Dans cette ville où les lumières dansent à toute heure de la nuit, il y a des ombres qui naviguent dans l'obscurité des ruelles, se faufilent au gré des besoins lorsqu'il n'y a plus personne pour animer les enseignes lumineuses aux néons grésillants. En automne, la vie est souvent moins joyeuse, car le soleil est bien moins généreux, au lever comme au coucher, il n'y a que les ténèbres pour accueillir la société. Il est six heure du matin lorsque les deux silhouettes sortent de leur sommeil. Blotties l'une contre l'autre sur un canapé qu'on leur a gentiment laissé, elles sont tirées d'un sommeil inconfortable par l'alarme de Mian qui n'a pu bénéficier que de quelques heures de repos seulement. La petite main de Sayu vient tracer l'arête du nez de sa mère, comme à chaque fois que cette dernière a du mal à se réveiller, elle s'imprègne des reliefs de son visage et l'entraîne à se lever sans la brusquer. « Maman... » Souffle-t-elle d'une douceur qui lui est naturelle, Mian entrouvre les yeux avant de blottir son museau dans la nuque de sa fille. « Encore cinq minutes... »



« Aller, dépêche toi, n'oublie pas tes affaires. » Les mains sont maladroites, elles lâchent le portable qui s'échoue lamentablement sur le parquet. Mian jure entre ses dents, elle s'empresse de le récupérer et de le fourrer dans la poche de son sac à dos. « Sayu ! » La petite accourt, son cartable à la main, elle enfile ses chaussures trouées et lève la tête vers sa mère. « J'ai pas eu le temps de finir mon petit-déjeuner... » Chouine-t-elle pour montrer sa déception. « Je t'achèterai un petit pain sur le trajet. » Soupire la plus grande avant de poser ses yeux sur les pieds de la gamine, ouvrant de grands yeux ronds face à l'état dans lequel se trouve ses mocassins. Elle soulève le corps de la petite et la force à s'asseoir sur la marche du perron. « M'enfin Sayu, tu aurais pu me dire qu'elles étaient cassées... » Murmure-t-elle en inspectant les dégâts. « Ce n'est pas très grave, tant que je peux marcher. » Répond la petite en regardant dans le vide. Sa mère soupire à nouveau. « Écoute, je sais quand tu n'aimes pas que je dépense dans des nouveaux vêtements, mais tu ne peux pas aller à l'école avec un attirail pareil, qu'est-ce que les autres vont dire ? » Elle se relève, tend sa main à la plus jeune qui la saisit sans attendre. « On les enlève nos chaussures à l'école de toute manière.  » Et comme à chaque fois qu'elles débattent, la petite l'emporte et a le dernier mot. Mian n'avouera pas que ça l'agace, elle finit toujours pas fermer la bouche et réfléchir sur elle-même, laissant le loisir à sa fille de paraître plus intelligente qu'elle.



Dans le calme d'un lieu, quasi-désert, le monde semble tourner au ralenti. Deux petites mains font surface au-dessus du bar, tâtant à l'aveuglette le bois du comptoir. Mian est occupée à passer la serpillière, plus loin, des écouteurs enfoncés dans ses oreilles. Elle ne surveille pas l'enfant qui se met à grimper sur un des tabourets hauts. « Pfiou ... » Soupire la petite, une fois installée. Elle attrape une bouteille de bière vide et la pose devant elle avant de fouiller dans la poche de son manteau de laine afin d'en sortir un petit origami en forme de grenouille. Elle la pose elle aussi sur le bar et allonge la bouteille, la positionnant à quelques centimètres de la grenouille. Se redressant sur ses genoux, elle prend appui contre la surface lisse et se met à faire sauter la grenouille en venant faire pression sur le bas de la feuille. C'est alors qu'elle remarque la présence d'une jolie dame derrière le bar, elle la regarde dans les yeux un moment avant de sourire et d'incliner sa tête poliment.
 

