Requiem,, playlist

⌜Verset I⌟

Visage se pare de sarcasme, sous la protection des cieux, gamine invincible, tout lui devient risible, petit ange qui danse avec les démons, quand sa famille ne pose sur elle qu'une attention remplie d'admiration. Dans la maison de Dieu, elle récite ses prières, mais dans son dos, ses doigts son croisés, d'une insolence qui lui est propre, à ne plus rien prendre au sérieux.

⌜Verset II⌟

Résonnance divine, au font de la paroisse, il n'y a qu'ici que les mélodies sonnent aussi bien. De l'élégance d'un violon à la clarté d'une flûte traversière, de ces comptines qui sonnent fabuleuses, odes à la vie, à la paix, à la mort. Lacrimosa, de ces coeurs qui se sont fermés pour s'abandonner à Dieu, elle joue pour eux qui pleurent, et pour lui, qui n'a jamais pu vivre.  

⌜Verset II.I⌟

« It wasn't God's will, it was leukemia ! » Des paroles enterrés sous les prières quotidiennes, d'un déni trop flagrant, quand maman, directrice d'hôpital, préfère lever les yeux au ciel en murmurant que le destin d'Ao a été tracé par la volonté de Dieu. Mirai, furieuse ne veut pas d'un Dieu pareil, et depuis ce temps, elle a cessé de vivre chrétienne, mais parfois, les idées se mélangent, car papa, pasteur reconnu, ne peut pas savoir que la foi de sa fille s'est perdue.

⌜Verset III⌟

Tous les dimanches, gamine est ponctuelle, le sourire innocent, les yeux brillants d'une fausse admiration pour celui qui parle et récite, à dissimuler son mépris derrière des politesses, quand elle vient éhontément se moquer de la religions à coups de pinceaux vigoureux. Les toiles s'entreposent dans cet atelier qu'on lui a offert, car Mirai, on ne cesse de lui offrir tout ce qu'elle veut, histoire de se donner un semblant de crédibilité, et de combler le vide qu'Ao a laissé.

⌜Verset IV⌟

Une enfant qui a tout, gamine bien éduquée, gamine talentueuse, gamine aux yeux bénis, gamine issue d'une famille riche, à n'être que le rêve de tout ces parents aux espérances bien trop nobles, et pourtant, Mirai dissimule des desseins bien moins respectables, un besoin de détruire, de faire mal et de rire du malheur d'autrui, tout ça sans pourtant être celle qu'on qualifie de bourreau, car elle reste d'une subtilité déconcertante.

⌜Verset V⌟

Les uniformes toujours impécables, les boutons fermés jusqu'en haut, la jupe descendue au-dessous des genoux, uniquement placée dans des établissements d'élite  religieux pour filles, et au détour de ces couloirs elle devenait blasphème, à venir danser avec le diable sous l'oeil aveugle de ses professeurs, devant lesquels elle redevenait enfant parfaite.

⌜Verset V.I⌟

Il y avait eu les premières fois dans les toilettes, des filles trop prudes, attirées par un besoin de liberté, tournant le dos à Dieu le temps d'un instant, pour finir par pleurer de culpabilité. Mirai riait de ces faiblesses, levant les yeux en direction des cieux, pour affronter directement le regard du jugement. Les garçons cependant... « Pas avant le mariage. » Et elle est restée fidèle à ces paroles, aussi étrange que cela puisse paraître.

⌜Verset VI⌟

Seuls témoins de sa démence, Tsuki et Hoshi, d'une blancheur immaculée, comme les deux ailes d'un ange tombé du ciel, ils rôdent à travers son atelier, l'observent et l'assistent au quotidien, ronronnant à chaque caresse qu'elle leur accorde, demandeurs d'une attention qu'elle n'accorde qu'à eux. Derniers cadeaux de ses parents, deux angoras au poil soyeux.