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dōhōai ((ft* Aki-Jumeaux
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après-midi
ft.  @Lin Akihiko


Akihiro arrêta de se frotter la peau. Le bruit des feuilles tombant des arbres autour du patio semblait devenir plus cru, le marasme dans lequel il avait noyé son esprit semblait avoir disparu. Il l’avait toujours su. Il n’avait simplement jamais réussi à mettre les mots, parce que pour lui ce n’étaient pas des sujets dont on parle. Il avait appris à faire abstraction le yakuza que tout un monde vivait, évoluait et se transformait en dehors du clan. Il n’était pas bien vieux pourtant mais la tradition coulait dans ses veines. Les derniers dépositaires de ce Japon tant fantasmé, il avait bien l’impression que c’était eux. On les avait élevés comme ça. La main qui les avait nourris avait fourni une éducation stricte, difficile et cruelle qui les avait rendus endurant et surtout les avaient sortis de la misère. Lui et tous les gosses des rues qui pouvaient se targuer d’avoir ce grand tatouage victorieux sur leur dos, leurs épaules et leur échine littéralement soumise à ce grand précepte de ce qu’était appartenir au clan. Lui, il ne faisait pas exception à la règle après tout.
S’il partait quand-même. S’il partait c’est qu’il mourrait, c’était ça le deal. Sauf qu’Akihiko ne pouvait pas le savoir et qu’Akihiro il ne pouvait pas le lui dire, car on ne passe pas de pacte autre qu’avec le clan. Des frères, il en avait des centaines, c’était une nouvelle famille, reconstituée, violente, qui ne se faisait pas confiance et qui orbitait autour d’un seul être, mais dès comme lui, comme ce mec avec qui il partageait un âge, un pseudo, et une amitié si particulière il n’en avait qu’un. Quand tu grandis en apprenant à devoir courir plus vite que tous tes potes au cas ou la police viendrait vous cueillir, tu n’as pas le temps de savoir ce que ça fait d’avoir des liens. Sa mère n’avait pas eu le temps non plus de lui expliquer, sa seule préoccupation à elle c’était qu’il ne meurt pas de faim le gosse qu’elle c’était refusé d’avorter en le jurant devant la vierge Marie.
Ses bandages ne tiendraient pas. Il n’y avait rien qui le tenait, à part cette rancœur sourde de ne pas comprendre, de ne pas avoir compris plus tôt. Tout le lâchait, cette journée était maudite. Akihiro se mordit le bout de la langue en levant les yeux au ciel, presque humide de rage, il avait envie de crier encore et encore. Devant lui le corps d’Akihiko sorti de l’eau, il avait bien vu les marques. Ça ne servait à rien de le cacher sous une serviette. Il savait que ça n’était pas naturel. Il savait ce que c’était que la torture. Qu’elle soit subie ou infligée à soit même, il n’était pas dupe. Il était crétin, mais pas à ce point-là. Et tout ce temps il n’avait rien remarqué.
Akihiro ne disait plus rien. Il se sentait mal, inconfortable dans son propre corps, ne sachant plus quoi faire ou quoi dire. Le poids de sa rancœur fondait pour redevenir cette boule de rage qui animait le cœur de son ventre. Il restait donc là, courbé, regardant son ami se mettre en position d’excuse, exposant son corps qui semblait soudain si fragile au yakuza. Autour d’eux, personne, simplement les arbres, l’eau et le vent. Les esprits de la nature devaient se rire d’eux, mais ça non plus Akihiro n’y croyait pas vraiment. Son âme, c’était ce qui le gardait humain, c’était en ça qu’il croyait, faire confiance à qui il était, du moins un peu et essayer de faire en sorte de ne pas se retrouver de nouveau à la rue.
« Tes yeux … tu veux dire … » le yakuza posa la brosse à côté de lui, se rendant compte qu’il ne s’était jamais posé la question. Et si Akihiko était comme lui, ou pire est ce qu’il était capable de faire naitre les couleurs ? Dans ce cas, est ce que le barman savait lui pour son état ? Est-ce que c’était quelque chose qui pouvait se remarquer à son insu, bien qu’il sache le cacher et ce protéger de ces déboires quotidien.
« Non redresse toi, reste pas comme ça. » grognât le Satoshi en sortant ses pieds de l’eau et en se penchant vers Akihiko pour lui poser une main sur le bras afin de lui signifier qu’il fallait qu’il se redresse. Il n’était personne, on ne s’inclinait pas devant lui sauf quand on devait de l’argent au clan et qu’on cherchait à lui soutirer de la compassion. Il n’avait pas de compassion pour les gens qui se laissaient bouffer par le système et la cupidité. En revanche, il ne laisserait pas Akihiro s’incliner comme pour lui demander pardon. Il en était hors de question.
« Il t’a fait quoi ce salaud pour que ça te mette dans des états pareils ? C’est lui qui a fait les marques sur tes jambes ? Il fait partie du clan Hasegawa ? » la voix d’Akihiro était redevenu plus douce, laissant infuser une pointe de rage au fond de sa dernière question mais cherchant à faire en sorte qu’Akihiko le regarde de nouveau et se redresse. Il le savait au fond. Il l’avait toujours su, le barman avait sa propre vie, sa propre intimité, mais quelque part ça avait toujours été évident aux yeux du yakuza, il ne trainait pas avec les filles du club, n’avait jamais rien tenté avec elles, jamais vu avec personne au bras ni sur sa bécane, en réalité, son temps libre il le passait avec lui. Ce pincement dans la poitrine à chaque fois qu’il voyait son regard se perdre après une remarque ou une phrase homophobe ou sexiste, parce que c’était comme ça que les membres du clan se parlaient naturellement, c’est comme ça qu’on maintenait l’ordre et la hiérarchie.
Il avait tout remarqué. Akihiko ne disait jamais rien, pas un mot ne sortait de sa bouche mais il parlait parfois avec les yeux, lui le voyait, il n’y avait qu’avec lui que le yakuza remarquait les changements d’attitudes et d’émotion, il n’y avait qu’avec lui qu’il réussissait à avoir de l’empathie et à comprendre en un geste ce qui allait et n’allait pas. Et aujourd’hui, Akihiko n’allait pas bien et tout dans le corps tendu et douloureux d’Akihiro lui faisait craindre qu’il ne décide de partir, jugeant certainement qu’il était trop bête pour le comprendre le yakouz. Et quelque part il le comprenait, car lui-même ne saurait pas quoi faire dans sa situation, il savait que l’appartenance au clan était ce qui maintenant Akihiro en vit, c’était ça être yakuza après tout, et Akihiro lui-même ne savait pas comment faire pour retenir Akihiko s’il décidait de s’éloigner

