will you color my world ?



yes ?
no ?

colorimétrie

humide et orageux, d'une chaleur époustouflante. profitez d'un doux turquoise et de nuances de saumon !

newsletter

venez découvrir la douxième version du forum juste ICI ! ainsi que de participer à la cinquième intrigue du forum ICI. et n'hésitez pas à rejoindre discord par LA
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal


Strawberry waffle -- ft. Himeno
Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Ito Himeno


Les lieux semblent richesses, à des années-lumière de ce qu'elles peuvent se permettre, les plafonds lumineux se reflètent dans le sol carrelé du centre commercial qu'elles arpentent timidement, peu à l'aise dans des endroits si fréquentés. Mian tient fermement la main de sa fille, elle ne dit rien, paraît songeuse tandis que les cernes sous ses yeux en disent long sur l'état dans lequel elle se trouve. Les nuits sont courtes, quelques heures de repos seulement, les shifts enchaînés afin de toucher assez pour subvenir aux besoins de sa fille. Ce sont des chaussures qu'elles sont venues chercher ici aujourd'hui, des chaussures d'école, plus précisément, car même si Sayu a insisté sur le fait qu'elle n'en avait pas besoin, la plus grande ne peut se résoudre à la laisser arpenter la ville avec des mocassins trop petits et troués.

Sans s'attarder, le duo s'introduit dans le magasin d'uniformes scolaires. Mian se sent légèrement mal à l'aise, car elle n'a jamais été très fan du shopping. Il y a des gens qui peuvent se permettre de remplir leur panier sans broncher, elle, doit faire attention à ce qu'elle achète, à toujours choisir la basse qualité qui ne viendra pas trouer ses comptes en fin de mois. Sayu a déjà bien trop la notion de l'argent, mais elle ne s'interdit pas de rêver et c'est d'un œil brillant qu'elle s'émerveille face aux étalages.« Essayons de faire vite. » Souffle la mère à sa fille, qui répond d'un hochement de tête un peu déçu. « Est-ce qu'on pourra aller voir le magasin de jouets après ? » Demande la petite, le visage suppliant. Elles s'immiscent dans le couloir des chaussures, Mian attrape Sayu par la taille et la dépose sur un banc. « Pourquoi faire ? Tu sais très bien que tu ne pourras rien acheter... » Lui répond la plus vieille. Gamine ne répond pas, elle se mut dans un silence qui indique à Mian qu'elle est contrariée. Sans rien relever, la mère se retourne et se met à fouiller à la recherche de la paire idéale. « Enlève tes chaussures. C'était quelle taille déjà ? Je vais prendre deux tailles au-dessus, ça nous évitera de revenir trop vite. » Sayu s'exécute, elle lâche mollement les mocassins qui s'échouent sur le sol. Elle lui répond sans entrain, avant de concentrer son regard sur l'horizon. Mian revient quelques minutes après, plusieurs paires dans les bras. « Aller, arrêter de faire la tête, je t'achèterai une gaufre si tu veux. » La petite se redresse et vient passer une main dans ses cheveux, écarte les mèches qui lui tombent sur le visage. « D'accord. » Répond-elle en tendant la jambe pour laisser le soin à sa mère de la chausser. « Bon, c'est grand, mais tu vas grandir, pas vrai ? » Mian sourit faiblement, elle aimerait tant pouvoir la couvrir de cadeaux, lui acheter plusieurs paires de chaussures chaque mois, des jouets lorsqu'elle en réclame. Elle aurait voulu lui offrir la vie qu'elle avait imaginée pour elle, du temps où l'argent n'était pas un souci, du temps où il était encore avec elles pour leur assurer une vie confortable. D'une connexion qu'elle n'explique pas, Sayu est toujours capable de lire dans les pensées de sa mère, sa petite main vient jouer avec les cheveux de la plus vieille qui relève la tête, surprise. « Une gaufre à la fraise, mh ? » Lui souffle la gamine le sourire aux lèvres.

Main dans la main, elles ont repris la route. Sayu regarde ses pieds, fière de sa nouvelle paire. Elle sautille en suivant le rythme de sa mère qui est perdue dans ses pensées, occupée à déduire la somme des chaussures de ce qui lui reste sur son compte en banque. Elles passent alors devant le magasin de jouets qui attire l'attention de la plus jeune. « Maman ! Je peux aller regarder la vitrine au moins ? » Demande-t-elle en tirant sur son bras. « Mh ? mh. » Mian n'écoute pas, elle lâche la main de Sayu par inadvertance afin de compter sur ses doigts. Gamine prend ça pour une autorisation, elle s'éloigne et court vers la vitrine du magasin tandis que sa mère continue d'avancer. Les yeux brillants, Sayu se met à rêver face aux poupées et autres jouets affichés dans la vitrine. L'approche des fêtes est déjà d'actualité, les magasins se sont parés de leur meilleur revêtement à l'aube de la saison de Noël. Un petit train tourne sur son parcourt, Sayu se perd dans la contemplation de cette machine, oubliant de surveiller sa mère dont la silhouette a depuis longtemps disparue. Elle finit par tourner la tête, s'attendant à la voir derrière elle, mais ce n'est qu'une ribambelle d'inconnus qui défilent devant ses mirettes soudainement paniquées. « Maman ? » Appelle l'enfant en se détachant du magasin de jouets. Son petit cœur se met à battre plus vite, elle se triture les doigts en avançant hasardeusement le long des allées du centre commercial, cherchant désespérément la figure de sa maman.  


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Sun Mian


Sous ce trop plein de richesse, dans un monde qu'elle a pu toucher du bout des doigts quelques temps, Himeno s'y perd encore mais plus en tant que princesse. Son papier froissé entre les doigts, ses yeux se perdent sur les grandes avenues du centre commercial. Elle avait promis d'y passer après le travail malgré le réticence de la plus jeune qui jurait qu'elle pouvait y aller d'elle-même et Himeno n'a pas pris la peine de l'écouter, jurant qu'elle n'avait pas l'argent pour y aller seule.