et de mélodies à se fredonner ,, quand les lieux en abritaient démons cachés derrière les rideaux ,, de peintures et senteurs à envoûter : comme sortilèges à chaque pas se posant sur les sols des maisons rougeâtres. beauté vermeille ,, à sortir comme rose désarmée ; elle était de pétales noirauds, ici ! sans ne réellement briller d'artifices, à se contenter de plénitudes ,, aux regards à percer les âmes. elle était l'une de ces déesses silencieuses ; poupée à ne jamais se laisser avaler pas les caprices et cupidités dévastatrices. force d'une figure aux calmes méprisants ,, à orner les doigts de bagues en tout genre pour en captiver les pupilles : à river les regards sur elle. et pourtant Eiri n'était que délicatesse, entre ces murs bien trop avares. à n'être que produit que l'on affichait.
dans cette maison :
qu'elle aimait
comme réelle.
alors de journées à n'être que miraculée ,, à parcourir les pièces, ajuster coussins et bouteilles sur les étagères ; elle veillait sur les bâtisses, venait à errer comme si les travaux n'en étaient jamais terminés. de quelques mèches, à lui tomber sur le devant du nez ,, coiffée à la va-vite, de ces journées qui ne faisaient que commencer : elle en avait acheté nouvelle verrerie ! pour en ravir les doigts de ceux qui venaient payer pour leurs services. malédiction certaine de ces lieux où ne régnait que supplices, pour celles aux allures de luxure. biens inestimables : aux caractères pourtant bien trop insolents. nymphes aux allures irréelles ,, pour n'en gagner qu'admiration. quand ici pourtant, il y avait un peu plus !

à en accueillir :
présence nouvelle.

ou deux, plutôt. d'une petite taille ,, silhouette maladroite aux petits pieds si adorables. confiance accordée à celle se tenant avec elle dans les lieux pour une journée ,, ô elle en avait remis beauté des lieux entre ses mains ! quand d'un dos tourné à venir trier ses étagères, soupir derrière son dos à se faire entendre, elle en tourna discrètement la tête, à plisser un peu des yeux : sans ne trop savoir quoi faire d'une enfant dans un tel lieu. car ici ,, les âmes si innocentes n'en avaient pas leurs places ! à ne pourtant que trop comprendre la situation de celle qui en avait accepté de s'occuper de leur salle, aujourd'hui. alors à s'approcher tout doucement de la fillette, d'un regard un peu curieux, elle s'accouda légèrement pour en observer la petite fille jouer de sa grenouille. "Tu...l'as faite toi-même ?", qu'elle pencha un peu la tête, avant de venir remplacer la bouteille vide par un simple rouleau de carton. "Tu risques de te faire mal, avec ça." à préférer en éviter les catastrophes !


joli sourire, qu'elle tenta de lui rendre plus discrètement, elle se redressa alors avant de prendre deux verres. "Tu veux boire quelque chose ? J'ai pleins de sirops si tu veux.", qu'elle murmura alors tout près de la jeune fille, comme un secret, avant de reprendre. "Ta maman, tu sais ce qu'elle aime boire ?" quand elle voulait en offrir pause ! à celle qui semblait travailler si dur. à en faire les quelques mélanges qu'elle connaissait, à finalement en faire conversation : avec une petite créature qui en semblait bien maligne. "Tu viens souvent au travail avec ta mère ? Ca doit pas être très amusant...Tu t'occupes comment, d'habitude ?" à presque vouloir la divertir ! quand en journée : les salles en étaient généralement si vides de toute chaleur. 

DGamine trop habituée à se faire oublier, voit les sourires se matérialiser lorsque l'attention lui ai portée. Gigotant sur son siège pour changer de position et ainsi reposer ses jambes engourdies, elle attrape sa grenouille et la tend à celle qui a décidé d'être curieuse auprès d'une enfant bien trop sociable. « Oui, c'est moi ! Tu sais les faire toi ? C'est pas très compliqué, c'est ma maîtresse qui me l'a appris. » Et même si sa mère lui a conseillé de ne jamais trop en révéler à des inconnus, Sayu est munie de ce filtre instinctif qui lui indique qu'elle n'a rien à craindre de la dame aux cheveux noirs. Elle ne fait pas d'histoire lorsque la plus grande lui retire son jouet pour le remplacer avec un rouleau de carton, elle sourit même, avant de redresser son visage espiègle vers elle. « Merci Madame, mais je pense que les probabilités pour que je fasse tomber la bouteille étaient plutôt faibles, et techniquement, je pourrais me faire mal avec bien d'autres choses. » Elle pointe la grenouille. « Je pourrais me couper avec le papier par exemple. » Elle pointe ensuite le sol. « Ou alors tomber du tabouret et mal me réceptionner. » Elle finit par attraper le rouleau de carton. « Je pense que ce serait une prouesse si j'arrivais à me blesser avec ça, par contre... » Elle se redresse et hoche la tête. « Je pense que tu as quand même considérablement réduit mes chances de me blesser, alors je te remercie. » Et sans remettre en question ce qui vient de se produire, elle change de sujet : « Y aurait-il du lait à la fraise par hasard ? » Demande-t-elle, les yeux brillants, tel un petit animal curieux, elle tourne ensuite la tête vers sa mère avant de reprendre. « Elle aime bien le Whisky, je crois... » Répond-elle alors pour Mian, loin de savoir que sa réponse fait partie des plus alarmantes.