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après-midi
ft.   @Satoshi Akihiro  


T’avais l’impression de devoir t’excuser d’être différent. De devoir demander pardon de pas pouvoir être ce qu’il attendait probablement de toi. Quelqu’un avec qui plaisanter sur son dernier rencard ou la dernière fille qu’il avait mis dans son lit. Tu pourrais jamais faire ça. Parce que tes préférences n’étaient pas les mêmes et surtout parce que tu laissais personne te toucher depuis ta rupture. Tu faisais ps suffisamment confiance pour offrir le droit à quelqu’un de s’immiscer dans ta vie. Akihiro, il était ton exception. Ton évidence. Tu savais que t’allais à l’encontre de ses convictions, de son éducation. Mais c’était pas ton choix. C’était comme ça. Tu demandais pas qu’il t’accepte complètement juste qu’il t’abandonne pas. « Je vois les couleurs de tes tatouages. » que t’avouais dans un murmure, la voix légèrement tremblante. La dernière fois que tu t’étais confronté à un color rush, t’avais fini totalement humilié et le coeur brisé. Tu te redressait quand il te le demandait, soudainement obéissant. La plupart du temps, t’étais un chien fou mais avec lui t’avais toujours été plus sage. Pour pas le décevoir. Pour pas lui causer trop de problèmes. Autant dire que c’était raté. T’étais surpris, qu’il ne dise rien sur ta confession. Peut-être qu’il savait pas quoi dire. Tu baissais le regard quand il abordait le sujet de tes cicatrices. T’avais trop honte de lui avouer cette faiblesse. Cette addiction pour gérer le dégoût que t’avais pour toi même. Pour ton reflet dans le miroir. Ton ex, il t’avait fait croire que t’en valais pas la peine, que tu méritais pas d’être aimé. T’avais fini par le croire. Parce que t’étais un monstre.  « N…non c’est pas… c’est pas un Hasegawa… c’est personne. » Pourtant tu l’avais aimé. Il t’avait pris le peu d’amour propre qu’il te restait pour mieux t’écraser.  « Les marques c’est moi. Tout seul. C’est… a cause d’un autre truc. » Et ce truc là c’était probablement ton plus lourd secret. Le plus destructeur. Celui qui te poussait sans arrêt à dépasser les limites. Celui qui t’empêchait d’être sobre.  « Mais ça je peux pas en parler ici. Pas comme ça. » Au milieu d’un onsen et sans vêtement. Pour exposer cette partie de ta vie si cruelle t’avais besoin d’être en sécurité. T’étais même pas certain d’y arriver. T’étais tellement persuadé d’être le fautif, de l’avoir cherché. Personne t’avais jamais dit que t’y étais pour rien. Que t’étais qu’un enfant qu’aurait jamais dû subir des actes aussi immondes et immoraux.  « Tu veux venir chez moi après ? T’es pas allergique aux chiens ? » Tu mordillais ta lèvre, nerveux de sa réaction. Personne était jamais venu chez toi. C’était ton havre de paix. T’avais besoin d’y être pour réussir à te confier. Et peut-être que t’avais aussi envie qu’il y laisse son parfum. Pour te sentir moins seul durant ses absences. Mais t’étais pas certain qu’il soit en état physiquement. Pour supporter tes traumatismes. Pour supporter cette réalité que tu passais ton temps à fuir. T’allais t’effondrer. T’avais pas envie de lui faire vivre ça. De lui imposer tes fragilités et toutes les failles que tu dissimulais derrière tes sourires.  « Je voulais pas te mentir. Je… voulais pas que tu disparaisses de ma vie. Je suis un putain de cancer Aki. Je détruis tout ce que je touche. » Il était la pièce manquante à ton puzzle. Celle qu’on ne trouve qu’une fois dans sa vie.

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après-midi
ft.  @Lin Akihiko


