Soupirant, en remettant sa crinière de feu en place, Aria scrutait les environs comme si elle était la reine des lieux. Dans un sens, elle l’était. Sa famille possédait les casinos de la ville et donc elle avait presque tous les droits ici. Mais, avec le temps, la jeune femme s’était rendue compte que ce n’était pas réellement le cas. Elle n’était pas traitée comme Allen et ne le serait jamais. Elle était une femme et les femmes, pour sa famille, n’avaient pas leur place dans les affaires, autrement que par des mariages arrangés et pour enfanter. Seulement, Aria aspirait à plus que cela. Elle n’avait aucun désir d’être la parfaite petite poupée que son père pouvait exhiber pour la vendre au plus offrant. Elle voulait choisir la personne avec laquelle elle se marierait, celle qu’elle aimerait réellement. La jeune Fujiwara était peut-être utopiste et fleur bleue, et ça cassait avec son image de femme fatale qu’elle se donnait, mais c’était ce dont elle rêvait. Une vie où elle n’était pas simplement un trophée qu’on foutait sous le nez d’autres personnes pour leur montrer ce qu’ils avaient à gagner en s’associant aux Fujiwara. Aria faisait donc tout ce qu’elle pouvait pour ne plus avoir cette étiquette, mais c’était compliqué quand tout le monde la voyait ainsi à cause de son père.

Elle sentait les regards des hommes de son père sur elle et se doutait bien qu’il était déjà au courant de la présence dans l’établissement. Elle s’en foutait, elle se moquait de tout. Tant pis pour lui. Il ne voulait pas la laisser entrer plus profondément dans ce monde, elle prendrait ce qui lui revenait de droit. Aria pouvait être impitoyable que Allen si on lui laissait la chance de le montrer. Elle sourit donc aux hommes de la famille, leur glissant même son majeur sous les yeux alors qu’elle s’installa au bar pour prendre sa consommation. Elle fit un pari avec elle-même sur le temps que mettrait son père à la sortir d’ici et la traîner à la maison pour l’enfermer encore une fois dans cette prison dorée. La jeune femme se donna une heure et en profita pour commander une boisson, un cocktail comme à son habitude. Elle le sirota quelques secondes avant qu’elle ne sente une présence à ses côtés. Lentement, Aria tourna la tête vers la personne qui s’installa près d’elle et fronça les sourcils. Ce n’était pas une personne travaillant sous les ordres de son père, ou alors, elle ne l’avait pas reconnu. « Je peux vous aider ? » lança-t-elle, son regard froid planté dans le sien. Il y avait plein de siège, plus loin. Pourquoi avait-il fallu que la personne s’installe directement sur le tabouret près du sien ?

Et ici, tout en semblait irréel. du bruit des machines, aux enfers des pièces à se cacher dans les lieux. chaos à régner, dynastie à se faire en silence, les morts viendraient à joncher les sols là où ses pas se glissaient. carmins qui ne faisaient qu'en teindre les doigts , lèvres à se faufiler là où les informations pouvaient en être offertes. et Eiri, elle se faufilait comme ces pluies aux nocturnes infernales. à s'animer de quelques regards, pour ceux qu'elle connaissait déjà. de ces mafia aux insoutenables figures, c'est qu'elle en était l'une de leur arme la plus précieuse. déesse des sonates, à faire résonner la mort de quelques mots.
faucheuse ,,
à s'éprendre :
des solitudes.
à charmer au quotidien sans ne jamais rien ressentir, venir faire sourires les visages quand de ses rares paroles, elle n'en était que poupée faite pour en obtenir ce qu'elle désirait. à s'infiltrer, là où tout était encore à briser. alors casino où les pièces du fond venaient à en être quittée, réunion écourtée, affaires à se faire presque dévorantes de temps : il y avait eu les figures au milieu des vastes espaces. attitude désinvolte, à laisser les amusements se tracer sur le visage de la plus grande. arrogance perfide, à s'amuser silencieusement de ses regards à se poser sur les gardes presque trop peu discrets.

