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TANDEM ((ft* AKI-JUMEAUX))
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TANDEM
Fin de nuit
ft.  @Lin Akihiko



Le coup était parti si vite, Akihiro n’avait rien eu le temps de voir venir. Voilà qu’il se retrouvait tête sur le bar à se tenir la mâchoire. Il allait avoir un beau bleu ce n’était pas le premier ni le dernier. Voilà à quoi s’attendre quand on avait été un peu trop gentil un peu trop longtemps avec un client capricieux.
« Enfoiré ! » crachat le yakuza entre ses dents en amorçant son bras pour rendre la pareil à l’homme chauve couvert de sueur et à moitié dénudé qui se trouvait devant lui.
Son coude bousculât alors un verre ou deux qui vinrent se briser avec leurs liquides alcoolisés sur le sol.
Le jeune homme attrapât le plus vieux au col et le souleva légèrement. Il était presque cinq heures du matin maintenant, le lieu était sur le point de fermer, toutes les filles (ou presque) étaient rentrées chez elle, le bar avait fermé les frigos, et cette loque humaine continuait de vouloir tripoter des fesses et consommer alors qu’on lui avait répéter de nombreuses fois qu’il était temps pour lui de plier bagage. D’autant plus que ce n’était pas le meilleur des payeurs.
A cette heure, la plupart des gros bras avaient raccompagnés les filles, et Akihiro s’était porté volontaire pour rester jusqu’à la fermeture. Faire le nettoyage comme on dit.
Et ça pour nettoyer, il allait nettoyer. Après avoir mis une énorme gifle à son agresseur, il le tira jusqu’à la porte d’entrée, qui serait pour le coup sa sortie. Une fois ouverte sur la luminosité de la matinée montante, il balançât l’homme dans le caniveau.
« Je me souviendrai de ta tête fumier. Tu remets plus les pieds ici sinon je t’ouvre en deux t’as compris ? »
Fermant la porte violement derrière lui, le yakuza prit alors le temps de regarder l’état de ses vêtements. Ça faisait bien une demi-heure qu’il essayait de sortir le pauvre type par la négociation, mais ça n’avait pas suffi. En arriver aux mains aussi tôt dans la matinée n’était pas des plus agréable… et il avait même perdu un bouton sur sa chemise, ce qui n’arrangeât pas son humeur, c’était sa chemise préférée …
« Fais chier. » grinçât-il, son fort accent du kansaï résonnant autour du bar alors qu’il prenait place sur l’une des chaises hautes, croisant les bras sur le comptoir pour y laisser sa tête s’y reposer quelques instants.
Il n’y avait plus de musique, plus de clients. La soirée était terminée.



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TANDEM
Fin de nuit
ft.   @Satoshi Akihiro  



C’était toujours comme ça, à la fermeture. T’avais fini par t’y habituer à tout ce chaos. C’était toujours moins violent que la tempête qui faisait tanguer ton esprit depuis trop d’années. Toi, t’étais juste content d’avoir trouvé un job sans avoir de diplôme. Content d’avoir pu t’éloigner de ta ville natale, gardienne des prémices de tes traumatismes. T’y avais laissé les bons souvenirs quand les mauvais étaient remontés à la surface. Aujourd’hui t’essayais de retrouver un semblant de stabilité au milieu de ce bordel qu’était devenu ton quotidien. T’avais au moins eu la chance de rencontrer ton presque homonyme. Deux Aki. C’était pas toujours très pratique. Mais ce type, c’était ce qui se rapprochait le plus de ton seul ami. T’essayais d’ignorer l’esclandre du dernier client alors que t’essuyais les verres avec ton torchon. C’était ce que tu détestais le plus en fin de service. Cette putain de vaisselle. T’avais juste envie de t’enfiler un verre ou même un petit rail de coke avant d’aller dormir. Parce que c’était le seul moyen de faire taire les cauchemars. « Putain Aki… Fais gaffe. Je vais encore devoir tout ramasser…» que tu râlais alors que tu voyais l’alcool se répandre sur le sol. C’était pas le premier client avec lequel il se débattait, mais à chaque fois il réussissait à briser la vaisselle. T’étais même pas choqué des coups et des mots qu’ils échangeaient. T’aurais probablement dû. T’avais même pas sursauté quand il avait claqué la porte. T’essuyais tes mains avant de tapoter doucement sur sa tête pour tenter de le consoler de sa fin de soirée (début de matinée) merdique. « Je te laisse te morfondre deux minutes mais après t’as intérêt à nettoyer le bordel que t’as foutu. Je suis pas femme de ménage moi. » Pour quelques billets de plus, tu pourrais le devenir. T’avais toujours besoin de thune pour entretenir tes addictions. Le seul truc que tu refusais de faire pour de l’argent, c’était d’écarter les cuisses. Parce que tu supportais plus qu’on te touche, que le moindre contact te filait la gerbe. « Tu veux aller prendre un petit dej après ? Ou t’as des trucs de prévu ? » Toi t’avais pas envie d’être seul. De retrouver le silence de ton appartement. Le plafond trop blanc de ta chambre et les souvenirs qui n’attendaient qu’un instant de faiblesse pour te fracasser. Tu savais pas pourquoi, lui, t’avais l’impression que tu pouvais lui faire confiance.



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TANDEM
Fin de nuit
ft.  @Lin Akihiko



