1. Jeunesse classique, enfant attendu après des années d’essai, Taesoo est porteur de grandes attentes. Promis à un futur glorieux, suivre les pas de la sœur prodige, les parents ont perdu de vue l’enfant – ils ne voyaient qu’un socle en or, portant le diamant sous une coupe de cristal. A leur insu, à travers chaque compliment, un espoir était posé sur l’édifice. Construit sur le devoir de s’imposer – s’y développe en sa psyché une destructivité soupçonnée. Comment réagiraient des parents exemplaires si l’ont racontait qu’ils avaient échoué, avec une progéniture née pour détruire son environnement ?

2. Une cordialité et gentillesse qui peuvent en choquer plus d’un – comment un être si agressif peut-il montrer deux visages opposés ? Le fait est que ces facettes sont bel et bien réelles : enfant choyé à l’ego intact, son introspection fait obstacle à une vie paisible. Sans ennemi, pas de combat ; l’enfer, c’est les autres.

3. Une vie régie par le besoin vital de se battre, mais l’homme apprécie les bonnes choses. Un médaillon rouillé par l’eau croupie de son environnement. Restaurants, vêtements, voitures, et un chat. Ou deux. Deux égarés, recueillis lors d’une mission : un frère et une sœur – échos d’un lien faible résonnant une fois par année.

4. Non diagnostiquée, seulement soupçonnée ou relativisée, sa violence et son besoin de détruire l’autre le dépassent. Des études terminées avec briaud malgré son comportement souvent pointé du doigt, l’homme se terre dans la police et l’imposition qu’il cherche à instaurer.

5. Muté pour éliminer chez le pays voisin, obsédé par l’ordre – ou le chaos – l’homme intègre la source de sa haine. Mafia et gangs, sa place est bien basse parmi eux, mais haute dans le cœur des policiers.

6. Un appel de l’unité japonaise, et il est expatrié dans la plus haute discrétion. Ne pas être vu au poste, ni avec des policiers. Tenue de civil exigée, si on le découvre, ce ne sont pas ses poings qui le sauveront.

7. Bientôt deux années que ça dure. Ce n’est que depuis quelques semaines que le clan Kazunari ne l’a accepté dans ses rangs. Un japonais déconstruit, notes mélangées au sud-coréen pure souche, les excuses pleuvent sous les mensonges. Il parvient tout de même à se faire sa place parmi eux, mais le respect ne se gagne pas en si peu de temps.

8. Monochromie assumée et vécue sans encombre. Le travail était fait, c’était l’important. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est la rencontre de deux probes. Leur existence, si connue soit-elle, restait un mystère notamment sur leurs pouvoirs et les conséquences possibles. Formés à faire face à l’un d’eux, rien n’aurait pu prévoir les séquelles psychiques de ces rencontres supposées fortuites.

9. La première fois, les effets étaient un condensé de douleurs tant migraineuses, musculaires et mentales. Un choc émotionnel, des saignements de nez à répétition sur une durée d’un mois – si bien qu’un arrêt de travail forcé à du lui être imposé. Cette première expérience déclenchait alors les prémices d’un second traumatisme.

10. Seconde rencontre, dévastatrice. Des symptômes étalés sur une plus courte durée et d’une intensité minimisée – mais l’esprit se souvient. Il se souvient de la première fois. Il s’en souviendra toujours. S’en suivront alors des saignements de nez, encore à ce jour, lié à cette phobie de revivre un tel choc.

11. Obsession tournée vers ces individus et la sensation de vision des couleurs. Si ce ne sont pas eux, alors la drogue le fera. Mais qu’est-ce qu’un policier drogué ferait encore dans les rangs de Seoul ? Il en était hors de question. Un besoin de tester cette drogue, plus facile à trouver qu’un individu vivant ou entier.

12. Absence de catharsis, besoin de voir et toucher les couleurs, son agressivité n’en est que décuplée. Particulièrement envers ces individus aux pouvoirs rendant fou le plus sain des esprits. Il espère du plus profond de son âme d’en recroiser un – vivre cette sensation douce amère de retrouver ses cônes maintenant inactifs, vivre la délivrance d’une vengeance envers ceux qui infligent la douleur.

13. Transporteur – c’est son nom. Au RED INSTINCT, il sert de garde du corps et gardien de ces âmes désolées. Il voit ces cristaux, ces drogues flottantes entre les clients, il en rêve. Il n’est plus question d’ordre, mais de libération.