Leur sang infâme devait de nouveau souiller le sol. Dans son sillage, le chasseur ne laisserait encore aucune vie entraver cette paix qu’il tentait de conquérir, à en emporter dans un sommeil éternel tous ceux qui auraient l’audace de se mettre en travers de son chemin. Jian, face au monde, dans sa furie vengeresse, à le piétiner grossièrement.

Tous.
Ils périront tous.  

L’hiver avait déjà commencé depuis plusieurs semaines, et les nuits en devenaient éternelles, laissant la cité dans cette pénombre glaciale plus longtemps encore. Et les démons dansaient, à en célébrer la venue imposante de la lune. Mais sous les rayons de l’astre nocturne, le sicaire continuait son activité, le froid ne l’arrêtant certainement pas. C’est dans cet établissement aux excès encouragés qu’il se rendit ce soir-là, prêt à verser la sève carmine d’un être aux méfaits aussi méprisables que sa nature. Et Jian l’avait traqué, encore et encore, la fureur s’emparant de son être jour après jour, attendant déraisonnablement de l’abattre avec une hâte presque dérangeante. Mais la proie, qui avait tenté de lui échapper, s’était laissée emporter par ses désirs de débauché, et avait baissé sa garde. Et en haut de son château si fragile, le regard argenté ne voyait nullement que son empire était sur le point de s’immoler.  

L’Homme se mènera seul à sa perte.

Au cœur du bâtiment, il savait parfaitement où trouver l’individu à la tête mise à prix. Seul, entouré de belles payées pour jouer les comédiennes, à lui donner l’amour qu’il ne méritait point. Il sera resté pathétique juste à la fin de son existence, pensa-t-il, alors qu’il abattait à la dérobée ceux qui gardaient précieusement la pièce où se trouvait le misérable. Le temps pressait à présent, et il savait qu’il n’avait que quelques minutes pour accomplir sa chasse, où elle deviendrait plus délicate.  

Entrée solennelle face à l’homme lamentable et ses poupées, Jian ferma la porte derrière lui sans un mot, laissant un silence imperturbable s’installer, avant de pointer directement son silencieux sur sa cible. “Did you have any last words, maybe ? If so, I dont have much time, so, quickly.”

Poupée de chiffon aux mains du marionnettiste, entourée de ces autres créatures de la nuit engagées uniquement pour le bon vouloir de cet être infâme. Un abject gris, qui révulse Hari. Servir l’un de ces misérables, uniquement pour l’appât de gain toujours plus fort qu’elle. Besoin discutable de toujours pouvoir se payer ses pilules tant convoitées, qui la place parfois dans des situations détestables. Obligation de jouer le jeu pour un argent sale dont elle se laverait les mains dès l’achat de nouvelles friandises pouvant lui offrir le monde coloré.

Chahut extérieur, tension palpable dans l’assemblée. Le maître du jeu qui se met à trembler quand au dehors il entend ses hommes se faire massacrer. Petit rictus qui étire les lèvres de Hari, quand pourtant sa sécurité est elle aussi menacée. Mourir ici ? Bien sûr que non, elle tirerait toutes les ficelles qu’il faudrait pour échapper à une descente aux enfers si précoce. Quand la marionnette se met à marcher toute seule. Nervosité grandissante, quand les lourdes portes s’ouvrent dans un fracas. Être ténébreux qui s’avance en ces lieux, la mort qui ne s’y trompe pas en venant chercher cette âme nauséabonde. Tel la faucheuse, il se présente solennel, prêt à entendre les dernières volontés du mono condamné.

Hari pas encore capable de distinguer que celui qui vient d’entrer n’est autre que ce monstre qui la fait tant rêver. Quand soudain un bras s’enroule autour de sa gorge, et qu’elle est happée à l’écart de la foule, tirée vers elle par le détestable gris qui la tire comme on attraperait une poupée bonne à jeter. La frêle nymphe comme bouclier humain, chair à canon protégeant cette larve qu’elle n’estime être qu’une nuisance. Étreinte hasardeuse qui se resserre sur sa gorge, quand l’oxygène se raréfie, incapacité pour la belle à se défaire de son emprise écoeurante. Yeux de Hari qui cherchent à l’aide, puis se posent sur celui qui pourrait bien mettre un terme à ses souffrances dans sa folie meurtrière. Elle le voit, le redécouvre. Lui. Jian. Regard divin qui lui échappe dans cette pénombre, mais traits distinctifs qu’elle ne peut oublier. Devant elle, prêt à tout arrêter, la seule chose qui occupe ses pensées. Lui.