D'une main délicate, celle qui se trouvait au fond de la salle vient retirer ses écouteurs en se tournant vers le duo occupé à échanger au comptoir. Panique danse dans le regard de Mian, elle qui oublie trop souvent à quel point sa fille peut se montrer à l'aise face à n'importe qui. D'un bon, elle rejoint leurs côtés, attrape sa fille qui ne se débat pas, afin de la poser à terre. « Je suis vraiment navrée, je n'ai pas fait attention, j'aurais dû la surveiller ! Je dois l'emmener à l'école d'ici une demi-heure, elle ne causera plus de problème, je vous le promets ! » À se confondre en excuses, à s'écraser toujours plus face à la dame hiver, car elle a pris l'habitude d'être traitée dans l'indifférence et le méprit, de recevoir les remontrances de ceux qui n'aiment pas voir le quotidien perturbé. La menotte de Sayu vient tirer la blouse de travail de sa mère qui baisse les yeux vers elle, agacée. « Tu avais dit que tu m'achèterais une gaufre. La dame m'a proposé du sirop, mais je préfère le lait à la fraise. » Informe-t-elle sans tenir compte des propos de sa mère. « Elle m'a aussi questionné sur ma grenouille, regarde ! » Et elle lui tend l'origami, le sourire aux oreilles. « Je lui ai dit que tu aimais le whisky. » Mian sent son visage rougir sous les paroles de sa fille qui n'est pas encore capable de filtrer ce qu'elle dit. D'un geste plus violent qu'elle aurait voulu qu'il soit, elle se saisit de la grenouille et la fourre dans sa poche, sous le regard surpris de la petite. « Je t'ai dit, combien de fois, de ne pas importuner les autres Sayu ? De te tenir sage quand je suis au travail ? » Elle a le ton sévère. « Mais- » Répond l'enfant, apeuré. « Pas de mais, excuse-toi à la dame s'il te plaît. » Lui ordonne-t-elle sèchement. Sayu se tourne alors vers l'inconnue, la moue triste, elle s'incline poliment, les deux mains sur son ventre. « Pardon madame. » Mian soupire, elle se tourne vers la brune et s'incline également. « Je suis désolée. »

petite créature bien mystérieuse ,, aux âges si jeunes : à lui en montrer là figurine de papier à en émerveiller les curiosités. c'est qu'elle n'avait jamais vraiment fait d'origami, Eiri. à venir s'intéresser à celle qui en était si patiente, devant ses yeux. "Non...Je ne suis pas très douée, pour ce qui s'agit des choses manuelles...Mais ta maîtresse doit être gentille, pour t'avoir enseigné cela.", qu'elle hocha doucement la tête, à lui faire conversation comme si tout n'était qu'évidence ,, simple diversion : pour faire passer le temps un peu plus vite. alors peut-être que la demoiselle en semblait bien trop intelligente, d'un sourire à presque se former sur son visage toujours trop immobile. tendresse des mots qui la ferait presque oublier toutes les horreurs du monde, quand les yeux s'en clignaient de celle bien trop avertie. "Oh...C'est vrai. Tu as raison. Mais ne sait-on jamais, tout peut arriver, comme tu le dit." qu'elle ne pouvait qu'acquiescer face à cette analyse bien trop scientifique. demande alors récoltée ,, information tout doucement reçue, elle se redressa alors en lui souriant légèrement pour réponse, à venir en remuer quelques bouteilles derrière son bar pour en trouver :
les veloutés ,,
rosés
et blancs.
quand pourtant il y avait eu panique ! devant ses yeux. Mian ,, à s'agiter vers sa fille sous une danse qui lui paraissait bien trop active. à fixer alors les deux jeunes femmes, cligner un peu des yeux sous les estampes qui en venaient à se tracer : pour en rire tout doucement d'une certaine pureté si rare. conversation à se faire, excuses à se prononcer, Eiri en balaya l'air ! comme si pour elle rien n'était réellement important. "Ne vous excusez pas. Elle n'a rien fait de mal, et j'ai réussi à trouver du lait, que je peux parfumer.", qu'elle en fit quelques mélanges durant ses paroles avant de venir en glisser un petit verre vers la plus petite. "Elle peut rester là, elle est très sage, vous savez. Puis je n'ai pas grand chose à faire, alors discuter avec cette demoiselle est presque une belle occasion. Vous pouvez être fière d'avoir une fille aussi...aussi alerte." à ne pas savoir faire de compliments !

