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STRAWBERRY WAFFLE
Sans s'attarder, le duo s'introduit dans le magasin d'uniformes scolaires. Mian se sent légèrement mal à l'aise, car elle n'a jamais été très fan du shopping. Il y a des gens qui peuvent se permettre de remplir leur panier sans broncher, elle, doit faire attention à ce qu'elle achète, à toujours choisir la basse qualité qui ne viendra pas trouer ses comptes en fin de mois. Sayu a déjà bien trop la notion de l'argent, mais elle ne s'interdit pas de rêver et c'est d'un œil brillant qu'elle s'émerveille face aux étalages.« Essayons de faire vite. » Souffle la mère à sa fille, qui répond d'un hochement de tête un peu déçu. « Est-ce qu'on pourra aller voir le magasin de jouets après ? » Demande la petite, le visage suppliant. Elles s'immiscent dans le couloir des chaussures, Mian attrape Sayu par la taille et la dépose sur un banc. « Pourquoi faire ? Tu sais très bien que tu ne pourras rien acheter... » Lui répond la plus vieille. Gamine ne répond pas, elle se mut dans un silence qui indique à Mian qu'elle est contrariée. Sans rien relever, la mère se retourne et se met à fouiller à la recherche de la paire idéale. « Enlève tes chaussures. C'était quelle taille déjà ? Je vais prendre deux tailles au-dessus, ça nous évitera de revenir trop vite. » Sayu s'exécute, elle lâche mollement les mocassins qui s'échouent sur le sol. Elle lui répond sans entrain, avant de concentrer son regard sur l'horizon. Mian revient quelques minutes après, plusieurs paires dans les bras. « Aller, arrêter de faire la tête, je t'achèterai une gaufre si tu veux. » La petite se redresse et vient passer une main dans ses cheveux, écarte les mèches qui lui tombent sur le visage. « D'accord. » Répond-elle en tendant la jambe pour laisser le soin à sa mère de la chausser. « Bon, c'est grand, mais tu vas grandir, pas vrai ? » Mian sourit faiblement, elle aimerait tant pouvoir la couvrir de cadeaux, lui acheter plusieurs paires de chaussures chaque mois, des jouets lorsqu'elle en réclame. Elle aurait voulu lui offrir la vie qu'elle avait imaginée pour elle, du temps où l'argent n'était pas un souci, du temps où il était encore avec elles pour leur assurer une vie confortable. D'une connexion qu'elle n'explique pas, Sayu est toujours capable de lire dans les pensées de sa mère, sa petite main vient jouer avec les cheveux de la plus vieille qui relève la tête, surprise. « Une gaufre à la fraise, mh ? » Lui souffle la gamine le sourire aux lèvres.
Main dans la main, elles ont repris la route. Sayu regarde ses pieds, fière de sa nouvelle paire. Elle sautille en suivant le rythme de sa mère qui est perdue dans ses pensées, occupée à déduire la somme des chaussures de ce qui lui reste sur son compte en banque. Elles passent alors devant le magasin de jouets qui attire l'attention de la plus jeune. « Maman ! Je peux aller regarder la vitrine au moins ? » Demande-t-elle en tirant sur son bras. « Mh ? mh. » Mian n'écoute pas, elle lâche la main de Sayu par inadvertance afin de compter sur ses doigts. Gamine prend ça pour une autorisation, elle s'éloigne et court vers la vitrine du magasin tandis que sa mère continue d'avancer. Les yeux brillants, Sayu se met à rêver face aux poupées et autres jouets affichés dans la vitrine. L'approche des fêtes est déjà d'actualité, les magasins se sont parés de leur meilleur revêtement à l'aube de la saison de Noël. Un petit train tourne sur son parcourt, Sayu se perd dans la contemplation de cette machine, oubliant de surveiller sa mère dont la silhouette a depuis longtemps disparue. Elle finit par tourner la tête, s'attendant à la voir derrière elle, mais ce n'est qu'une ribambelle d'inconnus qui défilent devant ses mirettes soudainement paniquées. « Maman ? » Appelle l'enfant en se détachant du magasin de jouets. Son petit cœur se met à battre plus vite, elle se triture les doigts en avançant hasardeusement le long des allées du centre commercial, cherchant désespérément la figure de sa maman.