Bonté oubliée dans cet enfer où la cruauté rassure les âmes égoïstes dans leur cupidité, à en devenir les monstres cauchemardesques de ces autres. Se tacher les mains pour survivre, pour exister. Les Hommes devenant abominables avec leurs semblables, quand tout ce qui leur reste après le désespoir ne sont que larmes et néant. Dans cette quête de réparer leur palpitant brisé, beaucoup s’égarent dans les méandres de l’abîme, à n’en devenir que l’ombre d’eux-mêmes. Arracher le cœur des autres dans l’espoir de remplacer le sien. Tuer pour aimer de nouveau.  

Et les caresses passées se font délaissées,
Pour ne laisser que les souvenirs nécrosés.

Et ce soir, il allait de nouveau se laisser un peu plus mourir afin d’en espérer ressentir la chaleur oubliée de l’astre solaire sur son épiderme. Esclave de la nuit et enfant de la Mort, c’est de ses yeux vides d’amour qu’il dévisagea l’être qu’il devait annihiler, alors qu’il tentait de se cacher derrière l’une de ses poupées. Visage connu aux traits inoubliables. Elle. Cette nymphe des rues qui le suivait de façon inexpliquée durant ses sorties dans les rues sombres de la cité. “If you want to kill me, you will have to kill this f*cking wh*re before me.” Attirant de nouveau l’attention du chasseur, tombé dans les prunelles de la belle, ce dernier lâcha un léger rire, exposant son mépris envers l’homme qui tentait de se raccrocher à la vie. “Do you think i really care about killing some random sl*t ?” Mensonges volant aux éclats, quand il était incapable de poser la main sur une quelconque femme, à moins de le faire de ses lèvres. Son regard se posa dans celui de la brune, avant d’effectuer un geste du bras comme pour lui indiquer de foutre un coup à celui qui la tenait. “Trust me.” A l’inciter à l’écouter alors que le temps s’écoulait toujours plus, et que les pions de l’être décadent commençaient à s’activer derrières les lourdes portes.

Interdiction de se laisser s’éteindre. Refus viscéral de disparaître aux mains écoeurantes d’un inconnu notoire. La poigne qui se resserre toujours un peu plus sur sa gorge, qui l’enserre autant qu’il redoute de se faire emporter par la grande faucheuse qui se tient devant eux. Ange de la mort venu réclamer son dû, et qui refusera de repartir sans que sa soif de sang n’ait été assouvie. Hari toute victime de la situation qu’elle est, pourtant fascinée par le tableau de chaos et de désolation qu’il peint devant ses yeux.

Désintérêt total de celui qu’elle dévisage pour sa condition, lui qui prétend que le sort de la sylphide ne lui importe pas. Drapé dans son indifférence absolue et armé de toute sa violence, prêt à abattre son courroux sur tous ceux qui se dresseraient en travers de son chemin. Son regard froid qu’il ancre dans les pupilles de Hari, à l’inciter à repousser l’indésirable et à s’en dégager pour que le bourreau puisse faire son office. Demande de lui faire confiance, requête qui offre un sursaut au palpitant de l’enjôleuse, tandis que leur échange visuel éveille de nouveau en elle cette sensation aussi destructrice que salvatrice, à la détruire toute entière pour la reconstruire, couleurs se faisant dans ce sombre néant.