La poitrine douloureuse Akihiro regardait son ami se confesser. Tout son être brûlait, il avait les membres douloureux de rage et de souffrance. Car à sa condition s’ajoutait celle d’Akihiko et c’était la première fois qu’il avait autant de mal pour quelqu’un d’autre. Il avait déjà tabassé des gosses plus jeunes de dix ans que lui pour leur donner une leçon, pour les faire entrer dans le rang. Il avait fait des choses qui ne rendrait personne fier, car il lui avait été ordonné ainsi. Il maintenait l’ordre du monde ainsi. Mais ce n’était pas la même chose lorsqu’un proche souffre. N’allez pas croire qu’il n’était pas au courant que le barman n’avait pas dû avoir la vie la plus facile, on n’accepte pas de bosser pour un clan de yakuza dans un quartier chaud d’Osaka quand c’est le cas. Mais il n’avait jamais vraiment réfléchi à ce qui avait pu lui arriver.
En si peu de temps, tant de choses venaient d’être révélé que le cerveau d’Akihiro se sentait un peu brutalisé. Il avait envie de rassurer son ami, mais les mots avaient du mal à sortir. Il se sentait prisonnier de sa propre condition. Il ne savait pas comment on rassurait les gens, il ne savait pas ce qu’on attendait de lui dans ce genre d’instant. Akihiko lui aurait demandé d’aller foutre la trouille à une bande de malfrats ou bien de l’aider à aller soutirer de l’argent à quelqu’un à coup de menaces, il l’aurait fait sans réfléchir. Mais là, c’était autre chose qu’on lui demandait. Il fallait qu’il soit compatissant et surtout qu’il accepte de que son univers à lui soit brutaliser. Ce petit monde qu’il s’était créer et qui à défaut d’être sain lui avait permit de trouver un équilibre qu’il n’avait plus questionner depuis l’âge de quatorze ans.
« Tu … peux … faire voir les couleurs. » les mots arrivaient avec difficultés à passer les lèvres d’Akihiro. Tout ce temps, ils avaient passé tout ce temps ensemble et jamais il n’y avait eu d’échange de ce pouvoir entre eux. Akihiro se sentait troublé et étrangement trahis, ça lui nouait le bide. Lui n’avait jamais vu les couleurs, avec personne, il ne connaissait pas cette sensation, il ne voyait que le noir et le blanc dans des teintes de gris qui étaient son quotidien. Il n’avait jamais vraiment cherché à voir les couleurs, ça faisait partie des choses qu’il avait acceptés sans réfléchir de sa vie. Mais Akihiko aurait pu les lui faire voir. Et rien, rien n’était venu, au fond de lui ça le faisait souffrir de se dire que la personne de qui il se sentait le plus proche ne pouvait elle-même pas faire ça. Il ne verrait certainement jamais les couleurs alors. Peut-être qu’il était immunisé contre tous les probes, peut-être qu’il était véritablement maudit après tout.
Il écoutait le jeune homme lui expliquer que finalement les Hasegawa n’avaient rien à voir là-dedans. Mais quelque chose ne collait pas. Quelque chose continuait de faire sentir au yakuza que tout n’était pas dit et c’est alors que le Lin confirma les suspicions d’Akihiro concernant ce qui n’avait pas encore été révélé.
L’estomac noué, Akihiro se redressa en grimaçant, les bandages de ses cotes étaient en train de se décoller, mais il ne voulait pas que cela l’empêche de bouger pour autant. Tant pis, il avait déjà prévu d’aller voir le doc, et s’il n’avait pas toutes les informations de la part d’Akihiko il les soutirerait au Hasegawa quoi que cela lui coute.
« J’suis pas allergique aux chiens … » grognât-il en guise de réponse positive en cherchant à se caler contre un des potos de bois qui se trouvaient sur les dalles. Avec un soupire il ferma les yeux et fronça les sourcils. Il avait mal, mais ce n’était rien comparé à la manière dont son corps réagissait aux informations qu’il avait reçu.
« T’es pas un cancer. T’as un don c’est pas de ta faute… » soupirât le yakouz en cherchant à se détendre. Il avait envie de chialer de rage d’être dans un état pareil alors qu’Akihiko avait besoin de lui, mais il n’y pouvait rien, il s’était blessé, abimé et déchiré les muscles et les membres. Son cœur était en train de fondre en miette à l’idée que peut-être, peut-être son lien avec Akihiko n’était pas si fort que ça finalement. Quelque part, il avait l'impression d'avoir compris pourquoi il voulait lui parler d'âmes-sœurs, il voulait lui parler de ce que c'était d'avoir un mono certainement, même si ce gars là avait été un enfoiré avec lui.
« Je verrais jamais les couleurs moi … si même toi tu peux pas me les faire voir, je crois que ça veut dire que c’est mort à tout jamais. » dit-il dans un sourire douloureux en basculant sa tête et son regard vers Akihiko, pour la première fois depuis longtemps Akihiro avait le regard triste. Ce genre de regard qu’il ne se permettait pas, car la tristesse ce n’est pas une affaire de yakuzas.

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après-midi
ft.   @Satoshi Akihiro  


Tu pouvais faire voir les couleurs. Il était là ton fardeau. Parce que t’avais même pas le choix. Tu hochais la tête comme simple réponse. T’avais jamais abordé ce sujet. T’avais juste appris à rester discret après t’être fait utiliser et piétiner pour ce pouvoir dont tu voulais même pas. Et lui ?Est-ce qu’il t’en voulait ? D’avoir gardé ce secret ? D’avoir gardé tous tes secrets ? Toi, t’avais juste pensé à le protéger. A te protéger aussi. T’avais pas prévu, de le rencontrer. De t’attacher à ses petites manies, à son air parfois grognon, à sa gueule souvent abimée. T’avais pas prévu de laisser ton cœur s’échapper pour le laisser à ses pieds. Ni te perdre dans son regard de plus en plus longtemps en te sentant enfin à ta place. C’était un sentiment précieux pour toi. Une relation que t’avais pas envie de gâcher à cause de toutes tes différences. T’avais aucune raison de mêler les Haegawa à cette histoire. Ton beau-père, il était arrivé après la guerre. Sans aucune idée des assauts que t’avais subi. Et celui qu’on avait envoyé pour te surveiller, tu le connaissais même pas. Tu voulais pas te retrouver entre les deux clans à cause d’un malentendu. Le seul problème ici, c’était toi. Toi et tes faiblesses. Toi et tes addictions. Toi et tes mensonges. Tu lui offrais un regard reconnaissant quand il acceptait ton invitation. Tu savais même pas comment rentrer alors que t’avais l’impression qu’il était prêt à se briser entre tes doigts au moindre geste trop brusque. Tu te demandais encore qui l’avait mis dans un tel état. Pourquoi est-ce qu’il était blessé comme ça ? Tu disais rien, mais tu pouvais la lire sur son visage, sa douleur. Sa déception aussi. Et ça, c’était le pire. Ça te donnait la terrible impression que ta cage thoracique était en train de s’ouvrir en deux. C’était brutal. « C’est pas un don. C’est une malédiction. » Tu trouvais que t’avais suffisamment de galères à gérer pour en plus te faire écraser par des color rush inutiles. Tu nouais ta serviette autour de ta taille, bien serrée, avant de te lever pour t’approcher, pour t’agenouiller devant lui. Tu savais pas si t’avais le droit d’être aussi proche de lui. Si tu devais t’éloigner ? Si t’étais autorisé à garder cette proximité maintenant qu’il était au courant de tes penchants. Tu supportais pas la lueur de tristesse qui brillait dans ses yeux. Tu tendais lentement le bras, tes doigts fins glissant jusqu’à sa nuque pour l’attirer vers toi avec douceur. Ton front contre le sien. « Dis pas n’importe quoi. Moi je sais pourquoi tu vois pas les couleurs. Pourquoi ça fonctionne pas. » Non, en fait t’en savais rien, t’essayais juste de te persuader que ton idée était la bonne. Pour lui donner de l’espoir. Parce que la seule personne avec laquelle tu voulais bien partager ce poids, c’était lui. « Je crois que c’est parce qu’on n’est pas complètement honnête l’un avec l’autre. Mais est-ce que tu sais ce que ça implique pour toi ? Si je te faisais voir les couleurs ? Tu serais lié à moi, encore plus que maintenant. Est-ce que t’as envie de ça ? Te sentir étourdi quand t’es près de moi ? Devenir accro à cette sensation ? » Les addictions, tu connaissais bien et t’avais pas envie de le voir sombrer comme toi. T’avais pas envie de te demander s’il restait avec toi juste pour une dose de plus. Le truc, c’était que tu préférais crever que le voir vivre ça avec un autre. Une autre probablement. « Je te le promet. Que je te les ferais voir, les couleurs. » Tu faisais pas de promesses. Jamais. Parce que tu savais que tu pourrais pas les tenir. Celle-là, tu la réaliserais. Pour lui. T’étais prêt à tous les sacrifices pour effacer ce chagrin dans son regard. T’avais pas besoin de color rush pour comprendre ce qui était important pour toi. Tu l’avais sous les yeux, depuis des années. T’étais juste trop aveugle pour t’en rendre compte. Trop honteux pour t’imposer dans sa vie.

