Satoshi Hikaru avait élevé un fils seule, elle l'avait porté en son sein seule, elle l'avait nourrit seule et l'avait bordé seule. Dans le monde de Satoshi Hikar il n'y avait qu'Akihiro, ses cheveux toujours emmêlés et sa petite taille pour son âge. Peut-être avait-elle trop manqué de lait pour élevé ce chaton malingre, maladroit et ingrat. Elle le trouvait bien idiot parfois, mais c'était son petit et elle l'aimait plus que sa propre vie.

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Dans la vie de Satoshi Hikaru il y avait aussi l'hôtel, ce deux étoiles un peu miteux mais bien situé à la sortie du métro en face d'une grande salle de jeux. C'était là qu'elle avait trouvé du travail, là qu'elle avait emmené Akihiro dans ses jupes, le trimballant de chambres en chambres, entre les capotes et les résilles des prostituées, les valises pleines de peluches gagnées à la tireuse des touristes et les taches de sangs, de pisse et d'excréments qu'elle devait récurer à en perdre ses ongles.

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Satoshi Hikaru n'avait jamais été très bonne à l'école, elle n'était pas bête, elle avait juste des problèmes d'apprentissages parait-il, alors elle avait cru devoir se marier et devenir femme au foyer pour au moins faire quelque chose d'utile, mais l'homme qui lui avait promis tout cela avait disparut du jour au lendemain, et elle avait fini grosse comme un ballon, ne pouvant plus rentrer chez elle, attendant l'enfant providence d'un avenir loin d'être rose.

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Dans les rêves de Satoshi Hikaru son fils lui achetait une maison, et c'est ce qu'il faisait, du moins, il lui louait un appartement avec deux chambre dont l'une qu'il occupait lui même de temps en temps. Il était bavard parfois et d'autres bien monotones. Elle ne posait pas de questions ne sachant que trop bien que quand il avait quitté le foyer à quinze ans c'était pour en trouver un autre, trop fatigué de voler les t-shirts et casquettes de marques qu'elle ne pouvait lui offrir avec son salaire, il avait finit par se faire entretenir, à la dur. Elle en avait recousu des plaies et soigné des bleus, les rares fois où il revenait à la maison.

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Tu verras, un jour je sortirais de grosses liasses de mes poches et on ira manger du saumon dans un grand restaurant.
C'était la promesse qu'il lui avait faite à 19 ans, son Akihiro, son petit de l'automne, son imbécile d'enfant qui pourrait se faire tuer à la tâcher comme elle avait faillit se tuer à la tache. Elle avait prié la Sainte Vierge, elle qui n'avait pas su le rester, afin d'accorder la protection à son voyou d'enfant, que le pardon le suive, car il faisait ça pour lui, mais aussi pour elle, du haut de son vocabulaire bancale et de ses phalanges cassées à force de régler des affaires qui ne le regardait pas.

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Satoshi Hikaru regardât l'homme qui entrait dans la pièce en cette matinée ensoleillée, son fils, son grand garçon, celui qu'elle avait vu devenir aussi beau que l'homme qui lui avait arraché ses rêves, dans un costume enfin à sa taille, venant la chercher pour l'emmener voir un spectacle de théâtre, de grosses boucles d'oreilles brillantes pendantes et la manchette de sa main découvrant légèrement un imposant tatouage. Le corps malingre n'avait pas bien grandit, mais il s'était forgé et formé, maintenant elle pouvait arrêter de s'inquiéter pour son lait, maintenant elle s'inquiétait pour son sang, sa chair.
Ne fais jamais ce qu'on a fait à ta mère. Ne fais pas d'enfant, ne tombe pas amoureux, ne fuis pas Akihiro.