Et le monde devient fou ! quand de ses murs rouges, de ses grandeurs d'un temps ,, les lieux prenaient vie et s'animaient. il y avait quelques figures si connues, habituées des lieux comme ombres les suivants ; et il y avait eux ! ceux à déambuler dans les salles, à veiller sur le monde qui venaient peupler les sièges. tous un peu différents , certains plus agiles de leurs gestes, d'autres de leurs paroles : quand certains savaient en avoir autorité. brutalité des songes qui étaient renfermés, ici, à essayer de fuir un peu les réalités, d'en gagner un peu d'argent comme ils le pouvaient. tout fonctionnait ! à en être presque incroyable !
et Eiri :
n'en était pas ,,
si étrangère.
à ces envies de voir plus grand quand tout semblait être prison. plateau entre les doigts, bouteille sans doute bien plus chère que tout ce qu'elle pouvait porter sur elle, il y avait les mèches à voltiger dans son dos, il y avait les regards à guetter celui qu'elle servait de ses allures bien trop élégantes. quand debout : à servir les verres ,, table à tout doucement osciller devant son regard, verre à tinter tout doucement jusqu'à ce que tout ne devienne que trop violent ! étagères du bar à venir se fracasser de leurs bouteilles contre le sol, quand même ce dernier, n'en était plus de confiance. "Sous les tables ! vite !" qu'elle vint hurler comme d'une voix que trop rarement dégainée ,, à en protéger celui devant ses yeux en lui indiquant de se glisser sous sa propre table.

figure apeurée : pour les autres ,, ô jamais elle-même ,, à tenter d'en trouver dans ces chaos, ceux et celles qui en comblaient son quotidien comme merveilleux contes improbables. à alors essayer d'en protéger quelques bouteilles de plus de tomber ! derrière les bars les plus instables.

et les misères : n'en étaient qu'à leurs débuts.

Et le monde s'écrase sur leurs têtes. La Terre entière s'effondre. Le temps s'arrête, mais le sol en devient intangible, malheur qui frappe les âmes perdues qui se heurtent en ce lieu. Tous aussi désœuvrés, alors que le monde se met à tanguer. Soudain les classes n'ont plus de valeur, en une seconde ils sont secoués par la même peur. Torpeur qui les broie et les ramène à cette même problématique : Ne sommes-nous pas tous simplement mortels ?

Lieu de toutes les folies, lieu où beaucoup de choses sont permises. Les âmes égarées s'y plaisent, souvent à la recherche du monde parfait que les poupées offrent à leur aise. Mais aujourd'hui seul l'enfer les y attend, trop bêtes qu'ils ont été de se laisser tenter par un moment de réconfort, au milieu de ces nymphes qui ne leur sourient que pour obtenir de précieux trésors. Maintenant les sourires ont volé en éclats, et tout le monde se précipite pour se protéger du fracas. Hari perd pieds, chancelle puis garde le cap, mais les battements de son palpitant s'accélèrent tandis qu'elle craint de passer à la trappe. Client ignoré alors qu'elle lui souriait lors des instants passés. Il peut bien crever, sa vie n'a pour elle aucune importance, après tout il n'est que l'un d'eux, et sa perte ne pourrait la faire chavirer.

Eiri dit à tous de se protéger, mais elle reste là, à vouloir jouer les héroïnes. Hari qui roule des yeux, agacée comme toujours par le joli papillon, qui se refuse à l'abdication. Mais l'heure n'est pas aux grandes folies, il faut survivre à cette hérésie. Pas le temps de réfléchir, maintenant il faut agir. Hari se saisit de son bras, et l'attrape fermement. "On s'en fout de tes bouteilles ! Viens putain !" Elle s'écrie à son attention, essayant de lui faire entendre raison. Le papillon n'aura pas gain de cause, car Hari ne voudra rien entendre. Elle l'entraîne sans ménagement vers la table la plus proche. Contente ou pas, ainsi soit-il. On se battra une autre fois, mais pour l'instant, tu survivras.