de pas :
à rejoindre ,,
les allures.

d'un corps si gracieux à venir se poser auprès de la douce. et pourtant Eiri en avait toujours préféré rester dans l'ombre. quand pourtant les nuques découvertes, à laisser les mèches noiraudes en épouser les clavicules si blafardes, elle commanda presque trop délicatement du bout de ses doigts contre le comptoir un verre de whisky. à pouvoir boire ,, de ses missions terminées pour la nuit. — Hmm...Je ne pense pas., froideur des voix à pourtant en laisser les fatigues de la nuit venir l'animer de quelques humours au coin des lippes. — Mais moi peut-être. car loin de sa prison de cristal, Eiri en connaissait chacun des visages. qu'il s'agisse de ceux venant orner le haut de la pyramide ,, Fujiwara : à se faire maître du monde. et Aria ,, figure à avoir déjà aperçue de loin ,, en photo ,, car elle en appartenait à ce monde impitoyable, elle aussi. — Vous semblez bien accompagnée. qu'elle venait à faire référence à ces larbins pourtant souvent trop côtoyés.
à rêver :
de pouvoir
respirer.
— Je vais être franche. Je pense que votre venue ici sera assez courte. Mais...je peux peut-être vous aider à gagner un peu de temps. car à ses côtés, il en était difficile de gagner le dessus, avec Eiri. caractère à s'en montrer presque trop frigide : quand respectée, elle savait se faire entendre. à y trouver injustice, quand à ses yeux, même la princesse de ce petit royaume en avait le droit aux amusements et aux fêtes.

La liberté était un concept bien trop abstrait pour Aria. Elle était libre d’aller et venir dans sa propre maison et partout ailleurs, mais elle ne l’était pas pour sa vie en général. Elle attendait simplement que son père décide de la marier, de faire d’elle l’échange commercial qu’il voyait en elle et Aurora depuis leur naissance. Les deux jeunes femmes n’étaient que des objets, prêts à être utilisés dans un but d’alliance et de paix entre deux familles puissantes. Aria aspirait à plus. Elle avait envie de tellement plus d’action qu’elle en avait actuellement. Alors, elle était entrée dans un des casinos de sa famille, sachant pertinemment que son père serait mis au courant et que les quelques moments de liberté qu’elle recherchait, seraient anéantis dès l’instant où il saurait où elle était. Aria aurait pu aller ailleurs. Elle aurait pu aller sur un territoire ennemi. Mais si elle cherchait à être libre, elle n’était p as assez stupide pour se jeter dans la gueule du loup et se proposer d’elle-même comme cible pour d’autres yakuzas.

C’était ce à quoi elle pensait, installée au bar, son cocktail dans les mains alors qu’elle le sirotait en paix et qu’on vienne l’importuner en se plaçant à ses côtés. Aussitôt, le regard de Aria se porta sur l’inconnue, lui demanda si elle pouvait l’aider. À sa réponse, les sourcils de la jeune femme se froncèrent et elle la regarda quelque peu intriguée par sa présence. Elle n’avait pas besoin d’aide, mais elle, elle pouvait l’aider. C’était bizarre mais la lumière se fit quand elle reprit la parole et Aria ne put s’empêcher de rire pour dissiper son malaise. « C’est ça quand on a un père surprotecteur… » Mais protégeait-il réellement sa fille ou l’investissement qu’elle représentait ? Aria espérait que c’était la première option, qu’elle représentait aux yeux de son paternel plus qu’un morceau de viande à vendre à la moindre occasion.

« C’est rare la franchise avec moi… » s’entendit-elle dire tandis qu’elle détournait les yeux de la jeune femme pour les replacer sur son verre. « Et comment comptez-vous vous y prendre ? Ce n’est pas comme si je passais inaperçue avec mes cheveux… Et puis, tout le monde ici, sait sûrement qui je suis. » Aria Fujiwara, la fille du propriétaire de ces lieux, la princesse bloquée dans sa tour dorée à attendre de se faire livrer à un type aussi puissant ou plus que son père pour faire une alliance. Elle n’aurait le droit de rien dire à ce moment-là. Malheureusement pour le vieux Fujiwara, ce n’était pas dans le tempérament de sa fille. C’était peut-être la raison pour laquelle il ne l’avait pas encore marié.

