il grimace, l’idiot ; les éclairages des supérettes étaient toujours bien trop forts pour les pauvres pupilles du garçon trop habituées à l’obscurité pour supporter ce genre de luminaires. et les courses, qu’est-ce qu’il n’aimait pas ça non plus, mais c’est qu’il était bien obligé, le bougre ; se nourrir de repas instantanés tout au long de la semaine n’était pas la solution, celle qui l’avait élevé comme son fils ne serait pas d’accord qu’il se sustente de cochonneries de la sorte. alors de temps en temps, le garçon s’essayait à la cuisine dans le but d’avoir une alimentation quelque peu plus qualitative. pas qu’il n’était pas doué en cuisine, ce n’était surtout pas son passé temps favoris. et puis son œil avisé qui repère cet autre jeune homme ; la quinzaine tout au plus, glisser ce produit sous sa veste, et shiro qui comprend bien que l’autre n’aurait pas l’intention de payer son article. un fin sourire qui se glisse sur ses lèvres, avant de continuer simplement sa route, ou plutôt sa liste de course. le destin qui fait qu’il retrouve ce même jeune adolescent à la caisse de la supérette, et cette bosse formée sous cette veste n’était pas du tout discret, mais quand même assez pour ne pas éveillé de soupçon au personnel de la surface commercial. et peut-être qu’il se revoyait en lui, le pauvre idiot ; ce gamin sans grand but, perdu dans sa propre existence. envahi par une vague d’empathie, il choisi de ne pas dénoncer le petit qui fini de régler ses achats -ou presque. « comptez ceci deux fois, pour rentabiliser ce que le garçon juste avant ne vous a pas montrer. » il se contente de sourire, shiro, face au désarroi du caissier, avant de continuer son job. et puis il règle ces affaires, celle du voleur, avant de continuer sa route vers la sortie du magasin.

Reika faisait tranquillement ses courses, quand ses yeux avaient captés ce gamin. Oh, l'éducatrice connaissait son boulot par cœur, pour avoir été à la place de ces jeunes, pour avoir fait les mêmes conneries sans jamais se faire chopper. Alors elle savait ce que faisait le petit mais plutôt que de le mettre l'embarras, elle comptait lui donner une leçon. Alors la tatoueuse s'assura de finir rapidement ses courses pour attendre à la sortie du magasin. Son but était de faire prendre conscience au jeune de la bêtise de son acte mais elle ne put pas, car elle vit bien l'autre client payer ce que le petit avait chiper. Et furibonde, elle laissa le voleur s'en aller, pour aller comme une furie vers cet acheteur qui avait ruiné tous ses plans.

« Toi là ! Je peux savoir pourquoi tu as payé pour les conneries du petit ?! T'es au courant que c'est pas comme ça qu'il va apprendre et s'en sortir si quelqu'un rattrape ses bourdes derrière lui ? »

Ça l'enrageait parce que beaucoup de ces jeunes, ceux qu'elle finissait par accueillir dans son centre, commençaient comme ça. Avant de s'enfoncer de plus en plus loin, sans voir la sortie. Et ce n'était pas en faisant en sorte de cacher les conneries que ça aiderait.

le voilà qui entend cette voix féminine derrière lui, et bien qu’il ne fût certain qu’il s’adresse à lui, il se retourne dans le doute. et quand la demoiselle évoque le vol du gamin de la supérette, il comprend immédiatement qu’elle en avait après sa personne. dans un premier temps quelque peu confus face à la réaction de la jeune femme qu’il ne connaissait même pas, ses yeux s’écarquillent doucement, et fixe le minois de son agresseuse. était-ce si grave que ça, d’avoir payé l’article dissimulé du jeune garçon ? le gérant du commerce n’y perdait rien, l’étudiant gagne de quoi manger, et shiro retournait à sa petite vie qu’il espère bien calme. mais c’était sans compter sur l’ouragan qu’il venait de se prendre. « oh, c’est si grave que ça ? » qu’il simule réfléchir à voix haute. « c’était pas une grosse connerie. » les deux jeunes ne semblaient donc pas voir les choses du même œil. « si ça t’embête tant que ça, t’as cas t’en prendre à lui, c’est lui qui a volé, moi j’ai payé. » qu’il boude presque. « qu’est-ce que j’aurais bien pu faire, de toute façon ? dire devant tout le monde que c’est un voleur ? c’est qu’un gamin ! »