Dans le calme du bar, les effluves d’alcool et de sueur remontaient à mesure que les pièces se rangeaient. C’était toujours le bar que l’on fermait en dernier. Allez savoir pourquoi. Au moins ce soir ce n’était pas cette gamine écervelée qui mettait un dernier coup de torchon derrière le comptoir. Non Akihiro ne se serait pas laisser aller à se vautrer ainsi sur la chaise haute si ça avait été le cas. Il n’entendait que d’une oreille les remontrances et les injonctions de l’autre Aki des lieux, Akihiko. Ils avaient le même âge, une même poussière de désespoir au fond de l’œil aussi qui avait éteind de nombreuses lumières. Pas besoin d’en parler, ils s’étaient reconnus. Les Aki, une sorte d’hydre à deux têtes maintenant dans ce club d’hôtesses. Ils étaient aussi différents que semblables et cela marchait, cela matchait.
Akihiro grognât à la remarque sur le ménage. Etrangement il fut flatté qu’Akihiko pose sa main, ne serait-ce qu’une seconde sur sa tête, il n’était pas vraiment friand de contact ce dernier.
« Mais moi non plus j’suis pas payée pour faire ce ménage là… » le yakuza serra les dents en remontant son visage vers le bar, le serveur finissait de s’affairer. Ils étaient à moins d’un mètre l’un de l’autre, la haute table du service comptoir les séparant. Akihiro tourna son regard vers le sol où s’étaient écrasés deux verres de whisky avant de remettre sa tête sur ses avant-bras.
« Petit-déjeuner...je veux du soba pas du riz. » grommela-t ’il entre ses dents comme un gosse boudeur avant de se lever pour finir par ramasser les morceaux en s’accroupissant sur ses talons.
Les petits morceaux de verre luisaient entre ses doigts et il vit alors une goutte de sang tomber sur la paume de sa main. Le sang ne venait pas du verre. La douleur, chaude et sourde se fit sentir sur sa lèvre inférieur… une petite entaille. Le vieux salaud avait une meilleure poigne que ce qu’il avait pensé aux premiers abords.
S’essuyant la lèvre sur le dos de sa main, Akihiro fit le tour du comptoir et allât déposer les morceaux de verre dans une poubelle contenant tous les cadavres de bouteilles de la soirée.
« T’as pas de la glace qui traine ? » demandât-il en montrant du doigt sa lèvre qui commençait à gonfler. Devant lui Akihiko se tenait dans sa tenue de service. C’était marrant de voir à quel point Akihiro lui ne quittait jamais ses oripeaux de yakuza, toujours avec ses grosses bagouzes, sa montre étincelante et ses tenues bicolores sobres, taillé suffisamment large pour lui donner de l’aisance.
« J’aurai pas du le laisser frapper en premier, je vais ressembler à quoi moi maintenant… » maugréât-il en cherchant une serviette en papier derrière le bar. Même s’il l’avait voulu, il ne l’aurait pas pu, les yakuzas répondaient à certaines règles, plus ou moins stricts et plus ou moins douteuses. On ne frappait jamais un client, sauf si on se faisait attaquer. Bien sûr, il y avait des dérapages, mais pas Aki, lui ne dérapait pas, c’était un bon soldat, et au fond c’était rassurant d’avoir certaines règles à suivre dans ce milieu.


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Fin de nuit
ft.   @Satoshi Akihiro  



Aucun de vous d’eux n’était payé pour ça. Nettoyer toutes les merdes des clients qui se croyaient tout permis. Pourtant, il fallait le faire. Parce que t’avais aucune envie de perdre ton boulot et encore moins de te faire fracasser le crâne par un type plus effrayant qu’Akihiro. T’y connaissais pas grand-chose à son monde. Si t’avais mis les pieds dedans c’était parce qu’ils avaient été les seuls à t’offrir un poste sans te demander d’obtenir à doctorat pour servir des verres. C’était juste par principe que tu le provoquais. Parce que ça te faisait toujours sourire de voir son air renfrogné. T’avais jamais demandé, mais tu te doutais que lui aussi, il avait subi son lot de violence. « Ok kiddo, ça sera des soba. » que tu le taquinais sur ses caprices alimentaires. Toi t’étais pas difficile. Tu bouffais tout ce que tu trouvais. Un vrai clébard affamé. Sûrement parce que tu privais ton estomac de nourriture pour pouvoir remplir tes narines de poudre magique. Tu rangeais la vaisselle en prenant soin de rien faire tomber. Tu pouvais te montrer délicat quand ton salaire était en jeu. Hors de question que tu sois celui qui subisse la casse des autres. T’en avais trop besoin de ton argent. Tu l’observais du coin de l’œil. C’était devenu une habitude, de le suivre du regard. De te sentir rassuré quand il était dans la même pièce. Ils étaient trop rares, les moments où tu te sentais en sécurité. Tu te permettais d’ouvrir un bouton de ta chemise pour te sentir plus à l’aise. T’avais jamais aimé porter ce genre de fringue trop classique. Ça te donnait l’air élégant, apparemment. T’étais même obligé d’attacher tes cheveux en une petite queue de cheval derrière ta tête. A sa demande tu hochais la tête tu lui tournais le dos quelques secondes le temps de fouiller dans un des congélateurs. T’enfermais la glace dans un torchon et tu le collais contre sa bouche sans trop de douceur. « Tu vas ressembler à un mec faible qui s’est fait éclater la gueule. Ou a un gangster. Mais tu l’es déjà alors… » Tu te moquais en riant doucement alors que tu retirais l’élastique de ta tignasse pour passer une main dans tes cheveux et les remettre en place. « Aller fais pas cette tête. Je crois que les filles adorent ça, les mauvais garçons ! » T’en savais rien. T’avais jamais eu de copines. T’avais jamais cherché à en avoir. Et ton premier amour, il avait pas eu une jolie paire de seins. T’en parlais jamais. De tes attirances considérées comme déviantes dans cette société hypocrite. « Comme je suis un mec sympa, c’est moi qui t’invite. » Un exploit, radin comme t’étais. Mais c’était toujours mieux que de subir la solitude. Le manque de ta mère. C’était plus facile de faire face à Akihiro qu’à tes souvenirs qui ne faisaient qu’intensifier le dégoût que tu ressentais pour toi-même.



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Fin de nuit
ft.  @Lin Akihiko



Le visage d’Akihiro affichait une mine découragée et boudeuse. Pas qu’il soit véritablement quelqu’un de difficile à vivre, mais il avait un caractère bien d’ici, lorsque les choses n’allaient pas on le montrait, pas comme avec les gens du nord du pays, devenus tous particulièrement doués dans l’art de dissimuler.
La glace piquât le visage du yakuza tandis qu’Akihiko la lui pressait sans ménagement sur la lèvre. Ainsi face à face ils n’avaient pas l’air de valoir plus que le contenue du torchon, mais au moins ils n’étaient pas seuls pour commencer cette journée. Le serveur avait le don de calmer les emportements du petit gars d’Osaka. Ceux qui observaient de loin sans connaître leur histoire auraient pu se dire qu’ils ne connaissaient depuis toujours, ce n’était pas le cas. Ils avaient juste naturellement décidé de s’apprécier. Et aujourd’hui dans la vie de l’un et de l’autres ils avaient une place. Même si ça voulait aussi dire, accepter de faire les pires heures pour se trouver un moment à partager un verre ou un petit-déjeuner.
Akihiro leva un sourcil et se fendis d’un sourire en coin à la remarque de l’autre Aki.
« Lui aussi il doit ressembler à quelqu’un qui s’est fait défoncer. »Il ne pouvait s’en empêcher, ce vocabulaire goguenard dans les pires situations il était comme ça. L’éducation ça n’avait pas été son fort, et lorsque les mots étaient trop compliqués ils ne les comprenaient pas, et il arrivait encore moins à les écrire.
« Les gentilles filles elles devraient pas aimer les garçons comme moi tu sais bien. Ou elles finiront ici… » Akihiro prit le torchon avec la glace et le passa sur sa nuque avant de la remettre sur sa lèvre qui s’était déjà passablement engourdis lui donnait une locution d’autant plus pâteuse. C’était un sujet délicat… les filles. Vivre sans elles donnaient du vide, et la nature a horreur du vide. Pourtant vivre avec elle c’était aussi leur offrir le néant d’une existence en marge de la société civilisée. Le yakuza ne le savait que trop bien.
D’un seul coup, une décharge sous forme de mots se fit entendre et Akihiro redressa la tête, une mine stupéfaite agrandissant ses yeux et ses narines.
« Tu offres toi ? Mais je croyais que t’étais tellement fauché que tu volais même le papier cul des toilettes d’ici pour chez toi. »C’était une blague, une boutade au gout douteux, mais Akihiro en était un peu fière, regardant son homonyme en s’esclaffant. En réalité, les coups de mains entre les deux se comptaient en embrouillent qu’ils avaient partagés depuis toutes ces années ; entre les clients, les filles, la hiérarchie, et la vie à côté de temps en temps, venaient les étincelles. Ils avaient réussi à devenir en quelque sorte des paratonnerres l’un de l’autre, sans le vouloir et sans le savoir vraiment. Ainsi, si l’un était moqueur et joueur l’autre avait une tendance à être grippe sous, et étonnement, il n’y avait que l’un avec l’autres qu’ils étaient capables de laisser leurs travers de côté.
Ici, il devait bien y avoir quelques rouleaux de papier toilettes qui disparaissaient, mais c’était bien secondaire comparé à toutes les autres situations illégales ou dangereuses qui se tramaient derrière l’enseigne au néon rouge.
« J’accepte l’offre du garçon sympa avant que le Akihiko que je connais ne revienne… » Ironisât-il avec un sourire encore plus large sur son visage aux reflets bleuet.
« Tu sais où aller ou on prend le premier restau’ ouvert à cette heure ? » A Osaka, comme à Tokyo et dans le reste des grandes villes du Japon, beaucoup de restaurant fermaient tard ou ouvraient tôt, il fallait juste savoir où aller et on trouvait son bonheur.



