exposition des poupées traditionnelles dans le temple Katsuo-ji, il avait toujours adoré l’art et la culture japonaise, il savait que ça aurait fait plaisir à son grand-père d’y aller alors il avait fini par embarquer hari, bien sûr elle avait rien demandé mais peut-être qu’à force d’insister, ce qui était assez rare pour eliot qui préférait se laisser guider par les autres, elle avait fini par céder. il lui avait tout de même promis de lui offrir un repas dans un restaurant lorsqu’ils auront fini. tenue simple, sac à dos léger où il y avait deux bouteilles d’eau, quelques sucreries au cas où, son carnet qu’il emmenait partout avec lui et surtout son polaroid. s’il perdait les deux derniers objets, ce serait probablement la fin de sa vie. il y tenait beaucoup trop, si l’un contenait de nombreux secrets, de nombreux souvenirs, l’autre l’aidait à prendre des souvenirs en photographie.

enfin arrivé à destination, il attendait sagement hari, qu’est-ce qu’hari était dans la vie d’eliot ? il dirait tout simplement un de ses piliers, une personne qu’il a fini par apprécier tellement qu’il lui a confié sa plus grande peur, quelqu’un qu’il considérait comme une petite sœur. il n’avait pas beaucoup de personnes à ses côtés, il n’était pas très sociable mais lorsqu’elle était dans les parages, il savait qu’il pouvait être lui-même et elle pouvait en faire de même car mine de rien, si eliot faisait tout pour ne rien oublier, cela ne voulait pas dire qu’il parlait de tout à n’importe qui. c’est qu’il était loyal le fleuriste, peut-être un peu trop d’ailleurs, quitte à finir dans un sale état, il ne parlera jamais des secrets qui lui ont été confiés.

est-ce qu’une peur commençait à se former alors dans son cerveau qui venait paisiblement attaquer son corps ? oui, peur qu’hari oublie de venir, peur qu’hari l’oublie tout simplement. il savait que dans le fond, elle ne ferait jamais ça mais “on ne sait jamais”, il se le répétait bien trop souvent. les relations sont éphémères, les souvenirs d’autant plus, certes, il ne devrait pas se préparer au pire car au final, personne ne contrôlait le futur, et même si eliot était préparé au pire, il ne sera jamais préparé mentalement parlant. et lorsqu’il commençait doucement à s’enfoncer, il vit hari arriver tranquillement, sourire aux lèvres, il remettait alors bien ses cheveux avant de s’avancer vers elle. “ hey hari ! tu vas bien ? désolé de te ramener ici, je voulais pas venir seul. ”  il n’allait pas lui demander si elle était heureuse d’être ici, ce n’était probablement le cas vu le léger forçage d’eliot pour qu’elle l’accompagne.

Exposition quelconque, intérêt proche du néant. Combinaison trop habituelle des endroits que Eliot souhaite fréquenter. Comme bien souvent, c'est dans un lieu insolite qu'il requiert son attention, et qu'il lui demande de l'accompagner comme s'il s'agissait d'une mission. Hari sait déjà quel ennui l'y attend, mais comme il insiste, elle finit par lui donner de son temps. Surtout avec à la clé un restaurant, qu'elle y soit pour argent comptant. Alors elle vient garnir la collection de poupées de sa présence divine, ignorant son propre manque de passion pour le bien de celui qui raffole de ce genre d'événements. Passion qu'elle ne parvient toujours pas à comprendre, à quoi bon se fasciner pour des choses dépassées ?

Maquillage déjà réalisé, minirobe enfilée, et elle est déjà parée. Une pilule gâchée pour cette sortie insensée. Besoin de voir les couleurs de ces affreuse mochetés. Un véhicule l'emmène pour mieux la déposer, moyen sûr d'éviter les transports en commun et leurs hordes d'infâmes. Là sur sa banquette arrière, elle plonge avidement son regard, dans le rétroviseur qui renvoie les brefs coups d'oeil de son chauffeur. Elle soutient son regard, n'arrête point de le fixer, car elle sait qu'il ne brûle d'envie que de la regarder. Mais jamais il n'osera se risquer à cela, si elle le fixe tant, sans jamais détourner ses yeux de biche.