Perdue dans les grandes allées, elle cherche ce maudit magasin d'art. Il fallait à la cadette, une toile d'une taille spécifique pour ses cours, du moins c'est ce qu'elle lui avait dit. Himeno n'a pas cherché plus loin, et préfère se dépêcher de lui trouver ce qu'elle voulait. La jeune femme préférait que la lycéenne ne dépense pas son semblant d'argent de poche dans des fournitures scolaires. Alors elle vole dans les allées, monte et descend ces horribles escalators, serrées contre le monde qui profitait aussi de leur fin de journée pour faire ce qu'il désirait. Ses yeux se baladaient sur les multiples façades de magasin, à la recherche de l'enseigne qu'elle recherchait. Si elle aurait pu trouver une toile dans une ancienne boutique au coin d'une rue, elle persistait à vouloir donner le meilleur pour la demoiselle. Si Himeno a dû oublier les bons repas, les anniversaires et juste rêver de cadeaux, elle ne voulait pas que cela arrive pour la dernière. Il lui était donc tout à fait normal de redoubler d'effort au travail pour lui offrir un semblant de vie normale.
Alors quand son regard tombe sur la boutique tant désirée, elle laisse un soupire de soulagement s'échapper d'entre ses lèvres. Les rayons sont calmes et plutôt vide, la vendeuse se tient là comme on lui a appris et Himeno prend quand même la peine d'hocher la tête pour la saluer. Devant les toiles, ses yeux se baladent de son papier froissé à l'étalage en face d'elle. Ca allait être une galère à transporter mais bon. Sous son bras, elle attrape une des grandes toiles après avoir vérifier les dimensions voulues et s'arrête devant devant certaines palettes. Ce n'était pas quelque chose dont la lycéenne avait besoin mais les gravures sur le métal était jolie, on aurait dit qu'elle sortait d'une autre époque avec ces vieilles couleurs pastels alors sans trop réfléchir, elle l'ajoute à ses dépenses. A la caisse, elle refuse un sac et fouille dans son porte-feuille pensant avoir assez en liquide mais se sait coupable de l'argent disparu. Sans trop paraître défaitiste, elle sort sa carte bleu, laisse son cerveau déduire les sommes de son compte en banque déjà essoufflé et sort de la boutique, la toile et la palette de couleur sous le bras.

Les yeux sur son téléphone pour prévenir de son retour à la maison, Himeno retrace ses pas pour sortir d'ici, ne se sentant plus vraiment à l'aise au milieu de toutes les lumières qui coûtent trop chers. Il y avait une époque où elle pouvait les observant en se trouvant à sa place, en ayant pas peur de quoi manger ce soir. Mais dans ses regrets, son regard se repose sur cette petite figure au bord des larmes qui fait le chemin inverse. A côté d'elle il n'y a personne qui semble l'accompagner, entourée de parfait inconnu qui ne prend pas la peine de la remarquer, ou alors le mieux qu'ils puissent faire était de lui jeter des regards curieux.
A ce moment là, Himeno n'a pas réfléchi plus que ça et quand elle arrive à son niveau, elle s'accroupit juste, laissant la toile reposer entre son bras et contre le sol. Elle n'a pas forcément un instinct maternel et ne l'a jamais développé parce qu'elle a soi-disant veillé sur ses soeurs. Il s'agissait surtout d'une envie d'offrir plus.

- Bah alors.. Tu as perdu quelqu'un mh ? le ton est doux et en rangeant son téléphone, elle lui tend sa main libre. Ce n'est pas comme si Himeno était pressée de rentrer chez elle et elle n'avait pas envie de laisser quelqu'un de si jeune derrière elle. - Tu penses pouvoir me suivre jusqu'à un stand d'information ? Qu'on puisse appeler ta famille. elle ne voulait pas la forcer, mais préférerait que cette dernière la suive plutôt que de fuir se noyer dans la foule. Ses lèvres s'étirent dans un sourire qui ne veut aucun mal.


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Ito Himeno


La vie lui semble déjà mesquine, à elle qui, pourtant, foule ces terres depuis seulement cinq ans. Il n'est pourtant pas rare pour un enfant de perdre la trace de ses parents dans des lieux si fréquentés, surtout lorsque ces derniers ont la tête ailleurs, la fatigue écrasant leurs épaules, embrouillant leur esprit. Sayu n'en veut pas à sa mère de s'être égarée, mais elle ne peut s'empêcher de se sentir désespérée, terrifiée face à cette foule qui ne s'arrête jamais. « Maman... » Les larmes coulent le long de ses joues tandis qu'elle déambule aléatoirement entre les corps en mouvance, cherchant la figure familière de sa mère au milieu de ces visages qu'elle ne connaît pas. Ce n'est pas la silhouette de sa mère qui s'approche alors d'elle, mais la voix est douce, attentionnée. Gamine redresse son menton et rencontre les yeux d'une jeune femme qui n'a pas l'air plus vieille que sa mère. Elle s'apprête à ouvrir la bouche, mais c'est un phénomène qu'elle n'a pas vu venir qui se produit alors, la réduisant au silence. Autour d'elle, le monde se transforme, ses oreilles sifflent et ses yeux lui piquent. Elle cesse de regarder la jeune femme et laisse ses iris parcourir le centre qui se révèle sous un jour qu'elle n'a jamais connu. Sayu a hérité des mêmes yeux que sa mère, habituée à voir le monde sans couleur, elle ne pouvait qu'imaginer la chose, véritable torture pour une enfant comme elle qui a soif d'une curiosité sans pareille. Tremblotante, elle se rapproche instinctivement de la probe, tendant ses bras pour s'agripper à elle en espérant faire cesser les vertiges. « Je veux retrouver ma maman... » Sanglote-t-elle en enfouissant son minois dans le tissu des vêtements de l'inconnue pour ne plus avoir à faire face au color rush. « Mes yeux me font mal ! Je vois tout bizarre ! » Et au fond d'elle, Sayu sait pertinemment de quel phénomène elle est victime, mais elle choisit de ne pas le relever.  

C'est dans la queue du stand de gaufre qu'elle se réveille, Mian. Son cœur s'arrête de battre et semble tomber au sol, elle tourne furieusement la tête de part et d'autre de la file, à la recherche de la silhouette minuscule de sa fille. « Sayu ?! » Appelle-t-elle en abandonnant sa place, sous le regard gêné de ceux qui se trouvent autour d'elle. « Sayu ! » Elle se met à faire le tour du stand, l'angoisse venant lui serrer la gorge. Elle abandonne bientôt les gaufres et se met à parcourir le centre dans le sens inverse, inspectant chaque recoin qu'elle explore. La respiration difficile, elle est paniquée à l'idée d'avoir perdu la petite, ou pire, qu'elle se soit faite enlevée lors d'un moment d'inattention de sa part. Qu'elle pourrait se foutre des claques, la fatigue lui altère sa perception, elle s'est laissée distraire par toujours les mêmes futilités, oubliant de garder un œil sur l'enfant. « Le magasin de jouets ! » S'exclame-t-elle, la mémoire lui revenant subitement. Elle se presse jusqu'à la vitrine, entre en trombe dans le magasin, oubliant de vérifier autour. Sans attendre, elle se rend à la caisse, attirant l'attention d'une vendeuse qui accepte de l'écouter. « Vous n'auriez pas vu une petite fille entrer seule ? Une gamine de cinq ans, elle fait cette taille à peu près, les cheveux noirs coupés au bol ! » La vendeuse secoue la tête. « Il y a beaucoup d'enfants ici madame, j'ai peur de ne pas pouvoir vous aider. » Mian se détache lentement du comptoir, elle remercie faiblement la caissière et décide de faire le tour du magasin avant de ressortir, bredouille.