quand pourtant :
tout était sincère.

"Vous ne voulez pas faire une petite pause ? Vous travaillez depuis longtemps, et il n'y a personne sauf moi.", qu'elle lui en montra alors les chaises hautes, comme pour les inviter à se rasseoir devant elle. "Un whisky léger peut-être ?", à proposer comme simple gourmandise ! quand après toutes ces heures il en fallait peut-être simple récompense. car Eiri n'en forçait rien ,, à en offrir quelques gestes délicats sans en perdre ses visages d'élégance. sourires à se perdre ,, habitudes bien trop magnanimes. "Puis jeune fille, dis moi si ta concoction n'est pas assez sucrée, je t'en rajouterai." murmure léger envoyé vers la plus petite comme secret à garder silencieux ! car elle ne maîtrisait ,, que les alcools : celle à en remplacer les plus doués derrière les comptoirs. "En plus vous semblez avoir bien avancé." à changer de nouveau d'interlocuteur ! comme si parler en était un art bien trop complexe, pour celle aux figures noiraudes. mains à s'appuyer contre le meuble devant elle, à venir tirer les deux tabouret du bout des doigts, elle en sorti un nouveau verre, en attente d'une simple validation : pour ne rien forcer.
car les journées :
en étaient interminables ,,
pour ceux qui travaillaient.

Les rougeurs s'installent sur les joues de la Coréenne à l'entente des flatteries sur sa fille, qui leur fait l'honneur d'une jolie grimace afin de souligner sa contrariété. Mian sait à quel point Sayu peut paraître 'alerte' pour reprendre les termes de la dame. Crapule au visage faussement innocent, elle sait que les méninges de la petite sont plus affûtées que celles du commun des mortels. Parfois, Main est fière, parfois, elle se sent terrifiée, car Sayu est capable de relever des détails trahissant à quel point elle est attentive, et ça ne la rassure pas dans son complexe de mauvaise mère. Les yeux rivés sur le verre que l'hôtesse semble tendre à sa fille, elle se pince les lèvres à sa proposition, sursaute lorsqu'elle lui propose un whisky. « Hein ?! » Laisse-t-elle sortir par surprise, étonnée d'une telle offre à six heures du matin. « Pardonnez-moi, mais il est un peu tôt pour l'alcool... » Elle baisse les yeux sur Sayu qui s'est déjà fait la malle, tirant un tabouret afin de grimper dessus pour atteindre son dû. « C'est elle qui vous- » Elle ravale sa phrase soupir, fatiguée. « C'est sucré comme il faut ! Vous savez madame, le sucre est très mauvais pour la santé, mais tout ce qui est très bon, est souvent mauvais pour la santé. Les bonbons, le chocolat, les fast-foods, etc. » Nouvelle leçon sur la diététique, Sayu n'a visiblement pas choisi de retenir les remontrances de sa mère.