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Perdue dans les grandes allées, elle cherche ce maudit magasin d'art. Il fallait à la cadette, une toile d'une taille spécifique pour ses cours, du moins c'est ce qu'elle lui avait dit. Himeno n'a pas cherché plus loin, et préfère se dépêcher de lui trouver ce qu'elle voulait. La jeune femme préférait que la lycéenne ne dépense pas son semblant d'argent de poche dans des fournitures scolaires. Alors elle vole dans les allées, monte et descend ces horribles escalators, serrées contre le monde qui profitait aussi de leur fin de journée pour faire ce qu'il désirait. Ses yeux se baladaient sur les multiples façades de magasin, à la recherche de l'enseigne qu'elle recherchait. Si elle aurait pu trouver une toile dans une ancienne boutique au coin d'une rue, elle persistait à vouloir donner le meilleur pour la demoiselle. Si Himeno a dû oublier les bons repas, les anniversaires et juste rêver de cadeaux, elle ne voulait pas que cela arrive pour la dernière. Il lui était donc tout à fait normal de redoubler d'effort au travail pour lui offrir un semblant de vie normale.
Alors quand son regard tombe sur la boutique tant désirée, elle laisse un soupire de soulagement s'échapper d'entre ses lèvres. Les rayons sont calmes et plutôt vide, la vendeuse se tient là comme on lui a appris et Himeno prend quand même la peine d'hocher la tête pour la saluer. Devant les toiles, ses yeux se baladent de son papier froissé à l'étalage en face d'elle. Ca allait être une galère à transporter mais bon. Sous son bras, elle attrape une des grandes toiles après avoir vérifier les dimensions voulues et s'arrête devant devant certaines palettes. Ce n'était pas quelque chose dont la lycéenne avait besoin mais les gravures sur le métal était jolie, on aurait dit qu'elle sortait d'une autre époque avec ces vieilles couleurs pastels alors sans trop réfléchir, elle l'ajoute à ses dépenses. A la caisse, elle refuse un sac et fouille dans son porte-feuille pensant avoir assez en liquide mais se sait coupable de l'argent disparu. Sans trop paraître défaitiste, elle sort sa carte bleu, laisse son cerveau déduire les sommes de son compte en banque déjà essoufflé et sort de la boutique, la toile et la palette de couleur sous le bras.
Les yeux sur son téléphone pour prévenir de son retour à la maison, Himeno retrace ses pas pour sortir d'ici, ne se sentant plus vraiment à l'aise au milieu de toutes les lumières qui coûtent trop chers. Il y avait une époque où elle pouvait les observant en se trouvant à sa place, en ayant pas peur de quoi manger ce soir. Mais dans ses regrets, son regard se repose sur cette petite figure au bord des larmes qui fait le chemin inverse. A côté d'elle il n'y a personne qui semble l'accompagner, entourée de parfait inconnu qui ne prend pas la peine de la remarquer, ou alors le mieux qu'ils puissent faire était de lui jeter des regards curieux.
A ce moment là, Himeno n'a pas réfléchi plus que ça et quand elle arrive à son niveau, elle s'accroupit juste, laissant la toile reposer entre son bras et contre le sol. Elle n'a pas forcément un instinct maternel et ne l'a jamais développé parce qu'elle a soi-disant veillé sur ses soeurs. Il s'agissait surtout d'une envie d'offrir plus.