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Sun Mian


Et quand la bien plus jeune se précipita dans ses bras ( sans qu'elle ne sache pourquoi ), Himeno resta sans bouger un dixième de secondes avant d'entourer son bras libre autour de son corps pour la garder contre elle quelques instants. Elle avait l'air d'avoir mal et la voir sortir de nulle part de cette manière ne pouvait lui faire qu'imaginer le pire. La ville n'était pas loin de ces temps où on chasse tous ceux qui voient différemment ou même ceux qui voient que trop bien. La jeune femme l'imagine alors victime échappée ou d'autres horribles tournures, mais à aucun moment la possibilité de lui avoir fait subir un color rush lui venu en tête. En trente ans, elle n'avait jamais rencontré son autre moitié et commençait à oublier ce genre de chose si importante pour d'autre. - Ne t'inquiète pas, ferme les yeux je vais te porter. elle lui assure, toujours d'un ton calme. Himeno essaye de se débrouiller, encombrée avec ses achats d'un bras, elle passe le deuxième sous les cuisses de la plus jeune pour pouvoir la soulever correctement. Elle ne cache pas les traits de son visage qui se crispe sous l'effort fait mais n'abandonne pas pour autant. La journaliste avait l'habitude, déjà à treize ans, elle se tuait les épaules à vouloir porter sa plus jeune soeur dans la neige ans. Alors ce n'est pas en étant plus vieille qu'elle laisserait sa force s'échapper.

Une fois debout, la fille dans ses bras et ses achats coincés entre l'autre et ses côtés, Himeno continua son chemin, essayant de retracer les pas d'où celle en détresse pouvait bien venir. Elle jeta parfois quelques coups d'oeil sur cette dernière, vérifiant que tout allait bien. - Où est-ce que tu l'as vue pour la dernière fois? Peut-être qu'elle est retournée là-bas pour t'attendre ! elle suppose dans un optimiste qui lui va parfois bien au teint. - Comment tu t'appelles ? Moi c'est Himeno. elle continuait ce semblant de conversation, espérant lui changer un peu les idées ou au moins la tirer de ses peurs. Elle comprenait parfaitement ce genre de caprice, être perdue entre deux rayons de supermarché parce maman t'a oublié pour aller voir les derniers articles en promotion, elle l'avait vécu. Alors elle ose assumer dans un esprit de justicière qu'elle n'a pas le temps d'avoir que les parents de cette petite ne sont pas mieux que les siens. Quand on est si jeune, on ne devrait pas avoir peur de se retrouver sans grande figure. Son regard balaye tous les longs couloirs remplis de monde, espérant voir quelqu'un à la recherche  de son enfant, même sans savoir à quoi elle pouvait ressembler. Il lui arrivait de bousculer quelques personnes et elle détestait les regards agacés quand elle voulait se frayer son chemin. - A quoi elle ressemble? Ta maman. que ce soit plus simple si jamais ses yeux croisent les siens.


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Ito Himeno


Quand les effluves viennent caresser le museau coincé contre les tissus, enfant ne souhaite plus se détacher de celle qui pourtant n'a rien de bien familier. Fragilité juvénile, d'une petite fille, qui pourtant, a affronté maintes tempêtes, se heurte aujourd'hui à la douleur du color rush sans avoir eu le temps de se préparer. Sa mère lui avait compté des histoires à propos des merveilles que l'univers leur dissimule, à eux, Monos, privés de ces lumières. Elle lui avait compté la manière dont son père la regardait et que dans ces moments-là, le monde se transformait. Qu'elle avait pu se farcir la tête de rêves, tandis que d'autres ne faisaient que fuir une condition condamnatoire. Sayu, gamine qui a bien plus les pieds sur Terre qu'un bon nombre d'abrutis, ce rêve-ci est peut-être ce qu'elle a de plus précieux, alors même si elle a mal aux yeux, que la tête lui tourne et qu'elle a perdu sa mère, la rencontre inopinée de sa probe la rassure et l'enchante considérablement, bien que l'autre semble ne s'être aperçu de rien.

« On est passé devant le magasin de jouets et elle m'a dit que je pouvais regarder la vitrine. Quand je me suis retournée, elle avait disparu. » Explique-t-elle alors sans relever le visage. « Je m'appelle Sayu. » Répond-elle en acceptant finalement de sortir un œil. Autour d'elle, le centre commercial a pris des airs presque terrifiant, les couleurs se mélangent, elles oscillent sous ses yeux qui semblent déjà regagner leur état normal. « C'est un nom de princesse, Himeno, je trouve. » Ajoute-t-elle en resserrant ses bras autour de la plus vieille. « Ma maman, elle est belle, mais elle a le visage fatigué, les cheveux mal attachés et elle porte une veste un peu usée. » Commence-t-elle en essayant de donner les détails qui lui semblent importants. « Elle a les cheveux décolorés, et des tatouages sur les bras. » Résultat de tant d'années de délinquance, lorsqu'elle était jeune, fougueuse et désireuse d'aller à l'encontre de ses parents. Le résultat ne fut pas si jouissif, puisqu'ils décidèrent de la déshériter et de la chasser. Mian traîne encore avec elle le souvenir de cette adolescente condamnée et rejetée.

Cette dernière sort tout juste du magasin de jouets, haletante, paniquée, désespérée. Elle laisse à nouveau courir son regard sur la foule qui défile sans se douter qu'il y a, quelque part, une gamine apeurée qui attend que sa mère vienne la retrouver. « Sayu... » Murmure-t-elle comme une prière. C'est alors que la figure d'une femme portant une enfant dans ses bras, s'approche de l'enseigne de jouet. Son cœur bondit lorsqu'elle reconnaît l'accoutrement de sa fille. Sans attendre, elle se glisse à la suite du duo et vient apposer sa main sur l'épaule de la jeune femme, la retenant d'avancer plus loin. « Sayu ? »  Gamine redresse vivement la tête et se sent alors nauséeuse. Son visage se tord dans une expression de tristesse, de joie et de mal-être en même temps. Le monde continue de tanguer drastiquement, les couleurs s'effacent mais le corps ne suit pas. « Mamannnn... » Chouine-t-elle, en tendant les bras pour rejoindre sa mère. Mian se sent terriblement mal, elle attrape le petit corps de sa fille, libérant ainsi l'inconnue qu'elle ne considère pas encore, trop inquiète par l'état de sa petite. Sayu est une enfant courageuse qui ne se laisse pas tant abattre par les émotions. De la voir ainsi pleurer n'est pas dans ses habitudes. « Mon trésor, tu as eu peur ? Maman est là, maman est désolée, maman te demande pardon, je suis trop bête, j'avais la tête ailleurs, je suis navrée... » Murmure-t-elle en la serrant si fort qu'elle pourrait l'étouffer. Son regard tombe finalement sur la figure de celle qui s'est occupée de la lui ramener. Les battements s'affolent, elle est embarrassée de savoir que quelqu'un ait pu être témoin de son incapacité. Ses yeux se mettent inconsciemment à scanner la jeune femme des pieds à la tête, elle ne sait pas quoi lui dire et se contente alors de glisse un « Merci » timide mais reconnaissant.