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après-midi
ft.  @Lin Akihiko


Il y avait l’eau, la terre, le vent et le feu bouillant des douleurs qui endormait un corps déjà fatigué et malade. Akihiro sentait qu’il s’enfonçait dans un équilibre dangereux entre sa propre souffrance et celle que lui inspirait Akihiko. Il avait envie de savoir ce qu’il se passait, comment ils en étaient arrivés là tous les deux à se regarder avec autant de tristesses. Pourtant tout allait bien, leur amitié s’était consolidée, doucement, lentement, ils avaient fini par devenir inséparable els deux Aki, les jumeaux comme on les appelaient parfois au RED INSTINCT ; mais ils étaient plus que ça. Ils avaient scellé un pacte sans mots qui les rendaient encore plus inséparable, veillant l’un sur l’autre, trouvant un équilibre à leurs propres démons en l’autre. Si l’un cherchait du réconfort à son addiction, l’autre trouvait une personne avec qui il pouvait être lui-même, complétement yakuza et complétement Akihiro. Il avait mal partout, mais il voulait savoir alors il essayait de se dire qu’il allait tenir jusque chez Akihiko. Qu’il aurait enfin le fin mot de l’histoire.
Suivant le barman des yeux il le vit s’approcher. Il sentit ses mains enserrer l’arrière de son cou et il ne dit rien, fermant les yeux et laissant son front tomber doucement sur le sien avec un soupire. Il n’avait pas envie de lutter ni de trop réfléchir. Il avait autant besoin de ce geste qu’Akihiko et au final ça lui faisait du bien. La conversation était difficile, et ce contact physique là apaisait un peu le feu de rage et de tristesse qui lui bouffait le bide.
« Dōhōai. » murmurât-il tandis qu’Akihiko lui faisait une promesse qu’ils ne pourraient certainement jamais tenir l’un l’autre.
Doucement, Akihiro releva la tête et planta son regard sombre et franc dans les yeux humides du garçon qui lui faisait face. Un léger sourire en coin se dessina sur son visage. Il était carré, petit et musclé, mais il avait toujours cette dégaine de gosse en train de faire une connerie quand il souriait, même quand au fond de ses yeux il n’y avait que tristesse et nostalgie de tous les instants qui ne seraient plus que des mirages d’un temps où tous les deux ils ne se posaient pas autant de question.
« Tu m’as demandé si je croyais en l’âme-sœur … je crois au dōhōai. » Avec un geste plein de douceur et confiance, il lui posa la main sur l’épaule, gardant son bras tendu en acquiesçant de la tête pour accentuer l’importance de ses paroles. Il ne connaissait personne au monde avec qui il avait partagé ce sentiment profond d’appartenance, plus que de la fraternité encore, un lien si particulier qu’un seul mot pouvait le définir, et ce mot portait tout un univers en deux mots, ils en devenaient un.
« Tu es mon dōhōai. J’ai jamais vraiment voulu voir les couleurs de toute façon … ça m’intéresse pas vraiment. C’est juste que... » Akihiro se redresse au milieu de sa phrase en grimaçant et essaye de s’asseoir en tailleur pour se sentir moins vulnérable.
« …ça me plait pas que ton don il ait été gâché par un connard tu vois. Je laisserai personne te refaire ça ok ? Faut pas que tu crois que ça change quoi que ce soit que tu sois … enfin t’as compris. K’so j’suis mal assis. » Son ton doux change. Il ne sent pas à l’aise, il à la poitrine qui se contracte, mais ne veut pas qu’Akihiko ne le voit, parce qu’il veut être un bon dohoai, parce qu’il ne veut pas qu’il ait l’impression qu’il lui en veut. Parce qu’il ne veut pas qu’il lui mente ou lui cache les choses. Parce que sa tête de gosse là devant lui elle lui donne envie de chialer, et personne ne serait capable de le faire pleurer à part lui.
« On est ici pour profiter de l’eau. Va dans l’eau avant qu’ils nous virent. T’es mon invité tu te rappels ? Je bouge pas, je reste là, je te regarde, personne te toucheras ici. » Akihiro avait envie d’ajouter qu’il ne le lâcherait plus d’une semelle, qu’il allait lui coller au train, le forcer à manger et à réparer sa douche froide, squatter son salon pour vérifier qu’il ne faisait pas de conneries et crever les roues de sa moto pour pas qu’il se butte dessus. Mais tout ça, il le gardait pour lui. Il ne pourrait peut-être pas faire la moitié de ce qu’il était en train de se promettre mentalement. Mais il essayerait. Et puis il allait avoir le fin mot de l’histoire avec Hasegawa, car si une seule personne avait le droit de filer le train d’Akihiko c’était lui et personne d’autre ne s’approcherait.


