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dōhōai ((ft* Aki-Jumeaux
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après-midi
ft.  @Lin Akihiko


Akihiro s’était assis dans le salon, les jambes calées sous la table basse et son par-dessus. Il s’était fait servir un thé et quelques mochis au sésame ; sa mère faisait semblant d’avoir quelque chose à faire en cuisine ; en réalité ils s’évitaient.  Ils n’avaient rien à se dire, ils n’avaient jamais rien eu à se dire, ils partageaient ce toit et l’affection qu’ils avaient l’un pour l’autre, cela suffisait pour faire une famille.
Le portable sur la table vibra et Akihiro ouvrit l’application des messages, découvrant le nom de l’expéditeur il se redressa vivement laissant échapper une petite injure entre ses dents serrées en sentant ses côtes le tirer. Il n’était pas guéri. Il devait se reposer. On lui avait fermement interdit d’aller travailler et cela faisait plusieurs jours qu’il ne faisait absolument rien de ses journées et qu’il se shootait aux médocs la nuit pour dormir. Il n’avait certainement jamais autant dormi de toute sa vie, jamais autant prit le temps de regarder les aiguilles défiler. Il s’était rendu compte durant cette courte période loin de son travail qu’il ne savait pas très bien lire l’heure sur la vieille horloge traditionnelle qu’il avait acheté pour décorer la pièce. Il ne savait pas bien lire ou écrire tout court, ça lui demandait des efforts, cela lui avait toujours demandé des efforts, et il savait reconnaître les chiffres car il y était habitué, mais les aiguilles qui pointaient dans différentes directions le désorientait. Il se sentait idiot. Alors il avait passé plusieurs heures à essayer de se forcer à lire l’heure. Un passe-temps étrange qui avait sans doute un peu inquiété sa mère qui avait installé dans le petit salon une horloge numérique dans un coin.
Faisant défiler les messages, les sourcils du yakuza se froncèrent. Il avait reçu un appel d’Akihiko la veille, il avait pensé à le rappeler mais il s’était dit que vu l’heure à laquelle le barman l’avait contacté il devait encore dormir. Au fond il ne savait pas trop quoi lui dire, persuadé que ce dernier allait l’engueuler pour ne pas lui avoir dit qu’il ne serait pas de service pendant un moment au RED INSTINCT. C’était une semaine difficile pour le yakuza et il n’avait le droit de trop expliquer ni les raisons de son arrêt. Il était un point pour le clan actuellement et il le savait.
Mais rien dans les messages d’Akihiko ne semblait désigner une quelconque rancœur à son encontre, au contraire, les messages adressaient plutôt une sorte d’urgence qu’Akihiro ne sut expliquer.
Il avait promis à son ami quelques semaines plus tôt qu’ils iraient au Onsen, et si physiquement ce n’était pas vraiment le moment pour le yakuza en convalescence, il se devait bien de fournir un effort pour son ami. Il lui répondit et se leva pour aller se préparer, tout en passant un coup de fil au responsable du onsen, un shatei qu’il connaissait bien, un monsieur assez âgé qui gérait un établissement à espaces privatifs avec sa fille qui devait avoir environ son âge. Akihiro aimait bien aller au onsen, mais il y allait rarement de lui-même, attendant que le clan ne fasse une descente groupée afin de ne pas trop s’ennuyer et surtout parce qu’il n’avait généralement pas le temps de le faire.
Une fois l’heure venue, il parti de chez lui, décidant de prendre comme à son habitude les transports en commun et de marcher. C’était sa manière à lui de profiter d’Osaka, et bien qu’il aille dans un endroit où passait peu de transport à l’orée de la ville, il aimait bien prendre ce temps pour lui. La différence était qu’aujourd’hui il avait encore un peu de mal à marcher et à respirer et qu’il ne devait pas le montrer. Il avait revêtu sa chemise la plus ample, une large veste grise accordée à un pantalon gris, ayant demandé au préalable à sa mère si les teintes étaient bien les même ne pouvait faire la différence et bien sûr, ses éternelles bagues et colliers. Autant avoir l’air le plus naturel possible.
Pourtant, malgré tous ses efforts, le yakuza eu du retard, si habituellement cela ne dépassait pas les dix minutes, il mit bien quinze minutes supplémentaires pour arriver jusqu’au onsen dont la route n’était pas très praticable pour les piétons, et beaucoup plus habituée aux limousines et berlines du clan.
Le onsen se trouvait à l’orée d’un foret non loin d’un court d’eau qui se reliait au fleuve. Les feuilles jonchaient le sol, il y avait un peu de vent, un frisson parcourut l’échine du Satoshi, mais ce n’était pas à cause du froid.
« Qu’est-ce qui t’arrives pretty boy, t’as vraiment une sale mine aujourd’hui… » lâchât-il en arrivant au niveau d’Akihiko qui l’attendait. Lui-même ne devait pas être de la première fraîcheur et bien que els larges vêtements cachent les soins, on pouvait certainement remarquer à sa démarche qu’il n’était pas bien en point. Il lâchât un sourire à Akihiko en s’arrêtant devant lui, essoufflé, gardant les mains dans ses poches comme si de rien était. Ils en avaient des choses à se dire.



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après-midi
ft.   @Satoshi Akihiro  


T’étais pas remis de ta nuit. De toutes les émotions qui avaient fait valser ton cœur en si peu de temps. Y’avait eu de la rage, de l’incompréhension, de la douleur, du dégoût, du chagrin. Tu savais pas comment encaisser la nouvelle. Que ta mère avait envoyé un inconnu pour te surveiller. Il avait beau être le fils de ton beau-père, ça n’en restait pas moins un type dont t’avais jamais vu le visage avant. Un mec dont tu savais rien et dont tu te foutais royalement. Il avait fait remonter à la surface des souvenirs que tu préférais laisser sous le tapis. T’avais fait n’importe quoi, en rentrant chez toi. T’avais commencé par prendre une bière, une ligne de cocaïne avant de passer de très très longues minutes sous l’eau glacée. T’avais beau frotter ta peau encore et encore, t’avais l’impression de pas pouvoir te débarrasser de la présence de celui qui t’avait agressé quinze ans plus tôt. Tu te sentais mal. T’avais la nausée. Et y’avait bien longtemps que t’avais pas ressenti le besoin d’entailler ta peau. Tes cicatrices, elles étaient à l’arrière de tes cuisses. Tu t’étais toujours dit que ce serait plus facile de les dissimuler ici. T’avais honte. Tellement honte d’être aussi faible, de pas pouvoir te contrôler. Guérir. Ça te semblait impossible. Akihiro, il avait pas répondu. T’étais pas fâché. C’était un homme occupé. Mais sans lui, t’avais sombré. Tu t’étais laissé submerger par ta peine. Y’avait que lui pour te raccrocher à la réalité. Le seul auquel t’avais accordé un accès direct à ton cœur. T’avais pas dormi. Pas beaucoup. T’avais pas fait de cauchemar grâce à la drogue. T’avais attendu qu’il soit une heure raisonnable pour lui envoyer un message. T’avais toujours peur d’être un peu trop envahissant. Mais il l’avait promis non ? Qu’il t’emmènerait aux sources d’eau chaude. T’étais resté accroché à ton téléphone, comme un idiot en attendant sa réponse. T’étais soulagé de voir son nom apparaître sur ton écran. T’étais pas certain d’avoir le droit de te reposer sur lui. T’avais trop peur de le souiller. De le salir de tes péchés dont t’étais même pas responsable. Pourtant t’avais rapidement enfilé un jean et un pull blanc. Ta garde robe, elle était un peu basique. T’avais pas les moyens de t’offrir des vêtements de marque et la seule chose qui avait de l’importance, c’était ta tenue de travail. Tu te regardais dans le miroir. Tu détestais ton reflet. Ça te filait la gerbe. Tu prenais juste le temps de te coiffer pour avoir l’air présentable. Essayer de dissimuler les cernes sous tes yeux et ton air fatigué. T’avais récupéré ta moto avant de le rejoindre à l’adresse indiquée. T’étais même un peu en avance. Et quand tu le voyais pas arriver, tu commençais sérieusement à t’inquiéter. Il était jamais autant en retard Aki. Tu l’avais pas vu depuis plusieurs jours au Red Instinct. T’étais terrifié à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose. De pas avoir pu l’aider. Ou le protéger. Une idée stupide, parce que les gros bras, c’était lui qui les avait. Tu tapais nerveusement du pied sur le sol, adosser à ta moto. Peut-être que t’aurais dû proposer de le récupérer quelque part ? Merde. T’allais sortir ton téléphone pour l’appeler quand t’apercevais enfin sa silhouette. Sa démarche était pas habituelle. T’étais pas aveugle. T’essayais de rester naturel, de pas lui montrer que tu crevais d’inquiétude. Tu souriais au surnom. Comme toujours. « C’est toi qui dit ça crétin ? T’as vu ta tête ? »  Tu posais ta main sur son épaule. « C’est moi le fumeur ici, pourquoi t’es essoufflé ? » Est-ce qu’il était blessé ? Où ? Qui lui avait fait ça ? Pourquoi ? Des dizaines de questions que t’avais pas le droit de poser. Alors tu passais ton bras autour de ses épaules pour l’entrainer à l’intérieur. « T’es sûr que c’est ok avec mes tatouages ici ? » Parce que t’avais vraiment pas envie de te faire mettre dehors. Tu te sentais mieux d’un seul coup. Maintenant qu’il était près de toi. Tu te sentais en sécurité. Comme si plus personne pouvait t’atteindre ou de faire de mal. T’était conscient de ta chance.