Ultimatum lancé, quand elle sait que les prochains instants risquent de la secouer. Coup de crâne donné en arrière de toute ses forces, à en briser le nez de l’abject gris, avant de profiter de l’effet de surprise pour se soustraire à son emprise, s’abaissant pour laisser le champ libre à celui auquel elle venait d’accorder sa confiance. Quelques instants à peine avant que ses jambes ne se mettent à flancher, tout son être répondant à cette overdose provoquée par le contact destructeur de son terne regard avec les iris corrupteurs de Jian. Légers tremblements qu’elle tente de maîtriser, toute étendue au sol qu’elle est, pour ne pas éveiller la suspicion de son prédestiné. A s’essuyer un peu du liquide carmin coulant de son nez, pour en sourire devant les couleurs qu’elle peut admirer, hermétique au chaos ambiant. A en voir l’ange de la mort comme son héros salvateur, celui qui changera à jamais sa destinée.

Alors que l’amour se perd un peu plus chaque jour, et que la solitude lacère les cœurs chagrinés, on se laisse bien trop aisément envoûter par les promesses d’une nuit de tendresse aux côtés de l’être tant fantasmé. De ces mots lancés dans une impitoyable violence, il en chantait des infamies vulgaires pour se défaire de ce désir passé pour la chair de la sirène. Et dans cette soif de sang, tout devenait poussière et néant, les yeux se remplissant de plus belle de cette psychose qui hantait sa carcasse, à en devenir le démon cauchemardesque de ces autres. Elle, comme tous ceux et celles avant, ne devenant qu’outil pour assouvir ses pulsions macabres dans cette bataille cruellement injuste qu’il livrait au nom de celle qu’il avait perdu, à en délaisser ce que le palpitant avait ressenti pour les prunelles de cette fleur de macadam.

Dans cet abîme impitoyable, les sentiments futiles s’en oublient pour ne laisser souveraine de ces corps désespérés que la rage.

Ame se sachant périssable face au chasseur enragé s’adonna à sa demande sans broncher. Une tête ou deux, quelle aurait été la différence pour lui si elle ne l’avait écouté ? Pas la moindre. Peu importe les sacrifices commis, la proie aurait succombé sous sa frénésie absurde qui se voulait salvatrice de ces terres bien trop impures de ces êtres au regard argenté. Et dans ces limbes, là où hésitation n’est point permise pour en espérer survivre, il abattit l’infâme de sang-froid dès que la belle se retrouva au sol. “I swear, you brought this on yourself, assh*le.” Se lavant de sa énième atrocité d’une parole mettant en lumière la réaction quasi nulle de l’être éteint dorénavant, à en exposer sa déception du manque flagrant d'action. “They are coming, and if you don’t want to end up like this motherf*cker, maybe you should leave before it’s too late. And trust me, they would be even less careless than me. ” A en avertir les poupées pétrifiées de cette scène funeste, avant de se diriger vers la porte de cette pièce devenue le tombeau d’un nouvel infortuné.  

Et le monde se met à tourner, quand elle reste là, au sol, comme brisée. A nouveau, il allume la lumière au fond de ses ténèbres, à en éclairer l’âme de celle à la noirceur bien trop cachée. Son âme entachée par ses crimes qu’elle ne peut oublier, quand elle admire cet être exécuter de sang-froid sans le moindre remord. Chaleur réconfortante de le voir tuer devant ses yeux, Hari comme rassurée par cet acte funeste, à en voir ressemblance au plus profond de leurs âtmans souillés.

De ses invectives, il les pousse à retrouver leur liberté si elles souhaitent survivre à ce qui se prépare. Poupées décérébrées qui n’écoutent plus que leur instinct de survie, à en courir dans tous les sens pour conserver leur vie déplorable. L’univers tout entier qui tourne beaucoup trop vite, autour d’une Hari toujours à terre, à vouloir fuir elle aussi quand ses jambes sont toutefois trop fébriles.