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Sun Mian


Himeno a l'habitude des peurs, des angoisses d'être laissée au bord du trottoir, que ce soit dans son coeur à elle ou face au visage des plus jeunes qu'elle aimait trop fort. Quand elle s'allongeait sur ces tatamis peu confortables qui remplaçait les lits où on adorerait se noyer dedans, elle se demander si Maman pourrait feindre de les avoir perdu dans un grand magasin pour les abandonner et vivre plus confortablement. Mais même si Maman était plutôt égoïste, elle n'a jamais pensé à ça alors Himeno dans ses craintes d'enfant, pleurait à cause d'elle-même dans son lit. Maintenant Himeno a vingt-sept ans et sa mère l'agace plus qu'autre chose. Elle n'est plus triste mais déçue qu'elle soit partie comme une voleuse en laissant sur son dos et celle de sa soeur, l'éducation de la plus jeune qui avait déjà trop grandi.

- Le magasin de jouet ? Peut-être qu'elle est retournée là-bas ! elle souffle dans un élan d'espoir qui se voulait optimiste. Alors sans tarder, elle rebrousse chemin, se créer un passage entre le monde entier pour elles deux. - Enchantée Sayu, c'est très joli comme prénom. puis à la remarque de l'enfant, elle laisse échapper un rire sans méchanceté, plus embarrassée par ça qu'autre chose. Himeno a eu une vie de princesse le temps de ses années au lycée, mais même en profitant de celle-ci, elle se sentait bien mal à l'aise, sachant que tout ça ne lui appartiendrait jamais. - Tu crois ? Peut-être que c'est pour ça qu'on m'a appelé comme ça alors. il était commun pour certains parents d'appeler leurs enfants d'une certaines manières, espérant ainsi apporter ce qu'on recherche dans ce prénom. Peut-être que Maman voulait vivre une vie de princesse. La jeune femme n'a pas cessé d'écouter Sayu, le portrait se dresse dans ses oreilles et elle se sent déjà coupable d'avoir jugée cette figure inconnue. Elle imagine déjà les fatigues du travail et les situations des deux côtés sont familières. - Elle travaille beaucoup ta maman ? elle demande, le ton plus doux. - C'est cool ça. Himeno n'apporte aucun jugement sur les apparences de cette personne. Les tatouages ne l'effraient pas et elle a elle-même les cheveux colorés d'un orange vif.

En arrivant devant l'enseigne il ne faut pas quelques secondes de plus quand la main sur son épaule la fait rapidement se retourner. Himeno est mise en second plan face à ces retrouvailles et ça ne la dérange pas puisqu'il ne s'agissait pas d'elle. Doucement, elle laisse Sayu s'échapper dans les bras de sa mère. Elle reste plantée là sans en être gêner, profite pour porter d'une manière plus confortable la toile tant voulue par sa soeur. ( est-ce qu'on t'a déjà serrer aussi fort par peur de t'avoir perdue ? ) Ses pensées sont perturbées par les remerciements de la jeune femme et immédiatement elle offre un sourire. - De rien. Elle m'a dit qu'elle avait mal aux yeux, mais sinon elle a l'air d'aller bien. elle tente de rassurer. - Vous allez bien ? cette fois-ci c'est demandé directement à la mère dont le visage était tordu d'un semblant de fatigue, d'inquiétude et de culpabilité.


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Ito Himeno


LD'un visage à parfois paraître trop nonchalant, il lui arrive pourtant de montrer ses sentiments, et même sans trop en faire, il n'est pas dur de constater que la plus vieille s'est laissée dépassée par la situation. Elle ne veut plus lâcher sa fille, s'agrippe à elle devant cette inconnue qui ne semble pas leur vouloir de mal, mais qui attise malgré tout la méfiance de Mian. Mère aux aguets, lionne qui n'aura pas peur de mordre à la moindre menace, elle garde les sourcils froncés et le visage dur tandis que la jeune femme lui décrit l'état de sa fille. « Mal aux yeux ? » Répète-t-elle, alarmée. Dans leur réalité, les yeux sont généralement un sujet tabou, car la condition des gens est avant tout décidée par ce critère particulier. « Je vais bien, merci. » Répond-elle froidement avant de forcer Sayu à se redresser pour l'examiner. Un filet de sang lui coule du nez, l'enfant semble épuisé, il se met à chouiner. « Mon Dieu Sayu, mais qu'est-ce qui t'arrive ? » Elle redresse un regard affolé vers l'inconnue, cherche les réponses dans ses yeux à elle, ne se doutant pas qu'elle puisse avoir été la cause de cette réaction. « Il faut que je l'emmène à l'hôpital ! » S'exclame-t-elle en faisant un pas vers celle qui se retrouve bien trop concernée par des malheurs qui ne sont pas les siens. « Pardon, ça va vous paraître un peu gonflé, mais avez-vous une voiture par hasard ? Je ne veux pas lui imposer les transports alors qu'elle est dans cet état... » Elle a l'habitude de faire appel à la générosité d'autrui, Mian, mais peu importe depuis combien de temps cela dur, elle n'est toujours pas à l'aise à l'idée de le faire, car il n'y a rien de très réconfortant lorsque l'on expose ses faiblesses et qu'on s'apitoie sur son sort, forcé de s'en remettre à la pitié des gens. « Ou bien ... Un peu d'argent pour un taxi... » Et elle se mord l'intérieur de la joue, car il n'y a rien de plus humiliant que de faire la manche. Malheureusement pour elles, Mian ne dispose pas d'assez d'argent pour leur payer un taxi en plus de l'hôpital.« Je- non oubliez, tant pis. » Et elle fait volte-face, resserre sa prise sur sa fille, honteuse, plus que d'ordinaire. Quelle image renvoie-t-elle donc ? En moins d'une heure, elle est devenue la mère inattentive qui perd sa fille et n'a pas les moyens de lui offrir les soins dont elle a besoin. Sayu renifle dans son cou, elle sait qu'elle fait de son mieux pour que ses pleurs ne s'entendent pas, car elle est comme ça, Sayu, elle ne veut causer de tort à personne, surtout pas sa mère. Balançant son corps instinctivement pour calmer la petite, Mian a le regard perdu dans le vide, elle n'ose pas se retourner pour vérifier si l'autre est toujours là, elle tente de réfléchir à une solution, mais son esprit se bloque et rien ne lui vient.  


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Sun Mian


Sans se rendre compte qu'elle était en partie coupable du mal-être de la petite, Himeno observe les inquiétudes logiques d'une mère qui tient à sa fille et ne peut s'empêcher d'arquer les sourcils d'une peur presque partagée. Elle avait d'abord supposé que ce n'était que la fatigue quand elle la portait dans ses bras et la frayeur de ne peut-être plus revoir sa mère. Mais Himeno n'était en rien médecin et ne peut donc rien faire à son échelle. Elle n'a le temps de rien qu'en face d'elle la femme s'agite, demande et pourrait paraître pathétique aux yeux de quelqu'un qui vit confortablement. Mais elle se souvenait que trop bien de Maman qui court dans la rue, l'enfant sur le dos quand quelque chose n'allait pas, quand le froid brûlait les quelques parcelles de peau encore découvertes. Quand la plus jeune a la santé fragile, Himeno maudissait Maman de ne jamais avoir eu de voiture pour s'épargner ces douleurs là.