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ft.  @Lin Akihiko


Akihiko n’avait pas son visage habituel, ce minois de gosse qui donnait à certain envi de lui donner des claques certainement, Akihiro n’en savait rien au fond, car personne n’oserait faire ce genre de choses devant lui après tout. Il y avait quelque chose qui clochait, il pouvait le voir, mais il n’était pas assez habitué à lui poser la question. Lui aussi ne devait pas être très joli à regarder, mais au fond c’était pas vraiment important, ils n’étaient pas là pour monter sur un podium ou repartir avec l’âme-sœur sous le bras. Pourtant, ils étaient là, bras dessus, bras dessous, à se diriger vers le onsen. Il y avait dans l’air une friction qui n’était pas dû à leur conversation, ils s’étaient à peine salués de leurs habituelles boutades. Mais le temps lui-même était frileux. Peut-être y avait-il des démons cachés autour d’eux, des ombres qui attendaient que se libèrent les souffrances, tapis dans ces bois. Akihiro n’était pas du genre à se moquer de ce genre de choses, bien qu’il soit catholique, il croyait au pouvoir de la nature, ça faisait parti de leur culture après tout. Au fond de lui, il était persuadé que le gérant de cet endroit avait du passé un pacte secret avec quelques esprits qui rodaient, car la végétation ici était toujours touffue, même en automne. Bien qu’il ne puisse pas distinguer les couleurs, il pouvait voir que les dégradés étaient profonds. Quelque chose hors du temps se passait dans ces lieux certainement.
Akihiro s’accorda un soupire puis un rire aux réflexions de son ami. L’une des premières fois qu’ils sortaient tous les deux en dehors des repas ou des verres avant ou après le travail et les voilà complétement paumé, comme des gosses, à se demander ce qu’ils peuvent bien foutre là.
« Tu verras la taille de l’engin que j’ai dans le dos… t’inquiète pas ici ils s’en fichent de ton tatouage, c’est le nom du clan qui compte, et le miens. » Akihiro s’avançât vers l’entrée. Son bras et sa côte le tiraillait mais il gardait le regard droit et les dents serrées. Il avait bien envie de raconter pourquoi il était dans cet état à Akihiko, mais ce dernier le verrait bien assez vite, après tout, il allait devoir enlever tout ce bordel et surtout ses fringues et donc exposer son corps en mille morceaux au barman.
A l’accueil la jeune fille portant un kimono traditionnel les salua. Akihiro s’avançât en se penchant avec bien plus de politesse qu’on ne pouvait le voir habituellement, laissant même poindre un léger sourire timide sur ses lèvres en s’adressant à la fille du gérant. Elle faisait parti de la grande famille des yakuzas sans vraiment en faire partie, c’était après tout l’enfant d’un shatei, donc elle répondait en partie aux lois du clan mais pas celles des filles du RED INSTINCT. Non, elle était bien plus distinguée et méritait un autre genre de politesse, en plus d’être très jolie dans cette tenue.
« Satoshi Akihiro du clan Kazunari et un invité. » Dit-il en faisant une nouvelle révérence du haut du corps qui lui arrachât un léger rictus de douleur. Bien qu’elle connaisse déjà son prénom, elle ponctua sa présentation d’une formule de validation de l’information et présenta l’entrée afin que les deux hommes prennent places sur des tabourets avant de leur annoncer qu’elle revenait dans un instant. Akihiro se penchât une troisième fois pendant qu’elle s’éloignait et se précipita sur la chaise pour s’asseoir laissant un juron s’échapper de ses dents serrées.
« k’so, cette saloperie fait un mal de chien. » dit-il en prenant son coude dans sa main opposée et en essayant de serrer le poing.
Cela faisait des semaines qu’il avait laissé trainer ses blessures et maintenant le revers de bâton était violent, malgré les heures passées à se faire rafistoler par le nouveau docteur. D’un regard il invita Akihiko à s’asseoir sur le tabouret libre à côté de lui et soupira profondément.
« Tu vois, ici ils posent pas de question. Tu es mon invité. » Une légère fierté ponctua sa phrase tendis qu’il laissait sa tête se poser sur le mur tout en gardant son regard sur son ami, un rictus satisfait étirant ses lèvres.
Il lui avait promis qu’ils iraient au onsen, ils y seraient reçus comme il se doit, il ferait en sorte qu’il en soit ainsi.


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ft.   @Satoshi Akihiro  


Tu te sentais soudainement rassuré, plus léger. C’était le pouvoir d’Akihiro. De faire s’envoler tes angoisses et la plupart de tes doutes. Il était ton quelqu’un. Tu pourrais lui offrir ta vie, même si elle valait pas grand-chose. Juste pour être certain que lui, continue de vivre la sienne. Alors oui t’étais inquiet quand tu remarquais sa démarche bien moins assurée que d’habitude. Tu posais pas de question sur son rôle dans l’organisation, ni même les missions qu’on lui confiait. Ça te brûlait les lèvres de lui demander s’il allait bien, si quelqu’un lui avait fait du mal. Tu te doutais la réponse. Qu’est-ce que ça changerait de toute façon ? Tu pourrais pas le protéger. T’étais un moins que rien. Juste un pauvre type qui pensait même pas mériter un tier de son attention. Pourtant, t’arrivais pas à lâcher prise. A lui rendre sa liberté. T’étais juste un parasité, bien trop accro à la douceur qu’il t’accordait. Y’avait que dans son regard que t’étais vivant. Egoïstement, t’avais pas envie de perdre ça. Tu hochais juste la tête à la réflexion sur ses propres tatouages. T’en avais aperçu sur ses bras. T’avais jamais demandé à voir les autres. Les tatouages c’était intime. Pour toi. Tu restais un peu en retrait, derrière lui, presque timide. T’avais l’impression de pas être à ta place ici. Akihiro, il était important. Son nom, il évoquait quelque chose. Le tien, il n’avait aucune valeur. Tu te penchais en avant pour saluer cette femme qui vous accueillait. Tu te demandais si c’était son genre de fille. Belle et distinguée. Tout ce que t’étais pas. « Y’a un bus qui t’es passé dessus ? » que tu demandais sur un ton faussement plaisantin alors que tu prenais place sur le tabouret à côté du sien. Parce que ça se voyait dans tes yeux, que t’étais foutrement inquiet de son état. Tu lui rendais pourtant son sourire. C’était un homme de parole Akihiro. Le premier qui te faisait une promesse et qui la tenait. Tu pouvais pas te permettre d’aller dans les sources d’eau chaude avec tes tatouages et ton compte en banque toujours dans le négatif. « Ca me donne presque l’impression d’être important ! » T’étais qu’un serveur. Un mec qui avait abandonné sa famille par lâcheté. Pour éviter d’entacher ceux que t’aimais de tes souillures. Être ici, ça te donnait une raison de plus d’enfermer tes secrets. Ceux de son passé. Ceux de ta sexualité. Tu pourrais jamais dire à voix haute ce que t’étais. Parce que tu pourrais jamais revenir dans ce genre d’endroit sans passer pour un pervers qui laissait son regard trainer sur le corps de tous les hommes. Un cliché que t’avais cessé de combattre. T’étais pas attiré par tous les hommes. Comme les hommes n’étaient pas attiré par toutes les femmes. C’était simple pourtant. Mais la différence, elle avait toujours effrayé. « Tu vas pas me claquer entre les doigts hein ? » Tu demandais en donnant un petit coup de pied contre le sien. Tu disais ça en souriant, mais t’étais juste terrifié à l’idée de le voir disparaître. Que ton monde s’écroule sous le poids de son absence.