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Fin de nuit
ft.   @Satoshi Akihiro  



T’avais pas d’explications. Vous deux. C’était comme ça. Tu cherchais pas de mots à mettre sur cette relation. Tu l’avais trouvé quand ton monde était en train de s’effondrer et t’étais resté accroché à la lumière que t’avais aperçu dans le fond de son regard. Tu l’avais même pas remarqué, cette complicité qui s’était installée. Tu te permettais de le taquiner avec cette bienveillance qui te caractérisait tant. Tu levais les yeux au ciel à sa remarque dans un sourire amusé. Ça te faisait toujours rire, l’égo des hommes. Cette façon qu’ils avaient toujours de désirer être les meilleurs. Toi, tu cherchais juste un peu de paix. Un peu de silence dans les tourments qui ne cessaient de hanter ton esprit fissuré. « Trouve toi une méchante fille alors…» que tu répondais en haussant les épaules. Tu te mêlais pas de sa vie privée. Tu mettais déjà trop d’énergie à gérer la tienne. Mais t’aimais ça chez lui. Son côté protecteur. Qu’il prenne le temps de penser à l’avenir de ces pauvres filles qui pourraient s’amouracher de lui et de son statut de gangster souvent exotique pour les filles de bonnes familles. T’avais envie de leur dire que la vie, c’était pas un roman. T’étais trop bien placé pour le savoir. Parce que dans les livres, les gamins, ils étaient pas abusés par des hommes auxquels ils faisaient confiance. « Pour ta gouverne si je vole des trucs c’est sûrement pas du papier toilettes…» que tu répondais d’un air un peu vexé. T’étais pas un voleur. Enfin… peut-être que si. T’étais assez intelligent pour pas toucher à l’argent de la caisse. Mais peut-être que t’avais déjà emmené une ou deux bouteilles chez toi. Tu savais qu’il plaisantait et son rire, il te faisait plisser ton petit nez dans une grimace boudeuse. Tu rejetais tes cheveux en arrière dans un geste un peu trop théâtrale avant de prendre un air faussement choqué. « T’es en train d’insinuer que je suis rarement sympa ? » Et pour le punir t’appuyais sur le torchon qui recouvrait sa lèvre. Doucement. Tu faisais toujours doucement avec Akihiro. Tu te doutais qu’il avait sa dose de violence. Avec les clients. Avec tout le reste. Tu faisais mine de réfléchir alors que tu savais très bien ce que t’allais lui répondre. « Je me sens d’humeur aventurière alors je propose qu’on entre dans le premier resto ouvert et je parie 1000 yens qu’ils vont flipper en te voyant. » Toi t’avais pas sa dégaine de gangster. T’étais plus simple. De toute façon t’avais pas les moyens de t’offrir les mêmes bijoux que lui. Le seul truc que tu portais c’était un pendentif offert par ta mère. En y pensant, t’y touchais instinctivement avant de passer un dernier coup sur le bar. Tu faisais gaffe à laisser un espace de travail propre sous peine de te faire engueuler par Sora. Tu tirais sur ta chemise pour la remettre correctement avant de remarquer qu’il manquait un bouton sur la sienne. Tu faisais glisser le tissue entre tes doigts « Tu voudras que je te répare ça ? » Ouais tu savais coudre. Et alors ?



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Fin de nuit
ft.  @Lin Akihiko


La glace fondait dans le torchon accolé à son visage et Aki affichait son air naturellement narquois. Ses deux épais sourcils se levant et se baissant en toisant son camarade d’infortune avec amusement. Tous les deux étaient aussi différents que complémentaires, d’une certaine manière ils auraient pu être l’ombre l’un de l’autre. Mais Akihiro étincelait l’or plaqué sur de la mauvaise came, tandis qu’Akihiko rayonnait comme les nuits si sombres qu’elles en deviennent des pierres précieuses. Ni l’un ni l’autre ne pouvait vraiment le voir ou le savoir, le né trop collé à leurs problèmes, mais ils étaient là à se moquer l’un de l’autre, et pendant quelques instants ça leurs suffisait pour avoir l’âge qu’ils avaient vraiment, oubliant les infinies années de souffrances qui avaient fait d’eux ce qu’ils sont.
Leur échange, faussement moqueur finit par un regard et un petit « aïe », Akihiro s’avoua vaincu sous la pression du torchon sur son visage qui avait bien enflé. Sans doute qu’il ferait flipper les personnes qu’ils croiseraient, avec sa veste aux épaules larges remontée au niveau des manche dévoilant suffisamment de tatouage pour avoir l’air menaçant mais pas suffisamment pour savoir à quel clan il appartenait réellement. Pas qu’à Osaka il y ait beaucoup de clans concurrents, mais on ne savait jamais sur qui on tombait après tout, surtout si tôt le matin.
Le yakuza eut à peine le temps de faire une nouvelle grimace que son compare prenait entre ses doits un bout de chemise, là où le bouton était parti. Une dualité s’installa en lui, à la fois il ne se sentait pas particulièrement surprit de savoir que le jeune homme savait coudre et en même temps, son éducation l’ayant forgé comme il était, il ne pu s’empêcher de trouver cela étrange de savoir qu’un homme pouvait proposer à un autre de recoudre un bouton de chemise. Il se sentit soudainement en inconfort.
« Arrête de dire n’importe quoi… j’en achèterai une autre. » répondit-il en renvoyant la main de son ami avec d’un revers de poignet dont il ne mesura pas bien la force.
Un frisson le parcourus, il n’aimait pas être comme ça, mais il n’avait pas non plus quand les grandes lignes de son existence se retrouvaient secouées ainsi. Il savait bien qu’un autre monde existait en dehors des préceptes du clan, mais ce monde-là, où les gens interagissaient sans hiérarchie, sans pensées à leurs actes ou paroles, ce monde dans lequel l’amitié pouvait être autre chose que viril, il ne l’avait qu’entre aperçu et ça l’avait fait souffrir. Il s’en remettait au clan, et au sein du clan, les hommes ne recousaient pas leurs boutons de chemise.
« Allez allez je prends le pari. » dit-il avec rapidité pour passer à un autre sujet. « 1000 yens au candy store si on se prend la moindre réflexion. »
Les bonbons, le grand amour d’Akihiro qui ne pouvait se passer de sucre. Il fallait le voir presque toujours avec une sucette dans la bouche tendis que tous les autres fumaient de gros cigares. Il aimait aussi les cigares, mais il préférait les bonbons.
« On marche sur la gauche, vers le boulevard principal, il doit y avoir quelques trucs d’ouvert par là-bas à cette heure. »
Se dirigeant avec assurance vers la porte d’entrée, le yakuza jeta un coup d’œil à la salle d’accueil. C’était un endroit qui aurait pu avoir un charme calme et chaleureux si on enlevait toutes les mouleurs en faux doré et les banquettes noirs et rouge, mais Akihiro aimait ça, ce côté kitsch, c’était son univers à lui après tout.