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C'est dans la queue du stand de gaufre qu'elle se réveille, Mian. Son cœur s'arrête de battre et semble tomber au sol, elle tourne furieusement la tête de part et d'autre de la file, à la recherche de la silhouette minuscule de sa fille. « Sayu ?! » Appelle-t-elle en abandonnant sa place, sous le regard gêné de ceux qui se trouvent autour d'elle. « Sayu ! » Elle se met à faire le tour du stand, l'angoisse venant lui serrer la gorge. Elle abandonne bientôt les gaufres et se met à parcourir le centre dans le sens inverse, inspectant chaque recoin qu'elle explore. La respiration difficile, elle est paniquée à l'idée d'avoir perdu la petite, ou pire, qu'elle se soit faite enlevée lors d'un moment d'inattention de sa part. Qu'elle pourrait se foutre des claques, la fatigue lui altère sa perception, elle s'est laissée distraire par toujours les mêmes futilités, oubliant de garder un œil sur l'enfant. « Le magasin de jouets ! » S'exclame-t-elle, la mémoire lui revenant subitement. Elle se presse jusqu'à la vitrine, entre en trombe dans le magasin, oubliant de vérifier autour. Sans attendre, elle se rend à la caisse, attirant l'attention d'une vendeuse qui accepte de l'écouter. « Vous n'auriez pas vu une petite fille entrer seule ? Une gamine de cinq ans, elle fait cette taille à peu près, les cheveux noirs coupés au bol ! » La vendeuse secoue la tête. « Il y a beaucoup d'enfants ici madame, j'ai peur de ne pas pouvoir vous aider. » Mian se détache lentement du comptoir, elle remercie faiblement la caissière et décide de faire le tour du magasin avant de ressortir, bredouille.
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Une fois debout, la fille dans ses bras et ses achats coincés entre l'autre et ses côtés, Himeno continua son chemin, essayant de retracer les pas d'où celle en détresse pouvait bien venir. Elle jeta parfois quelques coups d'oeil sur cette dernière, vérifiant que tout allait bien.
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« On est passé devant le magasin de jouets et elle m'a dit que je pouvais regarder la vitrine. Quand je me suis retournée, elle avait disparu. » Explique-t-elle alors sans relever le visage. « Je m'appelle Sayu. » Répond-elle en acceptant finalement de sortir un œil. Autour d'elle, le centre commercial a pris des airs presque terrifiant, les couleurs se mélangent, elles oscillent sous ses yeux qui semblent déjà regagner leur état normal. « C'est un nom de princesse, Himeno, je trouve. » Ajoute-t-elle en resserrant ses bras autour de la plus vieille. « Ma maman, elle est belle, mais elle a le visage fatigué, les cheveux mal attachés et elle porte une veste un peu usée. » Commence-t-elle en essayant de donner les détails qui lui semblent importants. « Elle a les cheveux décolorés, et des tatouages sur les bras. » Résultat de tant d'années de délinquance, lorsqu'elle était jeune, fougueuse et désireuse d'aller à l'encontre de ses parents. Le résultat ne fut pas si jouissif, puisqu'ils décidèrent de la déshériter et de la chasser. Mian traîne encore avec elle le souvenir de cette adolescente condamnée et rejetée.
Cette dernière sort tout juste du magasin de jouets, haletante, paniquée, désespérée. Elle laisse à nouveau courir son regard sur la foule qui défile sans se douter qu'il y a, quelque part, une gamine apeurée qui attend que sa mère vienne la retrouver. « Sayu... » Murmure-t-elle comme une prière. C'est alors que la figure d'une femme portant une enfant dans ses bras, s'approche de l'enseigne de jouet. Son cœur bondit lorsqu'elle reconnaît l'accoutrement de sa fille. Sans attendre, elle se glisse à la suite du duo et vient apposer sa main sur l'épaule de la jeune femme, la retenant d'avancer plus loin. « Sayu ? » Gamine redresse vivement la tête et se sent alors nauséeuse. Son visage se tord dans une expression de tristesse, de joie et de mal-être en même temps. Le monde continue de tanguer drastiquement, les couleurs s'effacent mais le corps ne suit pas. « Mamannnn... » Chouine-t-elle, en tendant les bras pour rejoindre sa mère. Mian se sent terriblement mal, elle attrape le petit corps de sa fille, libérant ainsi l'inconnue qu'elle ne considère pas encore, trop inquiète par l'état de sa petite. Sayu est une enfant courageuse qui ne se laisse pas tant abattre par les émotions. De la voir ainsi pleurer n'est pas dans ses habitudes. « Mon trésor, tu as eu peur ? Maman est là, maman est désolée, maman te demande pardon, je suis trop bête, j'avais la tête ailleurs, je suis navrée... » Murmure-t-elle en la serrant si fort qu'elle pourrait l'étouffer. Son regard tombe finalement sur la figure de celle qui s'est occupée de la lui ramener. Les battements s'affolent, elle est embarrassée de savoir que quelqu'un ait pu être témoin de son incapacité. Ses yeux se mettent inconsciemment à scanner la jeune femme des pieds à la tête, elle ne sait pas quoi lui dire et se contente alors de glisse un « Merci » timide mais reconnaissant.
