Invité
Et ils prétendent que le temps emporte les peines dans un optimisme qui lacère les plus fragiles. On se rêve grand, mais on s’assassine de nos émois, s'enchaînant nous-mêmes à nos souvenirs malheureux. Misérables victimes de notre passé quand la seule chose qui nous rattache à ce monde cruel n’est finalement que ces vestiges émotionnels que l’on aimerait anéantir. Impitoyable ironie.On sacre l’astre solaire,
À en espérer recevoir sa chaleur pour en panser son cœur polaire.
De pas légers, à en fredonner de sa voix cristalline une comptine au nom oublié, elle rentre dans une valse avec cette brise marine qui en caresse sa chevelure ébène de sa fraîcheur. Et elle souriait de ses lèvres abimées par le manque de soin de celles-ci, se laissant bercée par cette candeur qui la définissait si bien. Puis, à s’en arrêter soudainement, elle regarda de ses prunelles argentées la mer qui semblait l’appeler. Les vagues venaient s’écraser sur la côte, le son de leur roulement provoquant un sentiment de liberté à la princesse qui désirait s’y noyer.
Souvenirs se mourant,
Quand même ton innocence ne t’épargnait plus.
Mais sa silhouette inoubliable attira son attention, la tirant de ces envies fatales.“Peter, you found me !” A en rire de son éternelle pureté, et éclipsant d’une traite sa douleur, pour n’en laisser paraître que son exaltation de retrouver l’être le plus précieux de son existence.“Are you good ?” Quand elle était celle qui, à l’instant, avait voulu s’éteindre à jamais une fois de plus.
u n i c o l o r e
Invité
Cette fascination pour la mer lui était incompréhensible. Peter se plaisait à regarder le mouvement incessant des vagues, mais il n’était pas comme Alice qui pouvait rester plusieurs minutes, le regard dans le vide. Essayait-elle d’échapper à leur réalité ? De comprendre les phénomènes qui les entouraient ? Il ne saurait dire, mais il savait que c’était ici sur la plage qu’il la trouverait à coup sûr, si elle n’était pas avec lui. Alors, ses pas le menèrent vers cette étendue d’eau aussi belle qu’elle était effrayante. La mer lui faisait peur parce qu’elle était trop grande, trop profonde, trop tout. Après des années passées enfermé, l’idée de se retrouver dans une grande étendue, sans aucun moyen d’avoir les pieds bien ancrés au sol, lui était insupportable.
Pourtant, il continuait de venir ici pour les beaux yeux de sa sœur. Parfois, quand il plongeait dans ce regard de biche, il se surprenait à avoir envie d’en connaître la couleur, de savoir s’ils étaient aussi beaux teintés de ces couleurs qui lui faisaient défaut. Mais bien, vite, il s’enlevait cette idée du crâne, parce qu’ainsi, dans ces nuances de gris, noir et blanc, elle était simplement magnifique et unique.
Perdu dans ses pensées, il s’approcha lentement de Alice, ses pas crissant sur le sable, se rapprochant d’elle, inconscient de la tourmente qui lui torturait l’esprit. Un doux sourire étira ses lèvres alors qu’il tendit une main dans sa direction. «I’ll always find you Alice. » Une promesse plus qu’une affirmation, parce qu’il viendrait toujours vers elle. «Yes… And you ? You seemed lost in your thoughts. » Continuant de sourire à sa petite sœur, il finit par poser son regard sur la mer. «Sometimes, I’d like to read your mind… » Peut-être qu’ainsi, il se rendrait compte qu’elle n’était pas heureuse et qu’il avait fait le mauvais choix en s’enfuyant avec elle.
u n i c o l o r e
Invité
Tendresse non dissimulée. Quand le bonheur des autres importait plus que le sien, à en faire taire ses propres peines. Et de ses sourires, elle voulait sublimer ce monde pour en feindre les mirages d’une existence paisible, alors que pourtant, au creux de sa poitrine, son cœur se mourrait un peu plus chaque jour. Rêvant d’échapper à ce désespoir fatal de par les joies des êtres aimés, elle s’accrochait aux rires et aux attentions afin d’en espérer offrir la paix à son âme tourmentée.On valse de nos émois,
devenant prisonnier de cette folie sans pitié qui aura raison de nous.