- Je-..

Mais Himeno est bien vite coupée, car en face elle se ravise très rapidement, la honte la prenant au corps. Même le dos tourné, elle semble ne pas bouger. Les yeux de la journaliste s'égare sur Sayu, puis sur ce qu'elle tenait dans ses bras. Elle savait très bien que sa soeur pouvait attendre ce soir, du moins sur le moment elle ne voulait pas savoir si elle lui en voudrait ou non d'avoir trop traîné. La jeune femme ne se voyait absolument pas s'excuser et partir en voleuse en laissant une mère paniquée et son enfant épuisée. Dans un soupir qui se blâme tout de même d’interférer dans la vie des autres sans leur accord, c'est dans une hypocrisie humaine de vouloir bien faire que la demoiselle s'approche doucement et glisse sa main sur l'épaule de la blonde pour capter son attention.

- Je n'ai pas d'argent pour un taxi, mais j'ai une voiture si vous voulez. elle propose tout de même. Parce qu'Himeno, en voyait sa cadette s'étouffer à trop tousser, ne voulait pas imposer à sa mère de courir avec sa princesse dans les bras. - On devrait y aller, non ? car elle doutait qu'elle puisse refuser son aide dans cette situation.


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Ito Himeno


Elle frissonne, Mian, sous cette nouvelle main qui se tend pour la sortir de son impuissance. Qu'elle a mal au cœur de savoir sa fille souffrante et de ne pas avoir les clés pour lui porter un secours digne de ce nom. Elle se retourne et ancre son regard dans celui de la jeune femme, hoche fermement la tête pour appuyer ses dires sans oser dire quoi que ce soit. Filant sans perdre de temps, les deux femmes se frayent un chemin à travers la foule et rejoignent la sortie la plus proche du véhicule de celle qui accepte de les conduire, et ce, même si elle n'a rien à voir avec cette histoire, qu'elle croit, Mian, car elle est encore loin de comprendre de quoi il en retourne. Le color rush est pour elle un vieux souvenir enfoui, souvenir qu'elle a cherché à oublier, car trop douloureux, tout comme n'importe quelle souvenir le ramenant à lui.

La voiture atteinte, elle hésite un moment, se dit que ce n'est pas agréable de laisser leur bonne étoile seule devant, mais elle ne peut pas se résoudre à laisser Sayu derrière sans assistance. Elle opte finalement pour la solution la plus réfléchie et se glisse sur la banquette arrière en installant sa fille correctement sur elle. La demoiselle se détache un peu de sa mère, elle a les joues rougies par les larmes, du sang séché sur la frimousse et l'air d'avoir pris un énorme coup sur la tête qui l'aurait sonnée. Morte d'inquiétude, Mian n'est définitivement pas au bout de ses peines concernant la plus jeune. La voiture démarre, machine enclenchée, il n'y a rien que Mian peut vraiment faire désormais, la situation est entre les mains de celle qui tient le volant. Le silence est pesant, Mian est perdue dans le tourbillon d'émotions qui s'enchaîne depuis leur arrivée au centre. Levant les yeux vers le rétroviseur, elle se met à observer celle qui conduit, se mordillant la lèvre inférieure, anxieuse. « Je- je suis vraiment désolée de vous infliger ça madame... » Elle cligne des yeux, se rend compte qu'elle se trouve dans la voiture d'une personne dont elle ne connaît même pas l'identité.

« Maman... » La petite voix de Sayu quémande l'attention de sa mère qui baisse un regard attendri sur sa gamine. « Shh, la dame est en train de nous amener à l'hôpital. Ne t'en fais pas, tout va bien, ferme les yeux, repose-toi. » Elle vient frôler les paupières de la petite qui se détend instantanément sous le geste familier. Mian fronce les sourcils en cherchant une explication à cet état soudain, elle finit par reporter son attention vers l'extérieur, son angoisse toujours présente, même si elle fait de son mieux pour ne pas paraître paniquée aux yeux de sa fille.


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Sun Mian


Dans la voiture, elle les laisse s’installer avant d’enfin attacher sa ceinture et de démarrer le véhicule. D’un geste habitué, elle vient poser son téléphone sur le tableau de bord de sorte à pouvoir voir son écran et du bout des doigts, elle cherche l’adresse des urgences les plus proches. Le silence commence à prendre ses marques et se montrer plus dominant, les seuls bruits parasites qui oseraient le briser étaient la route, et la voix du GPS qui maintenait Himeno hors de ses pensées et la gardait concentrée. Après réflexion, elle ne sait pas ce qui lui a pris d’offrir son aide comme ça. Une envie de bien faire, une impression d’être coupable de l’état de la plus jeune alors qu’au fond elle se pensait, se savait innocente, non ? Même s’il elle se disait vous auriez fait de même pour moi en aucun cas elle ne le pensait, en aucun cas elle y croyait. Les deux figures féminines derrière son siège restait de parfaites inconnues.

Quand la voix de la plus âgée osait briser le silence injustement imposé, ses yeux quittèrent quelques secondes la route, histoire d’observer son reflet dans le rétroviseur. Elle tente de lui offrir un sourire qui se voulait rassurant même si elle savait que ça n’allait pas arranger grand chose.

- Vous excusez pas pour ça, je n’allais pas vous laisser là sans rien faire.

Si ça avait été sa soeur qui devait se traîner seule jusqu’à l’hôpital parce qu’elle avait mal au coeur et qu’on la regardait juste avec des airs agacés d’avoir dérangé le paysage, ça lui briserait le coeur. Son attention de nouveau volée par son téléphone quand la notification d’un message vient troubler le plan affiché. C’était la cadette qui informer avoir dû remplir le frigo et dans un agacement qui ne la concernait qu’elle et sans pouvoir répondre, Himeno marmonne en balayant la notification comme pour passer à autre chose. Est-ce qu’elle ne faisait pas assez ? Elle n’en savait rien. Il n’était pas rare que la plus jeune dépense son argent de poche dans les choses basiques pour vivre et ça l'énerve toujours un peu, la grande soeur, car c’était à elle de le faire. Mais toujours à droite à gauche, elle oublie parfois d’exister avec elles.

- Ca lui arrive souvent ? elle demande, sait-on jamais, pour en informer les médecins une fois arrivées. Et pas le temps de demander plus, quand Himeno trouve enfin une place sur le parking. Elle se gare, éteint le moteur et sort naturellement de la voiture pour aider Sayu et sa mère derrière. Elle ne semblait pas partir maintenant et était même motivée à les accompagner jusqu’aux urgences. - On devrait se dépêcher pour éviter d’attendre trop longtemps. elle les a connu, les sièges de la salle d’attente qui font trop mal pendant des heures, à s’endormir par dépit dessus.



u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Ito Himeno


Macabre prestance de ce bâtiment dressé au milieu du quartier, l'angoisse monte de ne pas savoir ce qui l'attend une fois les portes passées. Mian observe les murs grisâtres de l'hôpital à travers la fenêtre de l'auto en train de se garer. Frein à main tiré, moteur coupé, elle observe l'autre sortir du véhicule pour venir l'aider. Jusqu'où s'étend donc la générosité de cette inconnue, Mian se trouve désemparée, touchée, mais embarrassée. Elle sort de la voiture en portant Sayu dans ses bras, vérifiant qu'elle n'a pas tourné de l'œil avant de relever son visage paniqué vers celle qui semble prête à les accompagner. D'un hochement vif de la tête, elle emboîte le pas à la jeune femme, prenant la direction de la première entrée.