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ft.   @Satoshi Akihiro  


« Hm ? » C’était un regard surpris que tu posais sur lui. Dōhōai. T’étais pas très intelligent comme garçon. Ces mots-là, tu les connaissais pas. Tu te demandais ce que ça pouvait bien être. Un truc important vu l’intensité de son regard ancré au tien. Son sourire il te fracassait. Un coup de fusil en plein cœur. Un truc banal pour les autres, un putain de trésor pour toi. T’avais pas l’âme d’un martyr, mais pour lui, tu pourrais sans doute te sacrifier. Quand Akihiro posait son regard sur toi, qu’il t’offrait son attention, tu te sentais exceptionnel. Quand tu sentais ses doigts sur ta peau, ton monde se remettait à l’endroit. Toi, tu pouvais peut-être voir les couleurs, mais lui, il avait un pouvoir encore plus précieux. Il ne s’en rendait même pas compte. Dōhōai. Âmes sœurs. Tu te doutais que ça voulait probablement dire la même chose. Il était la tienne. T’avais envie de croire que t’étais la sienne. Si la vie t’avait souvent brisé, le destin l’avait mis sur ton chemin. Et il était la seule raison pour laquelle tu regrettais pas d’être vivant. Tous tes efforts. Toutes tes luttes contre tes démons, t’y trouvais enfin un sens. T’en avais l’estomac noué, qu’il s’inquiète pour toi. T’avais plus la force d’être en colère contre ton ex, de réclamer tout ce qu’il t’avait pris. Il avait profité de ta vulnérabilité, de toutes tes angoisses pour mieux te manipuler. T’avais envie de laisser ça au passé. T’avais déjà trop de souvenirs difficiles qui faisaient de ton quotidien un enfer. « C’est pas grave ce qu’il a fait. C’est plus important maintenant. Merci… » Merci de ne pas te juger. Merci de te donner l’impression d'être quelqu'un. Merci de ne pas tu juger pour tes préférences. Tu pouvais te contenter de l’aimer de loin Aki. Tout ce que tu demandais c’était une petite place à ses côtés. L’avoir dans ton champ de vision dès que tu le pouvais. T’assurer qu’il allait bien, qu’il était en sécurité. Autant que possible en faisant parti d’un clan. « J’ai peur que tu te casse en deux si je m’éloigne trop. Je vois bien que t’as mal. » Tu frôlais ses cotes du bout des doigts. T’avais envie de refaire ses bandages correctement. Et si t’avais osé dire un peu plus tôt que tu ferais une bonne infirmière, t’en étais plus certain. « J’y vais juste un peu…parce que tu m’as invité, et après…on rentre avant que tu t’éclate un autre truc… » T’étais reconnaissant qu’il veille sur toi. Est-ce qu’il l’avait senti ? Qu’on t’avait déjà touché sans ton accord. Trop souvent. Trop longtemps. Des années de sévices enfermés dans ta boite à secret. Est-ce qu’il pouvait le voir, que toi aussi t’étais à deux doigts de t’effondrer ? Tu glissais ta main dans ses cheveux pour les ébouriffer affectueusement, avec une certaine douceur. Cette fois, t’essayais pas de cacher tes cicatrices quand tu retournais vers le bassin. T’avais l’impression que la chaleur de l’eau lavait une partie de tes péchés. Et peut-être parce qu’Akihiro, il t’avait donné l’absolution. Tu posais tes coudes sur les rochers, ton menton sur tes mains. Pour rester le plus proche de lui. Pour pouvoir l’observer. Il était d’une beauté particulière. Il avait pas les trais fins comme toi. C’était une beauté brute qui le rendait encore plus authentique. « Est-ce que je fais une bonne sirène ? » que tu demandais pour détendre un peu l’atmosphère. Tu savais qu’une autre épreuve t’attendais après. Celle que t’avais toujours refusé d’affronter. Mais t’étais pas seul. Tu l’étais plus. Ton inséparable, tu l’aimais inconditionnellement. Il était magique Aki. Il faisait de toi quelqu’un de plus fort. Quelqu’un capable de garder la tête haute malgré les abus. Malgré tous les coups que t’avais pris. « Quand tu me regarde pas, j’ai l’impression de pas exister. » que tu confiais un peu plus bas pour être certain que personne d’autre ne puisse t’entendre. T’appréhendais les prochains jours au Red Instinct. Sans lui. Avec un autre qui devait prendre sa place. « Alors fais attention à toi, pour revenir vite. » Te sauver des coups de torchon, et des clients ivres qui tentaient de boire gratuitement en te menaçant du bout du doigt. Fallait te rendre à l’évidence. Tu savais plus vivre sans lui.

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après-midi
ft.  @Lin Akihiko