Prise au piège, comme dans une cage de cristal, il y avait en son creux un petit oisillon essayant de s'en échapper : à toujours se faire rattraper par les cupidités des Hommes. c'est qu'on lui murmurait qu'il en était trop adorable, pour pouvoir survivre dehors ! à en être proie facile ,, à vouloir imploser de ces règles absurdes et sans fondement. alors Eiri, à s'être approchée ! comme si rien ne l'effrayait réellement. simple discussion, autour d'un verre, à se faire presque chasseresse pour en attiser les flammes. car ses yeux brillaient, à Aria, d'envie de se tenir droite par elle-même.

alors elle viendrait ,,
en ouvrir :
les grilles.

d'iris gardés rivés sur son verre, à le porter à ses lippes comme si de rien était, elle en connaissait ces petits manèges. quand silhouettes à surveiller au loin petite protégée de toute une famille, elle venait à en balancer les courtoisies et politesses Eiri : à avoir toujours trouvé cela ridicule. car après tout, ils étaient tous humains. — Sans aucun doute...mais vous avez tout de même le droit de boire tranquillement. qu'elle pencha la tête, froideur d'un visage à en être presque dépité pour la jeune femme aux tranquillités interrompues par sa faute. — Ca doit être agaçant, d'avoir ces...personnes qui vous épient en permanence. et ô elle savait : qu'ils ne faisaient que leur travail. à pourtant en brimer les quelques libertés qu'elle pouvait tenter d'effleurer au quotidien.

à être un peu pareille Eiri
au final.

— J'imagine. Si l'on m'entendait..., qu'elle laissa s'esquisser un léger sourire, à s'en imaginer punitions et réprimandes presque trop irréelles pour de simples paroles échangées avec la demoiselle. — Vous souhaitez passer un peu de temps dans le casino ? d'un verre à tout doucement se poser, quand elle en tourna finalement sa figure vers la jeune fille à ses côtés. — Mais si je reste à vos côtés, sans doute seront-ils un peu plus réticents à venir vous importuner. Je connais la moitié de leurs visages. Je travaille...si on peut dire...avec eux. à en inspirer respects, même si elle n'en était pas réellement gradée ,, simple pion : à toujours écouter, travailler soigneusement, en être ombre de chacun. c'est qu'elle en prêtait ses oreilles, maîtrisaient les infiltrations, à savoir jouer de ses expressions inexistantes pour ne jamais se faire prendre. car elle n'en était que simple arme que l'on pouvait lancer sur n'importe qui. à n'avoir aucun but, aucun avenir, aucune envie. d'un trou creusé à la place du myocarde depuis bien trop longtemps déjà. — C'est un mal pour un bien, qu'en dites vous ? Quitte à ne pas passer inaperçu, autant vous amuser juste un peu, non ? à en faire gage de présence, comme immunité partielle : jusqu'à ce que les courages soient pris de venir les interrompre toutes les deux.

C’était rare qu’on l’aborde, encore moins quand on savait qui elle était. Pourtant, la jeune femme à ses côtés ne semblait pas avoir hésité. Aria admirait donc cette force de caractère et un léger sourire fleurit sur ses lèvres en écho à son audace. Elle avait connaissance que son seul nom de famille pouvait faire trembler des gens et pourtant, elle s’était risquée à lui parler, quitte à être dans la ligne de mire des toutous de son paternel. Un sourire sarcastique fleurit sur ses lèvres rosées et elle haussa les épaules aux paroles de la jeune femme à ses côtés. « Vous savez quand on a l’habitude, on apprend à faire comme si personne ne nous observait. Tentez l’expérience vous verrez c’est très drôle. Encore plus quand ils viennent vous parler. » Combien de fois Aria avait fait comme si elle ne les entendait pas ni ne les voyait. Ça les rendait fous et elle s’amusait de leurs réactions. Le diable en personne.