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En arrivant devant l'enseigne il ne faut pas quelques secondes de plus quand la main sur son épaule la fait rapidement se retourner. Himeno est mise en second plan face à ces retrouvailles et ça ne la dérange pas puisqu'il ne s'agissait pas d'elle. Doucement, elle laisse Sayu s'échapper dans les bras de sa mère. Elle reste plantée là sans en être gêner, profite pour porter d'une manière plus confortable la toile tant voulue par sa soeur. ( est-ce qu'on t'a déjà serrer aussi fort par peur de t'avoir perdue ? ) Ses pensées sont perturbées par les remerciements de la jeune femme et immédiatement elle offre un sourire.
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Mais Himeno est bien vite coupée, car en face elle se ravise très rapidement, la honte la prenant au corps. Même le dos tourné, elle semble ne pas bouger. Les yeux de la journaliste s'égare sur Sayu, puis sur ce qu'elle tenait dans ses bras. Elle savait très bien que sa soeur pouvait attendre ce soir, du moins sur le moment elle ne voulait pas savoir si elle lui en voudrait ou non d'avoir trop traîné. La jeune femme ne se voyait absolument pas s'excuser et partir en voleuse en laissant une mère paniquée et son enfant épuisée. Dans un soupir qui se blâme tout de même d’interférer dans la vie des autres sans leur accord, c'est dans une hypocrisie humaine de vouloir bien faire que la demoiselle s'approche doucement et glisse sa main sur l'épaule de la blonde pour capter son attention.
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La voiture atteinte, elle hésite un moment, se dit que ce n'est pas agréable de laisser leur bonne étoile seule devant, mais elle ne peut pas se résoudre à laisser Sayu derrière sans assistance. Elle opte finalement pour la solution la plus réfléchie et se glisse sur la banquette arrière en installant sa fille correctement sur elle. La demoiselle se détache un peu de sa mère, elle a les joues rougies par les larmes, du sang séché sur la frimousse et l'air d'avoir pris un énorme coup sur la tête qui l'aurait sonnée. Morte d'inquiétude, Mian n'est définitivement pas au bout de ses peines concernant la plus jeune. La voiture démarre, machine enclenchée, il n'y a rien que Mian peut vraiment faire désormais, la situation est entre les mains de celle qui tient le volant. Le silence est pesant, Mian est perdue dans le tourbillon d'émotions qui s'enchaîne depuis leur arrivée au centre. Levant les yeux vers le rétroviseur, elle se met à observer celle qui conduit, se mordillant la lèvre inférieure, anxieuse. « Je- je suis vraiment désolée de vous infliger ça madame... » Elle cligne des yeux, se rend compte qu'elle se trouve dans la voiture d'une personne dont elle ne connaît même pas l'identité.
« Maman... » La petite voix de Sayu quémande l'attention de sa mère qui baisse un regard attendri sur sa gamine. « Shh, la dame est en train de nous amener à l'hôpital. Ne t'en fais pas, tout va bien, ferme les yeux, repose-toi. » Elle vient frôler les paupières de la petite qui se détend instantanément sous le geste familier. Mian fronce les sourcils en cherchant une explication à cet état soudain, elle finit par reporter son attention vers l'extérieur, son angoisse toujours présente, même si elle fait de son mieux pour ne pas paraître paniquée aux yeux de sa fille.