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Fin de nuit
ft.   @Satoshi Akihiro  



Tu souriais tristement quand il repoussait ta main un peu trop fort. Ça te rappelait que t’avais pas le droit d’être qui t’étais vraiment. Que tu devais te plier au dictact de la société et de ce qu’elle considérait comme normal. T’oubliais toujours qu’un homme devait pas en toucher un autre de cette manière. Alors c’était ça, ta vie ? Un avenir fait de mensonges et de faux semblants ? Tu lui en voulais pas pourtant. De réagir comme ça. D’être victime de cette éducation faussement puritaine. Tu savais que t’étais entré dans un monde qui t’accepterais jamais comme t’étais. Que tu pourrais probablement te faire virer ou tabasser si on apprenait tes véritables attirances. Si on découvrait ce secret que t’essayais d’enfouir depuis tant d’années. Personne savait la souffrance que dissimulais tes sourires. Les cauchemars. Les hurlements si souvent étouffés dans ton oreiller.  « Ouais t’as raison. C’est juste que moi j’ai pas de thune alors j’ai pas d’autre choix que de raccommoder les miennes. » T’avais l’habitude de trouver des excuses. Que ce soit pour tes passes temps considérés comme trop féminins ou certaines de tes tenues. T’avais accepté de devoir porter un masque, de jouer un rôle. Alors tu faisais comme si t’avais pas été atteint par sa réaction. Comme si c’était normal. Tu riais même à sa remarque.  « Tu devrais vraiment surveiller ton diabète tu sais ça ? » C’était toujours mieux que les clopes que tu t’enfilais sans les compter ou la poudre que tu te foutais dans le nez. Ça t’avait surpris de le découvrir accro au sucre. Lui qui pouvait se montrer si effrayant parfois. C’était une part de lui à laquelle tu t’étais attaché et dont tu te moquais pour le taquiner. Tu pouvais pas le nier que ça dénotait avec ses allures de mauvais garçon. Tu le laissais fermer la porte alors que tu t’étirait pour délier tes muscles endoloris. Le premier truc que tu faisais c’était de sortir ton paquet de cigarette pour en allumer une. Tu savais que c’était interdit de fumer dans la rue, mais tu prenais ce droit.  « Tu devrais acheter de la crème et de quoi désinfecter ta lèvre » que tu disais dans une grimace avant de souffler ta fumée vers le ciel. Les clients ils aimaient pas trop les visages amochés. Mais si le tien restait intacte depuis que tu bossais ici, c’était probablement grâce à lui.  « Peut-être que je pourrais devenir escort avec ma belle gueule ? T’en penses quoi ? Ça payerait sûrement mieux. » C’était une idée stupide. Tu détestais qu’on te touche. Mais le manque d’argent se faisait de plus en plus ressentir à mesure que t’es addictions grandissaient et prenait un peu plus de place.  « T’aurais pas un contact pour ça ? » Les emmerdes tu les enchaînait. Ça te faisait plus vraiment peur.



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ft.  @Lin Akihiko


La lourde porte se laissa fermer, puis la grille qui protégeait la petite entrée. C’était fini pour l’instant, il faudrait y revenir en début de soirée, remettre tout ça en place, vérifier que rien ne traîne, rien ne dépasse et surtout que tous le monde reste bien à sa place, mais pour le moment l’heure était à remplir son estomac. Akihiro acquiesçait aux paroles de son ami, veillant à bien vérifier que le cadenas ne céderait pas en tirant dessus de deux grands coups secs, ses doigts crispés sur la chaine. Non ça ne céderait pas, et si ça cédait ce ne serait pas de son fait. Il n’avait pas l’intention de perdre une phalange aujourd’hui en plus d’avoir le visage en miette. Il pouvait sentir le sang battre sur sa mâchoire et il devinait que ça prendrait bientôt une couleur sombre. Au moins il n’avait pas perdu de dents, c’était déjà ça… combien de yakuza avaient perdu un ou deux chicots avant l’âge de trente ans ? Bien trop…
« Je vais très bien, un véritable athlète ! » ricanât le jeune homme en se tournant vers le barman. C’était un mensonge certes, il n’avait pas vu un médecin depuis des lustres, et la dernière côte fêlée qu’il s’était faite, c’étaient les compagnes du chef qui le lui avait bandé. Il fallait rester sous le radar.
« Regarde comme je suis mince et en forme. » singeât-il en rabattant les pans de sa veste vers l’arrière pour prendre la pose en posant ses mains sur ses hanches avec ce sourire goguenard qu’on ne lui connaissait que trop bien.
Akihiko se sortie une cigarette et commençât à fumer. La ruelle était presque vide, mais par acquis de conscience le yakuza jeta un regard autour d’eux, s’il devait intimider quelqu’un afin qu’il leurs foute la paix, il préférait s’y préparer, plutôt que de voir la personne réprimander l’acte illégal sans prévenir. Mais la matinée était bien trop jeune pour voir autre chose qu’un couple d’oiseau se poser sur un lampadaire dans un froissement de plumes.
Le jeune homme acquiesça à la remarque, il savait que son ami était du genre à essayer de prendre soin de lui, c’était rassurant au fond de savoir que dans tous ce merdier il y avait tout de même quelqu’un pour penser à lui. Il n’était pas le mieux placé des yakouz’, ni le plus important, mais les gens qui bossaient ici comptaient sur lui et puis il avait au moins un allié. C’était précieux.
C’est alors que la réflexion de l’autre Aki le sorti de sa méfiance habituelle et le surprit. Regardant attentivement son comparse, Akihiro chercha à y déceler l’humour et la malice. Il était vrai que le garçon était plutôt beau, son visage était harmonieux, et pas amoché comme le sien, il était plus grand que lui et avant un joli sourire qui présentait bien face aux clients.
« T’es sérieux là ? T’as autant besoin de thunes ? » s’inquiéta soudainement Akihiro.
Pas qu’il juge habituellement ce que font les autres pour vivre, il n’était pas le mieux placé pour ça, mais au moins il se gardait bien de vendre les autres.
« Dis… » il hésita un moment, se rendant compte que ce qu’il allait dire pourrait être mal interprété, ou bien que ça pouvait mettre mal à l’aise. Si on lui posait la question qu’il allait poser lui, il serait mal à l’aise c’est certain. « … tu me le dirais si tu étais dans le pétrin hein ?! »
C’était peut-être la première fois que le jeune Satoshi posait cette question à voix haute à quelqu’un d’autre que sa propre mère, qu’il avait suffisamment protéger aujourd’hui pour qu’elle soit en totale sécurité.
« Je déconne pas, je suis pas le mieux placé, mais j’te laisserai pas te foutre dans n’importe quel pétrin. Déjà t’as un job stable ici… ils viendront pas te virer tu bosses bien. »
Cette affirmation sortie avec beaucoup d’assurance et de tendresse, plus qu’il ne l’aurait prévu lui-même tandis qu’il regardait le visage de son ami. Les ombres du matin apportaient encore plus de relief au profil harmonieux qui se trouvait face à lui. Le matin leur allait certainement très bien à tous les deux.