Mais apparemment, elle n’était pas la seule dans cette pièce à aimer les défis et les choses non conventionnelles. La jeune femme assise près d’elle semblait en être friande également parce qu’elle ne prenait pas peur et était franche avec Aria. Chose qui était plutôt rare comme elle lui fit remarquer. D’ordinaire, quand les gens comprenaient qui elle était, ils la fuyaient. Aria admirait donc le fait que l’inconnue restait près d’elle et lui parlait ainsi sans tabou. D’ailleurs la suite de la conversation lui confirma que c’était une nouvelle fois le cas. Le sourire de Aria s’agrandit et elle écouta attentivement la proposition de la demoiselle. « Bien sûr que je veux passer un peu de temps ici, tranquillement. Sinon, je ne serai pas venue. » lança-t-elle comme si c’était une évidence. Ce qui était le cas. Si elle avait voulu être sous la surveillance de son père, elle serait restée chez elle.

La jeune femme tourna la tête vers l’inconnue, ses cheveux roux volants autour d’elle. Elle la regarda intriguée et en même temps intéressée par n’importe quelle idée qu’elle pourrait avoir pour qu’elle puisse rester ici sans se faire emmerder par les gorilles sans cervelle de son père. « Qu’avez-vous à me proposer ? » demanda Aria tout en portant son verre à ses lèvres. Elle ne savait pas encore où ça la mènerait mais elle avait très envie de voir le résultat. Ses yeux parcourèrent la salle et rencontrèrent plusieurs fois ceux des hommes qui avaient sûrement une nouvelle mission, celle de garder les yeux sur la fille Fujiwara. « Vous pouvez m’appeler Aria… » Son regard se reposa une nouvelle sur l’inconnue et elle lui sourit. « Et vous êtes ? » Parce qu’elle n’aimait pas spécialement ne pas connaitre l’identité des gens avec qui elle parlait.

et dans l'ombre elle resplendissait, Eiri. figure à s'imposer, de délicatesses presque trop mensongères : quand ici tout en était de domaines qu'elle connaissait ! à vivre de ces chaos, en connaître chaque rouage, l'horloge ne s'enraillait jamais quand il s'agissait de venir en colorer de carmin chaque pavés qui les entourait.

teinture ,,
à déteindre
sur les monochromes.

d'allures si confiantes, à se dire qu'elle pouvait en contrôler chaque recoin du monde, elle n'en était pourtant que marionnette, celle qui ne faisait qu'obéir de quelques élégances pourtant téméraires. — Dit comme cela, ça semble très amusant. à en imaginer scène presque ironique où le monde n'en était que fantôme. alentours à en observer chaque geste, vedette d'une nuit, et Aria en capturait tous les regards environnants comme œuvre d'art à captiver. d'un instinct de protection : aux chaînes bien trop flagrantes. et elle n'était pas effrayée par les statuts, à se moquer de ces titres que pouvait bien en orner la tête de cette figure délicate. carnages qu'elle voulait provoquer quand il y en avait les envies d'en faire éclore une nouvelle fleur.
envie :
de briller ,,
en ces lieux.
— Eiri. Simplement Eiri. d'un prénom à s'en faire murmure, de regards froids aux sourires pourtant léger. — Et bien...Le plan est simple. Ne pas se préoccuper d'eux, et s'ils s'approchent j'arriverai facilement à les faire rester à leurs places., qu'elle releva son verre pour le porter à ses lippes, de malices à s'en faire presque trop savoureuses. c'est que de mots inutiles, elle en préférait agir : pour se faire respecter. — Si vous voulez vous affirmer, autant commencer par...ceux qui vous suivent. épaules à se hocher, de fins doigts à tapoter contre son calice, elle pencha tout doucement la tête, presque trop confiante sur le fait que personne ne viendrait à les déranger. à en connaître les secrets de tant de personnes, à être bien trop discrète : qu'elle n'en était jamais remarquée. à servir d'illusion pour les plus offrant, simple poupée que l'on s'imaginait pouvoir contrôler, quand elle en était en réalité diamant un peu trop brut.

