu fatigué de toujours devoir être ce que l’on attendait de toi.« J’habite près d’un konbini. » Merci Sherlock. C’était pas comme si y’en avait des centaines en ville. Tu savais même plus le chemin que t’avais pris pour venir. T’avais besoin de temps pour décuver. De temps et de beaucoup d’eau pour éviter une terrible gueule de bois dans les prochaines heures. Tu hochais la tête pour le remercier quand il t’ouvrait la porte. Véritable gentleman. Surtout parce que t’étais pas capable de le faire toi-même, mais tu préférais nier et rester sur le souvenir d’un geste romantique.« Oh ouais, s’il m’arrive un truc, Tony va te tuer. » que tu disais en riant sans vraiment te rendre compte de ton état.« Je peux grimper sur ton dos ? Je suis super fatigué. » Encore une demande que t’aurais jamais osé faire en étant sobre.« T’es un bel étalon ! » Et pour confirmer tes dires tu trouvais rien de mieux que de claquer son fessier comme on le ferait avec un cheval. Tu continuais juste de le regarder. Les yeux rouges. Et cette candeur qui continuait d’émaner de toi malgré la situation.« Le mieux c’est qu’on avance et si je reconnais un truc je te dis. » Autant dire que tu pouvais le faire marcher toute la nuit. C’était pas le meilleur plan. T’étais pas en état d’en trouver un autre.