Akihiro laissa échapper un juron en souriant et en laissant sa tête retomber sur le poteau en bois qui se trouvait derrière lui pour s’extirper des mains d’Akihiko qui lui ébouriffait les cheveux. Il avait son peigne dans sa veste de toute façon, il se repeignerait quand ils sortiraient des bains. Un yakuza se devait d’avoir une certaine hygiène.
Il ne comprenait pas bien pourquoi il était remercié mais il fit une moue amusée et laissa le barman échappé à sa pression sur son épaule. Ils devaient certainement avoir l’air de deux gosses comme ça à se sourire comme des idiots. Ça finissait toujours comme ça. Quand ils étaient tous les deux, une forme de calme, de sérénité finissait toujours par arriver. Akihiro fit signe de la main à son compagnon d’aller dans l’eau, bien conscient que s’il ne lui donnait pas une forme de validation. Akihiko pouvait être si naïf et enfantin dans sa manière d’être que nombre des gens qui ne le connaissaient que dans son travail ne pouvait pas se douter qu’il avait besoin d’attention. Akihiro la lui donnait, il la donnait sans y réfléchir même. Regardant le jeune homme retourner dans l’eau, pouvant voir chacune des traces qui se trouvaient sur la peau pâle du barman, remarquant ses muscles tendus et aussi ses os. Comment il faisait pour tenir debout avec si peu de chair, qu’est ce qu’il pouvait bien bouffer, est-ce qu’il mangeait déjà ?
« T’inquiète pas, je t’ai déjà dis que j’étais plus solide que j’en ai l’air. » essâyait-il de se persuader après la soirée qu’il avait passé dans les mains du doc, à s’évanouir de douleur et à se faire remettre en place. Tout ça parce qu’il avait trop tardé ? Vraiment il se sentait nul soudainement, il se rendait compte qu’en croyant que sa santé n’impacterait que lui, il avait en réalité mis en péril les choses importantes, le clan et Akihiko en faisait partie. Les deux avaient besoin de lui et il leur était inutile, parce qu’il n’était qu’un bon à rien, même pas capable de lire sa prescription médicale qu’il avait du mettre en boule dans un coin chez lui, entre le futon et le radiateur certainement.
L’air chaud du bassin venait jusqu’à lui et il récupéra la brosse qu’il avait posé à côté de lui pour se frotter doucement les bras en riant aux remarques de son compagnon. Il avait le dont de dire n’importe quoi, mais dans sa bouche à lui c’était toujours drôle à ses yeux.
« Oui une sirène tient. Fais gaffe à ce que des écailles ne te poussent pas. » renchérit le yakuza avec un léger rire avant de laisser un sourire apaisé prendre place sur son visage. Il penchât la tête sur le côté et laissa un rire amusé ponctué d’un hochement d’épaule sortir de sa cage thoracide endolorit.
« Je garde les yeux sur toi, les deux même, parce que je veux pas que tu fasses des conneries. C’est pas pour que tu te crois tout permis quand je suis pas là hein. J’veux pas te revoir dans cet état la prochaine fois. »
Le ton, de sa voix c’était modifié à mesure qu’il parlait et il s’était un peu plus penché vers le bassin. Sans menaces, il regardait Akihiko avec ce sérieux qui pouvait émaner de lui dans les situations les plus difficiles à gérer. Le Satoshi lança la brosse dans le seau de bois prévu pour les nettoyer et se leva doucement. Il avait envie de manger quelque chose de sucré, de dévaliser le premier konbini ou la première boulangerie à proximité. Mais ils étaient au milieu de nulle part donc ça n’arriverait pas tout de suite.
« Aki … je peux t’avouer un truc ? » dit-il, toujours sérieux en croisant les bras sur sa poitrine, regardant au loin l’horizon des arbres qui encerclait le lieu dans le calme tranquille du forêt.
« J’ai faim. » avouât-il donc en tournant son regard vers lui avec un sourire malicieux venant croquer ses fossettes, soulignant à la fois les bleus qui étaient devenu vert avec le temps sur son visage et rendant son regard toujours plus malicieux. S’il y avait bien une chose qui pourrait toujours le consoler lui, c’était la nourriture, et s’il y avait une personne avec qui partager cela s’était Akihiko, depuis le premier jour.



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après-midi
ft.   @Satoshi Akihiro  


Il était solide, mais s’il l’était pas assez ? Le voir dans cet état, ça t’avait fait prendre conscience de la réalité. Ton pilier. Ta moitié. Elle était pas invincible. T’étais resté dans le déni pour éviter de paniquer, pour te forcer à croire que tout irait toujours bien. Parce que pour une fois, t’avais envie de voir le soleil. T’en avais assez de ces ténèbres qui t’enveloppaient. Tu savais pas si t’avais le droit d’être heureux, t’avais envie de croire que oui quand il était près de toi. Et y’avait pas plus belle mélodie que son rire. Ça suffisait à te remplir le cœur. Tu te disais que vous en aviez besoin, de ce petit moment d’accalmie. T’avais pas encore lâché la bombe et tu savais même pas dans quel état t’allais te retrouver si t’osais prononcer les mots interdits. Ce secret d’enfant si bien gardé, mais pas assez profondément enterrer. T’avais tellement honte d’avoir été abusé, de ne pas avoir su te défendre que tu croyais que tout le monde te verrait comme un monstre. C’était ce que cet homme t’avait dit. Ce qu’il avait martelé dans ton crâne de gamin innocent. Efficace. Parce que t’avais jamais parlé. Jamais confié la source de tes angoisses et de tes incessants cauchemars. Tu préférais travailler la nuit, t’avais l’impression que tes démons étaient moins violents à la lumière du jour. Ils l’étaient encore moins quand tu sentais l’aura d’Akihiro les faire fuir. « Ca veut dire que je dois garder un œil sur toi aussi ? Parce que là…T’es dans un état pire que le mien. T’as pris des antidouleurs ? T’as des médicaments ? » Oui, t’étais inquiet, t’avais pas envie de le cacher. Il pouvait pas être le seul à prendre soin de toi. T’étais capable de te montrer doux et attentionné toi aussi. Une partie de toi qu’il était le seul à voir, t’avais juste jamais dépassé certaines limites. Tu te demandais si aujourd’hui t’en aurais le droit ? T’en savais rien. Tu te posais trop de question. T’avais aucune réponse. Tu le suivais du regard, tu clignais pas des yeux. T’avais trop la trouille de le voir s’évaporer. Tu cessais de respirer devant son air aussi sérieux. Qu’est-ce qu’il allait t’annoncer encore ? « Hein ?? » Tu penchais la tête sur le côté, ton incompréhension visible sur les traits de ton visage. « Tu m’as fait peur ducon !! » que tu râlais en l’éclaboussant. Tu lui rendais son sourire alors que ton cœur loupait un battement. Ses fossettes. T’avais jamais pu y résister. C’était probablement une des choses que tu préférais chez lui, en dehors de ses mains. « Je vais appeler un taxi. Tu pourras jamais monter sur ma moto et tu vas t’évanouir avant de faire cent mètres si on rentre à pied. » Tu secouais doucement la tête. Ça allait te coûter cher ça encore. Tu savais que tes placards resteraient vides jusqu’à la fin du mois. De toute façon, t’avais jamais très faim. Tu savais ce qu’il aimait. Le sucre. Ça t’avait toujours amusé, cette dualité. Son addiction pour quelque chose de presque aussi enfantin derrière ses airs de gros durs.  Tu te hissais hors de l’eau en attrapant ta serviette que tu nouais autour de ta taille. « Si je peux pas recoudre le bouton de ta chemise, je peux au moins refaire tes bandages ? » que tu demandais en approchant de lui. C’était quand tu relevais la tête que tu te rendais compte que t’étais peut-être un peu trop proche. L’intensité de son regard, elle te paralysait.