Ça tremble. Son visage devient flou dans le miroir alors qu’il remonte le col de sa chemise. A deux doigts de remettre ses boutons de manchette en place, mais voilà que ça retremble encore. Les vasques des toilettes se mettent à bouger aussi, puis le sol, puis les miroirs valses un peu plus sur le mur. Akihiro voit ses propres yeux s’écarquiller dans son reflet à mesure qu’il comprend ce qu’il se passe. Pas le temps de remettre correctement ses manches, ni même de se recoiffer, au moins il a les mains propres.
Le yakuza se précipite vers la porte l’ouvre à la volé et chancelle dans un couloir qui semble tanguer comme les cales d’un bateau. D’abord s’éloigner des grosses canalisations des toilettes au cas où elles cassent et surtout trouver un endroit pour se réfugier. Il n’y a pas des masses d’endroits disponibles ici, le mieux c’est d’aller là où il y a du monde, au cas où, ne jamais rester seul dans ce genre de situation.
Akihiro dérape légèrement sur le sol. Son coude qui a prit un sacré coup quelques semaines plus tôt n’est pas en écharpe mais reste douloureux. Les hématomes sur son visage de sa dernière altercation ont presque tous disparut, seule la petite coupure à la lèvre reste visible, à forme de se la mordre comme un gosse qui jouerait avec sa croute.
Se rattrapant de justesse sur le bar, Akihiro regarde la panique autour de lui, il voit Hari attraper Eiri et la mettre de force sous une table. Par reflexe, il cherche si d’autres gros bras sont là ce soir. Il a toujours l’étrange impression d’être seule dans des moments pareils, à croire qu’il aurait la poisse.
Le tremblement continue, les bouteilles commencent à tomber du mur. Ça pu l’alcool, et d’autres liquides. Akihiro veut pas savoir.
« Aki putain t’es où !? » lance-t-il par-dessus le vacarme de la salle, cherchant son foutu meilleur pote de barman dans tous ce chambardement. Sora aussi échappe à son repérage hasardeux des lieux. Sa voix tremble alors que son corps vacille, il s’accroche à un tabouret. Pas question d’aller sous une table où il y a des clients, en espérant que le plafond ne lui tombe pas sur la tête.
Même pas le temps d’aller aux toilettes tranquilles et voilà qu’un foutu tremblement de terre arrive. Une soirée qui s’annonçait relativement calme en plus, et plutôt bonne pour les affaires. La poisse on vous dit !

Quelques heures. Juste quelques heures avant de pouvoir t’écraser dans ton lit. Quelques heures avant de lutter contre cette addiction qui te retournait les tripes. On disait que c’était une question de courage et de volonté. Mais eux, ils savaient pas. Personne ne connaissait la profondeur de ton mal. Celui qui te mettait à genoux depuis que ton innocence d’enfant avait été bafoué par des mains trop adultes. Source de tes insomnies et de tes cauchemars. Ici, tu souriais. Ici, tu dissimulais tes fêlures derrière ton regard brillant de défi et ta fausse arrogance. Parce que quand les bouteilles se mettaient à trembler, tu cherchais instinctivement du regard ton seul ami. Ta seule attache. Ta putain de bouée de sauvetage que tu pouvais pas laisser crever si tu voulais pas sombrer. Tu le voyais pas. Y’avait Sora. Celle avec qui tu partageais ce bar. Celle qui te collait des coups de torchons si tu nettoyais pas correctement la vaisselle pour son service. Toi, t’étais pas un héros. Tétais pas le premier à prendre les choses en main. T’avais un instant d’hésitation. Peut-être que si tu bougeais pas… Tu secouais la tête pour retrouver tes esprits. « Vas te foutre sous une table ou sous un encadrement de porte. » que tu gueulais à ta collègue en lui donnant une tape sur l’épaule. T’arrivais pas à penser au milieu de tout ce chaos. Les cris, les verres brisés. Ça te replongeait dans ce passé qui te paralysait. Tes jambes, elles refusaient de t’obéir. Mais tu repérais enfin le yakuza. « Mais putain t’es con ou quoi ? Bouge de là ! » Tu faisais un signe de la main pour l’inciter à se protéger. Toi, tu pouvais pas le faire. T’avais pas peur de mourir de toute façon. T’avais toujours été très méticuleux dans ton processus d’autodestruction. Les tremblements de terre, c’était toujours moins effrayants que les tremblements de cœur.

Bras agrippé comme si les sols venaient à se rompre sous leurs pieds ,, il y avait certains mots qui venaient à toucher les organes plus facilement. "Mais ! Hari !" d'un étonnement à presque la faire vaciller, quand la téméraire en avait décidé de protéger les lieux plutôt que les corps ! à s'être précipitée pour en finir entraînée par l'une de ces douces tornades. moue au visage ! de ces verres à tomber contre les sols, à venir poser sa main tout doucement contre le haut de la tête de sa camarade comme pour la protéger discrètement. "Quel gâchis. T'es pas blessée ? Tu t'es rien pris dessus ?" de tout cet argent ! à s'envoler contre les sols ,, à s'éclater comme cristaux. elle en préférait pourtant en voir les figures intactes de celle qui lui tenait toujours tête. d'une voix presque trop inquiète : c'est qu'elle viendrait l'analyser ,, quand le sol arrêtera de trembler. visage à pourtant sortir tout doucement presque trop imprudemment ,, à préférer en voir Hari aux abris ! tout comme ceux qui en partageaient les lieux avec elles.

d'un corps :
pourtant ,,
immobile !