— Vous avez déjà touché à l'une de ces machines ? car pour s'amuser, de liqueurs aux rires presque trop gracieux, peut-être que les lieux en étaient bon départ pour les émancipations aux allures de grandeurs. — Ca vous tente ? à juste en donner impulsion : pour qu'Aria en vienne à briller par elle-même. prison particulière où les affections n'en étaient que poison, elle n'avait rien à y gagner, Eiri. à ne rien demander non plus ! quand dans le noir, elle en était celle à susurrer les malheurs, à ne pas savoir en exprimer ce qu'elle ressentait : simple arme, à en aider de quelques curiosités ceux qu'elle croisait hasardeusement.
virtuose des nuits ,,
au son : des jeux d'argent.

« C’est encore plus drôle quand on prend l’identité d’une autre. » Aria s’amusait à vêtir d’autres identités juste pour passer le temps et éviter de s’ennuyer. Elle pouvait être ainsi une infirmière, une étudiante, une collectionneuse, une femme fatale. Tout ce qui lui passait par la tête. Aria ne s’encombrait pas de détails. Elle restait dans le vague et ça fonctionnait la plupart du temps. Mais pour cela, elle devait se rendre dans des endroits où personne ne connaissait sa famille. Ici, dans ce casino, ce n’était même pas la peine de penser se faire passer pour quelqu’un d’autre. Elle était Fujiwara Aria et personne ne tomberait dans le panneau. Elle resterait donc la fille d’un yakuza mais ignorerait les gens autour d’elle, sauf la jeune femme qui se présenta comme s’appellant Eiri. « Enchantée, simplement Eiri. » lança-t-elle en la taquinant légèrement, le sourire aux lèvres. Elle vit la malice dans les yeux et le comportement de sa compagne de fortune et son sourire s’élargit un peu plus. « Autant tenter de se débarrasser de morpions. Ils sont plus attachés à moi qu’une moule sur un rocher. » Tout ça à cause de son paternel.

Aria détestait cette attention particulière qu’il lui donnait parce qu’il n’avait sûrement pas confiance en elle. Elle mordit dans sa lèvre et soupira en finissant son verre d’une traite, la chaleur réconfortante de l’alcool glissant le long de son corps. La jeune femme finit par sourire un peu plus et pencha la tête sur le côté à la proposition de Eiri. Elle n’avait jamais touché à ces machines, sûrement trop peureuse à l’idée que son père ne le découvre et vienne la chercher. Pourtant, l’envie avait souvent été là. Jouer simplement pour jouer et tenter de comprendre ce qui animait les joueurs accros. « Si vous m'apprenez à les utiliser, je ne dis pas non ! » Elle se pencha doucement vers la jeune femme et murmura plus bas, comme une confidente. « Je paie toutes les consommations ce soir… Ou plutôt, mon très cher papounet les paiera. » Parce que la jeune femme n’avait aucune envie de payer quoique ce soit. Elle ne pouvait pas avoir de liberté, alors, son père paierait littéralement pour ça.

La Fujiwara recommanda un verre et demanda également la même chose pour sa nouvelle compagne. Elles n’attendirent pas longtemps avant que les verres ne trouvent place entre leurs doigts et avec un sourire, Aria reporta son attention vers Eiri. « Je vous suis. Vous avez l’air de connaître les lieux bien mieux que moi. » Tout ça, parce que Aria ne pouvait normalement pas mettre les pieds à l’intérieur de ce casino sans que son père ne soit mis au courant, comme actuellement. Mais si avant, elle aurait certainement tourné les talons pour aller ailleurs, ce soir, elle avait envie de rester. C’était comme si elle faisait un gros fuck à son paternel et ça lui plaisait. Son sourire s’agrandit à cette pensée et elle se frotta presque les mains à l’idée des sommes qu’elle pourrait soit gagner pour elle, soit faire perdre à son père.