L'hôpital est grand, compliqué, mais elles ne mettent pas longtemps à trouver la réception. Mian passe devant sa compagnie et se présente sans attendre. « Ma fille ne se sent pas bien, elle s'est mise à saigner du nez, ça ne lui arrive jamais ! » Le regard d'une infirmière court sur la silhouette négligée de Mian, qui se sent d'abord très gênée, puis agacée. À croire que même dans des lieux solidaires, le jugement de valeur est pratiqué. La jeune femme qui lui fait face soupire et tend un formulaire à la mère qui s'empresse déjà de le remplir. Elle se saisit alors du combiné d'un téléphone afin de marmonner des informations à un ou une collègue. « Je vous laisse finir de remplir le formulaire puis je vous demande de patienter sur un des sièges là-bas. » Nonchalance qui se lit dans sa voix, Mian fronce les sourcils et tourne la tête vers la salle d'attente, avant de revenir sur l'infirmière. « Vous ne comprenez pas, ma fille a un problème, c'est peut-être grave ! » C'est qu'elle n'a pas l'habitude des procédures, elle qui préfère vivre le moins possible au dépens des autres. La jeune femme soupire à nouveau, ce qui a le don d'agacer la plus vieille.. « Je comprends madame, mais elle n'est pas la seule à avoir un problème. Un médecin va vous recevoir, mais pour ça, il faut qu'il soit disponible. Asseyez-vous en attendant, c'est le mieux que vous pouviez faire. » La mère n'a pas le choix, elle serre les dents et tourne son regard vers celle qui se trouve toujours derrière elle. « Très bien... » Finit-elle par répondre, à bout d'arguments. Elle récupère donc le formulaire à demi complété, redresse sa fille dans ses bras et se dirige mollement vers la rangée de sièges alignés. « J'avais oublié à quel point c'est l'enfer, les hôpitaux... » Lance-t-elle alors à la femme à ses côtés. « Vous n'êtes pas obligée de rester attendre avec nous, si cela vous embête, vous avez déjà fait beaucoup pour nous. » Continue-t-elle en la regardant dans les yeux, curieusement attirée par ses iris de jais. Elle finit par rompre le contact visuel, baissant son visage sur la feuille qu'elle n'a pas terminé de remplir. « Je m'appelle Mian. » Souffle-t-elle, étrangement prise du besoin de se présenter.

L'infirmière réapparaît plus vite que prévu, demandant le formulaire que Mian lui tend sans attendre. Elle leur annonce qu'un médecin ne va pas tarder à les recevoir, ce qui fait naître une lueur d'espoir dans le regard de la mère. L'homme en blouse blanche fait son entrée peu après, envoyant un sourire bienveillant à Mian et sa fille. Dans un dernier regard pour la belle inconnue, elle se lève afin de rejoindre le docteur et disparaît entre les portes battantes d'un couloir sombre et inquiétant.


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Sun Mian


Là où les corps s'agitent et qu'elles n'ont pas le choix d'attendre. Là où le personnel semble déjà épuisé et exaspéré par toutes les catastrophes qu'ils se devaient de gérer. Mais dans un manque de compassion puisque tout était dirigé vers vers son inquiétude pour la petite, Himeno fronça les sourcils prête à insister auprès de l'infirmière qui ne semblait pas vouloir entendre un mot de plus. Obligées de s'asseoir dans la salle d'attente, à rejoindre ceux qui souffrent également. Sur son siège, son dos se colle au dossier sans trop de délicatesse. Les bras croisés, la femme laissa échapper un soupir clairement agacé.

- Qu'ils sont chiants. elle se plaint sans trop de honte, à l'aise avec ce qui l'entourait. Son regard se reporta sur celle à côté d'elle, s'empressant de corriger : - Ca ne m'embête pas, je n'ai rien d'urgent. elle assure avec un léger sourire. - Moi c'est Himeno, enchantée.

Mais pas le temps de plus quand l'infirmière arrive, les libérant de possible longues heures d'attente. D'une main tendre dans le dos de Mian, elle l'aide à se lever dans un sourire qui se voulait encourageant, persuadée que ça irait bien, que peut-être la petite avait besoin de repos. Himeno préférait rester là, s'étant déjà sûrement trop immiscée dans ces problèmes de famille et elle en avait confiance. Alors son regard se plonge un instant sur le plafond trop uniforme, les lumières aveuglantes.

De l'autre côté, là où elle ne voit rien, le docteur dans un savoir qui était devenu mécanique, s'occupe du bilan de santé de Sayu. Il prend sa température, pendant qu'une infirmière essaye de lui changer les idées, de lui occuper l'esprit pour ne pas qu'elle se concentre trop sur ce que pouvait faire la figure plus importante. En même temps, les questions fusent. Si elle avait déjà eut ce genre de problème avant, si elle mangeait bien. Les questions ont un souffle de jugement, parce qu'il faisait sûrement parti des privilégiés qui n'ont pas besoin de compter leur argent à la fin du mois pour être sûr de ne pas passer dans le négatif. Pendant tout ce temps, il ne prend pas la peine de demander à la plus jeune comment elle se sentait.
Les résultats lui tombaient dessus d'une logique effrayant et ses yeux se plissent, brisant les airs neutres qu'il avait jusqu'à présent.

- Madame, vous êtes mono ? il demande sans douceur, déposant son bilan sur le chariot à ses côtés. Sans coeur, il semblait presque fatigué qu'elle n'ait pas pris cette hypothèse en compte, lui évitant ainsi une patiente. - Votre fille, si j'en crois les symptômes, a subi un color rush. C'était son premier ? le ton est presque moralisateur, sous entendu vous savez sûrement ce que c'est. - Il va lui falloir un peu de temps pour s'y habituer, c'est normal que ce soit plus difficile à supporter pour les enfants.

De l'autre côté, innocente des inquiétudes qu'elle avait créer, Himeno subit la salle d'attente en silence, oublie les trop longues heures qu'elle y a déjà passe, préfère se jeter sur la première machine à café qu'elle avait en vision.

u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Ito Himeno


Il y a là des ambiances qui ne lui conviennent pas, quand les souvenirs d'une douleur toujours ancrée lui éclatent à la figure au fur et à mesure de leur avancée à travers les couloirs de l'hôpital. Que peut-elle bien contre ses propres démons, Mian ? Elle n'aurait tout de même pas pu songer à laisser Himeno y aller à sa place. Elle observe les murs d'un œil partagé entre admiration et dégoût. Comment font-ils, eux, pour se trouver chaque jour au milieu d'un endroit qui ne résonne qu'avec détresse et malheur ? Elle ne se rend pas compte, qu'elle nage elle-même dans des milieux où la misère grignote l'âme, car pour elle, c'est ici qu'elle a traversé le pire, quand chaque jour elle prenait la voiture pour se rendre à son chevet, à prier dans un silence assommant qu'il parvienne à vaincre la maladie. Sayu était trop jeune pour se souvenir, mais elle sait qu'au fond d'elle, le traumatisme est présent.