Devant le temple déposée, elle en oublie quelques billets. Mais le chauffeur passe l'éponge, charmé par un joli sourire en guise d'excuses. Révérence pour s'incliner, comme persuadée qu'elle a fauté, mais les hommes sont aisément corruptibles, et les sourires ont raison de toutes leurs barrières. Comme toujours ses charmes suffisent, et l'ignorant repart heureux, riche d'un sourire mais pauvre du reste. Il comprendra sûrement un jour, le regrettera peut-être même. Dommage pour lui, Hari s'en moque.

Lieu insolite mais approprié, pour un spectacle de poupées qui donne des envies de tuer. Elle espère qu'Eliot ne lui demandera pas de prier devant un autel, parce qu'elle préfère encore qu'on la frappe avec une pelle. Et enfin elle l'aperçoit, petite boule qui ne paie pas de mine. Il ressemble à un hérisson, qui n'aurait plus la moindre épine. Son sourire lui offre chaleur, jusqu'au plus profond de son coeur. Il est si doux, presque innocent, elle ne l'imagine pas violent. Il lui demande comment elle va, mais elle ne peut lui avouer qu'elle a envie de se flinguer d'aller voir sa maudite expo de poupées. Regard jeté en direction des bannières qui présentent quelques pièces de l'exposition, que déjà elle découvre des horreurs à en faire des cauchemars. Quel dérangé pourrait s'amuser à venir dans cet endroit tourmenté ? "A part que ton expo me donne déjà envie de crever, ça va chéri." Elle jette avec nonchalance, un sourire aux lèvres pour trancher avec ses mots acérés. "Et toi, ça va ? T'as rien oublié ?" Elle demande, plus posée, alors que sa paume vient sur l'épaule du jeune homme délicatement se déposer. Les échanges avec lui restent sa partie favorite, car elle n'est pas ici pour son exposition maudite.

poupées, eliot n’en était pas réellement fan mais il savait que celles qui se trouvaient au temple étaient réputées pour être de vraies pièces d’art. et en tant qu’amoureux de l’art, comment est-ce qu’il pourrait louper une telle exposition ? il attendait sagement son rendez-vous du jour, hari, une fille qu’il avait fini par rencontrer peut-être pas dans un bon endroit mais il était heureux d’avoir fait sa rencontre. léger sourire qui ornait alors son visage lorsqu’il la voyait arriver, qu’est-ce qu’il l’aimait d’un amour pur, d’une amitié pure, rien que voir son visage embellissait sa journée. et ses joues devenaient alors légèrement roses en entendant hari l’appeler “chéri”, certes ce n’était qu’amical mais eliot n’avait pas l’habitude d’entendre quelqu’un l’appeler comme ça. gamin timide, il prit une légère inspiration avant de répondre, afin d’éviter de bégayer.  “ dis pas ça, je pense que y’a.. pire comme exposition je pense ? meurs pas, j’ai besoin de toi moi. ” bien sûr qu’il y avait pire comme expositions, il y en avait pour tous les goûts après tout, certaines bien plus loufoques que d’autres. il n’avait pas forcément choisi quelque chose de commun mais peut-être que les poupées étaient magnifiques et non horrifiantes, ils l’auraient précisé dans les brochures de l’exposition, n’est-ce pas ?  et son sourire disparaissait rapidement lorsqu’il entendait certains mots sortir des lippes d’hari. oublier ? est-ce qu’il avait oublié quelque chose ? légère panique qui pouvait alors se lire dans ses yeux, il réfléchissait à toute vitesse, est-ce qu’il avait réellement oublié quelque chose ? mains qui touchaient ses poches pour vérifier, il avait tout n’est-ce pas ? son carnet, son appareil photo, de quoi écrire, de quoi payer au cas où, ses papiers d’identité, les clefs de chez lui, les clefs de la boutique.. ah, il avait oublié son téléphone. peut-être ? il commençait à laisser la panique prendre possession de son corps, cherchant alors frénétiquement son téléphone, introuvable, il avait dû l’oublier dans sa voiture ou bien chez lui. sourcils qui se levaient légèrement, il fixait alors hari. “ ça.. ça va .. et toi ? et heu.. j’ai oublié mon téléphone, comment on fait ? enfin j’en ai pas réellement besoin mais imagine s’il nous arrive quelque chose..  ” non pas qu’il était accro à son téléphone, bien au contraire, il apprenait encore à s’en servir, tout ce qui touchait à la technologie était très peu pour lui mais il avait appris qu’à la longue, avoir un téléphone portable sur soi était toujours très utile. il savait qu’hari finirait par le rassurer, comme elle le faisait toujours, mais en attendant il s’imaginait des scénarios saugrenus rien que pour se préparer au pire même si en faisant ça, on ne s’y préparait pas réellement.