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Fin de nuit
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Tu levais les yeux au ciel dans un sourire amusé alors qu’il jouait les mannequins. Pour flatter son égo tu posais ton regard sur lui. Il était plus costaud que toi Aki. Plus fort. Que ce soit physiquement ou mentalement. Son addiction. C’était les bonbons. T’aurais aimé que les tiennes s’arrêtent là. T’aurais aimé ne jamais avoir eu besoin de te plonger dans la drogue pour étouffer tes traumatismes. Mais la vie, elle était comme ça. Tu pourrais jamais changer ton passé. Tu pourrais jamais effacer toutes ces choses innommables que ton corps d’enfant avait du encaisser. Alors tu survivais. Et ton seul point d’encrage, c’était lui. Celui qui te permettait de pas sombrer totalement. Il disait rien quand tu fumais, mais tu remarquais toujours qu’il était prêt à te défendre à la moindre réflexion. Tu préférais faire semblant de pas voir. Mais c’était suffisant pour te donner l’impression d’être important. D’exister pour quelqu’un. Et pas juste parce qu’il attendait quelque chose de toi. T’avais jamais voulu être un probe. Tu le disais pas que tu l’étais. Pour te protéger. Pour éviter de te faire briser le cœur par un autre qui ne verrait en toi qu’un objet. Tu savais que ta demande le surprendrait. Parce que y’avait aucune trace d’humour dans le son de ta voix ni dans les expressions de ton visage. « Ouais un peu. Ça fait deux semaines que j’ai pas d’eau chaude. Je réfléchis à déménager mais il me faut de l’argent pour ça. » Tu mentais pas pour l’eau chaude. Tu mentais pour l’usage que tu ferais des billets.  Tu t’arrêtais à sa question. Tu glissais la cigarette entre tes lèvres pour réfléchir à tes mots. T’avais pas envie de le mêler à tes histoires. A toutes tes emmerdes. Il avait les siennes à gérer. Et t’avais pas envie qu’il découvre ton passé. Parce que tu te sentais tellement sale que t’étais persuadé qu’il se tirerait s’il découvrait cette part d’ombre au fond de toi. « Nan t’inquiète ! Je vais bien. » C’était faux. T’allais de plus en plus mal. Parce que t’avais beau lutter pour limiter ta consommation, tu finissais toujours par te laisser rattraper par tes démons. T’étais qu’un putain de junkie qui valait rien. « Je dois être fatigué. J’ai sûrement besoin d’un peu de repos. Mais j’ai pas prévu de faire de grosses conneries si ça peut te rassurer. » T’écrasais ton mégot sur le mur le plus proche avant de le glisser dans ta poche et de lui donner une tape (virile) sur ton épaule. Il avait raison. T’avais un boulot stable et tu le faisais bien. Si tu restais discret, tu serais pas viré, ni tabassé. « Aller viens, on rentre dans celui-là. » Pour trouver des soba. Pas du riz. Tu te sentais privilégié d’avoir accès à ce côté plus capricieux de sa personnalité. Un truc que t’avais pas envie de partager avec les autres.



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TANDEM
Fin de nuit
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Une douce odeur âcre vient titiller les narines du yakuza. Mais la salive ne lui monta pas à la bouche, il se contentait de froncer les sourcils. Il ne s'était pas rendu compte que son ami avait des soucis. En réalité, ils en parlaient peu, de leurs quotidiens. De temps en temps, ils partageaient leurs anecdotes, rien de très alarmant, parfois ils se parlaient du taf, parfois ils ne disaient rien. L'objectif était principalement de rire ensemble, de sortir de la bulle opaque et secrète qu'était leur quotidien. Avec Akihiko, il n'avait pas besoin de taire ou de mentir sur son emploi et sur les raisons de ses doigts parfois bandés jusqu'au sang. Avec Akihiko, il n'avait pas besoin de justifier ses absences, tout le monde au Red Instinct savait que si un des gros bras manquait à l'appelle c'était qu'il était demandé ailleurs, rien de grave. Avec Akihiko, il y avait cette chose simple, cette tape sur l'épaule qui réconfortait parfois, lorsqu'ils en avaient besoin, ces verres partagés avancés sur le comptoir sans un mot, sans un regard, juste avec la complicité de l'instant lorsque cela était nécessaire de remonter le morale des troupes. Il y avait ces après-midi à juste resté assis dans une ruelle à manger des pain-melon et à fumer des clopes en attendant l'heure du taf, ou même des instants comme celui-ci ou un petit déjeuner s'imposait. Mais la pensée que leur quotidien pouvait être parfois plus éreintant que leur travail à la limite de la légalité, c'était quelque chose qu'ils abordaient peu.
Akihiro laissa une onomatopée sortir entre ses dents sans rien ajouter de plus en se laissant entraîner dans le petit restaurant qui se trouvait non loin d'eux. Il y avait une atmosphère humide et tamisée qui allait très bien à l'ambiance de cette matinée. La serveuse leur lança la phrase d'accueil habituelle à laquelle ils répondirent en baissant la tête en signe de bonjour.
Ne cherchant aucunement à dissimuler ni son visage tuméfié ni le bout de tatouage qui sortait de sa manchette, Aki observa l'endroit. Il était suffisamment tôt pour qu'il y ait autant de place sur les quelques tables installées et au comptoir. Seul un vieil homme était assis là, le né sur son bol de nouilles ou nageait un œuf mollet, il avait l'air d'avoir lui aussi travaillé toute la nuit.
«Ça te dérange si on se met à table ? J'en ai marre de rester assis tout le temps sur les chaises hautes.» Avoua Akihiro avec une nouvelle moue. Il avait fanfaronné sur sa condition physique à peine quelques minutes avant et voilà qu'il voulait s'asseoir confortablement.
Prenant place dans un carré aux banquettes moins confortables qu'elles n'en avaient l'air, Aki se détendit enfin et étira ses bras avant de pousser un bâillement.
«Demain, je t'emmène au onsen.» Lâcha-t-il avant d'attraper un menu sur la table de service qui se trouvait non loin de lui et sans un mot de plus il fit défiler le contenu des propositions de petit déjeuner devant lui.
Lorsqu'on était yakuza et que l'on parlait de onsen, ce n'était jamais un onsen transitionnel, ces derniers leurs étant interdits, et habituellement ces onsens spécialisés nécessitaient d'y être précédemment connus.
«Un homme a besoin de bien se laver et je me disais bien qu'il y avait une odeur bizarre derrière le bar ces derniers jours.» Il n'avait pas levé les yeux du menu en prononçant cette phrase mais un sourire immense barrait son visage. La jovialité revenue lui rappela que la peau de sa mâchoire n'était pas très encline à rire elle et il dû se masser doucement du bout du pouce en étouffant un «aïe» se transformant en petit rire.