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ft.  @Lin Akihiko


Akihiro observe son ami, plissant les yeux pour le détailler. Sa nonchalance apparente n’étant qu’un prétexte pour que la discussion ne tourne pas autour de lui, mais visiblement Akihiko en avait décidé autrement. S’il ne pouvait cacher qu’il était mal en point, le yakuza n’avait aucune envie que le barman ne s’inquiète. Pourtant ils étaient là, tous les deux un peu cassé par la vie, se regardant l’un l’autre. Akihiro n’était pas particulièrement observateur, on ne lui avait jamais apprit à l’être, lui rabâchant qu’il était certainement trop bête pour comprendre l’âme humaine. On lui avait rapidement refilé la charge de tous ce qui était manuel, qui à s’en casser les phalanges et il n’avait jamais posé de questions. C’était comme ça. Pourtant dans toute l’imbécilité (fausse) qu’il s’était construit comme une armure, il ne pouvait ignorer tous les signes de son ami qui montrait son inquiétude, mais aussi sa fatigue et une certaine tension. Akihiro avait envie de s’excuser d’avoir disparus pendant plusieurs jours, de ne pas lui avoir donné de nouvelles. Mais à quoi bon ? Il était là maintenant et c’est ce qu’il pouvait faire de mieux.
Ne pouvant s’empêcher de s’esclaffer de rire à la remarque du bus, Akihiro sentit sa cote le tirer de nouveau. Il ne pouvait pas bouger son bras, il avait encore une partie du vas de son dos engourdis. Tous cela le rendait inutile mais il ne voulait pas que cela se remarque, surtout dans un endroit comme ce onsen, où il savait qu’on allait regarder son état. Tant pis s’il était mal en points, ils l’étaient tous un peu ici, mais il ne fallait pas montrer qu’on avait mal, c’était un signe de faiblesse qu’on ne lui pardonnerait pas.
« Mais tu es important, tu vois, même après m’être fait rouler dessus par un bus tu passes avant mon propre repos. » un sourire farceur passa sur les lèvres du yakouz’ tendis qu’il envoyait un clin d’œil presque amusé à son ami. Il se retenait de toutes ses forces de lui raconter tous ce qu’il s’était passé la veille, de lui expliquer à quel point il avait perdu connaissance et que la première personne a qui il avait pensé c’était lui.
Akihiro n’était pas superstitieux, mais quelque chose planait dans l’air.
Un lien invisible c’était créé entre les deux Aki, une forme d’amitié qui n’en était pas une plus forte, et peut-être que c’était ça la clef de tout. Peut-être qu’il fallait qu’ils finissent par s’ouvrir l’un à l’autre.
Le yakuza soupira et jeta un coup d’œil vers le couloir ou avait disparut la jeune fille de l’accueil puis se retournât vivement vers Akihiko l’air plus soucieux qu’il ne l’avait jamais été, son masque juvénile et impertinent ayant disparut pour rendre ses iris plus sombres encore.
« Je suis mis à pied… j’ai merdé et je me suis blessé, mais il n’y a que le staff du RED INSCTINCT qui sait… ils vont vous coller cet idiot de Katashi dans les pattes en attendant que je revienne. » avoua à demi-mot le jeune homme sa voix devenant basse et sérieuse alors qu’il essayait de faire comprendre la situation à son ami.
« Je vais pas en mourir hein… mais je dois aller voir un médecin et tout. Je sais pas, ça devait être grave ce que j’avais, habituellement on donne pas de pause à un yakuza… » Le Satoshi devenait sérieux à mesure qu’il parlait, comme si une partie de lui s’attendait au pire, surtout depuis qu’il avait découvert que son médecin était aussi un fils de clan. Tout cela lui semblait bizarre et il ne devait pas trop en dire à qui que ce soit, mais les faits étaient là, et Akihiko avait déjà remarqué qu’il était amoché, il avait aussi remarqué qu’il était aux abonnés absents à son propre travail, alors il ne lui disait rien qui puisse le compromettre, ni lui ni le barman, et c’était ça le plus important pour le moment.
« Et toi, c’est pas un bus qui t’as roulé dessus visiblement mais on dirait que t’as vu un fantôme… » dit-il en relevant la tête et la voix, inquiet, mais soudainement moins sérieux, cherchant à comprendre à ce qui poussait son ami à avoir son si beau visage tiré ainsi.


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ft.   @Satoshi Akihiro  


Si tu te souriais, ça t’empêchait pas de te sentir coupable de l’avoir obligé à sortir. Juste pour répondre à ton petit caprice. A tes envies d’eau chaude pour tenter de détendre ton corps et ton esprit. Tu te sentais toujours sale, tellement infect que t’étais pas rassuré de te retrouver dans le bassin avec lui. Akihiro, il méritait ce qu’il y avait de meilleur dans ce monde pourri et toi, t’avais rien de bon à donner. « T’aurais dû me le dire, que t’étais mal en point. J’aurais pu attendre. » Et s’il lui arrivait quelque chose par ta faute ? Tu te pardonnerais jamais. Son air amusé, il suffisait pas à te faire ravaler ta culpabilité et ton inquiétude. C’était la première fois qu’il ne se montrait pas au travail depuis que t’avais intégré le Red Instinct. Et ça, ça te foutait vachement la trouille. Tu savais pas comment t’en étais arrivé là. A ce que ton cœur dépende du sien. Tu savais pas à quel moment exact il y avait gravé son nom au fer rouge. T’avais juste l’impression de suffoquer quand il était plus dans ton champ de vision. Voilà pourquoi. Parce qu’il finissait dans cet état. T’étais surpris par son air soudainement sérieux, par son regard presque grave. Mis à pied ? « Tu vas revenir quand ? » que tu demandais un peu tracassé par son absence. Katashi. Tu le connaissais pas vraiment. T’avais déjà entendu son nom. Tu l’avais aperçu. C’était personne pour toi. Et tu savais pas comment t’allais gérer ça. Cet inconnu qui allait faire partie de ton quotidien, qui allait prendre la place de ton pillier. T’aimais pas ça. Tu te sentais un peu agité, et tu te faisais violence pour ne rien laisser paraître. « Promet. Que tu vas pas mourir. » Toi aussi t’étais sérieux, presque autoritaire. Parce que t’avais besoin de l’entendre. De confirmer que le yakuza il te mentait pas. Il te mentait jamais. « Tu veux que je fasse quelque chose pour toi ? Je ferais une meilleure infirmière que toi. » Tu souriais tristement. Tu voulais pas plomber l’ambiance avec tes angoisses. Elles regardaient personne d’autre que toi. Tu passais une main dans tes cheveux à sa question. T’avais l’impression que c’était stupide, de l’avoir appelé au milieu de la nuit, de pas avoir su gérer tes problèmes tout seul. Ça te paraissait futile à côté de son état de santé. « Ma moto est tombée en panne. » Alors ça, c’était super grave. T’en prenais tellement soin de ton engin que le moindre rayure te mettais hors de toi. Mais, c’était pas ça le problème. « Y’a un mec qui a débarqué. Pour m’aider. » Tu parlais pas du color rush. Parce que t’avais décidé de l’occulter. T’en voulais pas de tout ça, alors tu préférais le nier, ne plus jamais aborder le sujet. Tu passais ta langue sur tes lèvres, pour trouver tes mots, pour prendre le temps de réfléchir. « C’est ma mère qui l’a envoyé pour me surveiller. » Tu parlais rarement de ta vie privée, des choses importantes. Parce que t’avais toujours peur de faire une erreur. De dire quelque chose qui te trahirait, qui le ferait partir. Si t’avais quitté Sapporo, c’était pas pour te faire suivre ici. Tu te sentais épié maintenant. Tu te demandais même si quelqu’un t’avait suivi jusqu’ici. On s’infiltrait dans ton intimité, et ça te filait la gerbe. « Je déteste ça tu sais… avoir un crétin sur le dos alors que…je veux juste être tranquille. » Tu fixais ton pied appuyé contre le sien. T’avais bien compris que t’avais pas le choix. T’avais pensé à te tirer. Encore une fois. Mais ici, t’avais des attaches. Une attache. Et elle était juste à côté de toi.

