((ootd)) la nuit est douce en cette fin de printemps. pas un nuage à l'horizon, et si les lumières étaient moins fortes, les étoiles seraient probablement visibles par milliers. mais dans cette ville trop chatoyante aux âmes qui semblent ne jamais s'endormir, les astres ne sont qu'un lointain souvenir, pour ceux qui ne prennent plus la peine de lever le nez vers le ciel. l'heure est avancée, certes ; mais c'est pourtant bien en ces temps sombres que le jeune minki trace son chemin, sillonne les rues d'osaka en direction de l'université. plus précisément en direction du conservatoire de danse, puisque c'est là bas qu'il a rendez-vous.

un endroit qui lui évoque bien des souvenirs sans jamais vraiment les déclencher ; apès tout ce n'est pas ici que s'est déroulé son sombre passé. pourtant bel et bien de l'autre côté de la mer, malgré l'océan qui le sépare de ses démons et de ses traumatismes, il n'a jamais pu remettre les pieds dans une salle de danse. aussi grimpe-t-il les escaliers sans s'attarder, sans se préoccuper des étudiants encore présents malgré l'heure tardive, qui cherchent encore et toujours à s'améliorer. ô comme il les comprend ; ô comme il les plaint. ces jeunes remplis de rêves et d'espoirs, ne se doutent pas qu'un simple incident peut changer le rêve en cauchemar. une blessure et tout prend fin. il ne le sait que trop bien.

qu'importe, il n'est pas venu ici pour donner quelconque leçon de vie, mais bien pour son rendez-vous hebdomadaire avec celui qu'il pourrait, peut-être, qualifier d'ami. un jeune garçon avec qui cette passion pour la danse est partagée, comme une braise rallumée au fin fond de l'âme du coréen, qui lutte pour sa survie, sans jamais avoir vraiment espoir de redevenir un feu ardent. c'est un incendie qui ne l'a que trop consumé.

la porte d'accès au toit est poussée, et sans surprise, son ami est déjà là. installé sur le bord à scruter les astres. renji est souvent là le premier, peu importe les efforts que minki déploie pour être là à l'heure convenue. c'est à croire que ce garçon passe sa vie ici. "yo." il interpelle, signale sa présence ; ses longues jambes s'avancent pour se placer près de lui, alors qu'il dispose entre eux deux un pack de bières fraichement achetées pour leur soirée. peut-être de quoi se faire pardonner son retard, qui sait. "t'es là depuis longtemps ?" et peut-être qu'il ne veut pas vraiment savoir à quel point il est en retard, minki ; mais c'est une banalité polie qu'on lui a rabâché toute sa vie, le conditionnant à poser cette interrogation, plutôt que de bêtement demander à la personne comment elle va. puisque tout le monde ment pour y répondre, ne souhaitant pas imposer négations et problèmes dès le début de l'entrevue. minki s'installe près de son ami, laisse ses jambes balancer dans le vide, et relève les yeux vers le ciel étoilé. "on voit tellement mieux les étoiles d'ici." constatation hasardeuse, plutôt comme une pensée exprimée à voix haute qu'une véritable recherche de conversation ; et c'est fou comme les étoiles sont si similaires et à la fois si différentes que celles qu'il observait autrefois dans son pays natal.

((ootd)) et elles valsent, les étoiles. à s'acharner comme si le monde leur appartenait, de millier de petits scintillements : divinités à s'acharner, pour les garder en vie. d'éclats déjà mort, en réalité, nébuleuse qui viendrait toutes les absorber une à une pour les faire imploser ! et Renji, il n'avait jamais réellement brillé ! à s'amuser d'agonies, quand les pas avaient de nouveau menés aux plus haut des sommets.
loin de tout ,,
du monde :
d'eux.
à fuir les maisons, fuir les réalités, à s'abriter comme si les arrogances n'en étaient que fictives. mais ô il en détruisait lui-même tout ce qui l'entourait sans ne rien redire. à savoir pertinemment que chacune de ses paroles n'en étaient que calomnieuses et aiguisées : à se moquer ,, des répercussions. quand des solitudes il en avait gagné le respect de ceux encore plus faux et incapables que lui ne l'était. air frais à effleurer les visages, à tendre les doigts vers les cieux presque trop noirs, comme pour y disparaître lui aussi. et les jambes étaient douloureuses !