Pauvre âme d'ores et déjà perturbée, à la simple idée qu'il ait pu quelque chose oublier. Âme tourmentée bien trop souvent secouée par ses craintes intangibles, torpeur si mal dissimulée face à son incapacité à se souvenir de tout. L'esprit humain était si fascinant, capable du meilleur comme du pire, mais cet enfant se laissait dévorer par ses craintes, laissant les méandres de son esprit s'immiscer perfidement dans sa confiance en lui.

Bras croisés, moue qui se dessine sur le visage. Les yeux de la belle qui scrute sans gêne son ami et ses 1000 problèmes imaginaires. Elle le voit bien embêté, tout tremblant d'avoir oublié quelque chose, et Hari retient un soupir tant elle sait les problèmes qu'il se cause à s'imaginer des maux invisibles. Il dit avoir oublié son téléphone, et elle ressent que ses démons commencent déjà à le ronger. Pourquoi un simple oubli prend avec lui des proportions si lunaires ? Quand son humeur dépend à chaque instant de sa certitude de ne jamais rien avoir laissé derrière. Il apprendra sans doute un jour que l'on perd des choses pour mieux en gagner d'autres, mais pour l'heure, ses inquiétudes fantomatiques semblent être la source de son inconfort.

Regard froid que Hari tente d'adoucir pour ne pas blesser celui qui lui fait face, même si son souhait n'est que de l'attraper par le col et de lui hurler qu'il la rend folle autant qu'il se rend fou avec ses peurs irréfléchies. "S'il nous arrive quelque chose, j'ai le mien de téléphone." Elle souffle, se voulant rassurante, tout en brandissant devant elle son smartphone. Envie de le sortir de sa torpeur, Hari qui le bouscule d'un coup de sa frêle épaule, sourire venant se dessiner sur ses lèvres. "Et tu veux qu'il nous arrive quoi à cette expo de mort ? T'as peur de te faire éventrer par une poupée de l'enfer ?" Bras de la belle qui s'enroule autour de son ami, pour l'obliger à l'accompagner à l'intérieur de cet endroit maudit. "Tant que t'oublies pas que j'suis la meuf la plus belle de la terre, tout ira bien dans ta petite tête. Et crois-moi, si t'oublies ça, je te fais bouffer une de tes poupées de merde." Sourire éclatant offert à son ami, espoir que cela suffise à mettre ses démons au tapis.