Poigne assurée qu’elle resserre autour de la cheville de Jian, avant que son autre bras ne s’enroule autour de sa jambe pour l’immobiliser. Retenir celui qu’elle ne veut pas voir disparaître, quand elle sait que son salut passe par cet homme en cet instant de danger imminent. ”Don’t leave me here.” Mots qu’elle jette avant de redresser son visage pour le toiser. Prise d’appui sur Jian pour réussir à se relever. ”I didn’t survive this sh*t to get smashed by some worthless losers…” Besoin de cracher sa frustration, désir de ne pas finir entre les mains de sous-fifres. Orgueil déjà bien entamé d’avoir dû se pavaner au bon vouloir d’un mono, refus catégorique de tomber plus bas encore maintenant que le maudit est mort. ”And you owe me one now, so help me get out of here.” Prise de position claire, à ne pas lui laisser le choix, puisqu’elle l’a aidé à abattre sa proie, elle mérite bien ses efforts pour la sortir de ce détestable endroit. A planter ses prunelles brûlantes de résolution dans le regard glacial de celui qui sait pourtant si bien incendier le bûcher de son âme.

Et la mort en devient une amante dans ces nuits cruelles. Belle réconfortante dans cet abîme bien trop sombre, il venait l’enlacer sans la moindre prudence de ses bras entaillés par cette vie violente. Funestes fiançailles, à en chérir les doux moments d’après l’acte aux côtés de cette épouse fatale qui ne le quittait plus. Mots sévères se murmurant, à en chanter des blasphèmes. Frissons parcourant ce corps épuisé, mais jubilant face à l’être détesté qui venait de rendre son dernier soupir.  

Impitoyable frénésie dévorant les âmes,  
quand ton ombre en était plus humaine que toi-même.

De ses folies, il en oubliait les autres.  Et elles dansaient d’effroi de ses impulsions vengeresses, rendant des plus chaotiques le tableau qui se peignait devant ses yeux. Lassitude s’affichant sur son visage, il venait en exagérer son attitude d’un long soupir. Ô qu’il en avait que faire de comment ces vulgaires princesses de trottoirs pouvaient bien finir, quand la seule chose qui lui importait dans cette mascarade désastreuse était d'admirer cette nouvelle œuvre signée de son art mortel.  

Ecœurante euphorie,  
ce soir, tu t’étais perdu un peu plus encore...

Mais de sa condition fébrile qui l’enchaînait à cet endroit condamné, elle vint nuire aux instants d’exaltation du sicaire en s’accrochant à lui tel un parasite qu’il aurait voulu condamner de ses mains acharnées. Venant interrompre l’ultime adieu à sa proie, quand elle aurait pu partir d’elle-même telles ses semblables. “You just saved yourself by listening to me, i would have kill you with him if you didn’t... and without any regret.” A en énoncer de paroles crues la tragique réalité, alors que son regard macabre se plongeait dans celui de la nymphe, tout en venant s’emparer de sa mâchoire de trois de ses doigts pour qu’elle en écoute attentivement ses dires. “If you want to get out of here alive, you better be obedient, and shut your cheap mouth.” Acceptant tout de même à sa manière de l’aider en retour à se sortir de cet enfer.

Enfin à ses côtés. Face à cet être tant fantasmé. Moment attendu autant que redouté, d’enfin se retrouver devant celui qui peut si bien la changer. Ses prunelles divinatoires qui la transpercent avec trop de facilité, après avoir déjà su lui offrir cet univers coloré. Destin qu’elle pense sur les bons rails, sylphide persuadée que Jian et elle sont faits pour coexister. Sa destinée, son essence, l’être qui éclaire ses ténèbres et embrase son ciel, à enflammer la moindre étincelle sommeillant en elle.

Les mots froids de l’assassin qui s’abattent sur elle comme des condamnations, à lui en demander de se taire pour survivre, déferlante d’ordres soufflés sur elle par la toundra humaine, presque à l’en geler sur place. Hari choisissant de n’y prêter attention, troublée par cette vision encore jamais savourée, de voir cet être de lumière dans toutes ses nuances de couleurs. Les yeux qui détaillent Jian encore et encore, comme pour s’assurer que jamais elle n’en oubliera le moindre détail. Visage de la belle saisi fermement, avant de la sermonner de nouveaux sacrements. Attention totale portée à celui plus proche d’elle que jamais, à ne plus avoir à en fuir ses prunelles dérangeantes pour la première fois. Les yeux cherchant presque trop le contact des iris durs de Jian, à vouloir y chercher cette lumière qu’il parvient à lui apporter.