Mian observe le tableau, bouche bée, sans savoir quoi penser de ces interactions matinales. Lorsque l'autre lui accorde à nouveau son attention, elle se redresse, réfléchissant aux options proposées. Elle finit par abdiquer, s'avouant vaincue, même si elle préférerait ne pas être payée à bavarder. « Bien, je suppose que je peux m'accorder une pause avant de déposer la petite à l'école. » Répond-elle finalement. Laissant son matériel reposer dans un coin, elle prend place également sur un des tabourets, juste à côté de Sayu qui sourit gaiement en agitant ses pieds sous le comptoir. Elle ne lui rend pas son sourire, le fait rarement, n'était pas du genre à montrer ses sentiments, si simplement. Là est la grande différence entre la mère et sa fille. Ce côté jovial et enthousiaste, elle tient ça de son père, Mian a toujours été la fille blasée, impossible à décrypter, pourtant cela ne fait pas d'elle une personne sans cœur, loin de là. « Ne vous embêtez pas trop pour moi, si vous avez du thé ou du café, c'est largement suffisant, sinon rien, tant pis, je ne veux pas vous déranger. » Glisse-t-elle à celle qui se trouve toujours derrière le bar. « Je n'ai pas l'habitude de croiser du monde ici lors de mes shifts, vous avez passé la nuit ici ? »

de ces familles, devant les yeux, à s'amuser en silence de ces situations presque insolites. d'une douceur à s'échapper de chaque geste, fine figure à en devancer chacun de leurs mots. ô Eiri n'était pas du genre à s'amuser pour si peu, à en offrir visage de convenance, quand d'une ambiance peu ordinaire entre les murs de l'établissement rouge, elle en regardait les scènes, d'un myocarde presque trop apaisé. figure à se détendre, sans en perdre ses froideurs, élégances, à hocher la tête sous celle qui en était raisonnable ; elle rangea sa bouteille sur l'une de ces étagères tellement ordonnées. épaules toujours droites, de ses mèches noires si raides contre sa peau, elle en retourna le regard vers le duo. petite demoiselle bien trop futée, si rapide, elle en laissa les commissures se relever tout doucement vers celle déjà si habile.
d'un renouveau ,,
à l'étonner :
dans les chaos.
"Ah vraiment ? Mais le sucre n'est pas forcément mauvais, tu sais ? Il est nécessaire pour apporter de l'énergie. Ou alors de la dopamine...mais c'est vrai, tu as raison.", qu'elle approuva, quand ici : rien n'en était bon pour la santé. de ces alcools, de ces santés mentales à devoir être laissées devant la porte. car les apparences ici en étaient tout ce qui comptait réellement. de ces personnalités oubliées pour en gagner un peu d'argent, de ces envies écrasées par ceux qui s'en voulaient dictateurs de leurs vies. Eiri en avait décidé autrement ,, à vouloir être : celle à diriger le monde. d'une jeune femme face à elle à en sembler dépassée par la gamine aux réflexions si rigoureuses, elle se pencha tout doucement au dessus du comptoir.

à en offrir :
un peu ,,
de repos.

"Je vous fait ça alors.", à en préparer l'une de ces boissons qui en réchaufferait les âmes ,, de quelques vapeurs, pour la lui mettre sous le nez. "Hmm...Et bien, sans doute que nous ne nous croisons jamais vraiment. Je suis l'une des rares à venir ici presque tout le temps.", qu'elle articula tout doucement, tête à finalement se pencher. "C'est un peu ma maison, parfois j'y passe toute la nuit sans bouger." à ne pas savoir décrocher, ne pas savoir s'éloigner, car chez elle rien ne l'attendait. de ses pièces vides, aux murs blancs ; son appartement n'en était que froideur ! à n'accueillir que les solitudes. "Vous commencez toujours aussi tôt ? Après tout...le bar ici ouvre assez tard. Vous êtes bien courageuse." de tous ces travaux ,, à en reconnaître la complexité.

"Vous faites ce travail depuis longtemps ?", qu'elle venait à glisser quelques gâteaux pour ses deux clientes du jour ; à juste vouloir en apaiser les efforts matinaux et les journées à venir. conte de fée à ne pas exister, ici, des cuirs à se vouloir histoire d'horreur ,, elle était enchaînée à ces lieux : à vouloir en faire sortir le plus de personnes possibles. petite pause paisible ,, avant que les orages ne viennent en tremper les visages aux semblants impassibles.