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A table, debout, assis par terre, t’en avais rien à foutre tant que t’étais pas seul. T’avais passé ta nuit derrière le bar sans pouvoir poser ton cul sur une chaise, alors t’étais pas contre une petite pause pour détendre tes jambes douloureuses. Tu te plaignais jamais pour de vrai. Quand tu jouais les chochottes c’était juste pour l’emmerder. Tu pouvais pas t’empêcher de grimacer quand tu t’asseyais en face de lui. T’avais l’impression d’être passé sous un bus. Mais les douleurs physiques, elles n’étaient rien comparé à la peine et la haine qui gangrénaient ton cœur. « Au onsen ? Vraiment ? » Gratuitement ? T’aurais pu vendre ton âme pour passer quelques heures dans l’eau brûlante. Pour détendre chacun de tes muscles et ne pas crever de froid pour une simple douche. Tu retrouvais des forces quand t’affichais ton sourire de gamin excité. Tu te penchais vers lui tes coudes sur la table. « C’est pas une blague hein ? T’imagines pas à quel point j’en rêve. » T’avais pas l’habitude qu’on te donne quelque chose sans rien attendre en retour. T’avais souvent été utilisé comme un simple objet. Alors t’étais toujours méfiant. T’avais peur que Akihiro, lui aussi, il te brise un jour le cœur. Parce que ton entourage, il était vachement limité et que lui, il était la seule barrière entre toi et la folie qui ne guettait qu’un seul instant de faiblesse pour t’emporter. Tu savais que t’avais pas accès aux sources d’eau chaude. T’étais tatoué. Et même si l’encre sur ta peau restait discrète, t’avais toujours respecté cette règle. Alors tu savais pas dans quel genre d’endroit t’allais mettre les pieds, mais t’avais fais le choix de faire confiance au mafieux. Est-ce qu’il savait le trésor qu’il avait entre ses mains ? Que cette confiance, tu ne l’avais jamais confié à qui que ce soit depuis ta rupture. « Hey ! » que tu râlais à sa réflexion. T’affichais un air faussement vexé avant de te pencher un peu plus pour lui coller une pichenette sur le front. « Je ne te permet pas. Tu sais que je me lave tous les jours et que c’est une véritable torture quand l’eau est gelée ? » Tu savais qu’il plaisantait. Tu t’étais pourtant senti obligé de te justifier. Mais son rire, il effaçait toutes tes angoisses et tu secouais doucement la tête dans un sourire moquer. « Le karma. Tu te fous de ma gueule, t’es puni. » Tu regardais un peu plus sérieusement sa blessure. C’était rien. Rien de grave. Rien comparé à ce qu’il risquait dans son quotidien. T’avais conscience de la dangerosité de son poste. Tu faisais juste semblant de pas comprendre la plupart du temps. Tu faisais un léger signe au serveur pour l’interpeller et passer la commande. Tu prenais la même chose que lui par facilité. Tu voulais juste manger. T’étendais ta jambe sous la table, tu buttais contre la sienne. « Merde. Désolé. Tu veux pas me masser par hasard ? » que tu demandais en affichant son air légèrement insolent. Oui, toi aussi, t’adorais le provoquer.



