Quelle idée d'être allée voir un psy. Si ces cessions avaient marché, elle ne se retrouverait pas à payer un taxi pour aller taper du sable. Urara soupira fortement, faisant réagir le chauffeur : un coup d'oeil donné à la jeune femme par le rétroviseur principal. Son regard noir fit comprendre à celui-ci qu'il n'avait pas intérêt de lui demander ce qui n'allait pas, car elle resterait muette. Depuis quand on importune des inconnus ainsi ? Certes, elle est assise sur sa plage arrière, mais ce n'est pas une raison. On ne mélange pas les torchons et les serviettes.

Lorsque la voiture s'arrêta, elle souffla un "Au-revoir" à peine audible derrière son masque, déposa quelques billets sur le siège avant et claqua la porte. Pas de quoi s'attarder, elle était pressée. De base, elle voulait rentrer chez elle et se poser. Elle était même rentrée et s'était posée dans son canapé, étalée de tout son mètre soixante sept. Mais elle n'avait fait que tourner, se remémorer sa journée, puis son passé, puis ses parents, son enfance : bref, une boucle sans fin. Rapidement, l'idée d'aller à la salle lui était venue et en quelques minutes, un taxi se garait devant chez elle.

La porte de la salle à peine poussée qu'un soupire de soulagement franchi ses lèvres : personne. Parfait, comme elle le souhaitait. Elle ôta ses chaussures pour bander ses pieds, puis son gilet pour rester en brassière. Après avoir bandé ses mains également, elle fit quelques étirements puis, après quelques minutes, choisit un sac de sable dans la salle, et directement, un coup de pied direct. Puis un circulaire, un second direct, un troisième direct. Puis elle rajouta ses poings, mélangea les deux quand le sac n'allait pas dans la direction souhaitée.

Urara se défoulait, elle sentait ses muscles se contracter sous l'effort physique, son rythme cardiaque et sa respiration s'accélérer, et ça lui faisait du bien. Elle déversait toute sa colère accumulée dans la journée, à faire la plante verte pour des mannequins plus connus. Pour ces deux gonzesses qui la regardaient de haut, comme si elles étaient mieux qu'elle. Elle leur aurait bien arraché les yeux pour oser faire cela, mais entre continuer son train-train de vie et la prison, le choix avait été vite fait. Malgré sa richesse, elle n'aurait pas pu s'en tirer. Puis cela aurait terni la réputation de son père et elle n'en aurait jamais entendu la fin.

Maintenant, elle s'imaginait le visage de ces deux filles en tapant son sac et ça lui plaisait. Pire même, elle se les imaginaient pleurer sous ses coups et un sentiment de joie prenait lentement place dans son coeur.

nuit futiles ,, silence à régner : là, dans ces salles où les éclairages en étaient presque trop faibles. car le monde avait fui les lieux ! d'horaires trop tardifs sans doute ,, c'est que chaque gamin à mettre les pieds ici avaient  souvent un endroit où rentrer ! loin d'un quotidien bousculé ; ici venait à fleurir les tranquillités loin des regards. d'arts à se pratiquer pour se défouler, et Ryunosuke, il en avait nettoyé chaque recoin ! pour pouvoir se concentrer lui-même sur ses passions.
frappe,
attaque :
riposte !
dans ces sac qui en avaient vus poings tous plus fermes les uns que les autres, c'en était défouloir certain ! quand de ces efforts presque toujours permanents, les compétitions venaient à rythmer son quotidien. ((noir)) en étaient les futurs ,, pourtant ! car de ces médailles, renommée sublime : il n'y avait que façades à se révéler derrière les caméras. beauté mirage, de ces masques qu'il revêtait si souvent : car à l'intérieur, il était vide ! celui qui en affichait pourtant bontés permanentes comme seules trait de caractère !