Petite est toujours dans les bras de sa mère quand elles pénètrent dans la salle d'examen, guidées par le médecin. Rapidement, Mian est écartée, on lui demande de reculer, de laisser son enfant au savoir faire des professionnels. Elle assiste au bilan de la gamine, l'angoisse apparente: on lui a proposé de s'asseoir, mais elle a refusé, préférant se tenir sur ses gardes, à la moindre menace. Lionne aux aguets surveille son petit d'une vigilance que rien ne pourra ébranler, qu'elle pourrait mettre le feu à toute la facilité s'il lui arrivait malheur, car Sayu, c'est tout ce qui lui reste, une accroche pas toujours saine, le seul élément qui la retient sur Terre. Gamine ne semble pourtant pas un brin impressionnée, elle chouine de douleur, mais répond à toutes les attentes des médecins, tendant son petit bras lorsqu'on le lui demande, riant même aux tentatives maladroites de l'infirmière qui cherche à la distraire.

Rapidement, Mian se détend, elle redresse un regard étonné, néanmoins, lorsque le docteur vient lui poser une question qu'on ne lui avait pas posée depuis un moment. « Oui ? » Répond-elle, méfiante. Elle s'approche, les bras croisés, tandis que le médecin lui donne son diagnostique. « Color Rush ? » Tout lui apparaît soudainement comme une évidence, elle se sent alors bien idiote d'avoir paniqué ainsi, pour une situation pareille. L'esprit soudainement vide, elle laisse son regard glisser sur sa fille, sur l'infirmière et le médecin. Un color rush... Elle se sent étrange de parler d'un truc pareil entre les murs d'un hôpital, cela lui rappelle à nouveau ce qu'elle a perdu, et ça ne l'enchante guère. Elle hoche mollement la tête aux paroles du docteur, sonnée. Elle se tourne alors vers Sayu, lui adressant un regard insistant. « Tu le savais ? Qui t'a donné un Color Rush ? Qui donc ? Je ne comprends pas, nous étions au centre commercial, elle n'a regardé personne... » L'évidence la frappe alors en pleine figure, elle s'en veut à nouveau de l'avoir perdue de vue, car elle aurait préféré que Sayu ne connaisse pas cette sensation si tôt, car ce qui accompagne le color rush n'est jamais plaisant, l'addiction qui se développe autour de ce dernier est incontrôlable.

« Madame, nous allons garder Sayu encore un moment, histoire de la laisser sortir en bonne condition. Le contrecoup des premiers color rush n'est jamais agréable. Je vous envoie les formalités administratives par mail, celui que vous avez laissé sur le document qui vous a été demandé à l'accueil. » Et tout ça n'est qu'une manière subtile de parler d'argent. Mian sent sa gorge se nouer, elle aurait dû relativiser et comprendre elle-même la cause de l'état de sa fille au lieu de courir à l'hôpital en embarquant avec elle la cause même du malaise de Sayu. « D'accord... » Répond mollement la mère avant de se diriger vers la sortie, escortée par l'infirmière qui s'est occupée de faire descendre la petite de son perchoir. « Je peux vous demander deux minutes ? La personne qui nous a amenées ici attend dans la salle d'attente, je voudrais aller la prévenir. » La jeune femme hoche la tête et continue sa route seulement avec la petite. Mian se dépêche de retrouver le chemin de la salle d'attente, poussant les portes battantes pour tomber sur un siège vide. Himeno a-t-elle finalement décidé de partir ? Tant mieux... Se dit-elle avant de poser son regard sur la silhouette de la jeune femme occupée au distributeur. Fausse joie... Elle prend une inspiration et s'avance jusqu'à elle. « Excusez-moi ? » Elle s'arrête à son niveau, sent son cœur rater un battement lorsque leur regard se croise. « Je-Vous êtes probe ? »


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Sun Mian


Du bout des doigts, elle prend son temps à trouver quel café pourrait bien la satisfaire. Elle finit par prendre le plus simple et le moins cher, balayant tous les choix et toutes les questions qu’elle n’avait pas le droit de se poser. Himeno s’apprête à sortir son téléphone, histoire de regarder l’heure jusqu’à ce qu’on la sorte de son monde. La voix est familière parce qu’elle s’en souvient naturellement, alors elle se retourne. Ses sourcils se haussent, il n’y a pas Sayu avec elle. Elle n’a même pas le temps de lui demander si elle va bien, ce qu’elle avait, ou même si elle avait besoin de les raccompagner jusque chez elle qu’elle lui pose une question qui la laisse plantée là.
La possibilité même que ce soit sa faute ne lui frappe pas cruellement au visage. Et si même cette pensée lui traversait l’esprit ce serait sous forme d’une blague du genre juste imagine ce serait fou avant de s’échapper dans des rires intérieurs.

Alors Himeno se retrouve à la regarder comme si elle avait demandé la Lune alors que la question est simple. Elle ne fait même pas gaffe à son gobelet rempli qui sort du distributeur quand elle range sa carte de crédit dans son portefeuille.

- Oui, pourquoi ? elle répond, faisant tomber la sentence.

La femme maintient son regard sur Mian, sans comprendre pour une fois car rien n’est censé la concerner elle. On ne lui a jamais parlé de son prétendu mono depuis toute petite, on évitait les sujets qui semblaient inutiles. Puis elle se disait qu’au pire,
ce serait quelqu’un de son âge. Quelqu’un qu’elle pourrait choisir, si oui ou non elle voulait rester proche de lui.
Elle n’a jamais pensé à la possibilité que ce soit une si jeune personne, parce que si elle y réfléchissait, Himeno imaginait mal un monde où elle refuserait à un enfant de lui faire voir les couleurs s’il le désirait tant, c’était cruel.

- Vous allez bien Mian.. ?


u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Ito Himeno


Visage devient blafard face aux révélations, l'esprit se vidant tandis qu'elle ne sait plus quoi penser. Le silence s'impose, les prunelles restent en suspens, et les interrogations se créent. Mian n'est sûre de rien, ni de son avis, ni de la véracité de son hypothèse. Connaître son ou sa probe est une chance qui s'accompagne souvent d'un fardeau dont on doit assumer l'existence. Mian a été la plus heureuse aux côtés du sien, pour finir bien misérable à sa disparition. Traumatisme enfoui, celui de la perte d'un être cher, la crainte que le schéma se répète, que Sayu soit victime à son tour de ce vide abominable qui lui colle à la peau depuis si longtemps, et qui n'est pas près de se refermer. Elle est restée sans réaction trop longtemps, la voix d'Himeno la rappelle doucement sur Terre, tandis que Mian redresse doucement ses yeux vers les siens, elle se sent soudainement, presque jalouse, mais elle prend garde d'enfouir profondément ce sentiment dans les méandres de son cœur, car il n'y a rien à tirer d'une chose pareille. « Pardon, c'est un peu indiscret, mais vous n'avez pas encore eu à faire à un color rush, ou un mono, n'est-ce pas ? » Et elle souhaite avant tout s'assurer de cela avant de venir confirmer ses hypothèses.