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après-midi
ft.  @Lin Akihiko


L’eau arrivât sur le visage du yakuza qui se mit à rire devant la réaction de son ami. Evidemment, ils redevenaient des gosses. C’était comme ça entre eux quand il n’y avait pas de regard extérieur, des gosses qui oubliaient un instant qu’ils vivaient dans un monde qui n’était pas accueillant ou propice à ce qu’ils puissent s’épanouir. Ils n’avaient jamais vraiment pu être des gosses avant, ça ils le savaient, alors ils tentaient de le redevenir lorsqu’ils étaient ensemble. C’était comme ça. Evidemment, il n’avait aucune envie de répondre, parce qu’avouer qu’il avait une ordonnance mais qu’il ne savait pas comment la lire, ce n’était pas vraiment une chose dont il était fier, et même s’il savait qu’Akihiko s’en foutait au fond qu’il ne sache pas faire ka différence entre certains katakanas, cependant il s’inquiéterait beaucoup plus pour son état. La douleur ce n’était pas très grave au fond.
Akihiro ne fit que de répondre par des grognements et laissât le jeune homme sortir de l’eau. Ils avaient pu profiter de la chaleur et de l’humidité, ils avaient été enveloppés par cet endroit qui avait été aussi l’écrin protecteur qu’était ce onsen. Mais à l’annonce d’un taxi le yakuza se rebiffât, secoua la tête, ses cheveux humides éclaboussant de gouttelettes tous ce qui se trouvait autour de lui comme un chiot.
« Non mais ça va. Je vais monter sur ta moto, depuis le temps que tu me le demande en plus, fais pas ta mauvaise tête et laisser moi- essayer. » argumentât-il en suivant des yeux le barman avec un regard rieur. En réalité il ne savait pas non plus s’il était tout à fait capable de tenir la distance, mais il savait résister à la douleur, de tous ce qu’on avait bien voulu lui apprendre, ça il l’avait expérimenté et à la dure.
« Je suis plus endurant que tu le crois. » le sourire qui barra le visage du yakuza. Le fameux bouton de chemise n’avait jamais été remis à sa place, il n’avait pas été retrouvé d’ailleurs. C’était dommage après tout c’était sa chemise favorite, mais il y avait plus important dans la vie qu’une chemise. Chez lui, les hommes ne recousaient pas les boutons, chez lui l’importance que l’on accordait aux vêtements étaient une nécessité pour faire correctement son métier, pour impressionner, avoir l’air important et riche, pour montrer qu’on savait faire tourner la boutique comme on disait.
Jetant un coup d’œil à ses bandages dont les coins avaient commencé à se décoller à la mention d’Akihiko, le yakouz’ eu un sourire en coin ; le prétexte était parfait pour aller voir le doc, il allait très certainement s’en prendre une au passage pour être allé dans l’eau, car ça il avait bien compris que ce n’était pas conseillé, aussi idiot qu’il était, il l’avait entendu. Mais Aki avait voulu aller au onsen, alors il ne s’était pas posé de questions et puis il le lui avait promis.
En relevant son visage, il remarqua la proximité. C’était son dōhōai, le regarder, même proche comme ça, ça ne le dérangeait pas. Mais depuis quand ça ne le dérangeait plus ? Akihiro passa sa main sur la nuque du garçon qui lui faisait face et posa son front contre le sien avec un sourire entendu avant de lui lancer un clin d’œil amusé.
« Allez, je t’autorise à jouer les infirmières, mais d’abord on mange. Tu as bien un konbini par chez toi ? Je paye les courses et la bouffe de ton chien. » lâchât-il dans un sourire avant de se redresser, gardant la main sur la nuque d’Akihiko un instant avant de la laisser venir lui taper l’arrière de l’épaule. Il avait l’impression qu’il avait regardé bien trop longtemps dans les yeux du barman, a tel point que poser ses yeux sur autre chose lui sembla étrange alors qu’il se retournait pour se diriger vers la porte. Le monde sembla tanguer légèrement, le Satoshi clignât doucement des paupières pour remettre ses esprits en place alors qu’il commençait à aller vers la sortie. On lui avait dit qu’il suffisait de voir les yeux et le visage d’un probe pour bien voir les couleurs, mais peut-être que si on les regardait trop longtemps ils pouvaient aussi déstabiliser un cerveau et l’équilibre ? Personne ne lui en avait jamais parlé avant en revanche…
« Wow… j’ai le tournis. » grognât-il en se tenant l’arête du nez. Il devait manquer de nourriture, de sommeil et d’anti-douleurs, un cocktail détonant. Avec une pointe de gène il se retint en gardant sa main sur l’épaule d’Akihiko et en y resserrant sa prise. Cela ne durerait certainement pas longtemps, mais c’était suffisamment soudain pour qu’il pousse un nouveau juron. Quelle image devait-il renvoyer à son dōhōai, ainsi fragilisé, il avait honte, pas pour son clan mais pour lui.



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après-midi
ft.   @Satoshi Akihiro  