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ft.  @Lin Akihiko


Un petit rire, un regard et puis un nouveau clin d’œil, voilà qui permettait entre eux de pouvoir se promettre les choses. Pas de grands discours, ce n’étaient pas des avares de grandes effusions d’émotions aux deux gamins un peu cassés qui se trouvaient dans la salle d’attente. Au contraire, ils étaient plutôt dans l’appréciation des choses du quotidien, comme de pouvoir se voir, car avec leurs vies respectives ce n’était pas toujours aussi simple.
« Je sais pas quand je reviens exactement, ils veulent pas tout me dire. C’est normal, je suis inutile pour l’instant. » ricanât-il tout en cherchant à ne pas montrer son inquiétude.
Il fallait savoir voir les choses venir, quand on était yakuza. Faire fonctionner un buisness comme le leur c’était aussi savoir faire preuve de vision, anticiper comme on dit. Akihiro il n’anticipait pas beaucoup, son rôle c’était d’être utilisé comme un pion. Contrairement à de nombreux kyodai certainement, il ne questionnait pas les ordres et il agissait. Il le savait déjà qu’il ne monterait pas les échelons, ce n’était pas une carrière d’être yakuza, c’était une nécessité. Il avait suffisamment d’argent pour ne pas se plaindre de sa situation. C’était ça sa seule perspective de vie, ne pas crever la faim.
A la mention de la soirée d’Akihiko et surtout de sa mère, le Satoshi se rendit compte que c’était peut-être la première fois que l’un des deux mentionnait sa famille. Dans la tête du yakuza, une image se fit, il essayait d’imaginer à quoi elle pouvait bien ressembler madame Lin. Il n’arrivait pas à se faire une idée fixe, mais il se doutait qu’elle devait au moins être jolie, vu comment était son fils, avec son sourire de star, si énervant parfois, mais qui faisait tout le charme du motard. Sa mère à lui, il avait toujours eu du mal à se dire qu’elle était jolie, c’était sa mère après tout. Il savait qu’il lui ressemblait suffisamment pour ne pas trop ressembler à son inconnu d’idiot de père.
« Comment ça qui te file le train… » Akihiro sentit l’adrénaline monter en lui. A quel point sa famille devait être friquée pour payer quelqu’un qui suivrait un gamin qui faisait des cocktails dans un bar à hôtesse. Le yakouz’ se passa le poignet sous le nez en reniflant, lui qui avait toujours été persuadé que son compagnon d’infortune était plutôt du côté pauvre de la balance, il avait du mal à se dire que si sa famille avait de l’argent, il le laissait galérer autant.
« Attends, attends. » coupa Akihiro en levant une main en l’air, cherchant un moyen de faire le tri dans les informations. Mais surtout d’essayer de mettre les bons mots sur les questions qui lui passaient dans la tête. Car, ce n’était pas toujours facile pour lui de trouver les bons mots sur quoi que ce soit.
« Tu veux dire que ta mère elle paye un mec pour te surveiller mais que ça fait des semaines ne que t’as pas d’eau chaude ?! » Les yeux écarquillés, l’air hébété, le yakuza avait envie de se relever mais tout son corps lui refusait cette réaction qui aurait dû être la sienne. Il n’était pas du genre à savoir rester patiemment assis sans bouger, alors toute cette situation mettait à mal sa sérénité.
« Aki, t’as fugué de la famille de l’empereur ou quoi ? » s’enquiert-il quelque peu dépité par la situation avant de se rendre compte qu’il y avait une seule question qui méritait véritablement une réponse. Une question qu’il ne savait pas vraiment comment formulée mais qui sorti en bloc sans interruption et avec empressement. « Mais toi ça va ? Il ne t’a rien fait le mec au moins ? »
C’était là qu’Akihiro montra sa plus grande inquiétude et qu’il ne pu retenir un geste du bras et une légère rotation de son torse pour faire complétement face à son ami, lui arrachant au passage un gémissement plaintif et une grimace sur son visage déjà bien amoché.



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ft.   @Satoshi Akihiro  


T’aimais pas qu’il dise ça. Qu’il était inutile. Il l’était pas pour toi. C’était même tout le contraire. T’étais devenu trop dépendant de sa présence, junkie que t’étais. T’avais trouvé en Akihiro une nouvelle drogue. La seule capable de faire taire les voix qui pourrissaient ton esprit déjà disloqué. « J’espère que tu vas revenir vite… » que tu murmurais plus inquiet pour sa santé que la solitude au travail. Sans lui, t’étais certain de te faire exploiter par les filles. Et s’il revenait pas ? S’il était envoyé ailleurs ? T’étais soudainement submergé par la panique, la possibilité de te retrouver seul. T’y avais jamais vraiment pensé parce que t’avais envie de croire que vous seriez jamais séparé. T’étais plus un gamin pourtant. Tu ne savais que trop bien que la vie était loin d’être clémente. T’avais juste pas envie d’imaginer ce que pourrait être ton quotidien sans lui. Vous aviez rarement des conversations sérieuses, tu savais presque rien de sa vie privée, et pourtant, t’avais l’impression que lui, il était capable de lire en toi. De sonder jusqu’à ton âme d’un simple regard. Alors pour une fois, t’avais pas tellement hésité à lui déballer ta mésaventure. Le problème, c’était qu’il manquait pas mal de détails dans ton histoire. Des choses que t’avais pas tellement envie d’aborder. Même toi, t’y comprenais rien à ce que tu raconter. Ça te semblait un peu lunaire d’avoir le fils de ton beau-père collé au cul. Tu te taisais quand tu voyais l’incompréhension dans ses yeux et tu lui offrais une petit grimace désolée en fronçant le nez. Tu t’étais peut-être un peu trop emballé. « Ouais, ça a pas l’air super clair. C’est plus compliqué que ça. » T’ébouriffais tes cheveux pour remettre tes idées en ordre. C’était pas vraiment ta mère qui te faisait suivre. « C’est…le fils de son nouveau mari alors il est pas vraiment payé. Je crois ? » T’y connaissais rien aux affaires de gang. T’essayais juste d’éviter les emmerdes en faisant correctement ton travail. Mais tu pouvais pas t’empêcher de rire à sa réflexion. Un rire trop sincère. Pas un de ceux que tu forçais pour donner l’impression que t’allais bien. Un rire que lui seul était capable de t’arracher. Tu connaissais pas vraiment le niveau de vie de ta mère. T’étais parti juste avant que les choses ne deviennent sérieuses dans son couple. « Disons que… j’ai un peu menti sur mon cadre de vie ? Elle pense que je gagne bien ma vie et que je fais un boulot légal. » Tu haussais les épaules, pas très fier de remodeler la vérité, mais c’était le seul moyen de ne pas te faire rapatrier à Sapporo. « Je veux pas l’inquiéter et… je veux pas de son argent. Tu comprends ? » Il te restait pas grand-chose. Quelques convictions et cette partie de ta fierté encore intacte que tu voulais préserver. Tu te sentais important quand tu lisais l'inquiétude dans son regard. « Ca va. Je me suis fait un peu bousculer par un de ses hommes. Tu sais que je suis pas très doué pour la bagarre. » T’avais suffoqué sous sa poigne. Comme l’impression de te faire rattraper par tes chimères d’enfances. Tu supportais pas que les inconnus posent la main sur toi. T’essayais de lui faire croire que c’était pas grave. Pourtant, t’avais pas pu fermer l’œil de la nuit. T’avais occulté ton manque d’eau chaude et t’avais crevé de froid sous cette douche dans l’espoir de faire disparaître son odeur d’alcool mêlé à celui de la cigarette. « T’as mal où ? » T’étais attentif même si tu donnais souvent l’air de ne t’intéresser à rien. T’avais remarqué les traits de son visage se tordre sous la douleur. « T’as vraiment vu un médecin ? » Tu tendais la main pour frôler ses côtes, mais tu te ravisais avant de le toucher. Tu reposais tes doigts sur ta cuisse. Encore une fois, c’était pas le genre de truc qu’on faisait avec ses amis. On recousait pas les boutons de leur chemise et on les touchait pas.