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Quand la voix de la plus âgée osait briser le silence injustement imposé, ses yeux quittèrent quelques secondes la route, histoire d’observer son reflet dans le rétroviseur. Elle tente de lui offrir un sourire qui se voulait rassurant même si elle savait que ça n’allait pas arranger grand chose.
Si ça avait été sa soeur qui devait se traîner seule jusqu’à l’hôpital parce qu’elle avait mal au coeur et qu’on la regardait juste avec des airs agacés d’avoir dérangé le paysage, ça lui briserait le coeur. Son attention de nouveau volée par son téléphone quand la notification d’un message vient troubler le plan affiché. C’était la cadette qui informer avoir dû remplir le frigo et dans un agacement qui ne la concernait qu’elle et sans pouvoir répondre, Himeno marmonne en balayant la notification comme pour passer à autre chose. Est-ce qu’elle ne faisait pas assez ? Elle n’en savait rien. Il n’était pas rare que la plus jeune dépense son argent de poche dans les choses basiques pour vivre et ça l'énerve toujours un peu, la grande soeur, car c’était à elle de le faire. Mais toujours à droite à gauche, elle oublie parfois d’exister avec elles.
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L'hôpital est grand, compliqué, mais elles ne mettent pas longtemps à trouver la réception. Mian passe devant sa compagnie et se présente sans attendre. « Ma fille ne se sent pas bien, elle s'est mise à saigner du nez, ça ne lui arrive jamais ! » Le regard d'une infirmière court sur la silhouette négligée de Mian, qui se sent d'abord très gênée, puis agacée. À croire que même dans des lieux solidaires, le jugement de valeur est pratiqué. La jeune femme qui lui fait face soupire et tend un formulaire à la mère qui s'empresse déjà de le remplir. Elle se saisit alors du combiné d'un téléphone afin de marmonner des informations à un ou une collègue. « Je vous laisse finir de remplir le formulaire puis je vous demande de patienter sur un des sièges là-bas. » Nonchalance qui se lit dans sa voix, Mian fronce les sourcils et tourne la tête vers la salle d'attente, avant de revenir sur l'infirmière. « Vous ne comprenez pas, ma fille a un problème, c'est peut-être grave ! » C'est qu'elle n'a pas l'habitude des procédures, elle qui préfère vivre le moins possible au dépens des autres. La jeune femme soupire à nouveau, ce qui a le don d'agacer la plus vieille.. « Je comprends madame, mais elle n'est pas la seule à avoir un problème. Un médecin va vous recevoir, mais pour ça, il faut qu'il soit disponible. Asseyez-vous en attendant, c'est le mieux que vous pouviez faire. » La mère n'a pas le choix, elle serre les dents et tourne son regard vers celle qui se trouve toujours derrière elle. « Très bien... » Finit-elle par répondre, à bout d'arguments. Elle récupère donc le formulaire à demi complété, redresse sa fille dans ses bras et se dirige mollement vers la rangée de sièges alignés. « J'avais oublié à quel point c'est l'enfer, les hôpitaux... » Lance-t-elle alors à la femme à ses côtés. « Vous n'êtes pas obligée de rester attendre avec nous, si cela vous embête, vous avez déjà fait beaucoup pour nous. » Continue-t-elle en la regardant dans les yeux, curieusement attirée par ses iris de jais. Elle finit par rompre le contact visuel, baissant son visage sur la feuille qu'elle n'a pas terminé de remplir. « Je m'appelle Mian. » Souffle-t-elle, étrangement prise du besoin de se présenter.