quelques coups offerts, à soupirer dans les lieux déserts, il s'en faisait discret dans le fond ! silhouette pourtant si grande à se contenter des coins peu éclairés. c'est qu'il en aimait ces ambiances esseulées ! celles où absorbé dans ses entraînements il n'en remarquait jamais les portes s'ouvrir : pour en accueillir figure de feu. quand d'un silence qui s'était fait roi dans les pièces presque trop grande, ses frappes en avaient attiré son regard ! là, fine figure à s'énerver ! et son aura en dégageait colères incandescentes, même de là où il se trouvait. à s'appuyer contre un mur, finir par en observer les techniques de la jeune femme d'un léger sourire, c'était que les minutes en étaient bien trop longues ! bien trop féroces.
à se dissimuler ,,
pour mieux :
étonner.
de quelques pas, à en chercher bouteille d'eau disposée au frais, et quelques biscuits sucrés, il s'approcha finalement ! sans vouloir en déranger les efforts de la belle. — et bien, tu sembles déchaînée. dure journée ? d'un sourire léger offert, à venir lui en tendre la collation qu'il avait récupéré juste pour elle, il n'y avait que douceur et élégance dans chacun de ses gestes ! à ne pas s'imposer, juste contempler : ces domaines qu'il aimait tant. — t'as une bonne technique. compliment sans aucune intention derrière ! pureté de quelques mots pour celui qui en avait fait des arts martiaux et des combats sa vie toute entière. — tu veux que je tienne ton sac de frappe ? car personne aux alentours ! sans doute venait-il à en perturber ces quiétudes qu'elle avait pu trouver en étant solitaire.

à ne rien forcer !
d'une simple proposition :
innocente.

Urara était dans sa bulle. Au paroxysme de sa concentration, elle avait fait abstraction de son environnement. Dans sa tête, seules des images noires de sa vengeance défilaient, les unes après les autres. Sous la colère qui ne s'amenuisait pas, son rythme de frappe s'accéléra. Elle aurait pu en crier de rage pour se sentir plus libérer. Mais à l'instant où elle pris une inspiration, une silhouette furtive apparu dans son champ de vision périphérique. Elle se retient, frustrée, de ne pas laisser sa colère déchirer la presque quiétude de la salle.

Soufflant fortement, elle attrapa le sac de sable pour s'arrêter un instant. Ça ne marchait pas, cette haine ne passait pas. Urara savait qu'elle ne pouvait plus allait taper sur les gens : elle commençait tout juste à se faire connaître dans le monde du mannequinat, elle n'allait pas ruiner sa réputation pour si peu. Si elle voulait en garder une. Mais sous ses paupières, l'apaisement que cela lui apportait de les imaginait, ces deux pimbêches, pleurant à ses pieds...C'était délicieux. Mieux que de taper dans le sac de sable, elle sentait une pleine satisfaction. Urara râla presque de ne pas réussir à ressentir cela en tapant l'objet inanimé. C'était le but de cette soirée. Maintenant soirée gâchée.

Courte pause terminée, elle se remit en position pour taper de son pied le sac. Inspiration par le nez, bras pliés et relevés pour protéger son visage, jambe droite en arrière, gauche en avant. Elle allait s'élancé quand la voix de la silhouette retentit. "et bien, tu sembles déchaînée. dure journée ?" Sursautant presque tant elle se concentrait pour y mettre toute sa force, elle porta un regard noir sur l'inconnu, puis sur les biscuits qu'il lui tendait. Par automatisme, parce qu'elle était toujours énervée, parce qu'elle avait du mal à briser ses barrières. "t'as une bonne technique."

Arquant un sourcil, elle resta toujours silencieuse, avant de prendre la bouteille d'eau que l'inconnu lui tendait. Elle l'ouvrit, sans le lâcher du regard, satisfaite de constaté qu'elle était neuve. Elle en prit une gorgeait puis souffla un léger "Merci".

Elle reporta son attention sur lui, regard de glace. Que valait ce compliment si elle ne savait même pas le niveau de son interlocuteur ? S'il était nul et mou, forcément qu'elle serait meilleure. Sa curiosité piquée, elle finit par prendre parole.

— Quel art tu maîtrises ?

Ainsi, elle connaîtrait la valeur de ce compliment. Et puis, elle pourrait juger s'il lui serait utile à ses séances. Peut-être qu'il pourra même lui apprendre de nouvelles techniques, si ce qu'il fait l'intéresse.

— Si ça te déranges pas, je veux bien. Je pourrais me concentrer sur mes coups de pieds.