Et de sa présence angélique, il vint réchauffer son être qui se glaçait dans cette cruelle pénombre. Il était son unique étoile dans cet univers bien trop sombre, à en illuminer ses prunelles ternes de tous ses rayons. Peter, lui, seulement lui. Sa raison d’exister, sa seule motivation pour rester en ce monde qui ne voulait pourtant que l’emporter. Les chagrins laissaient place aux sourires timides, et il la rassura de ses paroles que jamais ils ne se perdraient. Mots à en faire battre son palpitant meurtri, à en sortir d’entre ses lèvres un léger rire. Mais de sa venue, il exposa sa volonté d’en connaître les recoins de la conscience de la poupée brisée, la laissant dans un silence qu’elle ne savait contrôler.
Après tout, qu’attentais-tu de ce monde ?
...
rien, tu n’attendais rien.“Nothing... I was... just thinking about...” Ne comprenant point ses propres peines, elle ne parvint à trouver réponse à sa réflexion. Pour elle, il se battait. Pour elle, il vivait. Alors, malgré son envie d’en assouvir sa douleur d’une action irréversible, la princesse devait montrer à celui qui lui était le plus cher, qu’elle aussi, elle se battait.“Well... i don’t even remember...” A en glisser des mensonges pour n’en inquiéter son frère.“And you ? Did you need me ? Why did you come here ?” Et elle tenta d’en reporter l’attention sur lui, pour ne laisser transparaître la moindre faiblesse.
u n i c o l o r e
Invité
L’esprit de Alice lui était impénétrable. Peter avait beau tenter de déceler ce qui s’y cachait, il n'y parvenait que très rarement. Sa petite sœur était une véritable énigme pour lui, sa fascination pour la mer en premier. Mais il savait que s’il voulait la trouver quand elle était pas près de lui, c’était là-bas qu’il lui fallait chercher. Et comme à chaque fois, ses pas le menèrent droit vers elle, ses cheveux au vent, appréciant très certainement la beauté de l’immensité de cette étendue d’eau. Il ne comprenait pas comment ça ne pouvait pas l’effrayer. Comment pouvait-elle rester si sereine face à tant d’inconnu ? Pourtant, Peter n’était pas étranger de l’inconnu. Il y avait plongé à pieds joints en quittant leur bourreau. Mais la mer le terrorisait peut-être autant que leur kidnappeur.
Alors il s’approcha de Alice, tendant sa main vers elle, liant leurs doigts les uns aux autres et leur esprit d’une promesse qu’il tiendrait à vie. Jamais il ne la laisserait seule et il la trouverait toujours. Elle avait besoin de lui, autant qu’il avait besoin d’elle. Sans elle, sa vie n’aurait plus le même goût et la gamine manquerait à cette dernière. Peter finit par lui demander ce qui se passait dans sa tête, espérant avoir une réponse claire.
Mais encore une fois, ce fut vague et il décela même un mensonge dans ses mots. Regrettait-elle d’être partie avec lui ? Aurait-elle voulu rester avec leur bourreau juste pour avoir la “belle vie” ? Devait-il s’en vouloir de l’avoir sauvé de cet enfer pour la faire plonger avec lui dans un tout autre enfer ? Peter soupira à ses mots mais ne releva pas les paroles de Alice. Un jour, peut-être, elle se sentirait prête à lui en faire part. Puis elle n’était pas la seule à cacher des choses. Il était le premier à le faire. Ainsi, il ne pouvait pas la blâmer de le faire.