L'infirmière réapparaît plus vite que prévu, demandant le formulaire que Mian lui tend sans attendre. Elle leur annonce qu'un médecin ne va pas tarder à les recevoir, ce qui fait naître une lueur d'espoir dans le regard de la mère. L'homme en blouse blanche fait son entrée peu après, envoyant un sourire bienveillant à Mian et sa fille. Dans un dernier regard pour la belle inconnue, elle se lève afin de rejoindre le docteur et disparaît entre les portes battantes d'un couloir sombre et inquiétant.
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Mais pas le temps de plus quand l'infirmière arrive, les libérant de possible longues heures d'attente. D'une main tendre dans le dos de Mian, elle l'aide à se lever dans un sourire qui se voulait encourageant, persuadée que ça irait bien, que peut-être la petite avait besoin de repos. Himeno préférait rester là, s'étant déjà sûrement trop immiscée dans ces problèmes de famille et elle en avait confiance. Alors son regard se plonge un instant sur le plafond trop uniforme, les lumières aveuglantes.
De l'autre côté, là où elle ne voit rien, le docteur dans un savoir qui était devenu mécanique, s'occupe du bilan de santé de Sayu. Il prend sa température, pendant qu'une infirmière essaye de lui changer les idées, de lui occuper l'esprit pour ne pas qu'elle se concentre trop sur ce que pouvait faire la figure plus importante. En même temps, les questions fusent. Si elle avait déjà eut ce genre de problème avant, si elle mangeait bien. Les questions ont un souffle de jugement, parce qu'il faisait sûrement parti des privilégiés qui n'ont pas besoin de compter leur argent à la fin du mois pour être sûr de ne pas passer dans le négatif. Pendant tout ce temps, il ne prend pas la peine de demander à la plus jeune comment elle se sentait.
Les résultats lui tombaient dessus d'une logique effrayant et ses yeux se plissent, brisant les airs neutres qu'il avait jusqu'à présent.
De l'autre côté, innocente des inquiétudes qu'elle avait créer, Himeno subit la salle d'attente en silence, oublie les trop longues heures qu'elle y a déjà passe, préfère se jeter sur la première machine à café qu'elle avait en vision.
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Petite est toujours dans les bras de sa mère quand elles pénètrent dans la salle d'examen, guidées par le médecin. Rapidement, Mian est écartée, on lui demande de reculer, de laisser son enfant au savoir faire des professionnels. Elle assiste au bilan de la gamine, l'angoisse apparente: on lui a proposé de s'asseoir, mais elle a refusé, préférant se tenir sur ses gardes, à la moindre menace. Lionne aux aguets surveille son petit d'une vigilance que rien ne pourra ébranler, qu'elle pourrait mettre le feu à toute la facilité s'il lui arrivait malheur, car Sayu, c'est tout ce qui lui reste, une accroche pas toujours saine, le seul élément qui la retient sur Terre. Gamine ne semble pourtant pas un brin impressionnée, elle chouine de douleur, mais répond à toutes les attentes des médecins, tendant son petit bras lorsqu'on le lui demande, riant même aux tentatives maladroites de l'infirmière qui cherche à la distraire.
Rapidement, Mian se détend, elle redresse un regard étonné, néanmoins, lorsque le docteur vient lui poser une question qu'on ne lui avait pas posée depuis un moment. « Oui ? » Répond-elle, méfiante. Elle s'approche, les bras croisés, tandis que le médecin lui donne son diagnostique. « Color Rush ? » Tout lui apparaît soudainement comme une évidence, elle se sent alors bien idiote d'avoir paniqué ainsi, pour une situation pareille. L'esprit soudainement vide, elle laisse son regard glisser sur sa fille, sur l'infirmière et le médecin. Un color rush... Elle se sent étrange de parler d'un truc pareil entre les murs d'un hôpital, cela lui rappelle à nouveau ce qu'elle a perdu, et ça ne l'enchante guère. Elle hoche mollement la tête aux paroles du docteur, sonnée. Elle se tourne alors vers Sayu, lui adressant un regard insistant. « Tu le savais ? Qui t'a donné un Color Rush ? Qui donc ? Je ne comprends pas, nous étions au centre commercial, elle n'a regardé personne... » L'évidence la frappe alors en pleine figure, elle s'en veut à nouveau de l'avoir perdue de vue, car elle aurait préféré que Sayu ne connaisse pas cette sensation si tôt, car ce qui accompagne le color rush n'est jamais plaisant, l'addiction qui se développe autour de ce dernier est incontrôlable.