"Akihiro ! Akihiko ! Qu'est-ce que vous foutez ? Abritez-vous !", de paniques à légèrement la prendre ,, chose qu'elle ne pouvait pas contrôler ! quand les doigts s'en serraient contre sa paume à en enfoncer ongles dans les peaux. ô peut-être aurait-elle voulu accourir ! si les verres posés sur la table juste au dessus d'elles n'avaient pas fini par s'écraser tout près d'elle. "Venez par ici ! Il y a de la place !", qu'elle leur fit signe, à tenter d'en rester forte quand pourtant tout n'était que chaos juste sur leurs tête : à doucement faire de la place, à se serrer tout doucement à celle qui l'avait prise avec elle. de ses jambes à se recroqueviller ,, à tenter d'en balayer tout doucement les quelques fragments de verre trop près de Hari : juste pour en veiller un peu plus à ce que rien ne l'atteigne. à se moquer : des clients ,, du moment qu'eux allaient bien.

Et la terre qui continue de se dérober sous leurs pieds. Le monde entier qui leur échappe, comme si tous avaient besoin de cela pour regarder leur vie défiler devant leurs yeux. Tous uniques, mais tous les mêmes. Voués à des vies misérables, avenirs incertains dans des existences déplorables. Mus par le même désir de survivre à cette catastrophe, pour mieux poursuivre ensuite leurs vies qu'ils peinaient pourtant à saisir fermement.

Souhait de Eiri de réunir toutes les âmes perdues de l'établissement, que la vie sauve revienne à ceux qui en ces lieux cherchent simplement à survivre, et non à y trouver des plaisirs coupables. Hari dont la main se cramponne à un pied de table, comme Ulysse s'attachant au mât de son bateau pour résister à l'appel des sirènes, jolie brune persuadée que ce simple geste pourra l'épargner. Petit être qui se recroqueville pour laisser la place aux plus imposants, dans l'espoir que les Aki les retrouve dans leur abri de fortune. Leur présence ne sera pas refusée, quand ils peuvent tous deux apporter plus de stabilité.

"Bougez vot' cul, vous voulez crever ou quoi ?!" Besoin d'enrager qui sort instinctivement, quand la peur la prend et que sa seule arme de défense est de s'en prendre à ceux qui l'entourent. Sourcils froncés avant de clore ses paupières, resserrant sa prise sur son pied de la table quand les secousses se font plus violentes encore. Un monde entier qui s'écroule, autour de ces pauvres âmes tourmentées, Hari avec sa propre survie comme seule pensée.

La panique des lieux ne vient qu’ajouter aux troubles de l’instant. On ne lui a pas vraiment apprit au yakuza se battre contre un tremblement de terre, c’est pas comme ci s’était son premier, mais nul doute que celui-ci est fort. Il n’est pas vraiment allé à l’école non plus, du moins pas assez longtemps pour que son reflexe soit de se mettre sous la table, et puis il ne pense pas à ça, quand il trouve enfin Akihiko tout aussi paralysé que lui.
Akihiro essaye d’avancer vers lui afin de le tirer vers un endroit plus sûr, mais sa côte se heurte au bar en marbre et il se courbe en deux, sentant ses jambes trembler légèrement avant de se redresser en se tenant le côté tout en se faisant passablement engueuler par le barman.
« Toi t’es con ! Toi tu bouges de là ! » riposte t’il en pointant le doigt sur lui. Autour d’eux quasiment tous le monde s’est protégé, les filles se sont accroupies sous une table et plus aucun client ne semble avoir eu la même idée que les deux idiots qui se font face, c’est-à-dire, rester à découvert.
Une nouvelle secousse plus violente, et voilà que les voix des jeunes femmes se font entendre pour les réprimander et leur signifier qu’il serait temps qu’ils fassent quelque chose, à croire que d’être gros bras ça ne veut pas forcément dire avoir la capacité de se protéger soi-même.
Elles ont des mots crues les filles du RED INSTINCT, mais ce n’est pas quelque chose qui l’embête lui. Le yakuza pousse un juron et avance de deux grands pas pour attraper Akihiko par la chemise. Il le tire à lui et passa sa main derrière la tête par reflexe pour le faire se pencher et surtout pour lui protéger le crâne si quelque chose lui tombe dessus. Il était là pour les protéger après tout, et s’il y a bien quelqu’un qu’il essayait de préserver ici c’était le barman. Car enfin, les filles avaient bien prouvé qu’elles pouvaient s’en sortir seules elle.
Tous les deux, courbés et chancelants, ils se dirigent vers la table la plus proche où Hari et Eiri leurs ont fait de la place. Akihiro grommèle jurons sur jurons, essayant de garder une contenance alors que la situation lui échappait complétement.
« C’est pas vrai … » ronchonne t’il en essayant de se faufiler entre les filles et Akihiko sur la table, sa montre dorée s’est coincée dans le col du garçon qu’il essayait de protéger. Comme si c’était le moment …