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Akihiro fronça un peu plus les sourcils en essayant d’entendre et surtout de comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. Il avait l’impression qu’il manquait quelque chose, une information qu’il n’avait pas, mais comme à son habitude il se disait que c’était certainement du au faite qu’il n’était pas le plus intelligent dans la pièce. Il n’y avait que peu de personnes qu’il considérait comme plus bête que lui, et il avait déjà vu des gosses qui arrivaient à résoudre des problèmes de math plus vite qu’il arrivait à se souvenir de sa date d’anniversaire.
Face au yakuza, le barman semblait se démener pour lui faire comprendre toute l’affaire, mais l’inquiétude du kyodai ne faisait qu’augmenter. Une inquiétude qui visiblement était réciproque au vu de l’attitude de son ami lorsqu’il remarqua sa nouvelle grimace de douleur.
N’importe qui les voyant parler ainsi pourrait se dire qu’ils se raconte les plus grands secrets jamais partagés entre deux personnes. Il pourrait y avoir du vrai dans cela, seulement ce n’était pas si facile de s’ouvrir pour eux. Leurs petites habitudes bien établies leur avait permis de ne pas se sentir seul, de sentir une connexion special avec quelqu’un. Mais jamais ils n’étaient entrés dans les détails de leurs vies, se protégeant l’un l’autre de l’aberration qu’était leur enfance. Car oui, s’il y avait bien quelque chose qu’ils avaient su déceler l’un dans l’autre, sans mots superflus, c’était qu’ils partageait cette forme de nostalgie autodestructrice au fond du regard et dans leur manière de ne pas prendre soin d’eux-mêmes.
« Comment ça bousculer ? » Akihiro avait l’impression que tout allait trop vite, et il se sentait encore plus inutile que depuis sa mise à pied. La soirée avait été rude, mais il sentait que quelque chose n’allait pas, qu’Akihiko était perturbé.
« Arrête de t’inquiéter pour moi … » dit-il énervé. Il avait envie d’attraper les bras de son ami et de le maintenir face à lui jusqu’à ce qu’il lui dise tout, sans détour.
Il comprenait qu’il n’avait pas envie d’être un poids pour sa mère. Lui-même avait tout accepté, juste pour réussir à offrir un toit à la femme qui avait réussi à l’élever. Ils partageaient donc ça en plus, une certaine vision de leurs mères et cette volonté de leurs cacher leurs véritables vies. Car bien que Madame Satoshi ne soit pas idiote, jamais au grand jamais, elle n’avait mentionné le fait que son fils était un yakuza, jamais elle ne lui avait posé la moindre question. Elle le laissait vivre sa vie et acceptait de rester à sa place. C’était une certaine forme d’équilibre familiale.
« J’ai vu un médecin. » ponctuat-il d’un ton sec. Les détails n’étaient pas importants. Akihiro prit une grande inspiration et sentit ses muscles se tendre, la douleur revenait, il faudrait qu’il prenne les médicaments que le doc lui avait donné, mais pas ici. Et puis si ça se trouve l’eau chaude le calmerai. Du moins il l’espérait.
« Tu dois me dire. Qui t’as bousculé ? Ils sortent d’où ces mecs ? Aki…je vais pas laisser ça passer, je vais les retrouver et … » L’énervement s’entendait au travers des mots du yakuza, mais il n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase que la demoiselle en yukata était revenue avec deux paquets de serviettes et des kimono gris pâle ainsi que des geta.
Akihiro se redressa et fit un sourire gêné à la demoiselle comme si elle venait de le surprendre en train de dire les pires insanités. Il se pencha avec respect et prit les affaires qu’elle lui tendait. Elle fit de même avec Akihiko puis leur montra le couloir qu’ils devaient emprunter pour aller se changer.
En se levant la douleur dans le dos du yakuza se fit plus aigue encore, mais il ne dit rien, serrant les dents jusqu’à ce qu’ils arrivent dans le vestiaire traditionnel. Il laissa Akihiko refermé le battant en bois, posa ses affaires avec énervement et se retourna vivement vers son ami, tendant un doigt vers lui, soudainement menaçant.
« Maintenant tu me dis tout ! Tu t’es fait bousculer et tu as attendu aujourd’hui pour me le dire ? Et ça te rend comme ça ? Ils t’ont fait quoi ? Je dois tuer qui ? » La dernière phrase était sortie sans qu’il ne s’en rende compte. Tout son corps était tendu comme une corde. Ses tempes étaient en feu, il avait le phrasé d’un démon. Il était inquiet, il avait mal et il sentait qu’il était sur le point de frapper dans la première chose qui lui passait sous la main.



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T’avais essayé de minimiser ce que t’avais vécu. Tu savais que c’était pas grand-chose. Le type il t’avait juste plaqué contre une paroi du camion. Un truc de gamin agacé. Mais toi, tu l’avais vécu comme un traumatisme, t’en avais même vomi le peu de nourriture que t’avais dans l’estomac. Mais tu pouvais pas dire tout ça à Akihiro. Parce que tu voulais pas lire plus d’inquiétude dans son regard et laisser sous-entendre que t’étais faible. Et toi, t’arrivais pas à te concentrer sur tes problèmes quand tu le voyais si mal en point. Tu l’avais toujours cru invincible, indestructible. Il avait ce côté rassurant sur lequel tu te reposais pour te sentir en sécurité. Alors ça te secouait de voir que lui aussi, il pouvait mourir, n’importe quand. Qu’il pouvait disparaître d’un claquement doigt et te laisser te noyer dans les ténèbres de tes souvenirs douloureux.   « Difficile de faire autrement…t’as vu comme t’es cassé ? » T’avais l’impression que tes galères étaient insignifiantes maintenant. Tu te sentais stupide de t’être montré aussi capricieux. Il avait besoin de repos. Tu l’avais poussé à sortir. A marcher jusqu’ici. T’avais plus envie de te plaindre. La priorité c’était de prendre soin de lui. « Toi arrête de t’inquiéter… » que tu râlais en retour. Tu voulais plus parler de ta mère. Ça pourrait te pousser à avouer une vérité que tu refusais d’accepter. Que tu l’avais quitté pour la protéger et pour te protéger. Pour ne plus laisser le monstre de ton enfance avoir une emprise sur ton cœur fêlé. La distance, elle suffisait pas à te soulager. La drogue, elle apaisait tes angoisses le temps de quelques heures. Y’avait que sa présence pour calmer le tsunami de culpabilité qui de déversait sur ton âme. « Il a dit quoi le médecin ? » Oh oui, toi aussi tu pouvais te montrer têtu. Et si t’étais pas en colère, y’avait une certaine autorité dans le son de ta voix. C’était pas la première fois que tu te chamaillais avec lui. Ce serait pas la dernière. T’avais pas de bonne réponse à lui donner parce que tu lui avais même pas demandé son nom, à ton « frère ». Tu voulais pas le connaître. Tu voulais pas lui faire une place dans ta vie. T’étais trop brisé pour prendre le risque de laisser quelqu’un d’autre te fracasser. T’ouvrais la bouche pour lui parler, lui donner les quelques bribes d’informations que t’avais récolté sur ton tortionnaire, mais t’étais coupé par cette femme qui vous apportait de quoi vous changer. Tu lui offrais un autre sourire, alors que tu copiais chaque mouvement d’Akihiro pour te montrer assez poli. Tu le suivais en silence avant de déposer les affaires devant toi et tu te laissais surprendre par son doigt devant ton visage. Tu louchais légèrement alors c’était avec une certaine douceur que tu repoussais sa main. « Calme toi sinon on va se faire sortir avant d’avoir mis un pied dans l’eau. » Tu te débarrassais de ton pull pour essayer de gagner un peu de temps. Réfléchir à tes mots pour ne pas le rendre dingue et le mettre en danger. « C’est un mec d’un clan. De là d’où je viens. C’était…vraiment rien. Ça m’a juste perturbé parce que…j’aime pas trop me sentir…oppressé. » Tu pouvais pas lui dire qu’à chaque fois que tu sentais les doigts d’un inconnu sur toi, t’en avais la nausée. Que ça te ramenait dix ans plus tôt entre les mains de celui qui avait profité de ta candeur pour te salir. « Tu vas tuer personne Aki. Je vais bien ok ? C’est plutôt moi qui devrait te demander qui je dois aller cogner pour t’avoir mis dans cet état. » Si t’avais aucun problème à exposer ton torse et une partie de tes tatouages t’avais un peu plus de mal à dévoiler tes cuisses. L’arrière était couvert de cicatrices que tu t’infligeais. Tu savais que c’était mal. Que c’était pas la solution. Mais t’en avais pas trouvé d’autre pour évacuer ton mal être. T’espérais simplement qu’il verrait pas. Ou qu’il ferait semblant de pas voir. Tu lui donnais une pichenette sur le front pour le forcer à se calmer. « Tu vas rester sage durant ta convalescence parce que j’ai besoin de toi au boulot. Je vais jamais survivre sinon. » C’était vrai. Mais t’avais pas juste besoin de lui pour le travail. T’avais besoin de lui pour trouver la force de respirer.