« Madame, nous allons garder Sayu encore un moment, histoire de la laisser sortir en bonne condition. Le contrecoup des premiers color rush n'est jamais agréable. Je vous envoie les formalités administratives par mail, celui que vous avez laissé sur le document qui vous a été demandé à l'accueil. » Et tout ça n'est qu'une manière subtile de parler d'argent. Mian sent sa gorge se nouer, elle aurait dû relativiser et comprendre elle-même la cause de l'état de sa fille au lieu de courir à l'hôpital en embarquant avec elle la cause même du malaise de Sayu. « D'accord... » Répond mollement la mère avant de se diriger vers la sortie, escortée par l'infirmière qui s'est occupée de faire descendre la petite de son perchoir. « Je peux vous demander deux minutes ? La personne qui nous a amenées ici attend dans la salle d'attente, je voudrais aller la prévenir. » La jeune femme hoche la tête et continue sa route seulement avec la petite. Mian se dépêche de retrouver le chemin de la salle d'attente, poussant les portes battantes pour tomber sur un siège vide. Himeno a-t-elle finalement décidé de partir ? Tant mieux... Se dit-elle avant de poser son regard sur la silhouette de la jeune femme occupée au distributeur. Fausse joie... Elle prend une inspiration et s'avance jusqu'à elle. « Excusez-moi ? » Elle s'arrête à son niveau, sent son cœur rater un battement lorsque leur regard se croise. « Je-Vous êtes probe ? »
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La possibilité même que ce soit sa faute ne lui frappe pas cruellement au visage. Et si même cette pensée lui traversait l’esprit ce serait sous forme d’une blague du genre juste imagine ce serait fou avant de s’échapper dans des rires intérieurs.
Alors Himeno se retrouve à la regarder comme si elle avait demandé la Lune alors que la question est simple. Elle ne fait même pas gaffe à son gobelet rempli qui sort du distributeur quand elle range sa carte de crédit dans son portefeuille.
La femme maintient son regard sur Mian, sans comprendre pour une fois car rien n’est censé la concerner elle. On ne lui a jamais parlé de son prétendu mono depuis toute petite, on évitait les sujets qui semblaient inutiles. Puis elle se disait qu’au pire,
ce serait quelqu’un de son âge. Quelqu’un qu’elle pourrait choisir, si oui ou non elle voulait rester proche de lui.
Elle n’a jamais pensé à la possibilité que ce soit une si jeune personne, parce que si elle y réfléchissait, Himeno imaginait mal un monde où elle refuserait à un enfant de lui faire voir les couleurs s’il le désirait tant, c’était cruel.
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Ses yeux tombent alors sur le café qui attend d'être récupéré et qui bip depuis trop longtemps. Elle se baisse à la place de la jeune femme et le tire de la machine avant de le lui tendre. « Ça vous dérange si je vous prends encore un peu de votre temps ? » Et elle se sent à nouveau bien embêtée face à celle qui fait preuve de bien trop de solidarité. D'une main qu'elle glisse dans sa nuque, elle fuie désormais son regard, se dit que la situation est un fardeau pour les deux côtés, finalement, car Himeno n'a pas demandé d'être la probe de Sayu non plus. « Le diagnostic des médecins... » Elle laisse la phrase en suspens, frotte sa nuque nerveusement. « C'est un color rush. » Annonce-t-elle finalement, le regard perdu vers le plafond. « Ha, ha. » Rire sarcastique, elle soupire et se tourne, indiquant à l'autre de la suivre.