peut-être qu’un jour l’âme de collectionneur viendra en eliot, lui ordonnant alors de collectionner beaucoup d’objets d’art mais pour le moment, il ne se contentait que d’aller aux expositions que la ville pouvait bien lui proposer. il avait tout préparé, il s’était renseigné sur l’histoire du temple mais aussi des poupées, comme s’il était devenu guide de l’exposition. puit de connaissances, il n’y avait pas beaucoup de domaines qui l'intéressaient, l’art et les fleurs étant alors les deux plus grands axes de ces derniers. et si cette sortie ne devait être que joie et bonheur, culture et bons souvenirs, il ne savait pas que cela allait virer au cauchemar. non pas que les poupées étaient plus effrayantes que prévues mais plutôt qu’eliot avait remarqué qu’il n'avait pas pris son téléphone, panique qui pouvait se lire sur son visage mais heureusement, hari avait l’habitude de gérer tout ça. elle qui était moins carrée sur tout qu’eliot, elle qui savait comment se comporter face un eliot qui agissait comme si son monde venait de s’écrouler devant ses yeux. et comme si le monde était en suspens, les mots d’hari résonnaient dans son cerveau, s’il était avec elle, tout allait bien se passer, n’est-ce pas ? léger sourire qui apparaissait sur son visage, après un léger soupir de soulagement.  “ heureusement que tu l’as.. ” et s’il avait été rassuré pendant quelques instants, ce ne fut plus le cas lorsqu’hari continuait à parler. il n’était en aucun cas peureux, non, pas du tout même.  “ dis pas ça ! elles pourraient t’entendre et.. nous faire du mal. t’as jamais vu d'anciens articles disant que des poupées avaient tué leur propriétaire ?.. je sais qu’elles sont derrière un verre mais on sait jamais.. ne nous porte pas malheur hari.. ” certains disaient que les murs possèdent des oreilles, cela n’étonnerait pas eliot que les poupées en avaient aussi. il y avait seulement une seule vraie chose dans les dires d’hari, elle était et elle le sera toujours, la plus belle poupée qu’eliot avait vu au red instinct, la plus belle poupée qui était dans cet endroit. non pas qu’il prenait hari comme un objet, loin de là, il lui trouvait une beauté naturelle.  “ j’ai jamais vu quelqu’un d’aussi magnifique que toi hari, sincèrement, donc pas besoin de me menacer. ” et quoi qu’il arrive, il trouvera toujours hari magnifique. comme au premier jour qu’il l’a vu, comme tous les jours où elle embellit sa journée, telle une fleur qui ne cesse d’éclore lorsque l’aube pointe le bout de son nez.

Bal des poupées à peine entamé, aux côtés de celui qui en craint de tout oublier. Hari à s’en faire l’âme rassurante de Eliot. Lui qui voit toujours le monde beaucoup trop noir alors qu’elle est celle censée tout voir en gris. Couleurs factices qui aujourd’hui lui permettent d’admirer ce défilé de monstruosités que l’on appelle poupées. Hari qui n’a jamais apprécié ces créatures, à leur trouver quelque chose de dérangeant, mais qui sourit face aux inquiétudes de son ami, bien trop apeuré par l’idée de se faire dévorer par de stupides poupées.

me à se promener au devant des atrocités, et à en détailler les moindres aspects. Quitte à assister à cet étrange spectacle, autant le vivre pleinement. Hari prenant son temps pour analyser ces étrangetés, à se demander comment tant de gens autour d’eux peuvent les admirer. Ce ne sont pourtant que des poupées, la belle les trouvant même hideuses au mieux. Sourire qui s’étire quand elle pense aux nombreux moyens de perturber Eliot dans cette exposition dérangeante, quand d’un aveu il a déjà confié son aversion pour les histoires hantées.

“Oh Eliot, t’as vu cette poupée ? Ouais, la petite rouquine là ! Ils disent qu’ils l’ont retrouvée dans une maison où tous les habitants ont été retrouvés morts. Tués à la hache. Mais apparemment, l’arme du crime a jamais été retrouvée. Ça fait froid dans le dos hein… Brrr… Oh,t’as vu la petite hache miniature qu’elle a dans la main, c’est pas super mignon ?! Tu crois qu’il y a moyen de la ramener avec nous ou c’est vraiment juste une exposition ? Elle irait trop bien chez toi...”

