cw : pensées suicidaires ; tentative de suicide

Se laisser attirer par la gravité. Ne plus être, pour espérer vivre de nouveau sans les souvenirs d’une existence cruelle, le corps purifié de toutes ses cicatrices éternelles. Sourire aux lèvres quand les larmes coulaient encore sur ses joues, le visage de la poupée dans une discordance complète, les yeux ne pouvant se détacher de ce vide si séduisant.  

Un,
deux,
trois...

A en compter ses espérées dernières secondes, alors que les souffrances passées venaient danser de plus belle dans sa conscience, la pétrifiant dans une épouvante mortelle. Elle aurait voulu crier, mais les mots peinaient à sortir de sa gorge bien trop sèche, laissant un silence glaçant et interminable s’installer sur le toit de cet immeuble en ruine. Et de ses émois, elle implorait la clémence du ciel de l’épargner rien qu’une dernière fois, suppliant d’en oublier ses misères et d’atteindre le repos éternel.

Quatre,
cinq,
six...

Mais dans ce néant qui en semblait infini de cette obscurité, le doux visage de celui qui s’était toujours battu pour elle vint éclairer ce chemin si sombre. “Peter...” A en souffler son nom d’une tendresse inégale. Rappel étouffant de l’être qui était tout pour elle et qui la mobilisait face à la mort qui lui tendait ses bras qui n’attendaient que de la choyer. Mais alors qu’elle tentait de lutter contre ses derniers instants, un bruit retentit de derrière, attirant son attention.  “Qui est là ?” Et la peur vint s’emparer de son cœur quand elle posa les yeux sur l’homme qui venait d’arriver sur le lieu de son dernier passage dans ce monde.  

cw : pensées suicidaires ; tentative de suicide

perdre son briquet, quel idiot rui pouvait bien faire, il y avait toujours fait attention, lui qui s’exploser sa santé avec le taux de nicotine qu’il ingurgitait avec consentement. il avait fini par faire tous les coins de rues, tous les squats qu’il a pu visiter jusqu’au moment où on lui parle des enfants sukuma, gamins détestés par certains adultes, est-ce qu’ils étaient aussi détestables que cela ? peut-être pas, rui savait comment étaient les adultes, toujours à mépriser les enfants quand ils le pouvaient, ces fichus vieux qui se pensaient plus sages juste parce qu’ils avaient vécu plus longtemps, se donnant alors tous les droits. mains dans les poches, rui cherchait alors une certaine Alice, il ne savait pas vraiment à quoi elle ressemblait, juste qu’elle était bien plus grande que les autres filles de son âge et c’était à peu près tout ce qu’on lui avait dit. et le voilà sur le toit d’un immeuble, une cigarette à la bouche, il savait qu’il devait arrêter, bientôt, c’est ce qu’il disait toujours mais il n’avait réellement personne pour l’en dissuader. et ses beaux yeux se levaient en direction d’une douce voix, il s’attendait à trouver la certaine Alice ici, il ne s’attendait juste pas à la trouver aussi près du bord. et la panique venait alors le prendre, est-ce que cette gamine essayait de quitter ce monde ? il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir mais ce n’était pas pour autant qu’il allait la laisser faire devant ses yeux. la prenant alors directement dans ses bras pour l’éloigner du bord, la mettre en sécurité, la discussion se fera après, quand ils seront bien loin du bord.
“t’es alice c’est ça ? on m’a dit que je pouvais te trouver ici, t’allais faire quoi là ? ” peut-être qu’il ne savait pas gérer cette situation mais il essayait tout de même d’être doux et de ne pas la faire culpabiliser, rui ne voulait pas la rendre encore plus mal qu’elle ne devait déjà être. “ tu vas bien sinon ? pas trop froid ? attend je te lâche mais reste à côté de moi. ” il avait fini par relâcher l’étreinte, lui laisser un peu d’espace mais pas trop tout de même, peur qu’elle s’éloigne de lui pour se rapprocher du bord de l’immeuble et cela était hors de question.

cw : pensées suicidaires ; tentative de suicide

Ombres virevoltantes se laissant façonner en fresque. Cataclysme poétique qui venait bercer les désirs funestes. Quand la faucheuse s’en faisait passer pour une berceuse, à en chanter ses mélopées pour en attirer les âmes chagrinées.    

Et au-delà,  
ce sont les champs de roses qui t’attendent.

Les ronces ne feront plus mal, et cette sève qui coule dans nos veines s’évaporera pour en laisser derrière elle vestiges d’une vie misérable. Désolations emportant les euphories, elle rêve qu’au creux de ses mains en éclosent merveilles au parfum floral. Mais seulement purulence en ornait ses paumes abimées. Corruption de la princesse qui avait pourtant encore tant à vivre.  

Mais à quoi bon vivre,
quand seulement les pleurs s’en faisaient entendre ?

Précipitation qui amena avec elle angoisse et frayeur. Contact accablant la faisant tournoyer de nouveau dans des souvenirs encore trop marqués. Cri étouffé par la peur, frénésie qui prit le contrôle de ses sens, finissant par en noyer ses yeux de larmes plutôt que d’en écouter les mots de l’homme. “S’il vous plait, ne me faites pas de mal.” Demande bouleversante, elle vint s’en blottir sur elle-même pour en fuir les regards.