Les arômes chatouillent le nez, la plus jeune est occupée à siroter son lait, en balançant ses petits pieds qui frappent le comptoir de temps en temps, par inadvertance. Et d’une chaleur qui réchauffe toujours les cœurs, c’est une autre main qui se tend vers elle, une tasse au bout des doigts. Mian la reçoit un faible sourire aux lèvres, elle s’incline et remercie l’hôtesse, avant la poser sur le bord, histoire de ne pas se brûler. « Je vois, c’est autant plus étonnant dans ce cas. » Répond-elle à ses paroles, se redressant sur la chaise en venant frotter ses mains sur ses cuisses. « Remarque, je ne travaille pas ici depuis très longtemps me direz-vous. » Car il est bien plus simple de remplacer le personnel d’entretien que les figures emblématiques du Red Instinct. Mian, elle n’a pas de quoi être poupée, un corps trop disgracieux, une dégaine peu soignée et un visage sans cesse fatigué, elle est bien loin d’être au niveau de ces beautés qu’on expose aux yeux des malheureux. 

« Ah oui, malheureusement, je n’ai pas trop le choix, mon emploi du temps est assez chargé. » Elle vient faire tourner la cuillère dans sa tasse, baissant les yeux sur le liquide ambré. Des journées qui commencent bien trop tôt pour finir bien trop tard, des établissement parcourus chaque fois dans le même sens, des gestes qu’elle répète à s’épuiser, Mian est ouvrière, elle travaille pour se nourrir, elle et sa fille, sans jamais se plaindre, restant de marbre face aux fausses empathies. « Je fais ça depuis quatre ans… Mais j’ai rejoint le Red Instinct cette année seulement. Je m’occupe d’autres endroits en parallèle. » Et ce qu’elle lui raconte là n’a rien de bien réjouissant. Quatre ans, déjà qu’il les a quittées, quatre ans qu’elle a tout quitté, mettant ses toiles et pinceaux au placard, brûlant le souvenir d’une vie si facile, d’une vie paisible. 

Sourire effacés
Souvenirs égarés.

D’un œil qui se tourne vers sa fille, Mian surprend Sayu le visage dissimulé derrière son verre qu’elle a levé plus haut que sa tête, afin de ne rien laisser. À force de lui répéter de ne pas gâcher, la petite oublie de faire preuve de manières. Mian se crispe à nouveau, elle vient attraper le verre, par précaution, positionnant son autre main derrière le crâne de la gamine. « Doux Jésus… » Soupire-t-elle tandis que Sayu repose le contenant, la mousse de lait présente jusque sur son museau. « C’était trop bon, madame ! Je pourrais en avoir un aussi la prochaine fois ? » Mian fronce les sourcils. « Sayu ! » Gronde-t-elle à nouveau avant de se mettre à chercher une serviette en papier des yeux. 

d'une enfant à en rendre les lieux presque joyeux, lueur d'espoir, quand les regards s'en posaient sur la figure angélique. énergie qui venait à dévorer les miasmes du monde, à en avoir épaules presque assouplies ,, celle aux allures de poupée. chaleur à s'offrir, comme refuge d'une simple matinée aux airs presque de subtilités. finesse d'un monde, où chaque regard importait comme prémonition des maux et souvenirs à en devenir. douceur des discutions : à presque l'apaiser ! celle aux écarlates sur les paumes. "J'imagine que l'on se croisera de plus en plus, alors.", qu'elle viendrait en retenir les goûts : comme pour en faire habitude ! à chaque fois que leurs chemins se croiseraient.
à en faire :
plus ,,
que quelques offrandes.
quand les visages viendraient réapparaître devant le sien, comme pour en retenir les prénoms. Mian ; à n'en connaître que les salles principales, de ces lieux perfides. où les secrets n'en seraient jamais dévoilés. à retrouver ici, un peu les pieds sur terre : sans avoir à s'envoler pour en satisfaire les avarices de ceux aux regards emplis de malédictions. de ce visage tiré par les fatigues, à ne pas vouloir en épuiser plus les corps déjà voués aux travails, ô sans doute que de simples pauses, en viendrait à rendre les airs bien plus respirables. "Je vois...C'est rare, de croiser des gens aussi fort.", à ne pas être douée, pour les compliments.

de maladresse :
à pourtant ,,
l'admirer un peu !