Sur ta moto ? Bien sûr. Tu disais rien mais tu te rendais bien compte qu’il pourrait jamais tenir tout le trajet. Il était trop blessé pour pouvoir se pencher dans les virages et le moindre choc pourrait aggraver ses blessures. Il avait beau jouer les gros durs, t’étais ni bête ni aveugle pour ne pas remarquer les traits de son visage se tordre à chaque mouvement. Tu gardais juste le silence pour pas blesser son égo et sa fierté. Ce qui le sauvait de tes centaines de question, c’était son sourire qui savait te rendre silencieux. Un sourire que tu trouvais trop rare. Pas tellement étonnant quand on voyait le monde dans lequel vous aviez grandi. C’était le seul truc qui rendait ton quotidien un peu plus doux. Il t’embrouillait. Il était en train de te faire perdre la tête, de t’arracher les tripes. Maintenant que t’avais avoué un de tes secrets et qu’il continuait de plonger son regard dans le tien, sans te fuir, tu prenais un peu plus conscience des sentiments qui t’animaient. C’était là. Ça devait être là depuis bien longtemps. Tu refusais juste d’y faire face et d’accepter ce que tu ressentais pour lui. Tu le qualifiais de meilleur ami. C’était pas assez fort. Pas assez puissant. Pas assez vrais comme mots pour définir votre relation. Akihiro, il t’avait offert une forme d’absolution pour tes crimes. T’avais retenu tes cris de douleurs, de frustration, tes pleurs de lassitudes durant des années. T’avais toujours continué. Encore et encore. Aujourd’hui, t’avais l’impression d’avoir le droit de lâcher prise. D’avoir le droit d’être aimé malgré toutes tes fêlures. T’aimais ça. Sentir ses doigts sur ta peau, toi pourtant dégoûter par le contact. Tu sentais les frissons remonter jusqu’à ton cœur pour le faire trembler quand il posait son front contre le tien. Il était comme une force qui t’enveloppait de sa présence. « O..ok. » T’avais pas essayé d’argumenter. De dire que tu pouvais payer. T’étais trop perdu dans ses yeux, surpris par la chaleur que dégageait son corps pour être capable de faire une phrase complète. C’était d’abord un tremblement à peine perceptible, une secousse. Ton cœur qui battait un peu plus vite. Et plus vite encore. Tu respirais comme pour reprendre ton souffle quand il s’éloignait légèrement. Alors c’était pas qu’une expression ? Se noyer dans les yeux de quelqu’un ? Parce que toi, t’étais clairement en train de suffoquer. Tu passais instinctivement ton bras autour de sa taille pour le soutenir. « Je crois pas que la chaleur ce soit bon pour ce que t’as. T’abuse. On aurait pu venir une prochaine fois. T’aurais dû me dire que tu te sentais mal. » Oui, tu râlais en lui faisant la morale. Parce que t’étais terriblement inquiet. Tu l’obligeais à s’assoir une fois à l’intérieur et tu te pressais de te rhabiller sans vraiment prendre la peine de te sécher. La priorité c’était pas toi. Ça n’avait jamais été toi. Il t’avait autorisé à jouer les infirmières et si tu touchais pas à ses bandages, tu pouvais l’aider à s’habiller. Tu t’agenouillais devant lui après avoir récupéré ses vêtements. Tu regardais que son visage. Tu refusais de laisser tes yeux se poser ailleurs sur son corps. T’avais l’impression que ce serait trop intime. Pour le moment. Tu comptais sur lui pour t’aider un peu. Et t’étais un peu plus à l’aise une fois son pantalon enfilé et tu t’appuyais sur une de ses cuisses pour te relever. « Je ne sais pas comment tu es arrivé à prendre autant de place dans ma vie Akihiro. Mais tu fais de moi n’importe quoi… » que t’avouais dans un sourire tendre en passant une main dans ses cheveux avant de lui mettre sa chemise. « Je te laisse mettre les boutons tout seul » Tu lui offrais un clin d’œil malicieux avant de sortir ton téléphone pour commander un taxi sans lui demander son accord. S’il payait la bouffe, tu pouvais bien prendre en charge le transport. Tu lui tendais la main juste pour l’aider à se relever. Tu te doutais qu’il avait pas envie de paraître faible devant la femme qui vous avait accueilli, ni même de laisser sous-entendre qu’il se passait quoi que ce soit d’étrange entre vous. Alors tu gardais une distance suffisante, comme à votre arrivée. Pour lui. Pour ne pas lui imposer le tsunami d’émotions qui était en train de te dévaster.

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après-midi
ft.  @Lin Akihiko


Marcher est douloureux, respirer est aussi un peu douloureux. Il sait très bien le yakuza qu’il dépasse les limites, et pour la première fois il s’en veut. Il s’en veut parce qu’Akihiko s’inquiète et qu’il doit lui appeler un taxi, il s’en veut parce qu’il n’en peut pas lui décemment être la personne qu’il est supposé être, la personne qu’on lui a appris à être, c’est-à-dire un homme de main, une protection contre les absurdités du monde. On combat le mal par le mal ici. Akihiro soupire, il se laisse porter, il n’a pas vraiment envie de lutter même s’il grogne et ronchonne comme un gamin qu’on aurait sorti de la fête foraine trop tôt. Akihiko il déambule autour de lui comme si s’occuper de son cas c’était facile, comme s’il avait toujours fait ça. Le Satoshi le regarde faire avec un sourire amusé. Au fond de lui il se marre de lui-même et de la situation parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire. Quelques heures plus tôt dans cette même pièce où ils se rhabillaient ils étaient en train de s’expliquer à grands coups de voix. Maintenant ils agissaient avec affection l’un envers l’autre. Les cheveux d’Akihiko laissaient tomber des gouttes sur le torse d’Akihiro tandis qu’il passait sa chemise sur ses épaules. Dans le bâtiment, on les salua avec politesse, ils n’avaient rien à payer, le clan le ferait certainement plus tard, un rituel de mots échanger et ils pouvaient partir, aussi simple et protocolaire que cela.
En sortant du onsen, les deux hommes se tenaient côte à côte. Leurs épaules se touchant presque. Akihiro n’avait presque rien dit, il avait encore mille questions mais ce n’était pas le moment. Le taxi tardait à arriver, il avait perdu ce combat-là, il gagnerait les prochains. Tendant une main il frappa légèrement la poitrine d’Akihiro en plaçant ses lunettes de soleil sur son nez.
« T’as pas une clope ? » demandât-il en regardant la route, attendant d’y voir les lumières caractéristiques des taxis d’Osaka.
Il gardât un instant la main sur la poitrine du jeune homme jusqu’à ce que ce dernier lui file une cigarette, il attendit aussi qu’Akihiko lui allume. Lui qui ne fumait que rarement, il avait bien besoin d’une dose de nicotine. Passant son regard sérieux par-dessus ses lunettes le yakuza observa le barman avec sérieux.
« Tu donnes ton adresse au chauffeur et tu rentres chez toi à moto. J’ai pas envie qu’on te la vole avant de pouvoir monter dessus. » Ce qu’Akihiro ne dit pas c’est qu’il a plusieurs choses à faire avant de rejoindre son ami chez lui comme il le lui a promis. Entre autres de persuader le taxi de ne pas faire transférer l’argent depuis l’application mais de prendre la grosse liasse de cash qu’il avait dans la poche plutôt.
Passant sa main sur la nuque du motard il lui ébouriffa les cheveux quand le taxi arrivât avant de grimper dans la voiture avec un nouveau grognement en saluant l’homme qui visiblement n’avait pas l’air rassuré de l’état de son passager.
« Aki fais pas de conneries avant que j’arrive hein ! » Inconsciemment il était absolument toujours inquiet pour lui, et après la conversation difficile qu’ils avaient commencé à avoir, les cicatrices sur les jambes de l’autre homme et le fait qu’il venait d’apprendre qu’il était probe, tout en Akihiro appelait à protéger plus que jamais la personne de qui il se sentait le plus proche. Son dōhōai.



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