Sans réellement attendre de réponse, elle se remit en position. Urara était également curieuse de savoir s'il encaisserait facilement ses coups de pieds. Elle espérait que non, car elle avait cet ego désespéré.

pings à frapper, sons secs à s'échapper de chaque phalanges aplaties : ô il en connaissait chaque recoin, chaque facette ! à se cacher ici, comme si personne ne viendrait lui courir après. et Ryunosuke, il en aimait être celui qui, discret, venait à observer dans l'ombre sans ne jamais rien dire. d'iris attentifs, à se faire si souvent miroir de tout un monde, il voyait ici tout ce que les autres ne voyaient pas. colère, frustration, tristesse, corruption. d'argent à pleuvoir qui n'en remplacerait jamais les droitures d'esprit, de ses épaules toujours trop crispées à en détruire chacune de ses parcelles : il l'avait repérée.

celle : à en préférer ,,
les nocturnes.

comme si les silences faisaient part de ces entraînements, tout en était trop tentant ! à s'approcher, comme si de rien n'était, à en observer les techniques, presque surpris. car ô si tardivement, il n'y avait que trop peu d'âmes à traîner dans le coin ! quand de lumières tamisées, lieu à recueillir tous les sommeils : Hypnos venait à s'en éloigner ! pour laisser les fatigues quitter les corps.
à assommer :
chaque pensée !
pour être libre.
main alors tendue pour en faire légère offrande, d'une bouteille saisie pour se restaurer, il posa les biscuits tout près ! à s'appuyer contre le sac, comme pour l'observer un instant. sérieux de la jeune femme qui venait à le rassurer, talent qu'il remarquait : à en aimer les maîtrises apparentes ! il ne connaissait que trop de monde avec qui dialoguer de ces quelques arts ,, sauf ceux croisés sur les rings souvent illégaux. — Boxe, taekwondo, judo, jujitsu... je fais du mma. qu'il lui en offrit léger sourire ! de passions presque trop évidentes : quand à en parler, ses yeux venaient à rayonner ! — Et toi ?

et peut-être que dans les solitudes, il venait à s'ennuyer, Ryunosuke. à l'avoir observée ! se dire qu'il pourrait sans doute venir l'aider à se défouler un bon coup. contre ces sacs, qu'il connaissait par cœur, à en connaître leurs biens faits, comme tous les maux qu'ils pouvaient provoquer. — Je te fais ça alors. de ses mains, à se poser derrière le sac pour en maintenir les côtés, de ses pieds à s'ancrer dans le sol, il se décala légèrement : pour lui en laisser ampleur dans les mouvements ! — Et...énervée comme tu le sembles...tu frappes qui ? les mots en étaient sans doute bien trop directs, encore ! quand pourtant la voix s'en faisait délicate. douceur propagée dans ces milieux où les violences sonnaient comme évidence.
à en avoir fait :
arts ,,
reposants !
quand ici il en recueillait toutes ces âmes perdues qui ne savaient que errer dans les rues, de gamins un peu perdus aux airs cabossés : que ses propres doigts ne parviendraient jamais à apaiser. car lui aussi, en regorgeait de ces colères qu'il ne savait pas expulser. de ces sourires bien souvent trop faux : tout sonnait comme discorde ! quand pourtant il se tenait droit, face à celle qui venait à l'intriguer de quelques mystères. — Pas que je t'observais réellement mais...comme tu étais la seule présente ici...j'ai pas pu m'en empêcher. et comme d'un besoin de se justifier, à ne vouloir que se montrer comme il en était ,, honnêteté ! derrière les politesses. à se forger là masque nouveau : de bontés presque trop gentilles, de chaos qui en émanaient en dehors de ces salles. lui s'en voulait catalyseur ! quand face aux regards, il en devenait celui que les caméras venaient à immortaliser.

mensonges :
permanents.

Sa réponse ne la satisfaisait pas. Comment se dire maître d'une technique quand on en pratique autant ? À ses yeux, il venait de perdre sa valeur de concurrent. Tant pis, peut-être qu'elle trouverait quelqu'un d'autres ici. Les habitudes d'être trop franche ne se perdent pas, c'est pour cela qu'une phrase sortit sans qu'elle ne s'en rende réellement compte.

— Indécis comme garçon, non ?

Peut-être par chance, ou pour ne pas trop le vexer, lui qui se montrait serviable, elle avait réussi à donner un ton léger à sa phrase. Comme une boutade entre deux vieux amis. C'était bien la première fois qu'elle se montrait aussi peu agressive avec un inconnu et, au fond d'elle, elle s'en félicitait presque. Urara balança ses cheveux derrière son épaule d'un mouvement de tête, toujours en position, prête à envoyer le premier coup.