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Akihiro avait envie de crier, très fort, contre son ami, s’il le fallait. Et il avait l’impression qu’il le fallait. Cette tête de mule de barman de qui il était devenu proche finissait toujours pas se mettre dans des situations pas possibles. Déjà, le yakuza trouvait que le fait de faire des courses de moto illégale c’était pas vraiment une idée de génie. Certes lui frisait la prison a chaque fois qu’il sortait dehors, mais au moins il avait un clan, Akihiko il n’avait personne à part lui, alors oui il s’énervait.
Gardant un instant le doigt en l’air, les dents serrés à s’en faire craquer la mâchoire. Il se mit à pousser des jurons en tournant en rond tendis qu’Akihiko essayait tant bien que mal de lui expliquer. L’afflux de sang dans son cerveau avait finit par lui donner mal à la tête et il s’assist un instant tout en enlevant sa veste puis en commençant à déboutonner sa chemise, assis sur l’un des bancs en bois. Il ne faisait pas attention à ses gestes ni au barman ne cessant de répéter « k’so » et « ch’kuso’ » en boucle comme une forte de prière irritée à la vie.
Akihiko se déshabillait plus vite que le yakuza qui avait bien du mal à défaire sa chemise. Au fond de lui il n’avait plus vraiment envie d’aller au onsen, il était près à rencontrer le mec qui avait osé s’en prendre au barman. Bien sur il n’avait pas le droit de le tuer … du moins c’était ce qu’il croyait jusqu’à ce que son ami ne prononce le mot fatidique. Un clan. Le Satoshi arrêta de vociférer dans la barbe qu’il n’avait pas et se mit à écarquiller les yeux. Figé sur le banc, ses yeux fixant un point imaginaire sur le sol en bois.
« Un clan… » C’était grave, très grave. Il le savait. Il n’avait pas pu protéger Akihiko et maintenant ce dernier était mêlé à une histoire avec un clan.
« Un clan ? » Il n’écoutait rien, il n’entendait ni les explications finales ni même la requête à propos de sa convalescence. Avec lenteur il se leva, le quittant pas le sol des yeux. Et il s’approchât, lentement de l’homme déjà passablement déshabillé qui se trouvait devant lui. En posant la main sur son épaule, Akihiro pu sentir les muscles du barman mais aussi ses os sous ses doigts, il fallait qu’il se remplume son motard. Mais la question n’était pas la plus urgente pour le moment.
« Quel clan ? C’est important, tu dois me dire quel clan Lin Akihiko. Le nom de la personne que tu as rencontré, c’est important. » Jamais le yakouz’ n’utilisait son nom complet. Ce n’était pas comme ça qu’ils fonctionnaient tous les deux. Mais à ce moment précis, dans la voix du Satoshi, ce n’était pas l’ami qui parlait, mais le yakuza.
Sa chemise ouverte sur son torse imberbe, on pouvait distinguer les bandes de soutien sur ses cotes et la fin du haut de son tatouage couvrir ses épaules et ses pectoraux en feuilles de lotus. A cette distance, l’un en face de l’autre à moins d’un mètre, le barman pouvait certainement en apprécier tous les détails pour la première fois. Les arabesques portaient de belles couleurs bleues et vertes foncés qu’Akihiro n’avait jamais distingué mais qui faisait parti des couleurs traditionnelles. Encore caché par sa chemise, le grand tatouage sur son dos montrait un masque de kabuki et un poisson koï qui prenaient toute la place dans un entremêlement sophistiqué et traditionnel. C’était la gloire des yakuzas. Le tatouage d’appartenance au clan.
Akihiro releva enfin la tête et plongeât son regard sombre et sérieux dans les yeux de son ami. Ils étaient tous les deux dans le pétrin, pour des raisons différentes certainement, mais quelque chose au fond de ses tripes lui indiquait que contrairement à tous les serments qu’il avait passés, ce qui se jouait ici était plus fort. Ils allaient se mettre dans le pétrin, tous les deux. Ils y allaient droit devant sans prendre de détour.



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C’était probablement la première fois que tu le voyais aussi énervé à cause de toi. Tu te demandais si t’aurais pas dû garder tes problème pour toi. Le truc c’était que t’avais plus de place pour d’autres traumatismes. T’étais déjà au bord de l’implosion. Il avait l’air d’un lion en cage et au lieu d’être effrayé par sa férocité, tu te sentais encore un peu plus en sécurité. Lui, tu lui faisais confiance quand il te disait qu’il laisserait jamais personne te faire de mal. Tu savais que c’était pas sain d’aduler quelqu’un avec une telle véracité, mais ton cœur, il t’avait pas tellement laissé le choix. Ton âme s’était liée à la sienne sans même que tu ne t’en rendes compte. Et quand t’avais compris l’importance qu’il avait pris dans ta vie, il était déjà trop tard. T’étais complètement foutu. T’avais pas envie de lui causer des emmerdes avec la position de ton beau-père. T’avais fait en sorte de te tirer avant d’être mêlé à leurs histoires. T’étais sur le point de te débarrasser de ton caleçon quand tu le voyais s’approcher un peu trop près, alors tu te ravisais et tu te redressais pour lui faire face. Quand lui posait sa main sur ton épaule, t’avais pas peur. T’avais pas envie de vomir. Tu sentais la chaleur de ses doigts brûler ton épiderme. Tu tremblais pas. Tu sursautais pas. Et t’avais presque envie de lui demander de rester comme ça. Tu grimaçais quand il prononçait ton nom entier. T’avais l’impression d’entendre ta mère quand t’avais fait une grosse connerie. Là, tu pouvais pas t’enfuir en courant pour te cacher sous ta couette. « Je…j’en sais rien ! Je lui ai pas demandé son nom…» T’avais beau te creuser la tête et fouiller au plus profond de ta mémoire, t’étais certain de pas le connaître. Et la drogue, elle avait un peu affecté tes capacités à réfléchir correctement. « Hase…Hase quelque chose ? J’ai plus vraiment de contact avec ma mère alors…le nom de son mec, j’en sais rien. » T’étais désolé de pas te montrer plus utile. De toute façon, ton regard il était un peu trop attiré par ses tatouages exposés. T’arrivais pas à poser les yeux ailleurs. T’étais presque obsédé par la finesse de chacun des traits et des couleurs qui se mariaient parfaitement. T’en oubliais même de respirer. Tu te demandais si lui aussi, il voyait les couleurs ? C’était une question que tu lui avais jamais posé. T’avais jamais abordé ta condition de probe non plus. Question de sécurité. T’avais trop peur qu’on se serve encore de toi juste parce que t’étais différent. T’avais du mal à déglutir. T’avais presque envie de lui retirer sa chemise pour découvrir le rester de l’œuvre d’art qui recouvrait sa peau. C’était un truc de yakuza. Les tiens, ils avaient rien de solennels. « C’est canon…Les tatouages !!! Je veux dire tes tatouages ! Ils sont super beaux. » Ca te faisait oublier que t’étais suivi, que ton avenir pouvait être compromis à cause de ta mère et de cette idée stupide de garder un œil sur toi. C’était sans réfléchir que tu posais tes doigts fins sur ses épaules pour faire glisser le tissu le long de ses bras. Tes yeux, ils soutenaient toujours les siens. « J’ai froid… On devrait y aller. » C’était un mensonge pour justifier ton geste.   « Je peux t’aider si t’as mal. » T’essayais de reprendre un peu de contenance alors que tu désignais ses bandages d’un geste de la tête. Honnêtement, t’avais envie d’aller te noyer pour avoir agi aussi bêtement.