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Surpris par la réaction de son compagnon de fortune et d’infortune Akihiro se contenta d’hocher la tête avec conviction à la question du barman. Vraiment, il avait l’impression qu’il venait de lui offrir un cadeau précieux, alors que pour lui aller dans les onsens privés relevait des habitudes. Mais il fallait dire quasi que leurs quotidiens étaient bien différents, certainement beaucoup plus codifié du côté du yakuza. Se faire servir du saké au onsen entouré des pontes de la mafia relevait de l’instance protocolaire de marque.
Les femmes du onsens étaient celles des yakuzas, on s’y réunissait de manière plus ou moins régulière, on y marchandait, se lavait, se faisait réparer les bobos, s’échangeait des mallettes pleines de liasses bref une vie dans une vie derrière les portes coulissantes en bois et devant les pierres chaudes.
Le jeune Satoshi ne pu s’empêcher de sourire encore tendis qu’ils commandaient. Il avait hâte de sentir le gout sucré et amer des sobas dans sa bouche, a texture moelleuse du tofu et des oignons de printemps pour se requinquer d’une nuit qui lui avait valu une gueule d’enfer. La serveuse sourcilla légèrement, mais ne fit pas de commentaires, Akihiro ne pu s’empêcher d’adresser un clin d’œil à la quinquagénaire fatiguée qui prenait la commande, elle avait un tissu dans les cheveux et le dos courbé, une femme qui avait certainement connu les aléas de la vie tout autant que les deux garçons affamés qu’elle allait bientôt servir.
Se moquant l’un de l’autres, les deux Aki se répondaient par onomatopée et hochement de têtes. Akihiko était beau et propre sur lui malgré son manque d’eau chaude, autant dire qu’il devait tenir à son job suffisamment pour prendre soin de lui avant d’arriver derrière le bar. Il faut dire, on ne choisissait pas les barmans et les hôtesses à la légère. Bien que la plupart des hôtesses aient en réalité de grosses dettes à payer ou des familles à fuir. Mais cela n’étonnerait pas Akihiro que toutes les personnes travaillant au Red Instincts soient en réalité des chiens errants. C’était certainement le cas d’ailleurs. Mais il ne posait pas trop de questions, il ne posait jamais vraiment de questions d’ailleurs, les choses étaient ce qu’elles étaient, la vie était comme ça. Point.
La jambe d’Akihiko buta contre la sienne et le yakouza écarquilla les yeux à la requête de son ami. Ils avaient tous les deux le corps arrasé par la nuit, la fatigue tapait derrière les paupières annonçant la venue d’un marchand de sable qu’il faudra faire patienter le temps de se restaurer pour se donner la motivation de rentrer jusque chez soi. Après tout, normalement les humains vivent le jour, mais pas eux, eux ce sont des animaux nocturnes qui vivent tapis dans l’ombre, comme des taupes.
« Mais bien sur et tu voudras que je te borde en rentrant chez toi pour dormir aussi ? » Akihiro releva le menton en prenant le même air insolent que celui d’Akihiko. Les deux faisaient la paire, une paire dépareillée mais qui fonctionnait, comme deux vieilles chaussures mais à la même taille, étonnant à voir, mais ça faisait le taf. Ensemble ils faisaient le taf, ils avançaient, ils étaient même un peu plus humains côte à côte que séparé.
« C’est pas normal que t’ai mal aux jambes comme ça, faudrait que tu prennes soin de toi. Je ferais quoi moi si tu t’écroules en plein service ? Je serais obligé de te foutre dehors. Et après quoi ? On laisse Sora faire des cocktails toute seule ? Je paris qu’elle m’empoisonnerait ! »
Passant une main dans ses cheveux en bataille Akihiro s’affalât un peu plus à son tour, jouant de ses pieds pour enlever ses chaussures sous la table. Il s’étalât en posant ses talons sur la banquette opposé juste à côté de là où était assis Aki.
« Pose tes pieds là ça te fera du bien. » dit-il en tapotant le bout de banquette disponible à côté de ses fesses. Ainsi assis, cela lui rappela les après midi à attendre sa mère dans le lobby de l’hôtel, les jambes tendus sous les tables basses à finir des coloriages, les rares fois où il ne se faisait pas virer à coup de savate par le gérant.
Plusieurs personnes entrèrent dans le restaurant, la voix de la serveuse retentie pour les accueillir, la matinée commençait vraiment, la nuit était terminée officiellement, les premiers travailleurs arrivaient pour prendre leur petit déjeuner avant leur dure journée de labeur, et eux, ils s’étendaient, étirant un peu plus leur nuit l’un avec l’autre.



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C’était bien. D’être là. Juste comme ça. De rire. De te concentrer sur la blessure de sa lèvre pour ne pas penser aux tiennes. Les traces indélébiles laissées sur ton âme. Tu savais que tous ceux qui bossaient au red intinct avaient leurs propres problèmes. On ne choisissait pas délibérément de travailler pour des yakuza quand on n’avait le choix. La vie t’avais pas permis de suivre des études. T’aurais pu. Si t’avais pas été bousillé. Si t’avais pas décidé de quitter ton foyer pour tenter de te construire une nouvelle vie. Ta mère, elle te manquait souvent. Elle te disait que tu pouvais rentrer. T’avais pas le courage de remettre les pieds dans cette ville témoin de ta détresse. Gardienne de tes pires secrets. Tu lui donnais un autre petit coup de pied sous la table alors que tu souriais un peu plus honnêtement. « Puisque tu proposes… tu chantes les berceuses aussi ? » Si seulement il savait que ton sommeil n’avait jamais été serein. Que tes moments de repos étaient secoués par des cauchemars que tu n’arrivais à faire taire qu’à l’aide de la drogue. T’avais honte d’être un junkie. Honte d’avoir été un gamin abusé et de ne jamais avoir réussi à faire éclater la vérité. Tu te sentais coupable de toutes tes peines. Tu pensais même les mériter. Alors tu savais apprécier ce genre d’instant plus calme à ses côtés. « Je passe mon temps debout j’imagine que c’est normal. » Et t’avais pas les moyens de te payer une escapade dans les sources d’eau chaudes. T’avais personne dans ta vie non plus pour soulager tes muscles douloureux. Parce que t’étais plus capable de faire confiance. Que t’arrivais plus à ouvrir ton cœur bien trop abimé pour prendre le risque de le voir éclater à nouveau. « C’est étonnant qu’elle ait empoisonné personne encore… » que tu murmurais dans une grimace amusé. Tu te moquais d’elle, mais elle était probablement plus forte que toi la barmaid. Elle semblait avoir les épaules plus solides et son courage était bien au-dessus du tien. Tu vivais peut-être dans un pays dans lequel le sexisme était au sommet, mais t’avais jamais considéré les femmes comme faibles. Probablement parce que ta mère t’avais élevé seul. Que t’avais toujours considéré ton père comme un trouillard et un bon à rien. Tu baissais le regard vers les pieds de ton ami avant d’afficher un air faussement choqué. « Tes sérieux de mettre tes pieds sous mon nez après une journée de boulot ??? » Pourtant, tu retirais tes chaussures à ton tour. Des chaussures de ville que tu détestais porter. Toi, t’étais à l’aise dans tes baskets, dans tes tenues pas acceptables pour ce genre d’endroit. Tu faisais semblant d’être dégoûté par l’odeur de ses pieds avant de poser les tiens près de lui. Tu tendais tes jambes dans un grognement de satisfaction. Tu te demandais combien de temps tu pourrais encore accepter cette vie. T’étais même pas heureux. Est-ce que ça valait vraiment la peine de se battre aussi fort ? « Tu veux que je te ramène après ? » En moto.