— Du kung fu seulement.

Elle commença à battre le sac, pas au maximum de sa force. Puisqu'apparemment il souhaite parler, elle préfère éviter de l'envoyer voler au premier coup de pied. Donc Urara repasse en mode échauffement, elle enchaîne léger coups de poings et coups de pieds, lui laisse le temps de maîtriser le sac.

Elle qui se montrait considérante, cela change rapidement alors qu'il continue son questionnement. Son regard se durcit, sa bouche se pince. Urara n'a pas envie d'en parler. Ses coups prennent en agressivité, en force, en vitesse. Comme si elle essayait de le mettre à terre à travers l'épaisseur du sac, les grains de sable par millier, qui encaissent à la place de cet inconnu dont elle ne connaît même pas le nom.

— Ce ne sont pas tes affaires.

Encore quelques coups qu'elle enchaîne, avant de reprendre légèrement sa respiration. Elle le scanne de haut en bas, essuyant son front avec la serviette qu'elle porte autour du cou.

— Et toi alors ? Que fais-tu ici à cette heure-là ?

Après tout, s'il se permet de poser des questions, elle aussi peut le faire. Pour lui montrer à quel point ce n'est pas agréable d'être questionné sur sa vie privée par un inconnu. Enfin, il y en a qui aime ça quelque fois...

et dans ses yeux, à réussir à en lire les jugements presque immédiat, il viendrait à en laisser rire léger à se faufiler hors des lippes ! douceur permanente, pour celui à n'en connaître que les violences. à s'en moquer, en réalité ,, quand les regards ne faisaient de lui que ce qu'il était à présent ! grandiose : à vivre de ces arts comme si le monde viendrait à l'oublier. naufrage certain, face à ceux qui voulaient toujours le pousser un peu plus vers les abysses infernales. — Non...? C'est juste mon métier. Et je suis passionné. Pourquoi se contenter d'un seul sport quand on peut maîtriser différentes techniques ? voix à se faire délicate, à ne rien reprocher !
car lui-même :
en était ,,
particulier.
d'un caractère à l'amuser, vivacité presque rafraîchissante, c'est que lui aimerait en apprendre bien plus ! comme si les corps pouvaient en soutenir coups et techniques encore et encore. curiosité à le piquer, de celle à s'en faire seule face à lui ,, et peut-être viendrait-il à n'en servir que d'aides ! quand il viendrait s'en contenter. —Du kung fu ? C'est bien aussi. qu'il en tenait les sacs pour en maintenir ses coups, à en connaître chaque recoin par cœur.

car ici ,,
c'en était chez lui !

de coups à en devenir plus violents, quand sous les questions indésirables, il venait à s'amuser des réactions ! tête à se hocher comme pour en admettre les défaites verbales, à se tenir ancré dans le sol ,, il n'en était pas l'un de ceux qui en avait équilibre précaire. d'un message bien compris, sans ne forcer plus, il laissa ses doigts s'agripper au sac : comme pour la laisser se défouler un peu plus. — Plus de questions alors, désolé. à s'en faire presque trop doux ! face aux tons agacés. — J'suis le propriétaire. Et j'enseigne aussi ici. Mais je passe mes nuits à bosser ou à m'entraîner. Pour ça que je suis étonné de voir quelqu'un ici aussi tard. c'est qu'il viendrait en répondre à chacune de ses questions, s'il le fallait. à ne pas en être dérangé, quand ouvert aux discussions : tout venait à le changer un peu des airs extérieurs permanents.
à ne pas ,,
se vexer :
pour si peu !
— Ca fait longtemps que tu fais du kung fu ? à s'y intéresser ! d'un coup d'œil jeté pour venir l'observer un instant ! sourire à se creuser contre son visage, quand de chaque geste, il viendrait analyser tout doucement ces techniques qu'elle proclamait maîtriser. car peut-être arriveraient-ils à s'entendre : ô loin des commérages, sur les sports à en lier les chemins ! question plus ouverte ,, à en tenter approche comme si les tranquillités n'en étaient pas permises avec lui dans les parages.