car elle en était sans doute l'une de ces rares personnes à persévérer ,, à tout faire, pour pouvoir vivre un minimum. remarquable figure, à s'en faire forte : quand le monde entier essayait d'en dévorer les âmes. à pourtant briller tout doucement ! quand même elle, Eiri, avait déjà sombré. "J'imagine que je t'interromps dans ton emploi du temps alors....?" car les temps en étaient précieux ! pour celle qui semblait voguer d'établissement à établissement. à pourtant s'occuper l'esprit, en venant nettoyer pour la énième fois quelques verres qui traînaient sur son passage. c'est qu'elle ne voulait pas s'immiscer là où les limites se posaient.

enfant à en faire quelques innocences, à en laisser sourire se tracer contre ses commissures : à en baisser le regard, pour venir tendre à Mian l'une de ces serviette en tissus. "Et bien...Je m'assurerai que tu en aies un à chaque fois que tu viens, demoiselle." , à s'amuser un peu ,, de ces airs ô jamais côtoyer. car trop peur d'enfants, en venaient à croiser son chemin. "En tout cas vous ne devez jamais vous ennuyer, avec une jeune fille pareille.", à n'en faire aucun jugement : celle qui la trouvait particulièrement adorable. "Alors je dois m'attendre à vous voir souvent dans ces heures là ?" c'est que les compagnies n'en étaient pas si désagréables ! à la faire parler petit à petit, comparé à ces silences auxquels elle était habituée. "Si c'est le cas...n'hésitez pas à venir me voir si vous avez besoin de quelque chose. Vous n'aurez qu'à demander Eiri."
car le noms :
en étaient encore ,,
méconnus.

Mouchoir récupéré, gamine débarbouillée, Mian s'assure que le visage de la petite soit propre avant de reposer la serviette sur le comptoir. « La dame est bien gentille, dis merci, et prépare-toi, nous n'allons pas tarder à y aller. » Sayu tourne son regard vers la Japonaise et joint ses mains devant elle, redressant son petit dos pour se grandir le plus possible. « Merci pour ce repas ! » Articule-t-elle poliment avant de sauter du tabouret. Mian la regarde filer vers ses affaires d'un œil amusé avant de reporter son attention sur celle qui les gâte bien trop. « C'est sûr que je n'ai pas le temps de m'ennuyer, mais qui, à part ceux qui n'ont rien à faire, a le temps de s'ennuyer de nos jours ? » Libère-t-elle dans un soupir avant de porter la tasse à ses lèvres. Il est vrai que l'ennui est un concept qui se perd au fur et à mesure que l'on grandit, surtout lorsqu'on commence à avoir des enfants. Mian n'a même pas le temps de se reposer correctement. « Et bien, si vous êtes là souvent, j'imagine qu'on se reverra oui ! » Répond-elle alors dans un sourire timide. « Je vous retourne l'offre, vous n'aurez qu'à appeler Mian. »

Les appellations échangées, la tasse de thé vidé, il est grand temps pour le trio de se séparer. Sayu joue sur un des canapés avec une autre bricole de sa conception, imitant le bruit de ce qui semble être un avion, ou un vaisseau spatial, tandis qu'elle agite son jouet dans les airs. Elle a remis son manteau et son cartable sur son dos et patiente à sa manière le temps que sa mère termine de discuter. « Bien, il est temps pour nous de vous dire au revoir, je dois emmener la petite à son école. » Finit-elle par annoncer en se décollant de sa chaise. « Merci beaucoup pour le thé et le lait, c'était vraiment aimable de votre part. D'habitude, je m'arrange pour que Sayu soit déposée sans avoir besoin de l'amener ici, je ne sais pas si vous la reverrez bientôt, mais aujourd'hui, c'était un peu exceptionnel. » D'une gêne qui se lit dans sa voix, elle vient ôter sa blouse et la plier correctement. « Je dois ranger le chariot et les affaires de ménage, ça vous dérange de garder un œil sur ma fille juste trente secondes ? » Question idiote, mais d'usage, Mian s'empare du chariot et disparaît dans l'arrière-boutique afin de le remettre à sa place. Elle ressort peu après et se saisit de sa veste qu'elle enfile avant de faire de même avec son sac à dos. « Sayu ! Dis au revoir à Eiri, nous devons y aller ! » Gamine s'exécute et se baisse pour saluer la barmaid avant de lui faire signe de la main. Elle sourit largement avant d'attraper la main tendue de sa mère et de la tirer vers la sortie. « Merci encore et à la prochaine ! » Parvient Mian à lancer avant d'être happée par l'extérieur.