à avoir :
trop dansé.

d'entraînements à l'achever, à s'abîmer d'heures toujours plus longues encore et encore. il voulait être le meilleur, Renji, de pointes et balayages à se faire presque romances inavouées, il en attirait les regards, de ceux aux pulsions presque malsaines. figure bien trop fine, aux chevilles déglinguées, corps à s'asseoir sur les précipices du monde, il soupira légèrement, minutes bien trop longues : à l'attendre lui. et Renji, il n'était pourtant pas réellement admiratif de ces rencontres à se faire en silence. à préférer le boucan des boîtes de nuit, pour s'en sentir un peu vivant. gamin à ne pas savoir reconnaître les vraies amitiés des fausses : car le monde n'en était que chaos permanents, dans sa tête.

et d'une porte à s'ouvrir ! à à peine se retourner pour en deviner les visages, il laissa l'un de ses sourcils se soulever sous les questions presque évidentes, il se pencha légèrement en arrière pour en croiser son regard. — à toi de deviner. d'un caractère toujours aussi désagréable quand les sourires en étaient pourtant presque doux. — mais non, je suis arrivé y'a quelques minutes. sarcasme permanent : à ne pourtant pas se vouloir méchant, ce soir. figure à se rapprocher de lui, d'un retard inexistant dont il se moquait en réalité, il n'y avait que les tranquillités du lieu qui en captivait les regards. de bières à captiver, à venir ouvrir le pack pour lui en tendre une, il hocha calmement la tête presque perdu dans ses pensées. — Ouais. Enfin surtout parce que y'a pas de nuage., à ne plus savoir s'émerveiller, quand tout en semblait si fade.
des journées ,,
aux minutes :
aux semaines.
— t'es venu pour observer les étoiles ? c'est presque mignon. à l'embêter juste un peu ! d'une humeur à se vouloir joueuse, quand il en ouvrit finalement sa bouteille. — à moins que tu sois tellement fatigué...que ça t'intéresse plus que boire un coup. et les mots n'en faisaient que se lancer comme brimade, à lui tapoter l'épaule, celui aux humours bien trop ridicules. et de sa bière levée, jambes à se replier sur le bord du toit pour venir finalement s'adosser contre la bordure, il fixa un instant ses doigts avant de se redresser. — T'étais occupé, aujourd'hui ? de questions presque trop simples, aux innocences cachées : et il n'avait rien derrière la tête, pourtant. à juste en donner quelques mots comme intérêt commun.

((ootd)) routine installée depuis un temps impossible à décompter désormais, il semblerait que c'est depuis qu'il foule le sol japonais qu'il se retrouve sur ce toit, un soir par semaine, en compagnie de son fidèle acolyte déjà présent comme à chaque fois. ce qui était un passe-temps est désormais une part entière de son planning hebdomadaire, et minki considèrerait sa semaine comme incomplète s'il s'en passait une sans qu'il ne le retrouve ici, à passer un moment simple, boire un peu, danser. car c'est bien pour ça qu'il vient, oui. pour danser. comme si renji était la dernière excuse valable qu'il avait pour pratiquer son art qu'il ne peut plus exprimer autrement. comme s'il avait besoin d'une présence pour oser à nouveau se mouvoir au rythme de la musique, une présence qui le comprend, qui partage cette même passion. qui lit entre les notes et tremble à chaque pas de toute cette flamme qui anime les danseurs. à travers la danse, peut-être s'est-il fait un véritable ami, oui.

néanmoins ce n'est pas encore le moment de danser, il semblerait. pour l'instant l'heure est plutôt aux banalités à échanger, aux mots sans sens profond, juste pour discuter. cimenter cette relation qui s'approche de l'amitié, bien qu'ils ne soient pas sûrs que le mot soit adéquat. que sont-ils au fond ? il n'en sait rien minki, et il s'en fiche. si on le lui demandait, il répondrait sans doute amis mais sans en être totalement convaincu. ils se voient souvent, s'entendent bien, discutent plus ou moins longtemps, et dansent. est-ce que ça fait d'eux des amis ?
au final, est-ce que ça a de l'importance ?

non, aucunement.

il est parfois un peu compliqué à cerner renji, parfois le coréen ne sait pas réellement comment interpréter le sens de ses paroles. ne sait pas s'il est agressif ou juste sarcastique, s'il est sérieux ou non ; mais fort heureusement, il ne semble pas avoir la capacité intellectuelle de trop se poser la question. ou peut-être qu'il ne veut tout simplement pas se prendre la tête, juste se laisser aller à la simplicité d'un moment. "c'est vrai que la nuit est claire, pour une fois." aucun nuage, pas même de pollution, c'est assez rare. et les rires commencent déjà à fuser, parce qu'il est trop bon public minki, ou simplement parce que rire est sa manière de camoufler des émotions bien moins agréables comme l'embarras ou l'incompréhension. "mon ami, sache qu'il faut se réjouir des petites choses ! même juste le fait de regarder les étoiles. ou d'apprécier une bonne bière bien fraiche, effectivement." et sur ça il se saisit lui-même d'une canette, pour la heurter à celle du japonais et ainsi sceller cette nouvelle soirée de beuverie.

