sur peau porcelaine dansent les dernières lueurs du soleil,
celui-ci s'éclipsant doucement derrière l'horizon,
comme ses rêves qui s'essoufflent en une brise de vent.
partout où elle pose les pieds, eiko
il y'a des fragments de vous égarés,
sur chaque surface du macadam que vos jambes ont un jour flané.
illusion de ton encens sur son cardigan,
elle l'a lavé pourtant,
plus d'une fois.
mais tu ne la quittes pas.
tes lèvres contre les siennes,
le diamant à l'annulaire.
te souviens-tu, jian ?
quand elle levait la main pour le faire briller sous tous sous reflets,
quand, dans cette ruelle même, elle frôlait ta main de la sienne,
et son sourire qui étincelait.
te souviens-tu ?


de tes lèvres contre les siennes,
les prémices de vos rêves,
son cardigan qui porte encore ton encens,


de tes bras qui l'ont enveloppé,
de tes mots délicatement susurrés, dans l'espoir de la rassurer.
mais elle s'est perdue koko.
s'égarant comme plume dans une bourrasque de vent.

toile-constellations, en guise de rêves astrés,
doucement du ciel s'est évaporée.
comme le sourire sur ses lèvres,
qui auparavant faisait frémir même le soleil.

koko a fané.
poupée a trop flâné,
à la chasse de vos réminiscences égarées.
débris de vous entre les ruelles,
soleil s'est éclipsé, et il n'y a plus que la faible lueur des lampadaires.
et la lune qui te contemple, koko.
souveraine du ciel, spectatrice de chacune de tes peines.
elle te regarde tristement, koko,
quand tu t'effondres petite fleur, secouée par tes propres maux.
le cœur derrière la poitrine flétrit,
et les ténèbres effeuillent quelques-unes de tes pétales.

bientôt tu n'auras plus rien koko.

le souffle court,
jambes qui la lâchent contre un mur en crépi.
elle ne sait pas où elle est,  
mais elle sait qu'elle peut l'appeler.
elle sait qu'il ne pourra jamais l'abandonner.
(( il lui avait promis. ))

doigts qui tremblent, pianotent quelques mots,
tandis qu'elle s'effondre lentement.
murmures de la nuit, échos d'une chanson,
s'éloignent doucement.
le corps lourd, secoué par mille tremblements.
le regard vide,
et comme la dernière fois,
eiko t'attend.

Et je t’aimais plus encore,
à en ériger à jamais les gloires de nos souvenirs.
Eiko, ma douce Eiko,
mon cœur pleure, mais mon amour, lui, reste éternel, ne l’oublie jamais.
Jamais.

A t’aimer jusqu’au-delà de ces enfers dans lesquels il s’en était proclamé souverain de par sa démence. A faire de toi le soleil de ses nuits, pour n’en oublier les raisons de ce chaos qu’il semait sans relâche afin de t’en offrir ce monde lumineux dans lequel les ténèbres ne pourront plus en souiller de leur cruauté ton âme. Parce que qu’importe s’il n’était plus à tes côtés, il te voulait auprès des étoiles, à briller de ta sublime lueur.

Car ta lumière m’en offrait cette clarté,
car ton existence m’en offrait cette envie de vivre.

Et l’apparition de ton nom sur cet écran noir en illumina son regard d’habitude si vide. Mais tes mots, eux, en crevèrent vite sa tranquillité, à venir s’en laisser ronger de l’intérieur par cette angoisse si brutale. Questions venant en inonder sa conscience, jusqu’à s’en immoler de ces vestiges du passé massacrant.  

Et si aujourd’hui,
je te perdais un peu plus encore ?

Promesses à lui-même d’en devenir ton ombre, parce qu’il se refusait que les cauchemars en reviennent dévaster ton être si fragile. Il avait peut-être perdu ce futur tant rêvé avec toi, mais il ne voulait te perdre toi. Et c’est hâtivement qu’il te rejoignit à l’adresse envoyée, jusqu’à te retrouver contre ce mur. Palpitant qui en implosa de te voir dans cet état, à venir en embrasser ta silhouette de ses bras. “Je suis là, Eiko.” Doigts qui en caressèrent ta joue. "Dis-moi ce dont tu as besoin."

Je ferais tout pour toi,
jusqu'à mourir s’il le fallait.