Elle l'emmène jusqu'à la salle que Sayu et l'infirmière ont rejointe, toque doucement à la porte pour attirer l'attention des deux filles avant d'entrer, Himeno à sa suite. « Tout va bien ? » Questionne-t-elle tandis que Sayu accourt vers sa mère, les bras réclamant un câlin. Mian la soulève, la petite trouve instantanément refuge dans le creux de sa nuque, fatiguée. L'infirmière les observe d'un sourire bienveillant, avant de reporter son attention sur la silhouette de la troisième femme, curieuse. Mian se tourne à son tour vers Himeno, Sayu se redresse, mais elle ne pose pas son regard sur elle. « Sayu, c'est arrivé quand tu l'as regardée elle, n'est-ce pas ? Tu n'as regardé personne d'autre, mh ? Réponds sincèrement, ce n'est pas grave. » Et elle vient le préciser, car la petite a pris l'habitude de ne jamais vouloir importuner, de ne jamais vouloir être un problème, schéma qu'elle a développé à force de voir sa mère se plier en quatre pour réussir à les faire survivre. Jouant avec ses mains, Sayu a les yeux baissés sur ses doigts entortillés, elle hoche mollement la tête avant d'enfouir à nouveau son minois dans l'épaule de sa mère. Mian soupire, elle se tourne vers l'infirmière qui regarde la scène, confuse. « Je pense que nous allons y aller maintenant, merci pour tout. » Lui adresse-t-elle avant de reporter son attention sur Himeno. « Parlons de tout ça dans la voiture, vous voulez bien ? »
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Dans un embarras d'oublier sa propre boisson, elle bégaie et remercie Mian en prenant son gobelet entre ses mains. Elle ne prend pas le temps de mettre du sucre pour adoucir la boisson chaude et d'une mauvaise habitude elle boit une trop grosse gorgée qui lui brûle la gorge. A trop se presser sans réfléchir, elle plisse les yeux et essaye de garder son attention sur la femme face à elle.
Quand le diagnostic tombe, Himeno se dit que ce serait marrant, mais comme un rire jaune qui cache des angoisses. Ses doigts se crispent légèrement sur le gobelet sans pour autant l'écraser. Elle n'ose même pas répondre, simplement elle hoche la tête. Elle aimerait dire qu'elle est au moins rassurée qu'il n'y ait rien de plus grave, mais aucun mot ne sort, même sur le chemin pour rejoindre la petite. Elle a l'impression que le couloir fait des kilomètres et qu'elle a le temps de se poser trop de question. Si c'était elle, qu'est-ce qu'elle ferait ? Est-ce qu'elle devait même faire quelque chose au final ? Si c'était Himeno, elle ne pouvait se plier qu'au souhait de la plus jeune.
C'est presque en traînant des pieds, qu'elle arrive dans cette salle où elle met les pieds pour la première fois. Naturellement son regard tombe sur Sayu puis dévie sur l'infirmière et Mian. La question tombe et la réponse la plonge dans un sentiment encore inconnu.
Peut-être qu'elle devait s'excuser, même si elle n'avait rien fait.
Elle a mal au ventre, les tremblements de ses doigts sont cachées dans les poches de sa veste après que son reste de café soit jeté dans la première poubelle venue.
Himeno ne tarde pas pour tourner les talons et faire le chemin inverse. Les airs ennuyés sont difficilement cachés sur son visage même si elle n'en veut à personne. Elle ne devrait pas s'en vouloir, de plus Sayu ne semblait pas vouloir la revoir de si tôt. Alors elle pense qu'elle pourrait continuer sa vie et faire comme si rien ne s'était passé, qu'elle garderait ça pour elle sans en parler à ses soeurs.
Jusqu'à la voiture, elle n'a pas lâché un mot, c'est une fois assise à son siège que ses épaules se détendent après avoir aider Mian à s'installer derrière. Son dos rencontre le siège et un soupire s'échappe de ses lèvres.
Himeno prend le temps de ne pas risquer de regarder dans le rétroviseur pour ne croiser aucun regard.
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