“I’ll do as you say, I’m not stupid. You don’t have to threaten me.” Mots jetés en ancrant son regard dans celui de sa destinée. Main qui se dépose avec douceur sur les doigts du meurtrier qui ornent toujours sa mâchoire, à en profiter de cette proximité au lieu de penser à leur sécurité. “I’ll follow you. Always.” Prophétie confiée, comme un aveu de le suivre pour l’éternité, à plonger des yeux bien trop profonds dans celui qui ne l’avait pas demandé. Comme une promesse. Leur destin partagé.

Pathétique solitude, à en devenir un diable des plus tragiques dans cette pièce dramatique qu’était devenue sa vie. Se tenant seul sur ces planches, acceptant sans le moindre soupir le rôle odieux de l’antagoniste, il savait qu’il serait celui qui finirait seul à la fin de cette navrante mascarade. Et de ses peines qu’il se refusait de dévoiler à ces autres, il s’acharnait dans cette bataille, pourtant déjà perdue d’avance, contre ces damnés qui avaient osé tout lui prendre.

Mais au milieu de ce chaos, tu te permettais de garder espoir,
et qu’un jour la chaleur de l’autre t’enveloppera de nouveau.

Attention soudaine, douceur de la nymphe qui l’irrita, sa main vint pousser la sienne d’un geste abrupt. A se penser intouchable et fait de matière précieuse, alors qu’il n’était qu’un être abject et sordide. “Always ?” Mot inattendu de la princesse venant resonner en lui, le frappant d’une incompréhension qui le rendit presque inconfortable. Persuadé que tout ceci n’était que le fruit du destin et non la volonté de cette marchande d’amour, il ne pensa point à remettre en question les venues soudaines de cette dernière dans son existence, pourtant si solitaire, malgré que tout fut si flagrant depuis le début. Douce candeur ironique.

Quand l’innocence continue de persister dans les ténèbres.
“Whatever.” Ne voulant s’attarder plus sur ses dires, à en avoir presque peur d’en connaître la signification, il fit dos à la belle afin d’en ressortir son arme, la rendant opérationnelle pour leur évasion. “Stay behind me. If you get hit, i will not even give a fuck and go out without even looking at your corpse. It will be your fault, not mine.” De sa cruauté, à en glacer son propre sang, il tenait à ce qu’elle le suive sans vouloir en jouer l’héroïne. “Know your place and everything will be fine.” Dernière parole avant le moment imminent, il s’avançait de sa pesante présence vers la porte qui cachait certainement bien trop de pions de l’autre maudit.  .

Ambiance pesante, à pourtant réussir à enivrer la sylphide, âme qui se laisse emporter par ses échanges avec celui aux prunelles enchantées. Liberté ne sera acquise qu’au prix de son entente avec l’assassin, doctrine que la belle embrasse de tout son être, à corps perdu dans l’étreinte funeste de Jian.

Les mots qui se font durs, quand il lui ordonne le comportement à adopter. Meurtrier qui en crache ses vérités, à exprimer qu’il n’aura aucun mal à l’abandonner à son sort si elle ne suit pas les consignes données. Ton sans réplique, quand il s’en fait impérieux, à obliger Hari à tout lui céder. Désir de survivre autant que de le suivre jusqu’aux confins du monde, qui la pousse à ne pas désobéir. Hors de question de mourir et de gâcher ici son si bel avenir.

Rose des nuits qui se réfugie derrière l’immaculé quand la porte s’ouvre dans un immense fracas, à en voir surgir une horde d’agents du cadavre déjà achevé. Tirs échangés entre l’assassin et leurs assaillants, quand les mains de Hari se cramponnent dans le dos de celui-ci, à prier tous les dieux qu’ils en soient épargnés. Les balles qui fusent avant que le calme ne reprenne ses droits. Accalmie certaine avant un grand déluge, de quoi en craindre une tempête en approche.

