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Tu étais pourtant solide dans ton persona de fiancé endeuillé et d’éternel célibataire sous couvert de la perte tragique et magistrale du grand amour de ta vie (NOT). Pourtant, en dépit de l’acharnement que tu mettais à venter ton ex pétasse de petite amie, il arrivait parfois que l’instance supérieure (lire ici ton paternel) ait la furieuse manie de t’imposer une escorte, refusant catégoriquement de voir sa progéniture se pavaner dans des gala prisé sans une potiche à son bras. Encore une technique d’intimidation que tu avais brillamment contournée pendant de longs mois en imposant à la délicieuse violoniste qu’était Miya, ta compagnie des plus agréable … Le hic, c’est que cette bécasse avait apparemment fiancée sa petite personne à ton némésis, ton insupportable « ami » Shun, et qu’en dehors des polichinelles moches à vomir qu’ils finiraient pas créer ensemble, l’horreur de la nouvelle était que ta petite vie rangée d’égocentrique notoire était dérangée. Ce n’était pas chose facile de trouver une Barbie humaine disponible pour s’afficher avec toi, encore mois une apte à tenir une conversation et éloigner les veuves esseulées ou les héritières désespérées de ta vertu présumée… C’est que tu te répugnais assez des soirées mondaines et des fausses délicatesses sans en prime avoir besoin de te coltiner une idiote. Et pour l’évènement du soir, tes parents avaient frappé fort en te collant deux minables au bras. Non mais ils pensaient quoi? Que deux assistée sociales – selon leur manque de sens mode – allaient miraculeusement réussir à générer une demoiselle acceptable pour la soirée? Que t’avais assez d’amis dans ton répertoire téléphonique pour trouver un gringalet pas trop minable disponible pour leur tenir compagnie à une semaine de délai? Du jamais vu! Alors oui, tu étais désespéré et franchement assez ennuyé pour réduire à néant cette soirée au besoin, c’est par obligation, que tes prunelles se sont arrêtées sur le profil de Toru, et que tu as très ouvertement décidé de lui proposer de sortir avec toi. Enfin, de sortir avec une des greluches en échange de faveurs. Tu ne l’avais pas choisis à la légère, il paraissait bien, et dieu sait que tu aurais besoin d’un visuel appréciable si tu devais te coltiner les poupées. C’est donc ainsi que tu t’étais retrouvé à lui faire livrer, la veille, deux kit complets signés YSL et taillé à ses mensurations. Tu t’étais permis des accessoires tout aussi hors de prix – rien pour toi, que tu avais conservé avec toi pour l’inciter à te rejoindre et éviter qu’il ne te pose un lapin. Ta soirée était chargée, tu devais relooker un gueux, le convaincre de grimper à l’arrière de ta limousine et aller réceptionner vos poupées gonflables avant de te rendre à la soirée. Tu restais assis sur le siège arrière de l’habitacle, un œil sur ta montre, après lui avoir texté de descendre te rejoindre. Tu ne pouvais pas te permettre d’être vu ici. D’un coup d’œil, tu remarquais une silhouette en approche, par la fenêtre, et une fois la créature assez près de la porte, tu la lui ouvrais pour l’inviter dans la zone plus chaude et appréciable des sièges de cuir du véhicule. Un sourire joueur étirait tes lèvres alors que tu prenais soin de le zieuter de la tête aux pieds, ravi de découvrir qu’il se cordait à la perfection avec ton propre ensemble du même designer. Tu offrais, en tendant la main comme le gentleman que tu n’étais pas. «Je présume que sans les boutons de manchettes et les quelques bijoux, tu refuses de grimper? »
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Se laisser avoir pas l’appât du gain. Toru n’avait jamais discuter cela, au fond il le savait bien qu’il ne résistait pas à grand-chose à partir du moment qu’on agitait sous son nez des breloques de valeur. Était-ce parce qu’il n’avait pas connu ce luxe plus jeune, ou bien parce qu’il était quelque de profondément consumériste aujourd’hui ? C’était certainement une bonne question. Si vous la lui pausiez il répondrait certainement avec un sourire charmant qu’il aimait tous ce qui brillent voilà tout.
Aucune défense ne se levait face à ce qu’on pouvait appeler très concrètement un achat en bon et dû forme de sa personne le temps de la soirée. Mais il fallait dire qu’il avait réussi à mettre le prix suffisamment haut pour être fier de lui. Il avait suffi de quelques messages et il s’était retrouvé avec deux ensembles Yves Saint Laurent livrés à son travail. Parfaitement taillé et de tissus de très bonne qualité, ce n’était visiblement pas de la base gamme de la marque. Il avait touché juste en acceptant l’invitation de cet homme. Rika n’avait pas eu le temps de lui poser des questions sur ce qu’il avait reçu, elle était occupée à bien plus important en ce moment. Il serait temps qu’ils parlent tous les deux, faire le point avec sa boss sur les gossip du moment c’était un peu sa thérapie à lui.
Le soir du rendez-vous, Toru avait essayé au moins trois fois les deux ensembles complets de trois pièces. Il avait opté pour l’anthracite qui mettait en valeur sa teinture clair et la couleur de sa peau pâle qu’il s’évertuait à maintenir. Il avait sorti le grand jeu, passé une pointe de rose et de gloss sur ses lèvres, une brume légère du parfum qu’il réservait aux grandes occasion. Un musc aux senteurs délicates et fleuris.
Il manquait malgré tous des éléments à sa tenue. Il aurait bien aimé un peu plus de fantaisie surtout dans les accessoires. Mais peut-être que ce n’était pas le style de celui qui l’invitait. Tant pis pour la fantaisie.
Toru passa sur ses épaules sans enfiler les manches son manteau couture noir long, celui qu’il ne portait absolument jamais sauf pour aller à l’Opéra et descendit de chez lui lorsqu’il reçut le message.
La limousine était garée là, absolument immaculée et la porte s’ouvrit tendit qu’il s’approchait avec toute l’assurance dont il savait faire preuve. Un sourire étirant ses lèvres en voyant le jeune homme qui lui adressait la parole. Finalement il y aurait de la fantaisie.
« J’ai failli être déçu du manque d’attention. » dit-il avec une pointe de sarcasme en prenant la main du jeune homme.
Il était aussi agréable à regarder que sur les photos de son profil sur l’application de rencontre. Toru enleva son manteau une fois entré dans la limousine et jeta un regard au lieu spacieux. Ce n’était pas la première fois qu’il entrait dans ce genre de voiture, il aimait toujours autant.
« Je suppose que les présentations ne sont plus de mises ? » demandât-il amusé en lançant un regard au jeune homme, son léger sourire ne saisissant d’alimenter les petites étoiles qui s’étaient allumées dans ses yeux.