château de cartes à s'effondrer, c'est qu'ici, tout en semblait presque prédestiner aux chutes sublimes. de regards qu'elle offrait comme tempête : elle voulait tout brûler. de ces lieux prisons ! qui ne faisaient qu'en soudoyer là les plus pauvres aux allures de riches. danse macabre offerte comme sacrifice, et aux côtés de la princesse des lieux, elle s'en ferait Cerbère à guetter les âmes jalouses.
douceur à ses côtés ,,
à s'émanciper :
dans les chaos.
— Et vous avez une identité préférée ? qu'elle s'en amusait à écouter les techniques de la jeune femme : astucieuses, remplies de malices ! à s'en faire divertissement d'un soir. quand Eiri en devenait simple ! entre les lippes de la douce. d'un sourire à se tracer presque timidement, sur son visage de marbre, sculpteur venait d'y avoir creusé quelques commissures ! à s'étendre sous les délicatesses d'humours fébriles. — Hmm...J'ai cru voir cela. Ils n'arrêtent pas de vous fixer, à croire que...je vais finir sur leur liste rouge... à s'approcher autant d'elle !

comme maléfice :
à lui lancer.

c'est que tout semblait en épier la jeune muse ! prisonnière, ici, de ces prises qui ne voulaient pas la lâcher. liberté bien trop complexe, quand dans les lieux les règles venaient à sonner. et de ses froideurs, cheveux si raides et noirs à dépeindre de ses pâleurs, elle en semblait un peu plus Reine encore : quand les mondes s'en écroulaient toujours sous ses talons. — Je vous apprendrai toutes les techniques à savoir. Puis...Si votre père dit quoi que ce soit...vous n'aurez qu'à dire que vous ne faisiez qu'observer mon jeu. quand les doigts en étaient bénis par les talents. bluff ,, mensonge sous les iris de louve : c'en était là jeu facile, de tromper les hommes.

alors d'un verre à nouveau commandé, tête à se hocher tout doucement comme d'un remerciement, elle s'empara de sa liqueur nouvelle ! à alors se lever, d'une grâce à n'en épargner aucun regard. courbures toujours dessinées sous les robes élégantes, à laisser les mèches bien trop longues en épouser ses épaules, elle fit tout doucement claquer ses talons ! comme pour en montrer à tous : qu'Aria n'en était pas que simple demoiselle à faire bonne figure sur les photos. — Nous pouvons commencer...par de simples machines à sous. On enchaînera sur les cartes si vous le souhaitez pas la suite. Le hasard...a ses limites. d'un monde qu'elle connaissait ! quand ici les proies en étaient toujours plus faciles à manipuler ; ô perversion d'un lieu où tous les coups étaient permis.

et d'une main ,,
à effleurer le dos de la douce !
elle vint la guider !
vers ces jeux espiègles.

siège qu'elle lui montra tout doucement, d'iris à sourire pour en délaisser ses froideurs quotidiennes, elle en montra tout doucement l'appareil : de fruits presque mignons, à pourtant en piéger plus d'un. — Il suffit de tirer sur la poignée juste là, et de laisser la chance tout faire...même si réussir à aligner les mêmes images en relèverait presque d'un miracle. à en sortir alors jetons qu'on lui avait déjà offert plus tôt : pour en illustrer ces arnaques presque trop évidentes ! et Eiri, elle viendrait à lui en apprendre loin de ces machines ,, qu'ici : les femmes pouvaient en être bien plus malines que ce que ne pouvaient en penser ceux aux envies d'argent.