T'avais du mal à analyser la situation. T’étais pas paralysé par la peur. T’étais trop vide, trop éteint pour avoir peur de ce genre de catastrophe. Ce qui te foutait vraiment la trouille c’était que les autres soient blessés. Les filles. Mais surtout ton inséparable. C’était pas en vous engueulant au milieu de ca chaos que vous alliez éviter les blessures. C’était pourtant un réflexe. Un truc de gamin. Celui qui protègera mieux l’autres ? Si tu retrouvais tes esprits c’était grâce à la voix d’Eiri. Fallait que tu bouges, maintenant, si tu voulais pas finir sous une étagère, ou pire, sous le toit qui pourrait très bien s’effondrer si les secousses devaient un peu plus violente. T’avançais enfin en suivant la voix de Hari. T’avais toujours aimé leur façon de parler. De ne pas être ce qu’on attendait d’elles. Des filles gentilles, polies qui avaient besoin des hommes pour réussir à survivre. La vérité, c’était que toi, sans elles, tu serais probablement mort. Tu manquais de trébucher quand le yakuza t’attrapait au passage. T’étais maladroit. Souvent. C’était pas le moment pour ça. Tu savais plus où regarder entre les verres et les bouteilles qui s’écrasaient sur le sol. Entre les cris de certains clients effrayés. Merde. Tu te glissais enfin sous la table. Vous étiez trop serrés. Tu détestais ça. T’avais l’impression d’étouffer, de te faire rattraper par tous tes traumatismes d’un seul coup. Mais tu voulais pas montrer que t’étais faible. Que tu valais rien. Alors tu te concentrais sur ce qui te semblait familier pour contrôler tes angoisses. Le parfum des filles, et la main d’Akihiro. « Mais qu’est-ce que tu fous ? Je suis à l’abris tu peux me lâcher tu sais ? » Heureusement que sa montre était coincé dans ta chemise et pas dans tes cheveux. « Est-ce que quelqu’un peut aider ce crétin ?» Ton crétin. Parce que toi tu pouvais pas.
« Ca va vous ? »T'arrivais pas bien à les voir. A vérifier si elles étaient blessées.

Et de peurs, il y avait les survies à crier : de Hari à en réveiller les esprits ,, petits corps à se contorsionner pour en protéger les têtes de chacun ! comme si les chaos n'en étaient que plus beaux à plusieurs. et de quelques efforts supplémentaires, de deux figures aux prénoms similaires à les rejoindre, Eiri en laissa ses épaules retomber en arrière, à souffler dans les airs comme si les minutes en avaient été insupportables. figure à alors se redresser délicatement pour en aider les deux bruyants qui avaient enfin fini par se caler sous un meuble, elle tenta tout doucement d'en dénouer la toquante bloquée dans la chemise aux allures presque de survivante. "Vous êtes...pas croyables. Presque fatigants.", d'un léger murmure à se faire, à finir par en débloquer le bras du plus grand ,, elle se recala tout doucement contre la table aux allures de manège !
à valser !
juste au dessus ,,
de leurs têtes.
"Plus de peur que mal. Et vous ? Faites attention où vous vous appuyez, y'en a pleins par terre, des bouts de verre...Toi aussi Hari.", qu'elle les regarda tout doucement, de ses onyx à se faire gardiens des moindres plaies. car tout comme Hari ,, les figures en étaient précieuses ! à être un peu plus que de la marchandise, dans sa petite tête bien trop complexe : où tout un univers secret, venait à prendre vie ((d'affections et de terreurs.)) de verres à tomber encore et encore ,, jusqu'à ce que les accalmies ne se fassent enfin comme rédemption.

