Et elle s’en perd au milieu des ténèbres. Petite âme si minuscule qui tente de s’en mouvoir au milieu des ombres, quand pourtant les ectoplasmes ne rêvent que de l’engloutir. A ne jamais s’en rendre compte que chaque ruelle en est un risque de plus, que chaque recoin n’en est que plus sombre encore, à en cacher des brouillards derrière lesquels peuvent exister toutes les atrocités. Mais elle s’y jette encore à corps perdu, pour en espérer un nouvel échange avec toi.

Les filatures qu’elle pense parfaites quand pourtant elle en connaît déjà combien tu es méthodique, à se jouer le film dans sa tête que tu n’as pas conscience de sa présence dérangeante. Mais elle en éprouve toujours ce besoin irrépressible de te pourchasser, de s’en faire déesse persécutrice pour ne jamais te laisser filer, telle l'une des Érinyes implacables qui aurait jeté son dévolu sur toi.

Érinyes :
Déesses grecques de la Vengeance et du Châtiment (Alecto, Tisiphoné et Mégère), les Furies de la mythologie romaine.

Mais quand la ruse te permet d’échapper à sa vigilance, elle en oublie la prudence. Esprit perturbé quand elle ne souhaite que te retrouver, à en finir par éveiller l’intérêt d’un infâme. Le bras de la sylphide saisi avant de se voir projetée au sol, les sens en alerte quand l’importun s’en approche avec des intentions démentes, lame à la main et langue qui passe sur ses lèvres abjectes. Prise au piège, à ne pouvoir s’en remettre qu’à toi, et à prier que tu veuilles bien la sauver. “Help me ! Please !” Les mots qui sont hurlés, à en écorcher sa gorge. Les demandes à l’aide qu’elle multiplie, quand ses jambes se recroquevillent, à en mettre le plus de distance entre elle et l’insensé en désespoir que quelqu’un vienne pour la sauver. Pas quelqu’un, juste toi. A ne vouloir que toi pour la sortir de là. ”F*ck Jian, don’t let me die here…” A en souffler ses espoirs à elle-même, quand pourtant elle sent une nouvelle fois ses minutes être comptées. Mais si ça peut attirer ton attention à toi, elle est prête à en risquer tous les dangers.  

Nuit dévorant les ruelles, les constellations deviennent témoins des carnages et des larmes. On en danse avec les diables de ces pénombres, à en offrir son corps et sa dignité pour espérer en survivre de leurs jeux espiègles. Et il y avait toi, comme lui, à en embrasser de vos silhouettes les brumes, vos ombres se donnant à l’obscurité.  

Et tu étais encore là,
à me suivre de tes pas.
Que me veux-tu ?

Sans même te porter un regard, il sait tes faits et gestes, parce qu’il te connait, tout simplement. Jamais bien loin de lui quand il en foule ce macadam, tu es là, toujours là. Mais bien qu’il se dise qu’il aurait dû se débarrasser de toi, il te garde à ses côtés. Après tout, tu connais son secret, et il peut te surveiller pour que tu en gardes cette bouche à jamais fermée. Tu lui facilites la tâche sans même que tu t’en rendes compte.  

Princesse de ces rues,  
qui n’avait point peur du corbeau au plumage ténèbre,
que me veux-tu ?

Destination loin d’être atteinte. Mais ce soir, il ne l’atteindra jamais. Parce que tu as besoin de lui, encore. Et bien qu’un soupir vienne s’en frayer un chemin entre ses lèvres quand il en entend tes cris, le sicaire ne réfléchit pas à deux fois avant de venir te porter secours. Il n'aime pas perdre du temps, mais il aime encore moins en entendre tes gémissements qui en agacent ses oreilles. So annoying...

Dansant sous tes yeux,
le malheureux comme cavalier.
Et le sombre oiseau en jette son dévolu sur son être.

“Did I need to tell you to not go on the street at night ? You should know it’s dangerous.” Telle une enfant, il te fait la morale, avant de venir te tendre la main pour t’aider à te relever. “Now, tell me why are you following me since weeks ?” Et il te fait part de tes filatures ratées. Tu n’as jamais su être discrète.  

Que me veux-tu ?

Et tu apparais. Ténèbres au milieu des ombres, plus noir que la nuit même. Cavalier sombre sur ton destrier de dévastation, tu t’en imposes comme figure à en faire trembler la mort. Car devant tes actes funestes, la grande faucheuse elle-même s’en incline, à en admirer ton art pour l'anéantissement de toute chose. La fin, et tout le néant qu’elle représente, entièrement symbolisée par toi.

Le choc de ton apparition pour toujours la surprendre, quand elle s’en habitue pourtant trop vite de tes mouvements mortels, précision passionnante quand tu en fais étalage de tes habilités destructrices. Hari qui en tressaille au plus profond d’elle quand elle en réalise que ses appels à l’aide en ont trouvé ton chemin, quand tu aurais pu l’en ignorer pour t’en débarrasser.