Ses yeux tombent alors sur le café qui attend d'être récupéré et qui bip depuis trop longtemps. Elle se baisse à la place de la jeune femme et le tire de la machine avant de le lui tendre. « Ça vous dérange si je vous prends encore un peu de votre temps ? » Et elle se sent à nouveau bien embêtée face à celle qui fait preuve de bien trop de solidarité. D'une main qu'elle glisse dans sa nuque, elle fuie désormais son regard, se dit que la situation est un fardeau pour les deux côtés, finalement, car Himeno n'a pas demandé d'être la probe de Sayu non plus. « Le diagnostic des médecins... » Elle laisse la phrase en suspens, frotte sa nuque nerveusement. « C'est un color rush. » Annonce-t-elle finalement, le regard perdu vers le plafond. « Ha, ha. » Rire sarcastique, elle soupire et se tourne, indiquant à l'autre de la suivre.

Elle l'emmène jusqu'à la salle que Sayu et l'infirmière ont rejointe, toque doucement à la porte pour attirer l'attention des deux filles avant d'entrer, Himeno à sa suite. « Tout va bien ? » Questionne-t-elle tandis que Sayu accourt vers sa mère, les bras réclamant un câlin. Mian la soulève, la petite trouve instantanément refuge dans le creux de sa nuque, fatiguée. L'infirmière les observe d'un sourire bienveillant, avant de reporter son attention sur la silhouette de la troisième femme, curieuse. Mian se tourne à son tour vers Himeno, Sayu se redresse, mais elle ne pose pas son regard sur elle. « Sayu, c'est arrivé quand tu l'as regardée elle, n'est-ce pas ? Tu n'as regardé personne d'autre, mh ? Réponds sincèrement, ce n'est pas grave. » Et elle vient le préciser, car la petite a pris l'habitude de ne jamais vouloir importuner, de ne jamais vouloir être un problème, schéma qu'elle a développé à force de voir sa mère se plier en quatre pour réussir à les faire survivre. Jouant avec ses mains, Sayu a les yeux baissés sur ses doigts entortillés, elle hoche mollement la tête avant d'enfouir à nouveau son minois dans l'épaule de sa mère. Mian soupire, elle se tourne vers l'infirmière qui regarde la scène, confuse. « Je pense que nous allons y aller maintenant, merci pour tout. » Lui adresse-t-elle avant de reporter son attention sur Himeno. « Parlons de tout ça dans la voiture, vous voulez bien ? »

u n i c o l o r e

Invité
Invité

Anonymous



   


Strawberry waffle -- ft. Himeno 554821ed8e11613fad44c715f05f48f04dfc3896

STRAWBERRY WAFFLE

ft. @Sun Mian


Tout s'enchaîne assez vite. Himeno prend directement des airs de coupables quand les questions se fait plus précise. Feindre l'innocence devient plus compliqué quand les doutes remontent tout le long de ses entrailles. Ses sourcils se froncent dans une légère incompréhension de toute la situation plutôt que pour cette question. Elle reste là, dans un silence de quelques secondes peut-être, elle ne sait pas. Machinalement, comme pour essayer de dégager cette gêne qui prend un peu plus de place, elle vient se frotter la nuque.

- Pour tout avouer, je n'en sais rien.. car elle ne prend pas le temps de savoir si quelqu'un ne voit pas le monde de la même manière qu'elle et jusque maintenant, elle ne l'avait jamais permis en partageant un simple regard.

Dans un embarras d'oublier sa propre boisson, elle bégaie et remercie Mian en prenant son gobelet entre ses mains. Elle ne prend pas le temps de mettre du sucre pour adoucir la boisson chaude et d'une mauvaise habitude elle boit une trop grosse gorgée qui lui brûle la gorge. A trop se presser sans réfléchir, elle plisse les yeux et essaye de garder son attention sur la femme face à elle.

- Non, non pas du tout.. ! elle répond, le souffle court et maudit son propre café.

Quand le diagnostic tombe, Himeno se dit que ce serait marrant, mais comme un rire jaune qui cache des angoisses. Ses doigts se crispent légèrement sur le gobelet sans pour autant l'écraser. Elle n'ose même pas répondre, simplement elle hoche la tête. Elle aimerait dire qu'elle est au moins rassurée qu'il n'y ait rien de plus grave, mais aucun mot ne sort, même sur le chemin pour rejoindre la petite. Elle a l'impression que le couloir fait des kilomètres et qu'elle a le temps de se poser trop de question. Si c'était elle, qu'est-ce qu'elle ferait ? Est-ce qu'elle devait même faire quelque chose au final ? Si c'était Himeno, elle ne pouvait se plier qu'au souhait de la plus jeune.
C'est presque en traînant des pieds, qu'elle arrive dans cette salle où elle met les pieds pour la première fois. Naturellement son regard tombe sur Sayu puis dévie sur l'infirmière et Mian. La question tombe et la réponse la plonge dans un sentiment encore inconnu.

Peut-être qu'elle devait s'excuser, même si elle n'avait rien fait.
Elle a mal au ventre, les tremblements de ses doigts sont cachées dans les poches de sa veste après que son reste de café soit jeté dans la première poubelle venue.

- Ah.. Oui. parce qu'elle lui avait déjà promis qu'elle pouvait avoir encore de son temps.

Himeno ne tarde pas pour tourner les talons et faire le chemin inverse. Les airs ennuyés sont difficilement cachés sur son visage même si elle n'en veut à personne. Elle ne devrait pas s'en vouloir, de plus Sayu ne semblait pas vouloir la revoir de si tôt. Alors elle pense qu'elle pourrait continuer sa vie et faire comme si rien ne s'était passé, qu'elle garderait ça pour elle sans en parler à ses soeurs.
Jusqu'à la voiture, elle n'a pas lâché un mot, c'est une fois assise à son siège que ses épaules se détendent après avoir aider Mian à s'installer derrière. Son dos rencontre le siège et un soupire s'échappe de ses lèvres.

- Ecoutez.. mais elle ne sait toujours pas quoi dire. - Je ne pensais pas être dans cette situation un jour je vous avoue.. c'est avoué dans un rire nerveux. Car en trente ans maintenant, elle avait abandonné de rencontrer un jour la personne à qui elle pouvait faire voir son monde. - Je ne pense pas avoir mon mot à dire, si Sayu veut s'habituer au couleur ou pas du tout, c'est comme vous voulez. si elle veut la revoir ou non.

Himeno prend le temps de ne pas risquer de regarder dans le rétroviseur pour ne croiser aucun regard.


u n i c o l o r e

Contenu sponsorisé