«I didn’t need you… I was just worried about you… » Comme à chaque fois qu’elle disparaissait de son champ de vision. Peter n’aimait pas ne pas l’avoir près de lui. Alice était bien trop naïve et pourrait se faire embarquer n’importe où par n’importe qui. «Do you want to take a seat ? We can watch the sea together until sunset if you want ? » Ce n’était pas comme s’ils avaient autre chose à faire.
u n i c o l o r e
Invité
Dernier soupir, espoir anéanti, quand on n'attendait plus rien de ce monde, à s’en éteindre un peu plus chaque jour. Fleur se fanant à ne plus en apercevoir l’astre solaire de ses prunelles devenues si sombres. De son regard vide, on se demandait ce que la poupée pense du beau temps et du lendemain. Mais au creux de cette porcelaine brisée, seulement le néant se laissait exister.Misère et vanité.
Que reste-t-il dans ce bas monde si cruel ?
Souvenir que l’on veut évincer pour n’en souffrir davantage, elle se laissait bercer par ses chagrins, à en espérer en oublier les raisons de ceux-ci dès la tempête passée. Survivre. Pour lui. Seulement lui. A en offrir les illusions d’une paisible existence pour en préserver cet être incandescent qui souffrait tout autant qu’elle. Forcé de subsister pour deux, quand la plus jeune se laissait envoûter par les diables farouches. Trop souvent au bord du gouffre, voulant se laisser tomber pour ne plus jamais se réveiller, mais son visage, sa voix, en transperçait toujours son cœur, la retenant parmi les mortels pour un jour de plus encore.
Merci, Peter.
Merci pour tout...
Mots qu’elle voulait crier pour qu’il en entende sa reconnaissance, mais de sa gorge nouée, seulement de simples paroles souvent dénuées de sens parvenaient à s’y frayer un chemin.“You shouldn’t worry about me, never. I’m fine, okay ?” Doigts resserrant leur emprise sur ceux du garçon, comme pour lui indiquer qu’elle ne le laisserait jamais.“Sure ! I love watching the sunset with you ! It’s always more beautiful when you’re here !” Candeur éblouissante qui se laissait transparaître dans un rire cristallin, avant de venir s’asseoir et d’y tapoter la place à côté d’elle pour qu’il vienne s’y installer.“I hope you didn’t get into any trouble today... Imagine if i lose you...” Voix qui s’atténuait plus encore à chaque mot, comme si une certaine timidité prenait le dessus.
u n i c o l o r e
Invité
Être près de sa sœur apaisait ses angoisses sur leur vie, leur passé et leur avenir. Certes, il n’y avait rien de changer et tout pouvait partir à la dérive dès l’instant où leur kidnappeur les retrouverait. Mais pour le moment, ils vivaient au jour le jour et Peter ne pouvait pas s’empêcher de s'inquiéter pour Alice, dès l’instant où ses yeux n’étaient plus sur elle. Il était bien trop protecteur avec elle et malgré ses mots, il ne pouvait pas s’empêcher de se faire du souci. Elle n’était peut-être pas sa sœur biologique, mais il se comportait avec elle, comme il se comporterait sûrement avec la gamine qu’il voyait dans ses rêves/souvenirs. «You can’t ask me not to worry about you. Okay you’re fine, but I’ll still worry for the rest of our lives because it’s something you do when you love someone. » Et pour l’aimer, ça Peter l’aimait cette petite qu’il avait d’abord insultée de tous les noms avant d’apprendre à lui donner de l’affection et lui faire une petite place dans son cœur.
Et ce cœur était tellement rempli d’amour pour elle que Peter acceptait tout pour voir un sourire naître sur ses lèvres et illuminer son visage. Il acceptait tout pour elle, même passer des heures à ne rien faire pour simplement qu’elle puisse regarder la mer qui la fascinait tant et le coucher de soleil. S’il avait été seul, il aurait probablement passé sa soirée à “travailler” comme il disait pour ne pas alarmer Alice sur ce qu’il passait le plus clair de son temps à faire : voler les gens. «You’re far more beautiful than the sun… But I guess I can rank a sunset second for you. » Il sourit à son rire et s’installa à ses côtés, attrapant à nouveau sa main dans la sienne pour la caresser tendrement.