"R-Restez encore un peu en dessous...On sait jamais si...si y'a encore des secousses..." à se faire prudente ! quand les visages en regardait pourtant en dehors des protections pour vérifier qu'il n'y avait aucun blessé. de ces clients presque oubliés, à ceux auxquels elle faisait le plus attention. "J'ai pas l'impression que y'ait...de gros blessés..." de simples coups d'œil : à ne pas vouloir mentir ,, de ses doigts à se resserrer entre eux comme d'une simple frayeur.

Soutien mutuel, inquiétudes les uns pour les autres. Quand tous se demandent si chacun va bien, alors que Hari n’est préoccupée que par son destin. Est-ce égoïste de penser d’abord à sa propre survie ? Non. Mais est-ce égoïste de ne penser presque exclusivement qu’à sa propre survie ? Oui. Égoïste elle l’a toujours été, à apprendre qu’il vaut mieux toujours penser à elle en priorité. Si elle ne le fait pas, qui le fera ? Et ce monde n’est jamais tendre avec ceux qui ne se protègent pas. Mono prétendant toujours être “normale”, première protection suivie de nombreuses autres, quand sa survie a toujours pris le pas à ses yeux sur les existences des autres.

Regard perdu dans le vague alors que le calme semble reprendre son cours. Ces autres autour d’elle tout autant perturbés, mais qui ont également survécu à ce tourment. Conseils de Eiri suivis à la lettre, même si elle se refuse à le lui faire savoir. “Je vais bien, c’est bon… C’était qu’une petite secousse.” Elle ment, plutôt que de reconnaître que ces dernières minutes l’ont sérieusement secouée. Yeux qu’elle lève au ciel, avant de détourner le regard de tous. ”Bravo, on a tous survécu. Évitez de crever maintenant, ce serait con de survivre au séisme pour mourir deux minutes après.” Elle jette, avec un rire narquois, préférant se moquer de cette situation désespérée. Ses mains fébriles qu’elle rassemble devant elle, avant de découvrir une paume ensanglantée, elle qui n’avait pas réalisé que des morceaux de verre avaient réussi à la transpercer. Seconde de panique interne avant de se reprendre, tout faire pour ne pas s’alarmer, sang-froid toujours nécessaire, surtout en réalisant que sa plaie n’est pas si profonde. ”Génial putain…” Elle crache dans un soupir, avant de rester sagement à observer le liquide carmin couler jusqu’au bout de ses doigts pour finalement plonger au sol, goutte après goutte.

Akihiro sentit les doigts de fée d’Eiri défaire sa montre du col d’Akihiko. Les secousses commençant à devenir moins forte. C’était un gros séisme, il y allait certainement y avoir du dégât dehors. Balayant lentement les lieux des yeux Akihiro remarquât que de nombreuses bouteilles avaient été brisé, il y avait de l’alcool partout en grande quantité. Il faudrait certainement d’abord faire sortir tous les clients par mesure de sécurité, mais cela reviendrait à perdre pas mal d’argent. Faire appel à une équipe de ménage serait certainement problématique aussi. D’autant que si ils étaient aussi durement secoué nul doute que ce serait la même chose pour les autres bars et magasins des alentours.
Enfin, le tremblement de terre s’arrêta. Le yakouz jeta un regard à droite puis à gauche et décida de sortir de sous la table. Rester accroupis trop longtemps ce n’était pas son truc il avait besoin de bouger. Et puis… il sentait bien que ses côtes le tirait, alors en bougeant un peu ça irait certainement mieux … ou pas…
En tirant les bras vers le plafond il commença à parler fort dans le salon, rappelant en une fraction de seconde qui gérait ce fabuleux bazar.
« Allez tous le monde c’est fini, on sort de dessous les tables. Messieurs je veux pas vous voir profiter de la situation. » rappelât-il avec un sourire qui n’avait rien de bienveillant et qui était même passablement désabusé.
C’est alors que quelques têtes chauves et lunettes émergeaient des différents endroits qu’Akihiro baissa les yeux sur la demoiselle qui était en train de jurer en observant ses mains. La langue du Satoshi claquât dans sa bouche et il s’accroupit en tirant les mains de la jeune fille par les poignets afin de les observer de plus près. C’était bien du sang, du moins ça en avait l’air. En noir et blanc et dans cette pénombre ça pouvait tout aussi bien être du sirop de fraise. Il regarda un instant le visage de la demoiselle, elle n’était pas du genre à se laisser impressionner Hari, mais ça ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas mal.
« On a besoin de toi entière tu le sais ça ? » c’était moins une question qu’une manière de se moquer un peu. Les filles du club ce n’étaient pas ses amies, mais ils vivaient un peu ensemble on peut le dire, et tout ça finissait par devenir une petite famille pas très bien fonctionnelle.
« Eiri… tu peux t’en occuper ? » demandât-il en regardant la demoiselle. Ils se connaissaient depuis le plus longtemps ici, s’il y avait bien quelqu’un à qui on pouvait confier quoi que ce soit ici c’était.
Discrètement il jeta un regard à la demoiselle pour voir si elle n’avait rien, puis à Akihiko. La soirée allait être longue à gérer, et l’odeur des mélanges d’alcool rependu sur le sol lui donnait un peu mal à la tête.