La belle qui se détache de Jian, à en mourir intérieurement de lâcher celui qui fait brûler son palpitant. Pas décidés vers l’un des cadavres. Talons qui claquent pour aller en ramasser l’arme de l’un des infâmes, avant d’en tirer une balle dans la tête de chacun d’entre eux, comme un besoin de s’assurer qu’ils ne seraient plus jamais une menace. Regard en direction de sa lumière nouvellement acquise, à se sentir soudain si miniature face au poids du fardeau de celui qui lui fait face. ”I won’t be a burden, I swear.” A en promettre de ne pas peser sur ses épaules pour mieux le rassurer, sans même se rendre compte qu’il risque de tiquer sur sa froideur d’il y a un instant au moment de tirer. ”I’ll follow you. Not saying a word. Got it.” Rose nocturne qui en confirme ses mots d’un mouvement de tête, mains toujours soigneusement serrées autour du pistolet. Personne ne ferait disparaître cet homme si précieux à ses yeux empreints de gris, et elle s’assurerait que tous les deux sortent d’ici en vie.

Et de cette cruauté à laquelle on se soumettait bien trop aisément, on en devenait l’effroi de ces autres. Point de non-retour, les cloches de minuit sonnaient, mais le diable restait, à ronger le monde de son ombre qui en torturait les peinés que personne ne viendrait sauver.

Et si quelqu’un s’offusque alors il y passerait également.
Tragique peinture, de ses iris abominables, il leur en offrait un dernier regard des plus glacials avant de les emporter dans ce voyage sans lendemain. Cacophonie meurtrière, leurs gémissements comme grand final, et le sourire qui vint se dessiner sur les lèvres du sicaire comme pour en approuver ce grandiose ensemble. Et le silence funeste vint en étreindre l’âme, tel un orgasme qui en fait chavirer le palpitant, ce calme qui s’en fait dorénavant maître suite à cette mélodie mortelle.  

Et sans pudeur, il en embrassait de nouveau l’apocalypse.
Il était sienne, à jamais.
“You are already a burden. But fine. I will go with it.” A se sortir finalement de cette extase qui s'était emparée de son corps, le temps d’en admirer ce nouveau désastre qu’il avait façonné de ses envies meurtrières. “Before we leave, if you say a word about tonight, i will come find you and, trust me, you will never see the daylight again.” Menaces cinglantes, alors que ses yeux se posèrent une dernière fois sur la nymphe qui en avait épousé pour l’éternité son cauchemar éveillé.  

Divine symphonie, à s’en faire exploser le cœur en se laissant porter par les airs joués par le chef d’orchestre. Jian en maestro funeste, décidant avec chacun de ses gestes d’en trancher les fils du destin de tous ces musiciens, à choisir au son de sa sombre mélopée qui doit vivre ou mourir. Hari qui en reste éprise de son aura étouffante, à s’asphyxier d’un simple regard pour celui dont les yeux la font basculer, à l’étreindre dans ses ténèbres pour la faire frissonner. Rose nocturne qui s’en délecte de danser en duo avec la mort elle-même, quand pourtant elle n’a jamais senti aussi fort le souffle de la grande faucheuse dans sa nuque.

Jian qui en jette les ordres d’un ton sans réplique, à s’en faire prédicateur d’un destin qu’elle ne voudrait croiser, quand pourtant elle serait prête à en risquer sa vie pour le grand frisson, à presque en rêver de son étreinte fatale pour en frissonner de sa froideur si délectable quand il passe à l’acte pour en jeter un dernier voile sur les âmes des impurs. Les impurs, comme elle.

La tête basse mais le regard qui ne peut s’empêcher de le rechercher, à vouloir laisser ses prunelles capturer les siennes. Une fois de plus. ”I won’t say anything. I promise.” Les mots qui sortent avec une sincérité qui crache avec son comportement, quand les talons se tournent pour en saisir le bras de l’assassin, sylphide qui en fait son bouclier quand toutefois elle ne cherche qu’à s’en rapprocher. Et si elle en finira sa nuit seule, elle laissera cet échange en nourrir sa terrible psychose, à s’en rassurer sur son besoin de ne l’avoir rien que pour elle, être fantasmé qui toujours la fait chavirer.