douleur qui s'infuse dans ses veines alors que les moqueries violentes de ses camarades lui montent aux oreilles. enfant reniée par une mère volatile, alors que les scandales envahissent les médias sur le proxénétisme d'un père qui la couvre de honte. la lame roule sur sa peau opaline, alors que ses rêves s'éloignent de plus en plus. 

son regard se porte sur ses chaussons de danse posés sur une vieille étagère poussiéreuse, autrefois la lumière du projecteur se posait sur elle qui avait le premier rôle. maintenant c'est la vieille lumière vaseuse du konbini qui l'éclaire. 

peau craquelée, cachée sous des vêtements informes, dégoût qui tord son ventre à son reflet, passé qui roule sous ses veines bleutées. des mots enfantins qui ont réussi à s'insérer vicieusement en elle, petite poupée brisée devenant simplement un éclat. 

bonnes intentions, mais parfois, chez certaines personnes, ses bonnes intentions peuvent paraître plutôt intrusives… après tout, elle serait totalement du genre à débarquer chez vous en apprenant que vous êtes malade, avec la ferme intention de vous cuisiner une petite soupe pour vous remettre sur pied. (cuisiner une soupe hein… pas une bonne soupe… parce que ses talents culinaires laissent plutôt à désirer).

elle a ce sourire facile, trop facile, et ce talent pour disparaitre - s'effacer telle une ardoise pour se redessiner. persuadée de ne pas être assez. persuadée de ne pas suffire. sentiment euphorique d'appartenance qui s'écroule lorsqu'elle se retrouve face au miroir - plus seule et aliénée que jamais.