Tremblement de terre, rien de plus naturel pour son monde de trembler telle une enfant en hiver, après tout, le Japon était prône à de tels événements, il le savait très bien quand il a décidé de fuir une nouvelle fois qu'il fallait qu'il s'habitue aux séismes, tsunamis et tout autre cadeau que le Japon lui cachait. Cependant, il ne s'attendait pas à être hors de chez lui quand celui-ci pointerait le bout de son nez. En direction vers son travail, la démarche toute aussi lente et nonchalante qu'à son habitude, lorsque les tremblements se firent sentir, il pensa tout d'abord à chez lui, à son chien qui devait avoir peur ou peut-être serait-elle plus habituée à ceci que lui, avant de penser à tous ceux qui contrairement à sa petite personne étaient arrivés à l'heure et déjà sur les lieux. Il ne jouerait pas aux héros, ce n'était pas son genre, Sunny était celui profitant de l'aide des autres à tous moments possible.
Le plus important était sa propre vie, comme toujours, les autres venaient en second, et être en pleine rue lors d'un séisme n'était jamais la meilleure idée, mais il n'y avait pas de table où se cacher, pas de boîte qui pourrait le protéger. Fuyant en gardant tant bien que mal son équilibre, le Chinois se réfugia juste à côté du bar, une rue adjacente, pour se mettre au sol, genoux contre le torse, se faisant le plus petit possible jusqu'à que les secousses se finissent. Ce n'était probablement pas la meilleure idée, mais il n'allait pas risquer de faire le moindre pas de plus avec la chance qu'il avait, il était mieux d'attendre que tout ceci passe tranquillement. Et heureusement, une fois qu'il se releva, le sol semblait s'être calmé, personne aux alentours, pas un son. Et bam, une boîte en carton tombant directement sur le haut de son crâne, assez pour le laisser sonner quelques secondes, pas assez pour qu'il s'inquiète pour sa propre personne. Il préféra bien mieux courir vers l'entrée du Red Instinct, excuser son retard en vérifiant que tout le monde allait bien.
— Tout le monde va bien ? Putain, il fallait que je sois dehors pendant tout ça...
Un regard autour de lui, des clients sortant doucement de sous les tables, ses collègues toujours sur leurs gardes et la révélation de nombreuses bouteilles cassées devant le comptoir, autour des tables, du verre partout. Mais ce n'était pas ça ou alors la petite goutte de sang tombant le long de son front qui l'inquiétait le plus.
— Ah non, ma bouteille préférée s'est cassé la gueule.

La terre avait cessé de trembler, pas tes mains. Mais c’était pas grave d’avoir peur, parce que c’était le seul moyen de te rappeler que t’étais encore vivant. C’était ce vide au creux de ta poitrine qui te poussais toujours à dépasser les limites, à valser inlassablement avec la mort dans cette danse funeste. Mais ouais, t’étais en vie. Toujours. T’étais presque déçu. Alors tu posais ton regard autour de toi, cherchant un peu de stabilité dans tout ce chaos. T’en trouvais un peu dans la voix du yakuza, dans le regard des filles. T’avais jamais été proche des gens, trop méfiant, le cœur trop bousillé. Ça t’empêchait pas de tenir à ces âmes aussi égarées que la tienne. Tu glissais sous la table, alors que tu sentais quelques morceaux de verres titiller ton genou à travers ton pantalon. Ça serait pas tes cicatrices les plus profondes. « Je vais te donner la trousse de soin. » que tu disais en te rendant derrière le bar. T’étais pas serein, pas très rassuré non plus. Et si tout se remettait à chavirer ? C’était pas le moment d’y penser. T’attrapais la petite mallette dont tu te servais un peu trop souvent pour réparer le visage d’Akihiro. Ou ses mains. Et tu la tendais à Eiri. « Si c’est trop profond faudra peut-être faire appel à un médecin. » T’en connaissais un. Un qui te faisait suivre. Un dont t’avais gardé le numéro alors que t’avais été prêt à l’effacer par fierté. « Je vois que ça t’as pas rendu plus ponctuel en tout cas. » que tu lançais à l’attention de Sun Yi d’un ton légèrement taquin et peut-être un peu agacé par ses nombreux retards. Et pour le punir tu lui collais un balai entre les mains. « On sera pas trop de deux pour nettoyer les dégâts. » Seulement tu remarquais l’entaille sur son front et tu levais les yeux au ciel dans un soupire. « On aura besoin de pansements ici aussi. » Tu te penchais sur lui pour vérifier l’état de sa blessure. « Ca va, je crois que c’est superficiel. Mais le front ça saigne toujours pas mal, alors fais pas de conneries. » Tu t’étais senti obligé de préciser, juste au cas où. Et tu cherchais ton inséparable du regard pour t’assurer qu’il avait rien. Rien de grave. Parce que cet idiot, il était doué pour se faire malmener.