«You shouldn’t worry about me, never. I’m fine, okay ? » répéta-t-il mimant la jeune femme et ce qu’elle lui avait dit plus tôt. Puis il se rapprocha d’elle, passant son bras sur ses épaules pour la ramener près de lui. «I’m here with you, so nothing happened. » De sa main libre, il sortit quelques billets qu’il avait réussi à faucher. «Tonight, we can have a real meal ! Pick what you want. » Ils ne tiendraient pas deux jours avec ces quelques morceaux de papier. Mais il s’occuperait de ça quand ils seraient à nouveau à court d’argent. Pour le moment, il avait simplement envie d’oublier tout ça et d’être normal avec Alice.
u n i c o l o r e
Invité
Valse déchirante. Les vagues sous les yeux se laissaient crever après le bal. Bleu de l’eau en échos à la couleur de l’âme, notre cœur en lâchait un soupir. Morosité qui en embrassait les déboires, et les larmes s’en faisaient discrètes pour n’en éveiller le moindre soupçon.
P e t e r,,
doux soleil,
offre moi ta lumière à jamais.
Chaleur de l’autre venant en étreindre la silhouette. Éclatante tendresse à en faire fondre les chagrins. On aimait sourire auprès de l’être aimé. Mon frère. Mon seul. Mon unique. Remarquable astre dans ce ciel dévoré par ce noir si effrayant.“Let’s love each other for the rest of our life.” Douceur chantée du bout des lèvres, et la mer en offrait sa mélodie pour s’en harmoniser avec le bonheur réconfortant de la scène.
Délicatesses soufflées,
palpitant battant de nouveau,
doux espoir se dessinant dans l’horizon.“Stop it ! You want to make me blush ?” Yeux rieurs, main fragile venant en recouvrir une des joues.“If you can offer me such a compliment i guess you’re fine.” Mais elle ne connaissait que trop bien les faux semblants. Joies illusoires cachant les peines, c’était toujours plus facile d’en feindre le bonheur que d’en assumer les calvaires.“A real meal ? We can eat what we want ?” Iris pétillants à la vue du graal qui pourrait en nourrir leurs ventres affamés.“You’re the best Peter ! Then... What about crepes ? With strawberries and a lot of cream !!” Candeur éclatante, quand rien de ses désirs n’en étaient de vrais repas.
u n i c o l o r e
Invité
Le sourire aux lèvres, son regard doux se posant sur Alice, Peter était heureux d’être près et avec elle. Il l’aimait plus que tout et elle lui rendait bien. Caressant sa main tendrement, il sourit un peu plus quand elle reprit la parole. «For ever ! » Tant qu’elle était avec lui, il se sentait presque invincible et pour rien au monde il ne regrettait de l’avoir rencontrée même s’il n’avait pas été des plus agréables avec elle au début. Mais c’était de l’histoire ancienne.
Maintenant, ils s’entendaient à merveille et Peter ne pouvait pas s’empêcher de complimenter sa jeune sœur. Il rit de ses rougeurs et de ses mots et haussa les épaules. «You’re the only one I want to compliment. » La seule qui comptait réellement à ses yeux. Les autres étaient insignifiants et personne ne vallait Alice. Ce n’était pas réellement parce qu’il ne voyait qu’elle, c’était simplement parce qu’il n’avait pas d’attrait pour les autres.
Alice le surprit alors quand il lui proposa un véritable repas et il acquiesça quand elle répéta ses mots pour avoir une confirmation de ce qu’il avait dit. La joie de la jeune femme était tout ce dont il avait besoin pour que sa vie soit parfaite. «Everything you want. So crepes that’s fine. » Peter lui sourit un peu plus et imagina déjà Alice les joues remplies de crème et de fraises. «I just found a lot of money so strawberries and cream will be perfect. » Tout pour que la jeune femme soit heureuse et ce même s’il mentait par rapport à la façon dont il arrivait à avoir de l’argent.