Ta main qu’elle saisit pour se relever avant de ne plus la lâcher, quand tu en poses les questions qui pourtant ne peuvent que la mettre sur un fil, dangereux numéro d’équilibriste à ne pas devoir se muer en ta victime, quand toutefois elle en rêve d’une ultime danse passionnée dans tes bras empoisonnés. Le regard qu’elle évite de planter dans tes prunelles dans lesquelles elle rêve pourtant de se plonger, à refuser d’en gâcher ce moment où elle pense en voir ton âme vaciller. L'autre main qui se dépose sur ton épaule pour en ajouter à votre proximité. ”I’m just following you because I like you.” Mensonge empreint d’une infinie honnêteté, à en dissimuler ses terribles vérités derrière une petite pour ne pas se risquer à te mentir, à en craindre tes représailles si tu venais à la démasquer. ”And I wouldn’t have to do this if you weren’t running away from me all the time.” Le ton qui se veut sarcastique quand elle en replace une mèche de cheveux derrière son oreille, à en sous-entendre que ses prises de risque ne sont que la conséquences de tes fuites désespérées, à croire que tu la fuis elle plus encore que tu ne fuis la mort.  

Mensonges chantés,
yeux qui en trahissent les amours

Ciel à s’en faire timide devant ses caresses fatales, lui en offrant sa nuit et ses étoiles pour faire de lui le tyran de ces rues. Cité qu’il piétine de son ombre, personne n’échappe à son regard cruel. Pas même toi. Et à la première erreur, tu en aurais rejoint ses enfers sans le moindre égard de sa part.  

Silhouette à s’anéantir,
peut-être en deviendrais-tu plus belle encore dans son néant

A te laisser porter par ces pénombres dansantes pour espérer en devenir reine de ces glas de minuit. Ivresse qui te dévore, chacun de tes gestes en sont scrutés par lui, à n’attendre que de te pourfendre pour se défaire de ta présence encombrante. Bravoure inexpliquée quand tu t’en rapproches de lui plus encore, à t’en faire tactile sous les tocsins de la faucheuse.  

Intimité déconcertante,
à t’en jouer du funeste pour le rendre euphorique  

Et de ton assurance tu viens en apporter cataclysme en son sein, à vouloir en éclater cette muraille de glace qui s’en érige entre vous. “I’m not running away, i’m just minding my own business.” A venir t’en attraper brusquement le poignet pour que tu en lâches son être. “I don’t fucking care about you.” Chantant contradiction absurde alors qu’il vient de s’en faire ton sauveur. “Stop following me and just go fuck your clients wherever they are.” Espérant que tu t’en éloignes de peur de justement que tu l’en touches trop.  

Et sous ce clair de lune,
je m’en jurais que tu ne m’atteindrais pas

Et de ta brutalité, tu t’en fais son protecteur. Quand toujours tu en penses n’être que semeur de dévastation, alors que tu en entraînes vie dans ton sillage. Et Hari à n’en être qu’une note de plus dans ta symphonie, instrument mal accordé qui sonne comme cacophonie à tes oreilles, mais dont tu ne peux t’éloigner. Et si elle doit n’en être que morceau de rien dans ton existence, elle t’en arrachera toutes tes partitions pour s’en faire la seule mélodie que tes oreilles voudront écouter. A vouloir en mettre dans ton regard les étoiles que tu mets dans le sien.

Mais tu t’en fais dur, et elle en tressaille. Frisson malsain à en parcourir son échine quand tu la brusques, à en espérer que de tes fougues tu la fasses tienne au milieu de ces brumes, à en vouloir que ton néant en soit le sien pour un instant. Imprudence audacieuse à en chercher ton regard de ses grands yeux envoûtés, avant de s’en détourner pour ne pas se dévoiler. Sylphide à trop bien savoir qu’elle en scellerait sa destinée à s’y risquer trop tôt. Et quand tes mots en frappent sa conscience, elle en laisse un rire nerveux s’échapper, à presque s’en amuser de tes avertissements quand tu t’en fais vengeur à accourir pour la sauver.

”I don’t want any client. I want you.” Et les mots en sont dangereux, quand de sa seconde main elle vient s’en déposer sur tes lèvres. Douceur à s’en muer en férocité quand elle t’en agrippe les joues de ses doigts, sourire à en déformer ses traits. ”And for someone who doesn’t care… you just came here to save me…” Sourire à s’en élargir quand elle en sait que tu as faibli en venant t’en faire son protecteur. Et les doigts en glissent jusqu’à ta gorge, à l’en serrer pour en ressentir ton palpitant incandescent. Et elle en ose s’en faire toute puissante quand elle n’est que morceau de papier dans tes bras. ”You know that you could take me right here and now, right ?” Et elle s’en fait langueur, à en suggérer les folies dont elle rêve sans pouvoir y accéder, quand ses doigts en resserrent emprise sur ta gorge, à en trouver saveur dans sa danse avec la mort.