Tu sais quoi ? l'addiction, un jour, te perdra. c'est ce qu'elle a pensé, shion. à tenter de se remettre de ses émotions, non mais quelle conne! fumer. il a fallu que l'hôtesse s'en aille s'en griller une quelques minutes avant que tout parte en fumée. comme si sa vie n'était pas déjà assez chamboulée, fallait que le monde se mette à vaciller. elle était en "charmante compagnie". énième client au porte-monnaie bien rempli. homme solitaire. payée pour l'écouter geindre, boire et plaire. il évoquait sûrement son travail. ou peut-être bien sa famille? ça lui est bien égal. à n'écouter que d'une oreille déconcentrée. le sol commençant à trembler.

et tout s’est produit si vite. le corps qui réagit avant même que les règles de sécurité ne traversent l’esprit.

s’éloigner du bâtiment, quand bien même son envie est d’y foncer. atrocement attachée aux gens là-dedans, même si elle tend à le cacher. pour sa sécurité, ne pas s’isoler. mais trouver un lieu dégagé. à devoir, alors, faire équipe avec le japonais dont elle ne connaît que les billets. c’est quoi son nom, déjà ? ça n’la pas marquée.

et l'univers devient un bordel sans nom l'espace de quelques minutes qui en paraissent éternité. à toujours avoir la boule au ventre, lorsque l'on naît en asie. à ne jamais savoir ce qui pourrait vous tomber sur le crâne. séisme, tsunami, tornade.

à s'être écorcher le genou de chair et de sang. et rayé, abîmé, celui avec qui elle peut faire avec ou bien sans. comme si ça coûtait pas une blinde qu'elle n'a pas. à boîter, pour pas changer, jusqu'au red instinct. à prier pour que tout le monde n'ait rien.

— eh! tout va bien par ici ?

à se tenir à l'encadrement de porte, ouverte en grand fracas par yi qu'elle a, de peu, suivi. et remarquer l'acolyte d'infortune l'inconnu qui la maintient toujours par la taille, pour "l'aider". s'en dégager d'un geste brusque. thank you, next. à n'avoir besoin de personne d'autre que d'elle-même. ou, peut-être bien, de ses collègues. à la limite. en toute honnêteté.

à regarder le sol et se demander si le gris rouge du sang ne s'est pas mêlé aux liqueurs renversées. gouttelettes d'un noir d'encre qui viennent s'écraser à ses pieds.
— ah, fais chier. ça vient de son nez. la faute à la poussée d'adrénaline et d'anxiété. ou peut-être de ses lèvres, mordues aux premiers mouvements qui l'ont brusquement secoué. m'enfin. il y a plus important. plus grave, possiblement.
— pas d'appel d'urgence à passer ? nul doute que les véhicules de santé vont, très vite, saturer.