Mots glissés pernicieusement pour se jouer de celui bien trop facile à piéger, Hari persuadée de toujours savoir comment le faire trembler, à s’en amuser de ses réactions bien trop extrêmes, quand il n’est vraiment question que de poupées.

certains pouvaient se demander si eliot n’était pas quelqu’un de bizarre, lui qui avait des passions qui dépassent parfois l’entendement, passion pour l’art qui avait fini par l’entraîner dans une exposition de poupées. seul, il n’aurait pas pu y aller, invitant alors hari, à deux ils étaient plus fort, n’est-ce pas ? du moins c’est ce que le jeune fleuriste pensait. hari n’allait pas en profiter pour l’abandonner ou bien essayer de lui faire peur ? peut-être qu’il n’aurait pas dû y penser car la chose venait de se réaliser. et le voilà qu’eliot avait devant lui une hari qui commençait à vouloir lui faire peur en parlant d’une des poupées exposé. non pas qu’eliot était quelqu’un de crédule mais un peu tout de même, si hari continuait sur ce chemin, eliot finirait par croire tout ce qu’elle disait. gamin qui ne jure que par le premier degré, il a bien du mal à voir le second ou bien quand quelqu’un se joue de lui, bien trop pur pour ce monde, bien trop idiot pour les gens. “ HARI CHUT. on va pas voler la poupée, un ce serait du vol, deux, tu veux réellement ça chez toi ? je pensais que tu détestais les poupées ? tu veux qu’on ait des problèmes ? ” yeux qui regardaient à droite puis à gauche, le fleuriste espérait réellement que personne n’avait entendu hari, il ne voulait pas avoir des problèmes, aucun même. il n’avait même pas osé sortir son appareil photo afin de photographier les poupées, bien trop peur de finir avec des images hantées ou bien de finir maudit jusqu’à la fin des temps.  et le voilà qu’il s’excusait à la poupée, avec un respect qui paraissait un peu trop suspect d’ailleurs, comme si cette poupée était une entité supérieure avant de prendre hari par le bras afin de l’éloigner de cette dernière.  “ refais plus jamais ça hari, imagine si les poupées nous maudissent, t’as pas envie de ramener un esprit chez toi, c’est trop dangereux, je sais que t’aimes vivre dangereusement mais ne me ramène pas dans tout ça. j’ai pas envie de mourir jeune.. et j’ai pas envie que toi tu meurs jeune non plus, j’ai besoin de toi hari, sincèrement. ” rares étaient les fois où ce genre de choses sortaient des lippes d’eliot, il n’était pas réellement expressif sur ce qu’il ressentait mais le fait était là, il aimait hari énormément et il ne voyait plus sa vie sans son petit caractère à ses côtés, un peu comme si eliot avait besoin d’une ancre pour rester dans cette réalité qu’il détestait tant.

Et elles dansent, dansent et dansent encore. Poupées qui les entourent à leur en donner le tournis, quand leurs deux âmes sont pourtant les principaux acteurs de cet échange macabre, Hari et Eliot qui s’en font des frayeurs à se raconter des histoires à dormir debout. Hari comme reine du courage, à s’en moquer des peurs irraisonnées de son ami, toujours à le titiller pour voir ce qu’il est prêt à supporter.

Le bal qui se poursuit, gigantesque farandole où les mots se font nombreux. Les deux êtres dont les préoccupations sont à mille lieux de l’exposition, à en attirer des regards hautains de celleux en admiration devant les artistes, quand certains les trouvent déjà de trop. Puis les mots de Eliot qui n’en sont que plus sérieux encore, à en offrir cette place toute spéciale à celle qui cause tous ses tourments. Sourire qui prend place timidement sur les lèvres de Hari à l’entente des craintes de son amie à l’idée de la voir périr. ”T’inquiète pas, j’ai pas prévu de crever de sitôt. T’imagines tous les trucs que je pourrais pas vivre si je venais à claquer aussi jeune ? Non mais hors de question. J’suis même pas encore à mon pic de bonnitude, et alors je refuse de crever avant d’avoir atteint mon summum de perfection quoi. Et crois-moi, c’est pas une poupée rouquine qui va me buter, elle sait pas à qui elle s’attaque.” Sourire satisfait, à en montrer combien elle est prête à affronter tous les dangers. Simple moyen de rassurer celui qui s’inquiète toujours pour la moindre petite chose la plus insignifiante.

