et le monde court droit à sa perte. se verra animer par les brasiers de l'enfer. et finira sa course, tout droit dans les rives du styx.

chaos à s’imprégner.
quand les rues ne sont plus sereines.
quelque part, ne l’ont jamais réellement été.
à n'être qu'anarchie. collision des âmes effarées.
quand il fini par s'en retrouver coincé. pris au piège.
toile d’araignée dans laquelle les phalanges se sont emprisonnées. et il déteste ça, ilkwon.
parce qu’encore une fois, le monde lui prouve qu’il a raison. que sa haine est valable. que ce mouvement qu’il cultive a tous ses droits. quand il voudrait tous les éradiquer. pour que ça ne recommence jamais. que le monde soit enfin terre paisible.
à devoir obéir aux règles.
faire profil bas comme le gouvernement l'a conjuré. mais sa personnalité n'est pas faites ainsi. à braver les interdits. à refuser de se tenir à ces absurdités. incapable de rester tranquille cinq minutes. à ne pas savoir tenir en place. c'est qu'il n'a aucune intention de rester sagement chez lui. ce n'est pas dans ses gênes. encore moins après les nouvelles parvenues à ses oreilles. il veut rendre justice. leur montrer que lui n'a pas peur d'eux. qu'ils finiront par y passer ; un jour ou l'autre. et ils regretteront chaque acte enchainé. chaque parole acculée.
ils ne le priveront pas de sa liberté.
les autres peuvent faire ce qui leur chante.
mais lui ne vivra pas dans cette peur constante qui ravage les entrailles.
il s'y refuse. ne veut pas leur céder cette joie.

à suivre sa propre voie.
tracer un chemin rocailleux.
à éviter les lumières dorées de la ville.
ô osaka, tu sembles bien triste ce soir.
vidée de toute forme de vie. à n'en entendre que les sirènes hurler dans le lointain. à se douter que les plus braves tentent de passer outre le couvre-feu. quand lui-même n'est qu'ombre volage qui vagabonde sous la nuitée perlante. à se demander où les pas portés le mèneront. ici et là. nul part. là où les silhouettes ne s'encastrent pas. où les onyx se laisseront happer par les couleurs éveillées. au détour des azalées.
jusqu'à ce que le sang vienne se glacer.
d'un cri à détoner sous les silences effondrés.
à ne plus réfléchir. esprit éteint qui se met en branle.
quand les pieds ne marchent plus mais courent. à suivre la direction de la voix. à se diriger vers là où les gémissements deviennent plus intenses. à comprendre. à savoir. que tout est sa portée. que le monde n'est que poison. et jamais ça ne s'arrêtera. rien ne prendra fin. à laisser la colère fondre sur son âme.
coup porté sur la première silhouette entrevue.
à forcer le poing sur le visage inconnu. crac. boom.
il ne réfléchit plus. ne se projette plus.
c'est le corps qui se fait assaillant. à les sentir venir de derrière. ils sont plusieurs. peut-être trois ou quatre. qu'importe. la haine est rouge. vorace. à terrasser ceux qui osent s'en prendre aux plus faibles. quand le chaos fini par s'achever. à sentir le cruor couler le long de sa mâchoire. à en goûter le coup du fer sur le bout de la langue.
ils ont pris la fuite.
quand le regard fini par atterrir sur un corps tremblant. à s'en rapprocher. s'assurer que tout va bien.

— are you ok? did they hurt you?

quand il ne réalise pas.
que la peur distillée,
c'est lui qui l'a instigué.

lentement. doucement. le monde s'éteint. à venir brûler de sa lumière incandescente. et dans les flammes de l'enfer, satan jouira de sa suprême.

comme un dessein abominable.
à s'en faire violemment outrage.
à persister pour en contourner les règles.
en détourner tout ce qui semblait symbolique.
pour lui ce n'était pas important. ce n'était qu'un schéma répétitif. à vouloir nuire à leur propre vie. il voulait rendre justice. faire le bien, là où le mal s'engorgeait. pourtant, il faisait parti de cette gangrène. infâme. imbuvable. celle qui ne cessait de s'accroître. il n'avait rien de bon, ilkwon. mauvais jusqu'à la moelle. à laisser rage folle guider ses pas.
à se fondre dans la nuitée obscure.
cris à venir perforer le silence ambiant.
d'une course effrénée à ne plus s'arrêter. de ces pas dirigés dans la direction des supplications. qu'on épargne les innocents. lui viendrait à en détruire les cruautés. poings serrés. à s'effondrer sur les silhouettes. de ces fuites prises quand il en reprend souffle perdu. à s'approcher, doucement venir en s'assurer que les poupées n'en soient pas brisées.

doucement à l'observer.
à en percevoir méfiance sublimée.
et il pouvait comprendre. assauts à avoir percuté battant. à se demander si le sort sera favorable ou détestable. à s'assurer de ces protections. quand la main vient à se tendre délicatement.

— go slowly. don't rush. you're safe now.

d'une voix murmure.
à se faire conscience bonté.
de ce corps à s'épancher ; you're fine now. car il en prendra soin. à s'assurer qu'elle n'ai rien. d'un rapide coup d'oeil jeté sur la silhouette. à en entrevoir les couleurs rougeâtres.

— we should go to the hospital. but with there fucking curfew i'm scared they'll ask us why we were outside the authorized time.

à se demander comment faire. pour ne pas en voir piège se refermer sur leur carcasse. à n'être bon à rien. ne pas savoir comment panser les plaies. même les siennes il les laissait ouvertes.
mauvaise graine.
à ne faire que le mal.
pourtant il voulait l'aider.

— i could suggest to go to my house but, i'm a really bad nurse... and i don't want to scares you more than you already seems to be.

conscience rattrapée.
d'un geste à se tenir éloigné.
prêt à l'aider à se relever si elle vient à en accepter main tendue. doucement. surement. peut-être qu'il réussira à en apaiser les tourmentes. mais ilkwon ne sait jamais comment s'y prendre. bien trop contaminé. nécrosé jusque dans les entrailles.