Soupir à se faire las, sous les agitations, à tenter de sortir de sous la table en s'en cognant la tête, elle hocha la tête aux paroles d'Akihiro, des clients qu'il commençait à gérer : elle à en regarder Hari. "Bouge plus et assied toi.", de ses airs renfrognés, à en récupérer la mallette remplie de ces soins nécessaires. "Merci...Ne t'en fais pas, ça devrait aller. Au pire y'aura des points à mettre.", qu'elle répondit à celui attentif ! qui en avait remarqué les arrivées du second barman en retard. front à en être coloré de quelques carmins, nouveau soupir à s'échapper d'entre ses lippes, elle fit signe à Yi de s'approcher et de se mettre à côté de Hari ,, comme file d'attente pour ceux blessés par les chaos.
à en jouer ,,
celle :
qui donnerait les soins.
de ses mains délicates, à en être pourtant tout le contraire, Eiri. "Heureusement que tes mains n'ont rien, tu pourras balayer avec les autres comme ça.", sarcasme à se faire agacé ! de ces retards perpétuels. à pourtant en gracier les quelques secondes qui lui en avaient empêché de se retrouver dans ces carnages. main à en saisir simple pince pour en effleurer les mains de la belle ,, à en retirer quelques bouts de verres, elle en tendit en parallèle l'un de ces cotons imbibés à celui aux fronts abîmés. "Tiens appui ici, le temps que je m'occupe de Hari."

et pourtant !

voix à la faire de nouveau se retourner, Shion à passer la porte, elle se redressa un instant, la détaillant tout entière avant de soupirer une énième fois. d'un regard à vouloir effrayer l'homme de trop, ici. de tout un monde, à se creuser de chaos, sans ne jamais épargner personne. "Shion, assis toi là." quand les genoux abîmés ! en avaient laissé place aux nez indolores. "Putain Shion, viens là."  infirmière improvisée, à faire attention à ne pas blesser plus Hari, elle en laissa quelques crèmes du bout des doigts sur ses mains. bandage à alors s'enrouler ,, pour en protéger ces doigts aux allures douloureuses. "Toi, tu bouges pas non plus. Laisse tes mains récupérer." à passer finalement par le visage de Yi ! venir frotter les coulées écarlates pour y coller l'un de ces pansements presque trop soigneusement. "Toi par contre, oust. Sauf si t'as le tournis." à ne plus savoir où donner de la tête ! de toutes ces catastrophes à la faire s'inquiéter pour tous ceux qui vivaient ici.

à alors s'approcher de Shion, en tendre quelques tissus : comme pour en épargner de nouveaux carnages. "Pince ton nez avec ça. T'es pas blessée à part ton genoux ?" quand elle n'en était pas dupe ,, des consommations de ceux aux regards monochromes, ici. "Vous êtes vraiment tous incorrigibles. Heureusement que ce ne sont que des blessures mineures." à s'occuper du genoux de celle apparemment tombée, à s'agenouiller sans la faire se bouger, avant d'y mettre pansement à son tour. "Toi non plus, tu bouges pas." à en décider ainsi ! à venir alors essayer : d'en aider à remettre les salles en place. "Quelqu'un d'autre de blessé ?"
de sa dictature ,,
infernale.

Le monde entier qui tourne quand tous autour d’elle virevoltent dans tous les sens, grande farandole de ces âmes survivantes. Les petites mains qui s’affairent, surtout celles de Eiri, éternel soutien quitte à en finir elle-même par terre. Nouveaux visages venant s’ajouter à ce chaos, à répandre leurs couleurs sur cette toile grotesque sur laquelle ne se lisent que peur et angoisse. Regards qui se croisent sans se regarder, prunelles qui se perçoivent sans parvenir à s’accrocher. Un univers à reconstruire, de leurs doigts fragiles et meurtris.

Regard de Hari désormais suspendu au sang qui se déverse du visage de Shion, vision fascinante, alors que Eiri l’enroule de tous ses bienfaits, réparant à sa manière sa paume entaillée. La couleur du sang toujours si exaltante, quand de gris son monde était trop souvent fait. Fascination malsaine pour ce liquide carmin, que Eiri tente de nouveau de soigner. Les secondes qui s’égrènent et la poupée qui ne tient plus en place, besoin de bouger pour sortir de la torpeur qui l’avait paralysée. Le calme après la tempête, même si ça secoue toujours dans les têtes.

L’attention toujours rivée sur Shion, Hari qui se redresse pour l’approcher. Cette autre qu’elle n’avait plus tôt pas croisée. Sourire narquois qui se dessine au coin de ses lèvres, alors qu’elle fixe le nez du cygne auquel on avait coupé les ailes. “T’as foutu un coup de boule à un connard ou quoi ?” Un rire qui lui échappe, comme un moyen d’expulser la tension qu’elle avait accumulée. La suractivité de Eiri qui se poursuit aux quatre coins du red instinct, à en faire trembler Hari comme le séisme en avait fait trembler tout le bâtiment. ”Eiri, tu peux arrêter de courir dans tous les sens ?! Tu m’donnes le tournis putain…” A s’agacer pour tenter de reprendre le contrôle, dans son besoin de toujours tout maîtriser.