La question laisse un petit blanc entre les deux femmes. Aria ne s’était jamais posé la question. Elle devenait quelqu’un d’autre sans réfléchir, sans même se dire qu’elle préférait ça ou ça. La jeune Fujiwara n’était pas du genre à planifier les choses, encore moins quand elle prenait, sur le moment, l’identité d’une autre. Seulement, toutes les fois où elle l’avait fait, des points communs étaient ressortis. Elle était une femme indépendante et sans avoir l’emprise de la famille Fujiwara dans son dos. « Pas vraiment. Disons que je ne réfléchis pas à ce que je vais dire avant. Ça me vient naturellement, mais je fais toujours en sorte de m’émanciper de l’aura de ma famille. » C’était plus simple pour elle ainsi. Aria avait alors l’impression d’être libre, de pouvoir être elle-même, une chose qu’elle ne pouvait pas si elle restait Fujiwara Aria. La présence des gorilles de son père qui soulignaient tous ses faits et gestes en était la preuve. « Vous l’avez été dès que vous vous êtes approchée de moi en fait… » murmura-t-elle avec un sourire désolé plaqué sur les lèvres. Aria n’était jamais réellement tranquille quand elle sortait.

Un sourire fleurit sur ses lèvres et ses yeux rencontrèrent à nouveau ceux de la belle à ses côtés. Le haussement d’épaules répondit d’abord à ses paroles avant que la jeune femme ne vienne mettre des mots sur ce qu’elle pensait. « Vous en faites pas pour moi. Je sais gérer mon père. Puis si je n’avais réellement pas envie d’être surveillée, je ne serai pas venue dans son casino. » Aria n’était pas stupide au point de se dire qu’elle passerait une bonne soirée sans que les hommes de son père n’épient tout ce qu’elle faisait. Si elle avait voulu être réellement tranquille, elle aurait été ailleurs, ou carrément en dehors de la ville. Elle avait plus ou moins fait exprès pour que son bon vieux paternel sache qu’elle était là et qu’elle faisait ce qu’elle voulait. Ce qui était presque toujours le cas malheureusement. Aria faisait ce qu’elle voulait et subissait les conséquences, si conséquences il y avait, après. Comme elle disait, il valait mieux demander pardon que la permission.
Comme en écho aux mouvements de Eiri, Aria se leva, son sourire accroché aux lèvres tandis qu’elle observait la grâce et l’élégance de la femme à ses côtés. Elle ne pouvait pas nier qu’elle était belle, belle à tomber et pourrait tout à fait être le genre de femmes que la princesse mafieuse approchait pour un peu plus que discuter. Assise, elle n’avait pas réellement fait attention à ses courbes mais elle la regardait maintenant, ses yeux appréciateurs sur son corps. Elle finit cependant par relever les yeux vers son visage et elle hocha la tête. « Commençons par ce qui est le plus simple pour vous, pour m’apprendre. Je ne promets pas d’être une excellente élève mais je comprends vite. » Eiri n’aurait donc aucun mal à lui enseigner les rudiments. Après, ce serait à Aria de voir si elle arrivait à se débrouiller.

La jeune femme se laissa guider, appréciant de laisser les rênes à quelqu’un d’autre l’espace de quelques secondes. Prenant place, elle écouta son enseignante de la soirée et sourit en attrapant un jeton qu’elle lui offrit. « Je vous rembourserai ! » mentionna-t-elle avant de l’insérer et de tirer la poignée comme elle venait de le dire. Observant les symboles bouger, comme hypnotisée par eux, Aria laissa un sourire rêveur flotter sur ses lèvres. C’était bien la première fois qu’elle faisait quelque chose comme ça. Elle n’avait jusque là jamais eu le courage de rentrer et jouer au nez de son père. C’était une sensation grisante et elle adorait ça. Lorsque la machine s’arrêta, une grimace prit place sur le visage de Aria et elle releva les yeux vers Eiri. « Vu qu’aucun symbole ne se ressemble… J’ai perdu c’est ça ? » Elle n’aimait pas perdre et pourtant, parfois, il le fallait.