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Les plats de soba arrivèrent sous le nez des deux hommes tendis qu’ils continuaient de se donner d’amicaux coups de pieds. Akihiro grimaçait aux demandes insensées de son ami et collègue, sachant pertinemment que ce dernier n’attendait pas le moins du monde qu’il lui chante quoi que ce soit. Personne n’avait jamais vu le yakuza ne serait-ce que dans un karaoké et il y avait une bonne raison à cela, il chantait très mal et n’aimait pas particulièrement ça. Si écouter de la musique était un passe-temps il ne considérait pas ça comme un hobby, c’était un peu trop oisif pour lui et il ne comprenait pas vraiment l’engouement autour de cet art. Contrairement à la peinture par exemple, bien qu’il ne voie pas les couleurs, il avait ce sentiment que quelque chose de particulier passait par l’image, quelque chose qui transcende les mots.
Akihiro s’autorisait peu de sortie, il aimait juste parfois errer dans les ruelles de la ville, sentir l’air sur son visage lui suffisait. Il ne réfléchissait ni à sa situation ni à l’état du monde, il était simplement là, nez au vent, ni vraiment en phase avec la population autour de lui ni vraiment étranger. C’était un enfant d’ici. Il n’aimait que la nourriture que l’on trouvait à Osaka, il n’aimait que les gens qu’on trouvait à Osaka, il n’avait jamais vraiment voyagé ni même voulu le faire. Alors en cet instant, partager un bon repas avec quelqu’un qui lui était proche, c’était ce qui se rapprochait le plus de ses passe-temps favoris. Pour Akihiko il n’était pas vraiment un yakuza, du moins il n’avait pas l’impression d’être que cela, et le protocole qui était en vigueur dans son milieu était quelque peu plus détendu en sa compagnie. Si le jeune Satoshi pouvait s’autoriser à ne pas suivre toutes les formalités de respects avec ses camarades kyodai ou bien avec les shatei, il y avait tout de même des choses à ne pas faire dans certaines circonstances.
Remerciant dans un grognement la serveuse, Akihiro se précipita sur ses baguettes et les fit rouler entre ses deux mains. Son ventre commençât alors à gargouiller tendis qu’il acquiesçait aux messes basses de son interlocuteur. L’équipe du Red Instinct était aussi diverses qu’étrange, et pour une raison ou une autres, toutes les filles dans ce foutu bar avaient des caractères qui les rendaient quelque peu difficile à fréquenter, pas toutes en réalité, mais la masse faisait l’effet.
« Mes pieds sentent très bon. Je me cure même les ongles. » Akihiro passa sa langue sur ses lèvres dans un bruit de suçon en levant les sourcils, action typique d’un yakuza prêt à sauter sur son adversaire, puis en une fraction de seconde il se fendit d’un sourire immense en plissant les yeux.
« Allez mange avant que ça soit froid, sinon je dévore ta part. »
Les soba étaient un des plats favoris du jeune homme qui trouvait le gout sucré-salé parfaitement satisfaisant. Le jus dans lequel les nouilles de riz baignaient était parfaitement dosé, et il fut immédiatement satisfait de ce qu’il était en train de manger.
« Me ramener ? » Akihiro réfléchit un instant. La question était délicate, il était quasiment certain qu’il n’avait jamais emmené personne chez lui et que personne ne connaissait son adresse en dehors du clan. Le fait était qu’il avait bien quelque chose à cacher, son point faible. Et comme tout bon yakuza il mettait à l’abris ce qui pourrait être utilisé contre lui.
Une part de lui faisait confiance à Akihiko, mais si jamais on l’utilisait lui, qu’on lui faisait du mal. Leur proximité exposait déjà le jeune homme et bien qu’Akihiko devait s’en douter, il n’avait jamais vraiment posé la question. Heureusement, le clan Kazunari auquel appartenait le Satoshi faisait partie des branches les moins exposées aux problèmes de la mafia, leur rôle étant principalement de faire régner le calme dans les rues d’Osaka, un rôle de proximité qui allait bien à Akihiro qui connaissait les avenues et les gens comme sa poche.
« Tu dois avoir des choses à faire comme … dormir… » Les mots sortaient par automatisme de sa bouche, sans réfléchir. Il se sentit idiot immédiatement d’avoir dit ça, tous les deux devaient dormir après tout.
« On devrait pas être trop vu tous les deux tu sais. » Akihiro marmonna le nez dans son bouillon de soba, cherchant délibérément à éviter le regard de son compagnon. Ils étaient en réalité souvent tous les deux, que ce soit au travail, ou sur le chemin du retour, parfois avant l’ouverture même, à fumer des clopes en tailleurs ou bien s’échanger des boîtes de pocky au chocolat, mais Akihiro sentait qu’il se devait de le lui dire, ne serait-ce que pour le prévenir, car au fond il n’avait pas envie de perdre cette amitié persuadé qu'il était d'avoir la vie la plus dangereuse des deux.




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Tu sentais les soba avec un peu trop de plaisir, comme un cabot devant sa bouffe. C’était ce que t’étais. Un chien errant qu’avait au moins eu la chance de trouver ce qui ressemblait à une famille. Le club, c’était tout ce que t’avais. Même si tu te prenais la tête dix fois par jour avec Sora, que tu devais surveiller qu’Akihiro se fasse pas éclater le crâne. T’étais pas très proches des autres filles, mais t’avais l’impression que t’hésiterais pas à les protéger si un sale type tentait de poser les mains sur elles. C’était une famille un peu bancale, peut-être brisé. Vous l’étiez tous de toute façon, et c’était peut-être ce qui vous rapprochait inconsciemment. Si tu crevais de faim, tu mangeais plutôt lentement. Pour pas te remplir l’estomac trop vite. Ce serait probablement le seul repas que tu ferais de la journée. Tu levais les yeux au ciel à sa réflexion, mais tu l’avais cherché. T’étais le premier à l’avoir taquiner. « T’as faim à ce point là sérieux ? Voler ma bouffe ??? » En vérité, t’aurais pu lui donner. T’avais pris l’habitude de moins manger, de te contenter de la poudre que tu te fourrais dans le nez. T’avais tellement de démons, tellement de voix à faire taire, que t’avais pas trouvé d’autres solutions pour pas devenir complètement cinglé. T’étais juste content de lui faire plaisir. C’était ta façon de le remercier de rester à tes côtés. Il connaissait pas tes vices, ta dépendance. Il savait pas à quel point t’avais été souillé par les mains d’un homme. Celui qui avait fait de ta vie un enfer. Celui qui t’avais poussé à abandonner ta mère pour la protéger de la réalité. C’était un peu instinctivement que t’avais proposé de le ramener. Un truc banal pour toi. C’était pas pour t’immiscer dans sa vie privée. Juste pour être moins seul. Tu levais les yeux de tes soba avant de rire doucement. Ouais t’avais des choses à faire comme dormir. Tu voulais pas montrer que tu t’étais senti stupide avec ta proposition. « Ouais t’as raison. Mon lit m’attend. Je crois que je lui manque beaucoup. » Comme si t’étais capable de dormir plus de quelques heures. Tu savais avant même de te glisser sous les draps que t’allais te réveiller en hurlant, la gorge serrée et les joues recouvertes de tes larmes d’enfants que t’avais jamais pu verser avant. « Oui excuse moi, c’était stupide. Faudrait pas qu’on imagine des trucs ! » Jamais tu pourrais lui avouer qui t’étais vraiment. Parce que s’il apprenait que t’étais différent, il finirait par disparaître. Tu te ferais sûrement virer. Ou pire. C’était difficile, de toujours porter ce masque. D’être quelqu’un d’autre. Tu te disais même pas que c’était une façon pour lui de te protéger de sa vie dangereuse. « Tu vas dormir direct en rentrant ? » Il devait être plus épuisé que toi. T'avais pas à gérer les clients ivres, ou les plus violents. Tu te contentais de ramasser la casse.


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