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Akihiro il ne croyait pas au destin. On lui avait vendu ce truc d’avenir déterminé, des coïncidences qui n’existaient pas. Mais il avait vu trop de bonhommes souillés par leurs propres désirs malgré la vie sans embuche qui leur avait été tracé, ou des gosses à qui on avait mis des bâtons dans les roues tout gosses qui finissaient par s’en sortir. Alors non il n’y avait pas de destin pour lui c’était une notion qui appartenait aux sentiments les plus fous de ceux qui croient en la magie et aux superstitions. Mais cette journée devait avoir été maudite, car il ressentait pour la première fois dans tout son être un basculement, infime, de penser et de corps. Dans un coin de son esprit il blâma les médicaments du doc.
Il était là, face à Akihiko, cherchant le fin mot de l’histoire. Cherchant à trouver un moyen de l’aider, car non il ne laisserait pas passer ça, aussi stupide que cette histoire puisse être pour quelqu’un dans le clan, pour lui, ce qui arrivait au barman devait toujours être puni. Souvent il se disait qu’après tout c’était son taf, il était là pour protéger le personnel. Mais au fond de lui il savait que quoi qu’il arrive au garçon, il le suivrait, même s’il devait en découdre, même s’il devait y laisser sa peau.
« Hase…gawa… » murmurât le yakuza en sentant sa chemise lui tomber le long de ses bras. Perdu, absorbé par le lien qu’il venait de faire. C’était donc les Hasegawa. Sa présence à la clinique hier n’était donc pas une coïncidence, on l’envoyait espionner, tant pis pour le RED INSTINCT, tant pis pour ses propres blessures. Bien sûr c’était leur lot à tous. C’était normal après tout. Mais qu’est ce que la mère d’Akihiko avait à voir avec l’un des clans les plus influents du Japon.
Le regard d’Akihiro se releva au moment ou Akihiko détournait les sien vers ses pansements et par automatisme le Satoshi acquiesça à la proposition de l’aider à se déshabiller. Il était perdu dans ses réflexions. Il se souvenait tout de sa nuit à se faire raffistoler de part en part. Il avait vu Akihiko dans son rêve. Mais ce n’était pas comme s’il y avait quelque chose de prémonitoire là-dedans. Non, il s’était vu eux, comme avant les accidents de travail si on peut dire.
Attrapant l’avant-bras de son ami avant qu’il n’ait fini de totalement lui enlever sa chemise, une manche pendante sur le sol, l’autre toujours à son bras, Akihiro stoppa tout gestes autour de lui, regardant à nouveau le motard droit dans les yeux.
Son tatouage était à présent complétement à découvert, et ils se faisaient face comme on commencerait une lutte, et quelque part au fond d’eux ils luttaient certainement contre leurs propres démons.
« Aki. » dit-il doucement, essayant de retrouver une contenance après s’être emporté, cherchant à ne pas l’effrayer et à être entendu, cherchant ses mots, lui qui n’avait jamais été doué pour cela auparavant. Lui à qui on avait apprit à se croire bête et démunie face à l’éloquence du monde. Mais il voyait bien la panique aussi dans les yeux d’Akihiko, il voyait bien qu’il était perdu, tout comme lui, que quelque chose le perturbait. Et il voulait savoir.
« Aki … » répétât-il plus bas encore, persuadé que les murs avaient des oreilles « Il s’est passé quoi avec Hasegawa. J’ai compris pourquoi ils te suivaient, mais je veux savoir comment ils ont pu te mettre dans cet état. Il faut que tu me dises, sinon je ne pourrais rien faire. » La question, flottait dans les airs. Les morceaux du puzzle ne collaient pas. Les Hasegawa n’étaient pas leurs territoires et ils ne pouvaient pas agresser quelqu’un qui n’appartenaient pas à un clan. De plus lui-même avait été soigné la veille par un de leur membre les plus haut placé, c’est qu’ils n’étaient pas en froid avec la hiérarchie locale. A moins, qu’ils fassent pression sur les employés, mais ça ne faisait pas sens non plus. Akihiro ne releva pas la remarque sur ses tatouages, il avait remarqué ceux de son ami, ils l’intriguaient, il voulait connaître l’histoire derrière chacun d’entre eux, mais ce n’était pas le moment, car encore une fois le Lin cherchait à s’échapper de l’attention et à ne pas lui dire la vérité. Pourtant, quelque part, le yakuza avait l’impression qu’il le lui la devait.
Le son de deux planches de bois que l’on tape l’une contre l’autre retentit, et la voix fluette de la jeune fille de l’accueil se fit entendre pour leur indiquer que le bassin chaud était à leur disposition à leur droite à la sortie. Akihiro ne répondit rien. Gardant sa main sur l’avant-bras d’Akihiko et cherchant par tous les moyens d’extraire ses yeux des siens.
Puis après de longues secondes il annonçât « merci nous arrivons. » en guise de réponse. Un calme froid et sévère le faisait bouillonner de l’intérieur comme jamais. Il avait peur. Pour la première fois depuis longtemps, il avait peur. Terminant de se déshabiller seul, il cherchât sa serviette un instant autour de lui avant de remarquer ses bandages qu’il touchât du bout des doigts et de décider de tous les garder. Tant pis pour l’eau, il ne savait plus ce que lui avait dit exactement le doc, et de toute façon il prévoyait d’aller le revoir très rapidement, très très rapidement.


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Hasegawa. Oui, ça devait être ça. Il te l’avait sûrement dit son nom l’autre type, mais t’étais clairement incapable de t’en souvenir. Tu comprenais pas bien la portée de toute cette histoire, mais tu savais que c’était jamais une bonne idée d’être mêlé à plusieurs clans à la fois. Tu t’étais pas posé de question quand t’avais intégré le Red Instinct. T’en avais rien à foutre de ce qui pouvait bien se passer à Sapporo, ça te regardait pas. T’étais parti faire ta vie de ton côté et tu laissais ta mère enfin profiter de la sienne. Elle avait trop travaillé pour toi. Elle s’était esquintée la santé à enchainer les boulots juste pour que tu manques de rien. Parce que ton père était un lâche. T’espérais que t’avais absolument rien de lui. Rien en commun avec cet homme pour lequel t’aurais jamais d’estime. En revanche, t’en avais pour Akihiro. Tellement que t’en perdais tes moyens face à ses tatouages que tu voyais pour la première fois aussi clairement. C’était pas juste un petit morceau à travers sa manche. C’était une putain d’œuvre d’art sur sa peau. Tu bougeais plus quand tu sentais ses doigts autour de ton avant-bras. Et le problème c’était que tu te perdais dans son regard. Y’avait tellement de non-dits, tellement de secrets. Tu pourrais te noyer dans la profondeur de ses yeux. Mais le constat était toujours le même. T’avais pas peur. T’oubliais de respirer, juste pour pas gâcher cet instant. Il répétait ton nom, t’avais envie de le faire taire. Parce que y’avait que dans sa bouche que t’aimais l’entendre. T'avais la trouille de t’y habituer, de t’y accrocher pour ne plus jamais l’entendre si t’osais un jour lui dire la vérité. Sur toi. Sur ta vie. Sur ce que t’avais subi. Sa question, elle te percutait. Tu pouvais pas lui en vouloir d’être curieux. T’avais complètement perdu la tête quand t’avais pas réussi à le joindre. Quand tu t’étais retrouvé seul au milieu de nulle part. Toi face à tes démons aux dents acérées. Tu marchais sur un fil. T’étais chancelant, prêt à tomber du côté de la folie. Tu laissais le silence répondre à ta place. Ton cœur il cognait tellement fort dans ton poitrail que tu pouvais l’entendre raisonner jusque dans ta tête. Est-ce que lui aussi pouvait l’entendre ? « Je peux pas Aki. Je peux pas te le dire. Parce que si je le fais. Tu vas partir. Et ça…ça je pourrais pas le supporter. » C’était rien d’autre que la réalité. « Le problème c’est pas les Hasegawa. C’est juste moi. Ils ont rien à voir avec…ce que je suis ou ce qui me met dans cet état. » Tes réactions, elles avaient été provoqué par un homme de main de ton soit disant frère. Mais il était pas à l’origine de tes traumatismes. Aucun d’eux ne l’était. C’était un autre homme qui avait profité de ta naïveté d’enfant et de ton besoin d’amour pour te prendre ce que t’avais de plus précieux. Pour profaner ton corps trop frêle, trop jeune pour comprendre les conséquences de ses actes. T’entendais à peine le son de cette voix féminine, un peu trop hypnotisé par le charisme du yakuza. T’avais envie de piller jusqu’à son cœur pour qu’il n’y reste que toi. Tu soufflais quand il te rendait ta liberté et tu te débarrassais de ton caleçon après avoir enroulé la serviette autour de ta taille. Tu vérifiais qu’elle était assez longue pour dissimuler tes cicatrices jusqu’au bassin. T’avais pas envie de lui montrer toutes tes fragilités, parce que ça te donnait l’impression que t’avais pas le droit d’être aimé. Que t’étais trop sale, et infect pour obtenir un peu d’affection. Tu te décrassais rapidement en frottant ta peau avant de te glisser dans l’eau brûlante, la serviette laissée sur le rebord. Tu soupirais de bien être et tu passais tes mains dans tes cheveux pour les humidifier. « Dis Aki. Tu crois aux âmes sœurs ? » Toi t’y avais jamais cru jusqu’à aujourd’hui.