gorgée avalées sans que le ciel ne soit quitté des yeux, les banalités semblent s'enchainer entre les lippes des deux amis, sans pourtant que ça ne semble en gêner l'un ou l'autre. "pas vraiment. 'fin pas plus que d'habitude en tout cas." réponse vague certes, mais il n'y a pas assez de substance dans sa journée passée pour en conter chaque heure avec minutie, ce serait sans intérêt. "et toi ? t'as fait quoi ?" balle renvoyée, question retournée ; la plupart pourraient s'ennuyer d'une discussion pareille, mais pourtant c'est bien là ce que le grand blond vient chercher. de la simplicité, dans sa vie qu'il ne veut plus jamais dirigée ou cloisonnée. se laisser porter par l'instant présent, même si cet instant se dépeint par des conversations rasoires. "l'entrainement se passe bien ?" et les conversations semblent à nouveau se tourner vers cette passion partagée, comme trop longtemps absente de leurs paroles. les yeux à l'observer avec intérêt, yeux à en scintiller de curiosité. malgré lui, à vouloir savoir, entendre et goûter, à ce qu'est le quotidien de quelqu'un qui peut encore danser.

((ootd)) et un jour, il aimerait en atteindre les étoiles ! de ses pas à valser sur les firmaments, à s'en faire astre lui-même hors de portée de tous ! à briller dans les silences : de ces élégances si arrogantes. alors il en hurlerait les descentes aux enfers ! celui à s'en faire Démon de ces ballets sans âme. alors à parler dans les solitudes à la lune qui s'en faisait seule oreille ,, il en accueilli les présences comme perturbateur de tranquillités ! celles qu'il venait à savourer, qaudn les corps n'en voulaient que danser sous les éclats nocturnes. pour s'en vider la tête, pour ne jamais rentrer chez lui : là où pire encore venait à l'attendre.
de sarcasmes :
aux ironies ,,
désagréables.
prodige des insolences, à se délivrer à ces jeux bien trop souvent : qu'importe sa cible. ivre de sensations, à ne se fatiguer que par les efforts, Renji en était catastrophe pour lui-même ! à s'auto-détruire à chaque respiration qu'il venait à inspirer. grimace à tout doucement se faire sous la douceur d'une discussion enfantine, à n'en voir dans les astres que simples cailloux inatteignables : ô c'était sans doute ce qu'il aurait répondu, si on en était venu lui en demander son avis sur ces dernières ! quand en réalité il venait à les trouver tragiquement romantiques. là haut, à ne jamais pouvoir en être atteintes ! elles devaient s'en sentir si seules, dans les nocturnes éternelles. — T'es vraiment un gamin.

d'un soupir :
si faussement
las !

bière saisie à venir tinter contre la sienne, regard à s'en perdre tout doucement sur les paysages, il haussa légèrement les épaules : comme banalité complète. — Pas grand chose. Le boulot, les répét. Et ouais, ça se passe bien. quand les passions en étaient tout simplement ce qui venaient encore à le faire se tenir debout. — Les gens ont pas l'air motivés en ce moment alors je préfère m'entraîner dans mon coin. De toute manière soupir nouveau, encore ! quand la figure à finir par se tourner vers sa compagnie du soir, il en repris une gorgée d'alcool. — Tu veux tenter quelques pas, ce soir ?, iris à se plisser, attention à lui être offerte ,, quand il n'avait que cela à offrir, lui.

de ces arts ,,
mortels.

à abîmer les corps, à détruire les âmes, en raconter quelques histoires du bout de ses pointes si fragiles. arabesques et chassés ,, de ces jambes à s'en faire si gracieuses ! car les corps si fins s'en faisaient ultime arme ! pour en exercer les quelques pas reniés de tous. alors il ne forcerait pas ,, si Minki ne s'en voyait pas d'envie. quand les allures à en avoir été interdites de ces quelques pirouettes, n'en étaient pourtant pas interdites de bouger sans forcer. — J'me sens d'humeur à danser. comme toujours ! quand même lui devait à fuir les conforts de chez lui pour pouvoir s'en sentir vivant ! de ces boulots d'avocat qui ne lui convenaient aucunement. à juste vouloir danser encore et encore sans que personne ne puisse jamais rien lui en redire. et sur les toits du monde, c'en était sans doute là meilleur lieu possible : pour se perdre dans les irréels de quelques mouvements. bière terminée d'un coup, à se redresser alors comme invitation insolite : il n'avait personne, Renji, pour parler de ces passions qui venaient à le hanter.

personne :
sauf lui.