eliot avait toujours eu du mal à se lier d’amitié avec des personnes, gamin qui était bien trop souvent dans sa petite bulle, bien trop premier degré pour tenir une vraie conversation, pour comprendre lorsque l’autre blaguait ou non. et pourtant, pourtant il était là avec hari, lui donnant alors toute son attention, tout ce qu’il ressentait sur le moment, si quelqu’un lui demandait quelle est sa relation avec cette dernière, il répondrait en souriant tout simplement qu’elle est importante pour lui. toujours à s’inquiéter pour hari dans le fond, il lui donnerait monts et merveilles s’il le pouvait, un peu comme un grand frère le ferait pour sa petite sœur, car dans le fond, qu’est-ce qu’il ferait dans une vie sans hari à ses côtés ? malgré son caractère bien trempé, il fallait bien se l’avouer, qu’est-ce qu’eliot s’amusait avec hari, à embellir ses journées tel une tournesol.  “ t’es encore jeune, t’as le monde à conquérir hari, et pour hum.. le fait que tu sois.. à ton pic je vais rien dire. ” léger rougissement qui pouvait se voir sur son visage, il n’avait jamais regardé hari comme ça, certes il la trouvait belle, réellement belle, aussi belle qu’une rose mais c’était tout. est-ce que la poupée rousse ne pouvait réellement pas les atteindre ? eliot n’en était pas si sûr que cela, on ne pouvait jamais être assez méfiant après tout. et le voilà qui prenait hari pour l’emmener plus loin, dans une section où les poupées paraissaient plus belles, moins effrayantes, plus pures si cela faisait sens, soupir de soulagement qui sortait alors des lippes du fleuriste, peut-être que ces poupées n’étaient pas méchantes, elles avaient un hanbok après tout et les cheveux tressés, certes eliot essayait de se rassurer comme il le pouvait, il ne pouvait pas concevoir que cette idée de rendez-vous était une, très, mauvaise idée.  “ elle te ressemble celle-là, non ?enfin si tu avais les cheveux bien plus longs ! je vais peut-être.. vous prendre en photo ensemble, tu veux bien te mettre devant ? ” il voulait en garder un bon souvenir, lui qui peur de tout oublier même les choses qu’il devrait.

Une vie à vivre intensément, une vie à vivre tambour battant. Une vie à mener sans regret, une vie à avancer, à toujours courir sans ne jamais s’arrêter. Une vie à vivre. Une vie. Une seule vie. A toujours en craindre tout, on finit par ne plus en faire rien. Mais quand les vieux jours arriveront, qui seront les plus heureux ? Ceux qui auront pris trop de risques, ou ceux qui regretteront les chemins jamais empruntés ?

Spectacle particulier que Hari ne sait comment apprécier, à n’en voir défiler que des poupées devant ses yeux incapables de voir en elles la moindre beauté. Eliot qui pourtant en vante le visuel de certaines quand Hari ne voit en elles qu’une infinie laideur. Les couleurs comme seules beautés que la belle sait réellement savourer, à s’en faire frissonner devant toutes les teintes et les nuances qu’elle peut voir danser devant ses prunelles dans ses moments de grâce.

Alors quand Eliot lui demande de poser devant l’une de ces monstruosités, une moue se dessine sur ses traits, avant qu’elle n’accepte sa demande en choisissant de poser. Hari à s’en faire outrageuse, à poser comme une pin-up devant la poupée, persuadée que ses attitudes ne pourront que gêner le pauvre Eliot trop facilement embarrassé. ”Je suis bien comme ça ?” Le sourire qui s’étire, et les poses qui défilent. ”Si tu voulais faire un photoshoot de moi, t’avais pas besoin de m’emmener jusqu’ici tu sais…” A en rire toujours plus de combien il était toujours trop facile de le déjouer.