ishida amano — aînée de la famille, représentation concrète de l'anxiété mêlée à l'espoir d'une grossesse sans intempérie. amano, de ama, paradis, et no, chemin vers les cieux, parce qu'on lui souhaitait de reprendre l'affaire familiale, mais plus encore, parce qu'on espérait lui éviter la fatalité de son destin futur : celui d'amanozako, fille de susanoo. la monstrueuse.


shirakawa-gō, gifu, JPN — isolée entre les montagnes, elle en garde le traumatisme dans sa méfiance naturelle pour le monde extérieur. grandir à la campagne n'a fait qu'alimenter son dédain envers les personnes âgées, et le manque de supérettes. elle peut encore les entendre dans ses cauchemars, entre deux klaxons qui la rassure sur le fait qu'elle a bien quitté la préfecture silencieuse.


24, scorpion arraché à son désert — la perte de l'innocence approche à grand pas, du moins, c'est ce qu'elle adore prétendre : son (bientôt) quart de siècle ne l'a exposé que trop tôt aux horreurs du monde. elle est déjà souillée, rouillée jusqu'à la moelle.

fille du soleil levant — si elle se sait à moitié coréenne de par sa mère, elle n'a jamais pu lui poser de questions sur sa famille au-delà de la mer sans que des vagues ne naissent dans les pupilles de sa génitrice. elle a arrêté de demander suffisamment tôt pour ne pas créer un véritable naufrage.

médecine — la tête dans les livres dès qu'elle a le temps de s'octroyer une session de révision, elle ne jure que par ce rêve : être diplômée, et sauver sa cadette de son cauchemar.

seule, pas intéressée — cœur qui n'est plus à prendre car dérobé par des yokai lors de sa genèse, elle ne sait pas quoi faire des émotions des autres, depuis qu'elle a enfermé les siennes dans sa boîte de pandore personnelle. gare à qui voudrait tenter de faire sauter un des cadenas.

c'est dieu qui donne, etc. — à la limite du confortable, elle n'a plus le soutien de ses parents depuis qu'elle a quitté la secte maison, et jure par les petits boulots... en particulier ceux qui ne sont pas raisonnables. l'amour du blé, des pépettes, parce qu'elle sait qu'elle a quelqu'un à qui l'envoyer.

louve solitaire — a coupé court avec la quasi-totalité de sa famille, sa cadette dans le coma ne pouvant pas assurer une communication optimale, même si elle sait qu'elle ne la détesterait pas. sa grand-mère non plus. père prêtre de son village, mère effacée par la testostérone pourtant réduite dans la maison familiale... famille sous l'emprise de quelque chose, — à fuir. alors elle l'a fait.