⌜ost ,,⌟

The Devil wears Prada

Elle a le pied qui bat l'air, le regard levé vers le ciel, les plumes de son manteau de luxe venant lui chatouiller la nuque. Une brique de lait dans la main gauche, elle sirote l'air de rien, tandis que les aiguilles témoignent de son retard. Assise sur une des tables de la fac, accompagnée de ses fidèles valets, Mirai défit le temps de son odieuse attitude, tandis que le reste a les genoux tremblants. « Mirai-Chan, il est tard... » Et elle plonge son regard poignardant dans celui de l'angoissée, aspirant la fin de son lait dans un bruit parasite tout à fait agaçant. « Allez-y, je ne vous ai jamais dit de rester ici. » Et d'un sourire qui paraît faux, elle vient se poudrer le nez d'une bienveillance inventée. « Je dois attendre quelqu'un. » Et avant que les autres se soient trop éloignés, elle tapote l'épaule de la téméraire pour lui tendre sa brique de lait. « Fais ça pour moi, tu seras un ange. »

Tu me seras fidèle,
Malgré ta réserve.

Les ongles pianotent sur le cuir de son sac Chanel, elle sourit seule, face à ceux qui espèrent qu'elle libère la place dans un élan de bonté. Dommage pour eux, Mirai est princesse, et dans un signe provocateur, elle leur demande de circuler, tandis qu'au loin, l'objet de son attente apparaît enfin. Une lueur de folie brille dans son regard, elle l'observe se mouvoir de cette droiture presque rigide, Rael qui porte si bien cette couronne qui ne lui appartient pas. Et lorsqu'elle passe près d'elle, c'est un rire insolent qui traverse la barrière de ses lèvres, dans une volonté d'attiser ses venins. « Il ne te laissera pas entrer. » Souffle-t-elle en décidant enfin de poser pied à terre. « M'enfin, on ne te refuse rien à toi, pas vrai ? Sinon tu te mets à pleurnicher et à tout casser. » Glissant dans son dos, elle vient poser sa main sur son épaule, reniflant le parfum de ses cheveux soyeux. « Pourquoi t'es en retard ma sorcière préférée ? Tu m'as manquée. »

⌜ost ,,⌟

The Devil wears Prada

Les talons claquent comme pour prévenir de sa présence, bruit régulier et sacré suivi de quelques membres de sa cours qui s’occupent à parler entre elles, conversation qui ne l’intéresse pas quand les secondes passent. Les traits agacées se lisent sur son visage de poupée qu’on ose pas la déranger pour de simples salutations. En retard à cause d’une idiote qui avait pris de son temps, à vouloir bien faire pour garder cette image qu’elle aime tant parfaire, Rael se retrouve maintenant à dévorer les longs couloirs pour retrouver sa place. Elle n’est pas inquiète des potentielles minutes gâchées, n’a pas peur d’un professeur qui lui refuse l’entrée mais elle préfère sa vie quand elle décide de si oui ou non elle pouvait s’autoriser les mauvais chemins. Celles derrière peinent à l’interrompre, l’une prend son courage, finit par poser sa main sur son épaule pour l’interpréter et le dégoût que Rael a dans l’estomac ne passe pas sur son visage, elle tourne simplement la tête vers celles qu’elle avait complètement oubliées. Elle devait partir, leur cours étant juste là. Elle prend simplement la peine de les saluer d’un mouvement de main, ne donne pas de rendez-vous prochain et continue son chemin.

mais quelle idée de rester fâchés
entre gens bien nés.

Maintenant les yeux posés sur son téléphone, le monde autour d’elle prend des airs flous car elle a d’autres problèmes en tête et ce qui vient la sortir de là, lui rappeler d’où elle est n’a rien d’agréable. Naturellement ses yeux se relèvent à la recherche de l'importune, les sourcils haussés en tombant sur le visage de Mirai. Figure, comme toutes les autres, qui l’ennuient particulièrement quand elle trouve bon d’utiliser son statut pourri gâté pour la poignarder. Mirai prend des allures de démon, à tourner autour d’elle et ses doigts contre son épaule a l’effet d’une brûlure.

- Voilà tu as tout compris chaton, si je veux entrer, j’entre. et les surnoms n’ont évidemment rien d’affectueux quand elle tourne son visage pour retrouver ses yeux dans un sourire hypocrite. - Ca ne te regarde pas. Tu m’as attendu ? C’est mignon. alors qu’elle voudrait dire dégoûtant