et de ses mots, poèmes risqués ! elle s'en faisait désinvolture : quand les regards vissés sur eux n'en faisaient que lancer avertissements. citadelle rongée par les maux, à en être gardée par quelques gardiens de pierre : et elle, n'en était que simple pion ! à veiller, pourtant, à ne pas s'en faire ennemie de tout un monde. — Je vois. Et bien, j'imagine que c'est un talent comme un autre. à s'amuser des audaces de la douce, quand sourire presque rieur, elle en haussa finalement les épaules comme si le monde n'en avait toujours été qu'hostile. — Qui ne tente rien n'a rien, j'imagine. Vous avez tout de même le droit de parler à des gens. et Eiri ,, elle se moquait bien : d'en avoir son nom inscrit comme interdictions si risibles !
à n'en faire :
qu'à sa
tête !
d'une jeune fille à s'en faire têtue, à vouloir en découvrir le monde comme terrain de jeu ,, elle pouvait comprendre, ces envies de libertés ! qui n'en semblaient pas si simple d'acquisition. tête à tout doucement se hausser, délicatesse à s'offrir là comme si les froideurs n'en avaient été que mirage, elle en notait les mots, sans ne forcément rétorquer : car Eiri n'en avait jamais été douée de paroles ! de silences qu'elle venait à offrir sans pour autant les imposer, à en guider la douce là où les jeux viendraient à les amuser tout doucement !

de pas !
à les mener.

là où les regards viendraient à les surveiller, à bien s'en moquer ! quand au final, elle n'en faisait que lui faire découvrir les lieux. élégance de chaque mouvement, à en mener la douce muse vers de nouveaux horizons sans en guetter ses regards, elle en tourna simplement le visage, presque curieuse, de celle qui venait à l'accompagner. de ses mèches noiraudes à s'étaler le long de ses cheveux, à glisser ses doigts pour en dégager légèrement le visage, elle ferma tout doucement les yeux ! à savoir : par quoi elles pourraient commencer. — Oh te vous en faites pas, il n'y a pas besoin de comprendre vraiment ce qu'il se passe, pour gagner quelque chose. Même aux cartes. Et comme vous savez jouer la comédie, je pense que vous réussirez facilement. compliment lancé ,, à se douter : qu'elle parviendrai à s'en sortir !

mains à s'en poser sur le dossier du siège, pour en observer la plus jeune s'installer, elle secoua tout doucement de ses doigts ! comme pour en balayer l'idée. — Ce n'est pas la peine. car l'argent n'était pas quelque chose qui venait à réellement l'importer. à faire ça par pur générosité ! celle qui se faisait rare, quand elle n'aimait pas en voir prisonnière jeune fille qui en attirait les regards. et d'une poignée tirée, à en voir défiler formes en tout genre, elle en connaissait déjà le résultat, Eiri ! à savoir, que toutes ces machines n'en étaient que pièges qui venaient à financer les établissements. à en provoquer addictions : chez ceux qui voulaient y croire. regard à se stopper sur l'écran finalement arrêté, elle en laissa un fin sourire se tracer sur son visage. — Oui. Mais ne vous en faites pas, les machines ont une probabilité très élevée de perdre. Ce qui ... incite les gens à recommencer, encore et encore. à presque s'en faire connaisseuse ! quand elle en connaissait certains à s'en être ruinés : pour de simples images.
chaos ,,
de ces envies :
de richesses.
— C'est pour cela, autant ne pas s'attarder sur ce genre de machine. Mais ça vous en fait au moins une petite expérience. quand ici : il y avait bien plus de choses à faire, que ne pouvait le laisser penser ceux qui venaient à se préoccuper simplement de ces machines truquées. — Maintenant...Vous préférez tester les dés ou les cartes ?, qu'elle demanda en se penchant tout doucement vers elle pour mieux se faire entendre. — Les jeux de dés relèvent souvent du hasard. Les jeux de cartes...également. Mais il faut une certaine capacité à savoir tromper son adversaire pour l'induire en erreur. et elle viendrait à lui laisser le choix ! comme pour la laisser découvrir, tout ce qui venait à se cacher, derrière ces manèges si bien ficelés. — Vous préférez commencer par quoi ?

car tout :
s'en offrait
à elle !

Eiri ,,
à faire se perdre :
les maux des lieux.