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ft.  @Lin Akihiko


Rien de tous ce qui se passait ne plaisir à Akihiro. Il avait l’impression que ça lui échappait, plus que la situation, il se sentait mit à l’écart délibérément par Akihiko et ça réveillait la rage latente qu’il ressentait au fond de sa poitrine depuis le début de cette conversation. Mais il s’était refermé, comme une huître, il ne voulait pas avoir l’air bête, il ne voulait pas forcer Akihiko à lui dire quoi que ce soit s’il ne voulait pas. Ils ne fonctionnaient pas comme ça, leur amitié s’était construite parce qu’ils savaient ne pas poser les mauvaises questions au mauvais moment. Ils avaient appris tous ce qu’ils savaient l’un sur l’autre parce qu’ils avaient prit le temps de ne pas trop creuser dans leurs vies passées et de juste vivre l’instant présent. Parce que c’était ça qui comptait après tout. L’instant. En cette instant, Akihiro se retenait, de tous ses muscles encore valides de bloquer la sortie du vestiaire au barman pour l’obliger à lui dire tout ce dont il se souvenait. Mais il ne le fit pas et le regarda partir devant lui dans l’étroit couloir en bois qui menait aux bassins chauds, une phrase ne cessait de résonner dans sa tête, marquée au fer rouge dans son esprit. Je peux pas te le dire. Parce que si je le fais. Tu vas partir.
Il marchait doucement derrière lui, ne disait plus rien. Son visage absolument fermé, ses lèvres serrés. Sa main tenant la serviette à ses côtés absolument à l’aise avec sa propre nudité. Sous ses yeux Akihiro se mit nu et il ne suffit que d’une fraction de secondes pour que le yakuza remarque les cicatrices. Il en avait lui même quelques-unes, traces de coups de couteaux mal portés et n’ayant pas eu grande incidence lui sa vie. Mais ça, c’était quelque chose de différent. Son visage se crispa un peu plus. Il balançât la serviette sur une grosse pierre et allât délibérément se mettre à l’exacte opposer de là où s’était assis son ami afin de l’observer complétement et de comprendre. Car il n’avait plus qu’une chose qu’il voulait à présent, c’était comprendre.
Akihiro sembla se détendre dans l’eau et mouilla ses cheveux, Akihiko ne bougeait plus, absolument immobile. L’eau lui arrivant aux épaules, assis en tailleur dans l’eau chaude, son regard ne lâchant pas le visage changeant de son ami qui semblait vouloir une fois de plus changer de sujet.
« Nan. J’y crois pas trop. » Il avait envie de demander pourquoi il posait cette question, mais il savait aussi que trop s’éloigner du sujet qui l’inquiétait ne ferais qu’augmenter sa propre frustration.
« Tu veux parler de trucs de bonnes femmes maintenant ? » demandât-il. Le kyodai n’avait jamais vraiment pensé à la question, l’amour c’était quelque chose qu’il ne s’autorisait pas, il avait fait une promesse à sa mère un jour, il tiendrait sa promesse. Impassible et sûr de lui, son regard ne lâchant pas d’un pouce le visage d’Akihiko, essayant de faire comme les autres savaient si bien faire, lire les expressions. Ça marchait toujours avec lui, tous le monde savait ce qu’il pensait ou comment il se sentait en le regardant. Mais lui n’y arrivait pas, il ne devait pas être suffisamment intelligent ou entrainé, il ne savait pas. Le corps du barman lui semblait si mince, nue dans l’eau aussi. Il n’avait jamais remarqué avant à quel point il avait un corps fin et à quel point il devait ressembler à une pierre de cale carré à côté de l’échalas de jambes et de bras sur laquelle était posé la belle gueule du Lin.
« Je partirais pas. » se mit-il à crier à travers le onsen. La rage au bout des lèvres. Le regard dur. Son corps n’ayant pas bougé d’un pouce depuis qu’il était entré dans l’eau. Il était une pierre, une pierre de cale, et il devait soutenir cette brindille d’Akihiko contre vent et marré, c’était le pacte qu’il avait passé avec lui-même. Car s’il lui arrivait quoi que ce soit il s’en voudrait. Il s’en voudrait à s’en arracher le bide.
« Tu as tors. Je partirais pas. » ajoutât-il plus doucement avant de se diriger vers sa serviette. Doucement il sorti de l’eau enroula la serviette autour de ses hanches et s’assit sur le sol en planches d’hêtres. Il sentait les bandages lâcher contre ses côtes, il savait ce que cela voulait dire. Bientôt il ne pourrait plus se tenir assis correctement. Mais ça Akihiko n’avait pas à le savoir. Assis, pied dans l’eau il continuait d’observer Akihiko du coin de l’œil. Il attrapât deux brosses et en balançât une vers son ami. Doucement, afin de ne pas réveiller ses douleurs, il se penchât vers ses jambes et commençât à les gratter. Son visage était resté impassible, fermé, imperméable. Il en voulait à Akihiko et plus encore il s’en voulait à lui-même, car si cet idiot pensait qu’il allait le laisser dans les emmerdes, qu’il s’en irait en le laissant là, quelque soit la raison, c’était parce que le yakuza était un crétin, il se savait crétin et il l’avait prouvé une fois de plus ; incapable de montrer à quel point il tenait aux gens.


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同胞愛
après-midi
ft.   @Satoshi Akihiro  



Des trucs de bonne femme ? T’essayais de lui avouer quelque chose avec ta question un peu stupide. T’avais envie de te mordre la langue pour l’avoir posé. La chaleur de l’eau elle suffisait pas à réchauffer ton coeur gelé. C’était quand il avait ce genre de réaction que t’avais la trouille de lui avouer certaines choses. Que ce soit ton statut de victime ou ta relation passée qui t’avait totalement fracassé. Avec un homme. Il était là le problème. T’étais tellement bousillé que t’avais pas été capable d’être normal, de suivre les codes moraux de la société. T’aurais préféré être comme lui. Comme les autres. Ne pas avoir à te débattre avec tes désirs considérés contre nature. T’essayais de changer de sujet, de détendre l’atmosphère pour encore agir comme un lâche. C’était mieux de prendre la fuite plutôt que prendre le risque de foutre en l’air votre relation. Akihiko, il était tout ce que t’avais. Tu t’y accrochais avec un peu trop de ferveur mais c’était son sourire qui te poussait à ouvrir les yeux le matin. Tu restais dans ton coin quand tu le voyais s’installer à l’autre bout du bassin. T’avais déjà dépassé les limites en retirant une partie de sa chemise. T’étais tellement fatigué de toujours faire semblant, de rester sur tes gardes pour ne pas merder. Il t’aidait pas avec ses mots. Cette assurance avec laquelle il les prononçait te donnait presque envie de le croire. Mais t’étais une erreur dans ce monde et t’étais persuadé que lui non plus ne pourrait pas l’assumer. Tu restais figé, ton sourire disparu. T’avais la gorge trop serrée pour répondre quoi que ce soit. En revanche ton regard, il le lâchait pas. Tu suivais chacun de ses mouvements, les courbes de ses muscles qu’il t’exposait pour la première fois. Il était un peu abîmé le Yakuza, mais c’était ce qui le rendait plus beau, plus unique. T’osais enfin t’approcher quand il te lançait une brosse, tu refusais juste de sortir de l’eau. T’avais l’impression d’avoir plus de courage si t’avais l’option de te noyer en réserve.  « Et si tu pars quand même ? Je fais quoi ? » Ça voulait dire perdre ton boulot. Le perdre lui. T’avais pas la chance de pouvoir t’effondrer parce que y’aurait personne pour te relever. Ces putains de secrets c’était du poison. Si seulement y’avait que ton attirance pour les mecs. T’aurais peut-être pu le gérer. Mais ta vie était un tel nid d’emmerdes que tu voulais pas m’y mêler.  « Tes bandages vont pas tenir avec l’eau. » No shit Sherlock. Encore une fois t’essayais de détourner la conversation. Tu détestais lui mentir. Alors tu te hissais hors de l’eau, attrapant ta serviette que tu déposais sur tes cuisses pas très à l’aise avec ton corps contrairement à lui. T’étais pas trop loin. T’étais pas trop près non plus.  « Je peux te dire un truc… et si ça tu peux pas l’encaisser… ça sert à rien que je te parle du reste. C’est… des trucs que j’ai jamais dit.  A personne. Des trucs qui sont ancrés en moi et que je peux pas changer. » Est-ce que t’allais vraiment le faire ? Merde. Tu serrais les poings pour empêcher tes mains de trembler.  « J’ai été avec quelqu’un. Longtemps. En couple je veux dire. A cause de mes yeux. C’était pas une fille. » Tu savais pas comment le dire autrement. Fallait juste que tes mots soient simples et percutants pour lui faire comprendre que t’étais probe et qu’en plus t’avais des attirances qu’il cautionnait pas.  « Me déteste pas s’te plait. » Tes yeux, ils étaient aussi suppliant que le son de ta voix. Tu joignais le geste à la parole en te mettant à genoux, la tête contre le sol. Tu pourrais pas lui ouvrir ton coeur, lui laisser un accès aux cicatrices qui zébraient ton âme s’il te tournait le dos maintenant.


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