Apprentissage toujours à faire, quand les manquements s’en font immenses. Une vie entière à réapprendre, quand les futilités en semblent aussi importantes que les sérieuses notions. Élève appliquée qui pourtant en voudrait apprendre l’art de tuer, à n’y voir qu’une discipline à étudier auprès de celui qu’elle considère comme un maître de cet art mortuaire. Mais si les souhaits en sont morbides, la candeur de cette âme en reste intacte, à ne pas y voir de différence entre le sujet de la mort et celui du prochain repas à préparer.

Deux âmes solitaires qui en ont fini par se trouver pour mieux s’arracher aux ténèbres, à en espérer l’un pour l’autre un avenir loin des ombres. Et la fourchette en transporte dans la bouche du petit être des quantités astronomiques, quand le plaisir de manger s’en fait princier. Les bouchées englouties quand elle se risque sur un terrain qu’elle est loin d’imaginer si sensible.

”Jian, I need to ask you something.” Les mots qu’elle prononce avec un sérieux désarmant, avant d’en boire la totalité de son verre d’eau, moyen soudain de ne pas s’étouffer avec les montagnes de nourriture avalées. La moue qui se dessine sur ses lèvres alors qu’elle en cherche les mots pour s’exprimer. ”You always tell me to stay here and watch the tv, so I do. And lately, I’ve seen a lot of movies described as… romantic comedy.” Elle explique avec ses mots, les sourcils froncés quand elle semble ne pas totalement en saisir le nom. ”Most of the time, they are just annoying, that’s not comedy at all. But it has brought to my attention that most adult people seem to have one or several love interest.” Le regard fuyant se fait plus franc, et les pupilles se plantent sur Jian, comme pour s’en faire donneuse de leçon, quand pourtant elle en veut seulement des réponses. ”So why don’t you have one ?” Elle demande, de toute son innocence, sans même savoir sur quel chemin elle s’aventure. Mais elle en est persuadée : C'est inquiétant, vraiment.

Tableau à s’en faire presque ordinaire. Quand pourtant du silence qui s’en dégage, on en saisit vite son atmosphère. Inconfort flagrant, les yeux se laissent errer dans la pièce, à tenter d’en esquiver ceux de l’autre. Qu’il en est difficile d’en feindre une famille alors que les cœurs en sont écorchés à jamais.  

Entailles passées,
à en laisser cicatrices éternelles.

Devant son assiette, à en déguiser un appétit pour en satisfaire celle qui mange pour deux, il en écoute les bruits d’affamée de celle-ci. Les sourires discrets s’en laissent dessiner sur les traits, joie timide de savoir que sa protégée se porte bien. Mais à l’approche de la nuit, les remords en dévorent l’estomac, à ne pouvoir le laisser profiter de ce moment à deux.

Encore une fois,
le diable s’apprête à aller danser.

Et pourtant, sa petite voix parvient à franchir les ténèbres de son esprit, à en accaparer son attention avec aisance. Moineau face au corbeau, et ce dernier, de son plumage pourtant funeste, en laissera toujours une place près de lui pour en écouter son chant. “Have one ?” Iris qui s’élargissent devant le choix de sujet de l’enfant. “Glad to know you manage to keep busy during the day...” A ne pas savoir quoi répondre, les mots se font hésitants. “... But life isn’t a movie, and some of us don’t have one.” Déchirante réalité, à en espérer que la curieuse s’en contentera de cette réponse pour n’en éveiller les cauchemars.  

Mais l’innocence en crèvera les doutes.

Simplicité à s’en faire petite famille (presque) parfaite. A n’en manquer de rien si ce n’est d’attachement dont se nourrir, et à s’en donner pour deux ce que les autres semblent ne jamais pouvoir leur offrir. A en tracer ensemble ce dessin d’un père et d’une fille pourtant si atypique, pour s’en gonfler le cœur quand les affections d’autres n’en sont que chimériques.

Surprise, quand Jian en prétend ne pas avoir d’élue, à s’en inventer celui sans âme sœur. Incompréhension envahissante devant les explications vaines de son sauveur.
Surprise, à en douter de ses vérités, Jill à s’en faire mère de toutes les inquiétudes, quand elle n’en pense qu’au bonheur de celui de toutes les certitudes.

((Même si la vie n’est pas un film))

Puissance des mots prononcés à se faire écho en l’oisillon qui en écoute religieusement ses enseignements. Inconscience qui souvent la pousse au devant du danger, à pourtant en savoir retenir les leçons inculquées avec discernement.
Puissance toujours si bien maîtrisée quand il en dose si bien ses mots pour mieux l’apaiser, à presque s’en faire chaleur dans le cœur de Jill par sa façon de l’encourager à ne pas s’inquiéter.

((Les belles histoires ne sont pas que fiction))

Sourcils qui se froncent face aux raisons évoquées, quand de sa petite taille elle s’en ressent l’obligation de riposter. “So you have no one in your life ?” Curiosité à en crever la tension, l’innocence à brandir comme un pardon. “But maybe you’ll meet someone and fall in love… It usually happens like that.” A s’en faire prédicatrice d’un futur comme gravé dans la pierre, quand elle en refuse d’accepter que Jian ne trouve pas la lumière.